Mademoiselle Fifi | ||||||||
Mademoiselle Fifi, huile sur toile d'Ernest Jean Delahaye, 1898. | ||||||||
Publication | ||||||||
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Auteur | Guy de Maupassant | |||||||
Langue | Français | |||||||
Parution | dans Gil Blas |
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Recueil | ||||||||
Intrigue | ||||||||
Personnages |
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Nouvelle précédente/suivante | ||||||||
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Mademoiselle Fifi est une nouvelle de Guy de Maupassant parue en 1882.
Mademoiselle Fifi est publiée pour la première fois dans le Gil Blas du , puis reprise dans un recueil homonyme[1].
Dans cette œuvre, Maupassant reprend les thèmes de la guerre et de la prostitution qui ont fait son succès. Il reprend également les thèmes du libertinage, prend parfois des aspects macabres et pose des interrogations sur la mort.
Mademoiselle Fifi traite, comme plusieurs histoires de Maupassant rédigées après la guerre de 1870, du contraste entre Français et Allemands. Les officiers allemands dépeints dans le roman sont typiques du ressentiment français d’après 1870 envers les Allemands : ce sont tous des brutes teutonnes blonds ou roux portant des barbes et d’énormes moustaches. Pompeux, ils n’ont aucune culture et obéissent aveuglément à n’importe quel ordre.
Violent, immoral, arrogant, prenant plaisir à détruire sans raison les objets de collection et les œuvres d'art inestimables du château qu’il occupe, Fifi lui-même est un condensé des pires stéréotypes touchant aux Prussiens. Par contraste, Rachel, principal personnage français, représente l’honneur français dans la défaite. Bien qu’elle appartienne, en tant que prostituée, à une classe réprouvée de la société, et en tant que juive à une catégorie à l'époque peu estimée (la nouvelle paraît une douzaine d'années seulement avant l'affaire Dreyfus), elle incarne les Français ordinaires résistant à leur manière à l’oppression de leurs vainqueurs allemands.
Des Prussiens ont envahi la France et occupent le château d’Uville. La seule résistance locale à l'occupation est le curé local refusant absolument de faire sonner les cloches de son église.
Le major est le comte de Farlsberg. Il y a le baron de Kelweingstein et trois officiers de moindre grade : un lieutenant, Otto de Grossling ; deux sous-lieutenants, Fritz Scheunaubourg et le marquis Wilhem d’Eyrik, « un tout petit blondin fier et brutal avec les hommes ». Ce dernier est, depuis son entrée en France, surnommé Mademoiselle Fifi par ses camarades en raison de sa taille fine, de sa figure pâle et de l’habitude qu’il avait prise, pour exprimer son souverain mépris des êtres et des choses, d’employer à tout moment la locution française « fi », « fi donc », qu’il prononçait avec un léger sifflement.
Comme ces militaires sont dévorés d’ennui, le marquis Fifi qui prend plaisir à détruire les beautés amassées dans le château, propose souvent de jouer à « mine » : il s’agit d’amasser une poudre explosive dans une théière munie d’une mèche, de déposer le tout dans une pièce pleine d’objets précieux, d’allumer la mèche, de refermer la porte, puis, après explosion, d’aller admirer les débris.
Un jour, les officiers décident de festoyer dans le château en compagnie de prostituées qu’ils font venir de Rouen. Chacune des prostituées est dévolue à un officier, une juive prénommée Rachel revenant à Fifi.
Fifi adopte un même comportement destructeur avec Rachel, la mordant par ses baisers jusqu’à faire couler du sang. Lorsque Fifi dit que les Prussiens, vainqueurs, se paient les femmes de France, Rachel lui crache au visage que les Prussiens n’auront jamais les femmes de France, seulement les putains. Fifi la gifle avec violence, et avant qu’il récidive, Rachel lui plante un couteau à dessert dans la gorge, le tuant net.
Elle s’enfuit aussitôt, et parvient à échapper aux poursuites avec l’aide du curé du village qui l’installe dans le clocher du village jusqu’au départ des Allemands. Le curé fait sonner le glas pour l'officier mort, pour pouvoir mieux cacher Rachel. Quelque temps après, elle épousera un patriote de bonne famille.