Manuel María Fernández Teixeiro, né à Outeiro de Rei (province de Lugo) le et décédé à La Corogne le et connu sous le nom de Manuel María, est un poète et académicien de la langue galicienne, remarquable par son caractère combatif et son engagement politique. Ses poèmes chantent l'amour, l'art, l'engagement politique, la dénonciation des défauts, l'ethnographie, la physique, l'histoire, le caractère immatériel, la mythologie, le monde animal, le mot poétique, le temps qui passe, la religion, la société, la langue, les travaux agricoles, l'urbanisme ou la géographie. La journée des lettres galiciennes (Día das Letras Galegas) de 2016 lui est consacrée.
Fils d'agriculteurs, il fait ses premières lettre dans son village et à Rábade. En 1942 il se rend à Lugo ou il fait ses études de bachelier au collège des maristas. C'est là qu'il commence une carrière littéraire précoce, à l'âge de 20 ans, lorsqu'il prend contact avec les intégrants du groupe de discussion du café Méndez Núñez (Luís Pimentel, Ánxel Fole, Juian Rof Codina, Aquilino Iglesia Alvariño...). De la même époque date son amitié avec Uxío Novoneyra.
En 1950 il publie son premier recueil de poèmes, Muiñeiro de brétemas, inaugurant ainsi la Escola da Tebra, un des mouvements dominants de la poésie galicienne postérieur à la Guerre civile espagnole. Après la déception de son échec aux examens d'entrée à l'Université de Saint-Jacques-de-Compostelle, il publie son second recueil de poèmes, Morrendo a cada intre (Mourant à chaque instant). Il fait son service militaire à Saint-Jacques où il assiste au groupe de discussion du Café Español, se liant d'une grande amitié avec Carlos Maside. De retour à Lugo, il se prépare pour exercer comme avoué ; en 1954 il est déclaré gagnant aux Xogos Florais de Ourense (Floralies).
En 1958 il s'installe à Monforte de Lemos comme avoué, et l'année suivante il épouse Saleta Goi. Au cours des années soixante et soixante-dix il participe, dans la clandestinité, à la réorganisation politique des partis nationalistes, et en même temps il collabore avec de nombreuses organisations à la récupération culturelle par des conférences et des récitals de poésie. Il organise la maison d'édition Xistral et ouvre une librairie du même nom. Au théatre Capitol de Saint-Jacques de Compostelle il présente la Nouvelle Chanson Galicienne, le . Élu membre correspondant de la Real Academia Galega en 1970, il renonça à son fauteuil para une lettre publique apparue dans les journaux galiciens en 1975.
Militant de base de l'UPG et du Front Culturel de la AN-PG (Assemblée Nationale-Populaire Galicienne), il est élu conseiller municipal à Monforte en 1979, mais en 1985 il abandonne la militance politique pour se consacrer entièrement à l'activité littéraire et culturelle, s'installant à La Corogne. Une de ses dernières collaborations a eu lieu au sein de Burla Negra et de la Plateforme Nunca Máis après la catastrophe du Prestige.