Inscription moderne apocryphe, gravée vers 1920 sur un rocher du Pima Canyon, en Arizona, souvent mais faussement attribuée à Frère Marc de Nice[1],[2].
Frère Marc fait partie d'un groupe de Franciscains millénaristes et utopistes, qui ont essayé d'établir des sociétés idéales indiennes en Amérique. Ami de Bartolomé de Las Casas[3], il lui a fourni l'essentiel des informations dont ce dernier a disposé sur le Pérou.
Il devient franciscain de l’Observance, profès de la province de Saint-Louis Évêque, c'est-à-dire la province franciscaine d’Aquitaine, qui englobe Nice.
De retour au Nicaragua, il fait partie en janvier 1534 d'une expédition conduite en Équateur par Pedro de Alvarado, au cours de laquelle il sert de médiateur entre Alvarado et Diego de Almagro, venu représenter les intérêts de Pizarro, et évite un affrontement entre leurs troupes.
De retour à Mexico, il fait une relation emphatique de sa découverte, mentionnant pour la première fois le nom des cités du royaume de Cíbola, ce qui provoque en 1540 une expédition militaire, commandée par Francisco Vázquez de Coronado, à qui il sert de guide.
Lors de la rébellion indienne au nord du Mexique, dite guerre de Miztón, en 1542, il est aux côtés du vice-roi en tant que membre de son conseil de conscience, pour lui inspirer une « manière juste » de réprimer cette révolte.
Chapelain de Juan de Zumárraga en 1546, il doit quitter Mexico pour un climat plus chaud, souffrant des séquelles de ses voyages.
Quand frère Gerónimo de Mendieta le rencontre, vers 1556, il réside à Xalapa, souffrant et très diminué. Il décède le à Mexico, où il est enterré.
Poder de Fray Marcos de Niza a favor del Señor Mariscal (« Pouvoir de Frère Marc de Nice en faveur du Seigneur Maréchal »). Santiago de Quito, . Manuscrit 74, collection Harkness, bibliothèque du Congrès, Washington, D.C., édition espagnole et traduction anglaise par Stella R. Clemence, The Almagros and the Pizarros, 1531 - 1578, Washington, D.C., 1936.
Témoignage, in Información hecha en Santiago de Guatemala sobre el concierto celebrado entre el Adelantado D. Pedro de Alvarado y el Mariscal D. Diego de Almagro, para el descubrimiento y conquista de tierras (« Information faite à Santiago de Guatemala sur l’accord intervenu entre le Gouverneur D. Pedro de Alvarado et le Maréchal D. Diego de Almagro, pour la découverte et la conquête de terres »), Santiago de Guatemala, . Archivo General de Indias, Patronato, 180, Ramo 66, 1.
Relation du voyage à Cíbola. Trois copies du manuscrit original sont connues ; deux copies à l’Archivo General de las Indias, Séville : Relación de Fr. Marcos de Niza a la provincia de Culuacan en Nueva España, 1539, Patronato, Descubrimiento, Nueva España, legajo 20 ; une copie aux Haus, Hof und Staatsarchivs à Vienne (Autriche), Relación de las Indias de fray Marcos Denica, Handschrift Blaum 192 (Böhm 682).
Signature autographe de Fray Marcos de Niza, au bas du "Poder de Fray Marcos de Niza a favor del Señor Mariscal". Se lit : "Ita est, Frayre marcos de nissa, comissaris" (il était alors commissaire de son ordre au Pérou).
Œuvres relatives au Pérou et à Quito, mentionnées par Juan de Velasco[4] et Antonio de Alcedo[5] :
Ritos y ceremonias de los Indios (« Rites et cérémonies des Indiens »).
Cartas informativas de lo obrado en las provincias del Perú y del Cuzco (« Lettres informatives sur l’œuvre dans les provinces du Pérou et du Cuzco »).
Las dos líneas de los Señores del Perú y del Quito (« Les deux lignées des Seigneurs du Pérou et du Quito »).
Historia de la conquista de la provincia del Perú (« Histoire de la conquête de la province du Pérou »).
Historia de la conquista de la provincia del Quito (« Histoire de la conquête de la province du Quito »), selon Velasco ou Conquista de la provincia del Quito por Sebastián de Belalcázar (« Conquête de la province du Quito par Sebastián de Belalcázar ») selon Alcedo.
Documents relatifs à Cibola :
Lettre à Coronado sur Topira. Coronado mentionne[6] avoir reçu une lettre de Frère Marc lui relatant le début de son voyage vers Cíbola, et en particulier ce qu’il découvrit à Topira (actuel Topía, Durango).
Deuxième relation de Cíbola. Dans sa relation du voyage à Cíbola, Frère Marc affirme avoir écrit un deuxième rapport, dans lequel il précise, en particulier, les noms des îles situées à la hauteur de Vacapa.
Historia de la conquista de la provincia del Quito (« Histoire de la conquête de la province du Quito »). Ce document pourrait avoir été inséré par Las Casas dans une version de 1548 de sa « Très brève relation de la destruction des Indes ». Cette version contient une dizaine de chapitres de plus que la version publiée, et, en particulier, ce qui s'avère être l'in-extenso du "Pedazo de una carta..." et qui serait la retranscription du document perdu de Frère Marc. Attribution par Michel Nallino[7].
Relation de la conquête du Pérou, traduite de l'espagnol, sur un manuscrit inédit de la bibliothèque de M. Ternaux-Compans. Plusieurs auteurs ont attribué à Frère Marc des relations anonymes du Pérou. Henri Ternaux-Compans lui attribue, dans les « Nouvelles annales des voyages et des sciences géographiques », 1842 tome 4, la paternité de cette relation ; attribution moderne à Cristóbal de Molina, dit "l’Almagriste". Certaines parties ont pu être écrites ou inspirées par Frère Marc, Cristóbal de Molina n'ayant pu être le témoin direct de ce qu'il rapporte de la mort d'Atahuallpa.
↑(en) Katharine Bartlett et Harold S. Colton, A Note on the Marcos de Niza inscription near Phoenix, Arizona (Une note sur l'inscription de Marcos de Niza près de Phoenix, Arizona), Plateau vol.12, n°4, avril 1940, p.53-59.
↑(en) Dorn et al., Assessing Early Spanish Explorer Routes Through Authentication of Rock Inscriptions (Évaluation des routes des premiers explorateurs espagnols par l'authentification des inscriptions sur rochers), The Professional Geographer volume 64, issue 3, 2012.
↑Las Casas a pu rencontrer une première fois Frère Marc au Pérou, où il aurait accompagné Bernardino de Minaya (cette hypothèse a été étudiée par José Maria Vargas, dans « La conquista espiritual del imperio de los Incas », Las Casas tenant vraisemblablement à remettre en mains propres le décret qu’il venait d’arracher au pouvoir royal ; Fabié est aussi partisan de cette présence de Las Casas aux côtés de Minaya) ; si elle était avérée, cette rencontre expliquerait l’origine des relations entre Las Casas et Frère Marc. Par ailleurs, Frère Marc et Las Casas se sont rencontrés en 1535 au Nicaragua (rencontre rapportée par Vetancurt dans sa lettre à un personnage de la Cour du 15 octobre 1535).
↑(es) Velasco, Juan de, Historia del reiño de Quito en la America Meridional. Historia Antigua. Écrit en 1790. Casa de la Cultura Ecuatoriana, Editorial Benjamín Carrión, publié par Piedad et Alfredo Costales, Quito 1996.
↑(es) Alcedo y Bejarano, Antonio de, Biblioteca americana; catálogo de los autores que han escrito de la América en diferentes idiomas, y noticias de su vida y patria, años en que vivieron y obras que escribieron. Écrit en 1807. Publié à Quito, Museo Municipal de Arte e Historia, 1964-1965. 2 v. (Publications du Musée Municipal d'Art et d'Histoire; vol. 32, t. 1-2)
↑(it) Lettre à Antonio de Mendoza, de Culiacán, le 8 mars 1539 ; lettre perdue, connue par sa traduction italienne par Jean-Baptiste Ramusio, Navigazzioni e Viaggi, Venise, 1556
↑(es) Voir transcription par Antonio María Fabié, in Vida y escritos de D. Fray Bartolomé de Las Casas, Madrid, 1879, volume 2, pp 390-405.