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Maria Terwiel, née le à Boppard et exécutée le à Berlin-Plötzensee, est une résistante allemande au nazisme, membre de l'Orchestre rouge.
Maria (ou Rosemarie) Terwiel est née le à Boppard am Rhein. Son père, Johannes Terwiel est catholique et social-démocrate et sa mère Rosa Terwiel est juive, convertie au catholicisme. Les enfants de la famille sont élevés dans la religion catholique[1]. Maria Terwiel fréquente le lycée de Szczecin, où son père est un haut fonctionnaire dans le gouvernement de Poméranie. Après avoir obtenu son Abitur en 1931, Maria Terwiel étudie le droit à Fribourg-en-Brisgau et Munich. Au cours de ses études, elle fait la connaissance d'Helmut Himpel (de), un étudiant en médecine dentaire[2],[3].
Avec l'arrivée au pouvoir des nazis, la père de Maria Terwiel perd son emploi en raison de son appartenance au Parti social-démocrate, il est contraint à la retraite pour « manque de fiabilité politique »[4]. Elle-même est considérée comme « demi-juive (en) » (Halbjüdin) en vertu des lois de Nuremberg, bien que sa mère soit catholique depuis 1909, ce qui limite ses perspectives d'avenir : pour se présenter à l'examen en 1934, elle doit justifier d'une « l’ascendance aryenne » et ne pourra pas obtenir d'emploi d'enseignante après ses études[1],[4],[5]. Après avoir arrêté ses études et abandonné sa thèse de doctorat, elle retourne dans sa famille, qui demeure désormais à Berlin. Elle devient secrétaire dans une société suisse de textile[2],[3].
Pour les mêmes raisons raciales, elle n'est pas autorisée à épouser son fiancé Helmut Himpel, fervent protestant. Ils vivent cependant ensemble à Berlin à partir de 1940 et s'engagent dans des actions de solidarité. Ils aident des Juifs à se cacher, à qui ils fournissent des cartes d'identité et de la nourriture. Helmut Himpel soigne aussi des patients juifs à son cabinet, malgré l'interdiction[1],[3].
Ils font la connaissance de Harro Schulze-Boysen et de John Graudenz et participent aux actions de leur groupe de résistance, que la Gestapo appellera plus tard l'Orchestre rouge. Maria Terwiel copie des tracts sur sa machine à écrire en des centaines d'exemplaires, notamment les sermons de l'évêque Galen contre le meurtre des personnes handicapées et le tract intitulé Die Sorge um Deutschlands Zukunft geht durch das Volk (Le souci de l'avenir de l'Allemagne passe par le peuple) en janvier 1942 qui est distribué aux journalistes et diplomates étrangers travaillant à Berlin[1],[3].
Maria Terwiel participe avec Fritz Thiel (de) à la campagne de collage organisée les 17 et pour protester contre l'exposition de propagande du parti national-socialiste, « Le paradis soviétique » au Lustgarten de Berlin[2]. Ils collent des affichettes avec l'inscription « Exposition permanente – Le paradis nazi – La faim, les mensonges, la Gestapo – combien de temps encore ? » un peu partout dans la ville.
Dans la foulée des arrestations de nombreux membres du réseau Orchestre rouge à partir de la fin août 1942, Maria Terwiel est arrêtée dans son appartement de la Lietzenburger Straße 72 par la Gestapo, le . Elle est condamnée à mort le par le Reichskriegsgericht (Cour martiale du Reich) pour « préparation d’une opération de trahison » et « faveur de l’ennemi ».
Du au , elle est incarcérée dans la prison pour femmes de la Kantstraße 79 (de), puis transférée à l'hôpital de la prison de Moabit. Son recours en grâce est rejeté par Adolf Hitler en personne le . Elle est exécutée par guillotine à la prison de Plötzensee, à Berlin le [2],[1],[3]. Le même jour, Adam Kuckhoff, Oda Schottmüller, Rose Schlösinger, Hilde Coppi, Ursula Goetze, Liane Berkowitz, Anna Krauss (en), Cato Bontjes van Beek, Stanislaus Werolek, Emil Hübner (de), Klara Schnabel et Eva-Maria Buch sont exécutées. Tous appartiennent au cercle Harnack-Schulze-Boysen[6]
Helmut Himpel est exécuté le [4].