Né le à Jardres[3], Maurice Fombeure est issu d'une famille d'agriculteurs du Poitou[4]. Sa mère, née Daillet, meurt treize jours après sa naissance[5] ; il va alors passer toute son enfance dans le hameau d'Augeron[6], sur la commune de Bonneuil-Matours (Vienne), chez ses grands-parents, en compagnie de son père[5]. Il est l'époux de Carmen Javauges[3], poétesse, publiant sous le pseudonyme de Carmen Oriol[7] duquel naîtra un fils Jacques Fombeure (1937-1998)[8].
Maurice Fombeure est le cousin[9] du Docteur Georges Fombeure[10]ophtalmologiste (1890-1948) collectionneur de porcelaine de Sèvres dont le legs est actuellement visible à la Manufacture et Musée nationaux - Sèvres[11] De nombreux poèmes et textes de Maurice Fombeure lui seront dédiés, en particulier "Ceux des pays de l'ouest".
Il est également cousin au 4e degré de Jean-Jacques Fombeur[12]Poète[13].
Maurice Fombeure entame ses études secondaires au collège à Châtellerault, puis intègre l'École normale de Poitiers[5] en 1922. Durant cette période, il rédige ses premiers vers pour "Le diable dans le beffroi"[14] Revue estudiantinePoitevine. De 1926 à 1928[15] en collaboration avec Carmen Javauges, qui deviendra plus tard sa femme. ils multiplient les envois et entretiennent une correspondance soutenue avec Julien Lanoë et écrivent à des personnalités Jean Cocteau et André salmon qui leur retournent des encouragements.
En 1930[3] année de son mariage. il écrit La Rivière aux oies[16] son premier recueil de nouvelles[5], publié en 1932. La même année, ses écrits paraissent dans les cahiers de la NRF avec "Les moulins de la parole"[17]. Alors étudiant à l'École normale supérieure de Saint-Cloud[18], et âgé de seulement 24 ans, ses écrits évoquent une profonde nostalgie et se distinguent par un style différent de celui habituellement associé à l'ENS. Son premier ouvrage établit un thème central dans sa vie : l'attachement à la terre et à la paysannerie.
« Je sais bien aujourd’hui qu’en littérature, après un Ramuz, après un Pourrat, le vent souffle du côté des champs. Mais je n’y puis rien et je n’y suis pour rien » ou encore « J’ai longtemps erré. Je me sentais diminué, incomplet. Je portais mon village en moi comme une maladie dont on sait qu’on va mourir »
Paul Claudel[19] parlera de lui en 1942 en ces termes : "Il faut lire Maurice Fombeure, c'est quelqu'un qui parle français, un certain français, un certain vers français, clair et gai comme du vin blanc".
Il termine ses études en juillet 1933[20], et devient professeur de lettres. Il enseigne dans un premier temps à l'École normale d’instituteurs des Vosges à Mirecourt. Puis Arras (Le souvenir d'Arras[21]) en 1934 où il s'installe au 9 rue de la République[22] ; là il se liera d'amitié avec Yves Demailly éditeur de la revue La Hune qui rééditera "Les moulins de la parole" au format poche et rejoindra La société littéraire des Rosati[23]. À cette période, Fombeure travaille sur son troisième recueil de nouvelles "La manille coinché"[22] et commence un roman inachevé " Rue de la Taupanne"[22]. Il demande ensuite sa mutation au collège Saint-Germain-en-Laye, puis au lycée Jean-Baptiste-Say dans le 16e arrondissement, et enfin s'installe définitivement au collège Lavoisier[5] en 1937[18]. Malgré ces changements, il reste profondément attaché à sa région natale, où il retourne l'été partageant ses vacances avec Siaugues Saint Romain d'où Carmen était originaire[24]. Le Poitou et la forêt de Moulière restent sa principale source d'inspiration[5].
Déjà reconnu parmi un cercle restreint d'amateurs de poésie, il contribua dès les premiers mois de la guerre, avec Hyacinthe Chobaut, qui était dans ses foyers, à faire livrer des colis aux indigents de sa compagnie ainsi que des livres qu'il fit circuler auprès de ses camarades[30], de cette amitié récente de Chobaut s'ajoute celle d'un autre poète et Caporal-chef de circonstance, René Lacôte[14], avec lequel, il développera une relation amicale très forte et durable[31]. Fombeure le mettra en contact avec, entre autres, Léon-Paul Fargue et Jean Paulhan[14].[32]
Tirant profit de ses expériences de guerre, il rédigea ultérieurement un récit autobiographique intitulé "Les godillots sont lourds"[14], publié par les éditions Gallimard. Cet ouvrage couvre la période allant du jour de sa mobilisation jusqu'à sa libération, offrant un témoignage sur les événements vécus pendant cette période de l'histoire.
Durant la période d'occupation, il contribue activement aux Cahiers de l’École de Rochefort. C'est au cours de cette période troublée qu'il rédige son œuvre "Grenier des saisons", qui comprend l'un de ses poèmes les plus accomplis, intitulé "Solitude". Ce poème évoque avec une intensité particulière la douleur liée à la défaite française et à l'occupation de Paris[33].
« Je marche sans arrêt
Perclus de solitude,
Dans ces déserts mortels
Tout luisants de regards. »
En 1946, en collaboration avec Jean-Pierre Grenier, est publiée "Orion le tueur", une pièce de théâtre interprétée par la compagnie grenier et la compagnie Hussenot. Les dialogues et les chansons sont écrits par Maurice Fombeure. La première représentation a lieu en 1946 au Théâtre d'Iéna. C'est un succès critique, et la pièce est jouée jusqu'en 1948 à la Comédie des Champs-Élysées.voir sur gallica[35]
Figure éminente de la scène littéraire française jusqu'aux années 1960 et jury permanent du prix Cazes[36],[37] il s'est illustré dans divers domaines créatifs, tels que la littérature, la musique, le théâtre, la critique littéraire et la participation à de multiples jurys. Il anime des cercles littéraires notamment les « Poètes du mercredi »[38] à la brasserie Lipp[26] où il disposait d'une table attitrée, ainsi que pour sa contribution au groupe « De la Nouvelle Origine » au Café de la Régence. Fombeure n'était pas réputé pour sa sobriété, une caractéristique qu'il n'a jamais cherché à dissimuler et qui divertissait grandement son cercle d'amis, incluant des personnalités comme Robert Sabatier, Marcel Aymé[39], Jacques Prévert et Léon-Paul Fargue, qui ont partagé de nombreuses anecdotes savoureuses à son sujet.
Sa carrière a été notamment marquée par une collaboration remarquable avec Ervin Marton, photographe d'origine hongroise. Cette association a abouti à la création d'un ouvrage dédié à la Ville de Paris, intitulé Paris m'a souri. La collaboration entre Fombeure et Marton est devenue emblématique de l'effervescence culturelle parisienne, reflétant le talent et l'esprit de leur époque. De 1962 à janvier 1981, il a présidé le comité de lecture de la Revue de l'ACILECE.
Il obtient le grand prix de poésie de la Ville de Paris en 1958[réf. nécessaire]. Il est membre de l'académie Ronsard[40]. Malade, il cesse d'écrire à partir de 1966[5]. En 1980, il reçoit le grand prix de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre.
En août 2001 Maurice Fombeure entre officiellement dans la liste des auteurs et compositeurs considérés comme classique par arrêté du JORF no 207 du 7 septembre 2001[42].
« Il faut lire Maurice Fombeure, c'est quelqu'un qui parle français, un certain français, un certain vers français, clair et gai comme du vin blanc, et aussi adroit et prompt dans son empressement dactylique que le meilleur Verlaine, la veine de François Villon et de Charles d'Orléans[5]. »
La Monnaie de Paris à édité une médaille dans sa collection littéraire : Maurice Fombeure 1949 Graveur : LANDRY Annette (1907-1995)[45]
Une rue de Siaugues-Sainte-Marie (Haute-Loire), village de naissance de son épouse Carmen Javaugues (1907-1993)[47], connue comme poétesse sous le nom de plume de Carmen Oriol, et où le couple se rendait en villégiature, porte le nom de « rue Carmen et Maurice Fombeure »[48]
1942, le compositeur Francis Poulenc met en musique six poèmes de Maurice Fombeure extraits du recueil Chansons de la grande hune, dans un cycle qu'il nomme Chansons villageoises[50].
1959 Les 3 Horaces. Groupe vocal musique de Jacques Lacôme Paroles de Maurice Fombeure titre: Vous, melanie ; fete aux villages ; la guerre des baleiniers ; espece de comptine[52]
1963 René Berthelot Poésies de Maurice Fombeure. Musique de René Berthelot. Airs de ronde... [Musique imprimée]. [Petit choeur pour 3 voix égales dans le style populaire] [53]
1967, le chanteur et compositeur Michel Fugain, dans son premier album titré Michel Fugain, reprend dans le titre Le Sergent le texte de l'une de ces chansons, originellement appelée Le Retour du sergent[54].
Pierre-Max Dubois, Les étoiles brulées : 5 mélodies sur les poèmes de Maurice Fombeure, pour ténor. éditeur : Paris : Alphonse Leduc - Editions Musicales[56].
Catherine Sauvage avec Michel Legrand et son orchestre Variations pour une trompette de cavalerie / J. Lacôme - M. Fombeure Publié avec : Mets deux tunes dans l'bastringue[60]
Lucien Guérinel Titre(s) : "Animaux fantastiques sont" [Musique imprimée] : pour chœur d'enfants et orgue / sur des poèmes de Maurice Fombeure[61].
Catherine Sauvage album : "CHANSONS D'AUTEURS" Plage 7 : "prière pour dormir heureux" Interprete:Catherine Sauvage Auteur:M. Fombeure, C. Arriou [62]
Collectif, « Le Dernier Carré », Cahier mensuel de poésie, Paris, no 9,
Collectif, « Le Beau Navire », BSN, Paris, no 8,
Maurice Fombeure, André Jacquemin : [exposition] Galerie Charpentier, Paris, Impr. Durand, .
Carmen Oriol, Printemps de la nuit, poèmes. : Présentation de Maurice Fombeure, G. Subervie, coll. « Les Feuillets de l'îlot. no 44 », (lire en ligne).
« Le zouave », Ambiance, no 69, (nouvelle inédite de Maurice Fombeure (2 pages avec illustrations))
« Colette et les bêtes », Les Cahiers Français,
Le souvenir d'Arras Collectif, Regard dur le roman, Tourcoing, Édition Georges Frère, , p. 92.
↑[réf. nécessaire] Son grand-père, viticulteur, s'est installé à Jadres en 1881, y achetant avec soixante hectares de terres (plus tard partagés entre ses six enfants) la maison où naît Maurice
« L’auteur,jusqu’au collège, a passé toute son enfance dans son village, et surtout dans son hameau d’Ogeron, commune de Bonneuil-Matours.
Préface de Jacques Fombeure »
↑Maurice Fombeure et Carmen Oriol, Sèvres. L'oiseau mouche, no 29,
↑Décès (France) FOMBEURE Jacques Louis Antoine né en 1937 à Paris décédé le 7 décembre 1998 à Bonneuil-Matours numéro d'acte 16
↑(Fils du frère du grand père) Fombeure Georges Louis Marcel 25 juillet 1890 La TrimouilleVienne acte no 25. décédé à Paris le 5 avril 1948 (mention marginal) de Fombeure louis jules Brouard Louise
↑Laurence Tilliard, Sèvres. Revue de la Société des Amis du musée national de Céramique, no 29, , p. 179 [texte intégral].
↑Catalogue collectif de France, Inventaire des manuscrits du fonds Lanoë, « Fombeure Maurice et Carmen Fombeure », LAN B2 FOM, sur NANTES, BNF, : « Neuf poèmes manuscrits A l'aimée, Campagne, Coups de cidre, Exode, Mort présente, On ferme, Rédemption ou rêve, Son beau visage, Cher Jean Cocteau, deux proses manuscrites Notre cher Salmon (2 f.), Les pénitents en maillots roses, une prose tapuscrite Défense de la poésie (15 pièces) », p. 10
↑Collectif, Regard dur le roman, Tourcoing, Édition Georges Frère, , p. 92 :
« Je ne fus artésien que par raccroc. Pendant seulement trois ans. Mais pour de bon. Et assez intimement mêlé à la vie locale de la cité des Atrébates qui s'allonge sur sa terre plate et se roule dans un vent bleu venu de loin peut-être de la mer. Ce vent faisait craquer et gémir les agrès de mon quatrième étage de la rue de la République. J'avais en effet réussi ce tour de force d'habiter en cette ville basse une maison de quatre étages (l'unique, sans doute!). De là, je dominais l'immense cage métallique de la gare, la passerelle articulée qui semblait un tronçon du grand serpent de mer. Et je voyais pointer le beffroi sommé du lion doré des Flandres, martelé d'un vif soleil. À vrai dire, j'étais quasiment hors les murs. Aux frontières du quartier du Rietz. Mais en trois minutes de marche, j'atteignais le café "Chez Paul" (Anjou, Riesling et bière Motte-Cordonnier), le boulevard de Strasbourg, la rue Saint-Aubert-Ernestale, les grandes librairies internationales, les grands cafés, les grands magasins, les grandes artères. En huit minutes, la brasserie du "Carillon" où le patron, le débonnaire Ripoche, nous laissait picorer des gauloises bleues dans sa poche béante et fraternelle, la petite place où officiait notre ami Léturgez, photographe de l'élite, qui me fit connaître le poète Raoul Dubois. La cuisine de Léturgez donnait accès à trois étages superposés de caves anciennes et mirifiques que nous explorions de temps en temps, à la lueur d'une bougie, pour y découvrir des inscriptions gravées par des soudards antérieurs, et de beaucoup, à la fin de l'occupation espagnole. Quels reîtres, quels lansquenets, avaient tracé ces graffiti et ces dates pour la satisfaction de nos curiosités historiques? ou quel farceur, notre contemporain? Nul ne le saura jamais. Page 1 de 6 »
↑ ab et c2ede couverture édition la Hune, Les moulins de la parole
« Appréciation du capitaine X commandant le premier groupe des E.O.R. à Fontainebleau : « Élève officier de réserve. extrêmement intelligent (je souris - comment ce con aurait-il pu s'en rendre compte, en admettant que ce fût vrai) mais d'une intelligence perverse et volontiers tournée vers l'ironie. Ne semble aucunement persuadé de l'importance du rôle de l'officier français. A fait un léger effort vers la fin du peloton. »
« une revue discrète intitulée Les poètes du mercredi chez Lipp. Chacun y apportait ses rimes et son écot pour l'imprimeur.
En face de ces élégiaques distingués qui se réunissaient, à droite en entrant, se retrouvaient, sur la gauche, les tenants de la nouvelle vague poétique. Poètes du mercredi » eux aussi, mais plus jeunes, autour de Maurice Fombeure qui, à quarante ans, faisait figure d'ancêtre. Massif comme une armoire de campagne, ce solide Poitevin s'était déjà fait une place dans le monde des lettres. Il avait son école et ses fidèles. Ceux d'en face, les anciens, bien qu'il ne siégeât pas parmi eux, reconnaissaient sa notoriété, d'autant plus que Paul Claudel venait de le couvrir de fleurs. »
↑« LITTÉRATURE : ÉCRIVAINS/ÉCRIVAINES - POÈTES Médaille, Maurice Fombeure » : « Type : Médaille, Maurice Fombeure
Date : n.d.
Nom de l'atelier/ville : Monnaie de Paris
Métal : bronze
Diamètre : 68 mm
Axe des coins : 12 h.
Graveur : LANDRY Annette (1907-1995)
Poids : 166,4 g.
Tranche : lisse + corne BRONZE
Poinçon : corne BRONZE ».AVERS
Titulature avers : MAVRICE FOMBEVRE.
Description avers : Buste de profil à droite, signé : A LANDRY / 1949.
REVERS
Titulature revers : AVX CRENEAVX DE LA PLVIE LA - RIVIERE. AVX OIES, LES GODILLOTS SONT LOVRDS.
Description revers : Visage dans le ciel d’un homme fumant la pipe, des oies dans l’eau, peupliers à gauche et edelweiss à droite. Signé : AL.
Rousselot, Jean, Maurice Fombeure : choix de textes, bibliographie, portraits, fac-similés / présentation par Jean Rousselot, Paris, P. Seghers, coll. « Poètes d'aujourd'hui », (ISBN9782902170401).
Pineau, Philippe, Bibliographie des œuvres de Maurice Fombeure, Poitiers, ORACL, , 130 p. (ISBN2-904472-03-7, lire en ligne).
Max Brunher, N. Gerard (illustrateur) et Marius Richard (1900-1961), Dossiers biographiques Boutillier du Retail : Documentation sur Maurice Fombeure, Paris, Révolution, 1942-1943 (lire en ligne).