Messac | |||||
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Bretagne | ||||
Département | Ille-et-Vilaine | ||||
Arrondissement | Redon | ||||
Intercommunalité | Vallons de Haute-Bretagne communauté | ||||
Statut | Commune déléguée | ||||
Code postal | 35480 | ||||
Code commune | 35176 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Messacois | ||||
Population | 2 991 hab. (2013) | ||||
Densité | 72 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 49′ 32″ nord, 1° 48′ 26″ ouest | ||||
Altitude | 11 m Min. 3 m Max. 89 m |
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Superficie | 41,64 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Redon | ||||
Historique | |||||
Fusion | |||||
Intégrée à | Guipry-Messac | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
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Messac est une ancienne commune française située dans le département d'Ille-et-Vilaine en Région Bretagne. Elle a fusionné le avec Guipry pour former la commune de Guipry-Messac.
La commune est située sur la rive gauche de la Vilaine. Elle fait face à celle de Guipry située sur la rive droite. Les deux bourgs sont reliés via un pont par les ports de Messac et de Guipry.
Messac et Grand-Fougeray ne sont pas limitrophes bien que leurs frontières ne soient séparées que d’une cinquantaine de mètres.
Le risque d'inondation est élevé à Guipry et Messac[1]. Les crues de la Vilaine provoquent des inondations fréquentes à Guipry et Messac : mesurés à l'écluse de Guipry, la crue des 27 et (une inondation s'était déjà produite 15 jours auparavant[2]) a atteint un pic de crue record à 3,81 m (plus de 300 personnes ont dû être évacuées, 346 maisons inondées, le pont reliant Guipry et Messac submergé, le trafic ferroviaire interrompu pendant plusieurs jours[3]), effaçant la marque de celle du qui était à 3,58 m[4], celle du (3,41 m) et du (2,55 m)[5] ; en remontant plus loin dans le temps, nombreuses furent aussi les nombreuses furent aussi les inondations : par exemple en 1772 de graves inondations détruisirent le pont reliant Guipry et Messac ; celles du et des 3 et ont aussi été très importantes.
Le trafic marchandises a cessé depuis la décennie 1970. Le port de plaisance de Guipry-Messac, avec une capacité de 90 emplacements, a été créé en 1979 ; il a été agrandi en 1991 et a désormais une capacité de 166 emplacements et est géré par le réseau "Le boat"[6].
Messac présente un paysage agraire traditionnel de bocage avec un habitat dispersé formé de nombreux écarts formés de hameaux et fermes isolées.
Le Bois de Bœuvres, au sud du château éponyme et de la commune, est le principal espace boisé.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Metiacus en 843 sur une carte de Redon[7], Mezac en 1089, Mechac en 1279, Messacum en 1516[8].
Nom de domaine d'origine gallo-romaine metiacum formé sur le nom d'homme gaulois Metius et le suffixe de localisation –acum / -iacum (du gaulois –akon / -iakon), avec le sens général de « domaine de Métius »[8].
Une autre hypothèse est possible : comme pour Mecé (Metiaco en 1104), le nom de Messac pourrait être composé sur le latin meta (borne) et signifierait donc « le lieu de la borne ». Messac se trouvait autrefois à un gué de la Vilaine, où passait la voie romaine d’Angers à Carhaix. La rivière marquait à cet endroit la frontière entre les cités gallo-romaines des Coriosolites, à l’ouest et des Riedones à l’est, et plus tard entre les évêchés de Saint-Malo et de Rennes.[réf. nécessaire]
La terminaison en -ac et non en -é indique que le breton était parlé dans la commune au IXe siècle.
Le nom de la localité en gallo, la langue régionale locale, est Msa[9] ou Meussa.
Plusieurs vestiges de la Préhistoire sont visibles sur le territoire de la commune de Messac, notamment les menhirs des Grées et des dizaines de cupules datées du Néolithique et de l'Âge du Bronze aménagées sur des rochers de la Vilaine (village de Clédy, port de Messac), visibles en toutes saisons ou lors des basses eaux. Une allée couverte, située à 300m au nord est des menhirs des Grées, a été malheureusement détruite en 1970.
Des vestiges très entamés d'une motte féodale se trouvent à Raulin sur la rive gauche de la Vilaine face à celle située sur l'autre rive à Baron en Guipry. Un gué dallé existait à cet endroit dans le lit de la Vilaine.
En 843, la bataille de Messac voit la victoire de Renaud d'Herbauges sur les Bretons de Nominoë, alliés à Lambert de Nantes[10]. Messac est alors située aux confins du comté de Nantes et de l’évêché d'Aleth[11].
Au Moyen-Âge, les ports de Guipry et Messac connaissaient un trafic important, car ce double port était le terminus de la navigation (les bateaux étaient tirés par des hâleurs) sur la Vilaine et les marchandises venant de l'aval, notamment à destination de Rennes, y étaient déchargées pour être acheminées ensuite par voie terrestre ; le commerce du sel, venant principalement des marais salants de Guérande, était déchargé sur place et emmagasiné dans les salorges[Note 1] des négociants locaux. Il est ensuite vendu à des marchands de sel (sauniers), qui le distribuent aux habitants de la région, ou acheminé, sous contrôle, sur les greniers à sel des provinces limitrophes de la Bretagne (Anjou et Maine), où se pratiquait la gabelle (la Bretagne en était exempte), la contrebande effectuée par les faux-sauniers étant également importante ; une caserne de gabelous[Note 2] existait au port de Guipry[12] ; des toponymes comme Le Sel-de-Bretagne et Saulnières gardent le souvenir de ce "chemin des Saulniers" partant de Guipry et Messac en direction de ces deux provinces[13].
Jean-Baptiste Ogée indique comme maisons nobles en 1400 Beaumont (au seigneur de Châteaugiron), Messac (à Jean de la Chapelle), Chartes (à Jean Giffart), Coasquen (à Éon du Hardat) et Baudouin (à Pierre Giffart) ; en 1480 un autre Jean de la Chapelle possède le château de Bœuvres ; les seigneurs de Bœuvres avaient un droit très ancien sur les aubergistes de Bain[14].
Michel-Vincent Cawiezel, prêtre irlandais venu jeune en Bretagne et pourvu le de la cure de Messac où il mourut le fut dès 1741 le premier cultivateur de pommes de terre en Bretagne, bien avant que Parmentier n'en démontre l'innocuité en 1779 et donc en favorise la culture[15].
La construction au XVIe siècle d'écluses en amont de Guipry et Messac, permettant désormais aux bateaux de remonter la Vilaine jusqu'à Rennes entraîna un déclin des ports de ces deux localités, qui s'aggrava à la fin du XVIIIe siècle, les États de Bretagne engageant en 1784 d'importants travaux effectués par le régiment de Penthièvre (reconstruction de l'écluse du port, construction d'un canal d'accès à cette écluse, construction de l'écluse de Mâlon, aménagement du chemin de halage au niveau de la Corbinière)[12].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Messac en 1778 :
« Messac : dans un fond, sur la rivière de Vilaine ; à 7 lieues un quart au Sud-Sud-Ouest de Rennes, son évêché et son ressort et à 4 lieues et demie de Derval, sa subdélégation. On y compte 2 400 communiants[Note 3] ; la cure est à l'Ordinaire. Il se tient un marché le mercredi à Messac. Ce territoire contient des terres bien cultivées , des prairies, et des landes dont le sol excellent mérite les soins du cultivateur[14]. »
Jean-Baptiste Ogée précise aussi que la seigneurie de Bœuvres qui appartient alors à Jean-Baptiste de Pontcarré de Viarmes [décédé en 1775], dispose des haute, moyenne et basse justice et que la commanderie de lOrdre de Malte dispose aussi d'une haute justice, qui ressortit à Rennes[14].
Se trouvaient à Messac des possessions du marquisat de la Marzelière (situé en Bain) et les terres nobles de Bœuvres, du Hardatz, du Vautenet, de la Pommeraye, de la Beucherais[16].
L'assemblée du général de la paroisse de Messac en vue de la préparation des États généraux de 1789 se tint le (une réunion s'était déjà tenue le 9 février 1789) en présence de 13 paroissiens sous la présidence de Nicolas Frétaud de la Marchandais[Note 4], sénéchal et seul juge de la juridiction de la Marzellière et Bain. Julien Levaillant et Louis Jouadé furent choisis comme députés pour représenter la paroisse à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée. Un cahier de doléances fut rédigé. Mais les paroissiens, mécontents de la manière dont cette réunion s'était tenue et du procès-verbal qui en avait été fait, se réunirent à nouveau, plus nombreux (54 paroissiens sachant signer et 300 autres déclarant ne savoir signer) au domicile et sous la présidence de Julien Fredel (de la Rondelais), et approuvèrent un nouveau cahier de doléances, plus revendicatif, copié sur celui de Saint-Senoux ; ils choisirent aussi deux autres députés pour les représenter : Pierre Guiheux[Note 5] (de Tréguer) et Augustin Duval[Note 6] (du port de Messac)[17].
La population de la commune est favorable aux changements apportés par la Révolution française, surtout après la fin de la Terreur. La principale fête révolutionnaire est celle célébrant l’anniversaire de l’exécution de Louis XVI, accompagnée d’un serment de haine à la royauté et à l’anarchie, fêtée à partir de 1795[18]. La fondation de la Ire République est aussi fêtée tous les ans[19].
Anne-Joseph Guérin fut pourvu de la cure de Messac le (il succède à Michel-Vincent Cawiezel) ; prêtre réfractaire, il s'exila en Espagne en 1793 ; il redevint recteur de Messac après le Concordat en 1803 et mourut le âgé de 74 ans[20].
Un nouveau pont (à péage jusqu'en 1860) permettent le franchissement de la Vilaine, remplaçant celui détruit par l'inondation de 1772, est mis en service en 1837 et la ligne de chemin de fer entre Rennes et Redon en 1862[12].
La Noë-Blanche a été une trève de Messac, érigée en paroisse le [21], et dès 1852 elle devient indépendante par démembrement de la commune de Messac. « La commune de Messac (..) a une superficie de 6 404 hectares, qui se divise en deux sections bien distinctes : Messac, dont le bourg, placé à l'une des extrémités est le chef-lieu, et la Noë-Blanche qui forme l'autre extrémité de la commune. Il en résulte que cette dernière, composée de plusieurs villages, est dans des conditions très défavorables pour ses relations avec son chef-lieu dont elle est éloignée de 7 à 11 kilomètres. La section de la Noé-Blanche a déjà une succursale et une maison d'école qui réunit quatre-vingts enfants ; elle aura 2 222 hectares et 800 âmes de population ; elle demande aujourd'hui que l'on complète ces avantages en l'érigeant en commune distincte (..) »[22].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Messac en 1853 :
« Messac (sous l'invocation de saint Abdon et saint Sennen, marqués le 29 juillet dans le bréviaire romain) ; commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (..) Principaux villages : Cledy, Vautenet, la Bourgonnière, Sagalon, la Baviais, Caraulay, Merhaulé, la Romnais-au-Boulier, le Plessix, le Bé, Sevrignac, Langerais, Haute-Ville, Franfeul, Grasaulnais, les Monts, Haut et Bas-Noyal, la Rondelais, le Châtellier, Bœuvre, Raulin, la Bodinais, Boulifart, le port de Messac. Maisons principales : le château de Bœuvres, la Pommerais, le Harda, le Temple. Superficie totale 6 404 hectares 44 ares, dont (..) terres labourables 1 935 ha, prés et pâturages 654 ha, bois 145 ha, vergers et jardins 81 ha, landes et incultes 3 369 ha (..). Moulins : 7 (de Raulin, à eau ; de Cormeré, du Breil-Hardy, de Bodel, de la Perrais, de la Terre-Noire, de Cahors, à vent). (..) Cette commune est traversée de l'est à l'ouest par la route de Bain à Guipry ; elle est limitée à l'ouest par la Vilaine, et contient au sud le grand bois taillis de Bœuvre. Il y a foire le premier mardi après la Saint-Philippe et le 31 juillet. Géologie : schiste argileux. On parle le français [en fait le gallo][23]. »
En janvier 1902, en vertu de la loi sur les congrégations, le conseil municipal de Messac donne un avis favorable à la poursuite de l'activité des Frères de l'instruction chrétienne de Ploërmel, qui enseignaient dans la commune depuis 65 ans[24].
Des épidémies de fièvre typhoïde et de rougeole survinrent à Guipry et Messac en février 1903[25].
Le est mis en service le tronçon Messac-Ploërmel de la ligne de chemin de fer de Châteaubriant à Ploërmel, à voie métrique et voie unique ; elle dessert les gares de Guipry, Pipriac-Lohéac, Maure, Brulais, Guer, Port-Sec de Porcaro et Augan[26].
Des fêtes nautiques étaient organisées chaque année, associant les deux communes de Messac et Guipry : celles du par exemple connurent une forte affluence[27]. Celles organisées le également: parmi les bateaux qui défilèrent, la Mouette, une reconstitution d'un bateau revenant du Pôle nord « tout chargé de glace, ayant à son bord des Esquimaux capturés dans le pays [sic], des oiseaux et des bêtes fauves de toute sorte ». Le curé de Messac, Perroteau, s'opposa à ces fêtes : en 1906, il refusa l'absolution aux jeunes filles ayant participé au défilé (dont le thème était "Noce bretonne" ; en 1907 il imposa comme pénitence aux jeunes filles venant se confesser pour le 15 août de ne pas assister aux fêtes et fit faire des prières aux enfants de l'école libre pour qu'il pleuve le jour des fêtes[28].
Le monument aux morts de Messac porte les noms de 120 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 6 au moins sont morts en Belgique, dont 3 (Louis Chaplais et Joseph Guiheux à Rossignol et Jean Hamon à Virton) dès le ; Marcel Harel est mort accidentellement en mer lors d'une patrouille au large de la Tunisie en 1917 ; Joseph Lenormand et Marcel Leboēl sont morts de maladie en Grèce, le premier le et le second le ; Louis Deval est mort (de maladie) le , donc après l'armistice, en Allemagne alors qu'il était prisonnier de guerre ; la plupart des autres sont morts sur le sol français, dont Auguste Jamoneau, tué à l'ennemi le à Sommepy (Marne), décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre[29].
Hyacinthe Lorin[Note 7] était en 1913 l'un des principaux exportateurs de pommes de Bretagne vers l'Allemagne ; la perte du marché allemand en raison de la guerre le poussa à développer une activité de transformation des pommes en créant une confiturerie ("Confiturerie d'Arvor") produisant en 1918 gelée de pommes, jus de pomme et pommé, l'usine étant à proximité de la gare de Messac et raccordée au rail[30]. Située sur le port, une cidrerie, créée vers 1903, possédée par Charles Vallet[Note 8], produisait du cidre et fut l'une des premières à produire du cidre bouché (champagnisé)[31] ; en 1930 Alphonse Vallais y installe une distillerie de cidre au nom de la coopérative agricole "La Fermière"[30].
Le la deuxième voie de la ligne de chemin de fer de Rennes à Redon, qui avait été enlevée pendant la guerre en raison des besoins en acier pour le front, réinstallée, rouvre entre Rennes et Messac[32].
De grandioses "Fêtes de la Victoire" furent célébrées à Messac et Guipry le [33]. Le monument aux morts fut inauguré le [34].
En 1927, G. Molinié, industriel à Messac, proteste contre l'absence d'un corps de défense contre l'incendie à Messac, soulignant par exemple que lors de l'incendie de l'hôtel Malard en mars ce sont les pompiers de Guipry qui durent être appelés[35]. Fin juillet 1934 plusieurs incendies successifs éclatèrent à la Corbinière, dévastant le bois de Bœuvres et menaçant le château ; la ferme attenante dut être évacuée ; plus de 500 sauveteurs accoururent pour combattre les incendies[36]. Déjà pendant l'été 1933 plusieurs incendies dus à la sécheresse et provoqués par les escarbilles[Note 9] des trains faisant naître des feux dans les herbes sèches bordant les voies ferrées, avaient éclaté dans la même région[37].
Les inondations des 3 au furent importantes. Le journal L'Ouest-Éclair écrit que « le port de Messac-Guipry voit l'eau sans cesse augmenter le volume de ses bassin, et la rivière, débordant par-dessus les quais, envahit les habitations, Dans certaines demeures (..) l'eau atteint cinquante à soixante centimètres. Nombreuses sont les maisons qui sont bloquées (..). Dans Messac, transformée en cité lacustre, les barques , hier après-midi, sillonnaient le fleuve tourbillonnant »[38]. Le pic de crue atteignit à Guipry 3,13 m le 4 janvier, dépassant le niveau atteint lors de la crue de janvier 1910[39]. Ces inondations firent d'énormes dégâts[40]. Déjà le la Vilaine avait déjà débordé, la route reliant Messac à Guipry avait été entièrement couverte et l'eau était entrée dans les maisons situées en bordure de la rivière, la crue atteignant 1,92 m ce matin-là contre 1,52 m le soir précédent[41] et le la plupart des maisons du port de Guipry furent inondées, la crue atteignant un pic de 3,12 m à 10 heures du matin et l'eau dans certaines maisons une hauteur de 1,50 m[42].
Un club de football, l'US Guipryenne (dénommé U.S. Messac-Guipry lors de sa création en 1935), existait dans la décennie 1930[43]. Mais on jouait déjà au football à Messac en 1915[44]. Une fanfare, la "Clique de Messac", existait également[45].
Un article publié en 1938 par le journal Ce Soir décrit l'exportation de gui vers l'Angleterre, par train depuis Messac et via le port de Saint-Malo. « Des charrettes de gui continuent d'arriver et les bœufs, couplés, patouillent dans les pommes écrasées. Car les pommiers ici sont rois, régnant par leur parasite et par leur fruit. On sait que leur fécondité a paradoxalement créé de la misère cette année, en Bretagne et en Normandie, où les fruits pourrissent par milliers de tonnes. (..) L'Allemagne achète bien une partie de la récolte pour faire du combustible à l'usage des tanks ! Mais les distilleries du pays sont gavées et recrachent la chair suante des pommes. Messac, empanaché des fumées de géants alambics, sent une grisante et lourde odeur de compote (..) Depuis des années [une femme] crie des ordres à ces rudes ouvriers de la terre qui se transforment pendant quinze jours en fleuristes-emballeurs et arriment les caissettes à raison de 192 par wagon. Cent tonnes en deux semaines partiront pour les Îles Britanniques »[46].
Le monument aux morts de Messac porte les noms de 19 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles, Prosper Chevrier et Pierre Urvoy sont deux soldats morts au printemps 1940 pendant la Bataille de France ; Jean Langlais est mort en captivité en Allemagne en 1941 ; Roger Trunkenboltz[47], résistant FFI du maquis de Saint-Marcel, a été tué à l'ennemi le à Sérent ; Marcel Bouget et Albert Briand ont été fusillés le au port de Guipry ; Eugène Guiheux, aussi résistant FFI, tué à l'ennemi au pont d'Ancenis le ; Julien Langlais et Paul Péniguel sont morts aussi le , mais au château de Bœuvres en Messac ; Auguste Meilleray et Mathieu Robert deux jours plus tôt, également à Messac ; Joséphine Allard[Note 10], résistante du S.O.E., membre du groupe Buckmaster, arrêtée le à Messac, morte le au camp de concentration de Ravensbrück [29].
En novembre 1942, Louis Bourgeais[Note 11], mécanicien et garagiste à Messac, qui avait déjà constitué un bon groupe de résistants (ce groupe sera rattaché ultérieurement au réseau S.O.E. du colonel anglais Buckmaster), demanda l'aide du général Marcel Allard[Note 12] qui résidait aux Hautes-Folies en Messac, et qui devint un des chefs de l'Armée secrète en Bretagne sous les ordres du général Delestraint. Le général échappa de justesse à la Gestapo le (sa femme Joséphine et sa fille Madeleine furent arrêtées) et dut alors entrer dans la clandestinité[48].
L'avion Lysander type IIIA piloté par l'aviateur anglais John Perry Alcock, qui transportait de nuit le résistant Lucien Germereau[Note 13], agent du S.O.E. venant de Londres, fut abattu probablement par erreur par un avion allié le à Messac ; une stèle commémorative le long de la route allant vers Saint-Malo-de-Phily, rappelle leur sacrifice[49].
Un soldat (Hilaire Morice) originaire de Messac est mort pour la France pendant la Guerre d'Indochine et deux (François Briand et Guy Dubois) pendant la Guerre d'Algérie[29].
Le , la commune a fusionné avec la commune voisine de Guipry, pour former la commune nouvelle de Guipry-Messac.
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Blasonnement :
Écartelé : au premier d'azur aux trois croissants d'argent au corbeau de sable becqué d'azur, au troisième d'argent aux trois arbres arrachés de sinople, au quatrième de gueules au lion d'argent, couronné, lampassé et armé d'or ; sur le tout d'argent à la moucheture d'hermine de sable.
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Messac appartient à Vallons de Haute-Bretagne communauté depuis le ; auparavant, elle se situait dans la communauté de communes de Moyenne Vilaine et Semnon.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[51]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[52],[Note 31].
En 2013, la commune comptait 2 991 habitants, en évolution de +12,19 % par rapport à 2008 (Ille-et-Vilaine : +5,61 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
On observe, à partir de 1856, une diminution du niveau de la population consécutive au démembrement de la commune lorsque La Noë-Blanche devient indépendante en 1852.
La commune compte un seul monument historique : le temple de la Coëfferie, ancienne chapelle d’une commanderie de Templiers édifiée en 1217. Elle a été inscrite par arrêté du [55].