Michèle Rakotoson, née le à Antananarivo, à Madagascar, est une écrivaine, romancière, dramaturge et journaliste malgache.
Après avoir été professeure de lettres et metteuse en scène à Madagascar, elle quitte le pays en 1983 pour des raisons politiques. À Paris, elle devient journaliste pour la radio et la télévision française et internationale. De retour à Madagascar fin 2010, Michèle Rakotoson s'implique avec d'autres artistes dans des projets culturels locaux comme le Projet Slam Jazz ou l'opération Bokiko. Elle devient la marraine d'associations malgaches.
Elle publie une dizaine de romans, des pièces de théâtre en malgache et elle a été responsable de la partie littéraire de la « Revue Noire ».
Michèle Rakotoson naît le 14 juin 1948[1] à Antananarivo[2]. Issue de la bourgeoisie protestante[3] d'Antananarivo et marquée par le protestantisme et les quakers, elle effectue sa scolarité au lycée Jules Ferry d'Antananarivo. Son père est journaliste, sa mère bibliothécaire[4].
Elle est professeure de lettres et metteuse en scène à Madagascar mais elle quitte le pays en 1983 pour des raisons politiques[1] et arrive à Paris où elle obtient un DEA[3] en sociologie. Là elle devient journaliste à la radio (RFI et France Culture) et à la télévision (RFO) et responsable des manifestations littéraires à Radio France internationale.
Fin 2010, Michèle Rakotoson de retour à Madagascar écrit « qu'elle apprend beaucoup de choses que Paris commençait à me faire oublier. »[4] . En 2011, Michèle Rakotoson, en collaboration avec Nicolas Vatomanga et son groupe, participe activement à la création d'un concept original : le Projet Slam Jazz[5] (Slamjazz Projekt), une nouvelle forme d'art qui associe le poème improvisé (Slam) avec la musique improvisée (Jazz)[6].
En 2013, elle bénéficie d'une résidence à la maison des auteurs et autrices des francophonies[7].
En 2016, elle est la marraine de La Dictée francophone organisée chaque année par France-Québec dans le cadre de la Semaine de la langue française[8].
Elle publie une dizaine de romans, des pièces de théâtre en malgache et elle a été responsable de la partie littéraire de la « Revue Noire »[9],[10].
Pour soutenir les jeunes auteurs malgaches et promouvoir l'édition à Madagascar, Michèle Rakotoson et l'éditeur Manantsoa Raparison ont créé l'opération Bokiko[11], une association d'acteurs culturels et d'écrivains[12]. Ce projet, qui a débuté en 2008[2], organise des ateliers d'écriture encadrés par des professionnels, publie des œuvres et organise des caravanes de livres pour rapprocher la littérature des habitants[13].
Elle est marraine d’associations malgaches, notamment NGM (Nouvelle génération malgache), Hetsika Diaspora et Respir. En 2002, elle dirige l’équipe de communication du CIDDM (comité démocratie à Madagascar). Elle est également conseil pour des manifestations malgaches en France[1].
Elle se consacre à l'écriture de l'histoire de son pays, et développe la notion de « mal insulaire », une notion qui aborde des thèmes engagés tels que la colonisation ou encore l'esclavage[3]. Thomas C. Spear, du site Île en île, indique qu'elle « revisite les traditions et les coutumes [...] non sans une certaine révolte dans l’évocation des injustices racistes et sociales du pays, et la dégradation de son environnement naturel. »[1].
Karin Schwerdtner, dans son analyse des entretiens avec Michèle Rakotoson, déclare que « Le voyage dans l'espace et la mémoire marque de façon magistrale l'œuvre intégrale de Rakotoson, en particulier ses écrits de prose. ». Schwerdtner note aussi qu'à travers ses récits de voyage, Juillet au pays. Chroniques d'un retour à Madagascar et Passeport pour Antananarivo. Tana la belle, Rakotoson recherche les traces du passé esclavagiste et colonial de Madagascar[14].
↑Karin Schwerdtner, « « Voyager, aller vers les autres » Entretien avec Michèle Rakotoson, juillet 2014 », Women in French Studies, vol. 2018, , p. 362–376 (ISSN2166-5486, lire en ligne, consulté le )
↑Kidi Bebey, « Romans : les sept coups de cœur du « Monde Afrique » en 2022. Ambatomanga, le silence et la douleur , de Michèle Rakotoson », Le Monde, (lire en ligne)
Marie Jaozandry, Papa Samba Diop, Romuald Fonkoua, Liliane Ramarosoa, Les femmes africaines en immigration (Calixthe Beyala, Leïla Sebbar et Michèle Rakotoson) (thèse), Université Paris-Est, (OCLC801062875, lire en ligne)
Christiane Achour, Corinne Blanchaud, Bernard Cerquiglini et Jean-Marc Moura, Martine Mathieu Job, « Michèle Rakotoson » dans Dictionnaire des écrivains francophones classiques Afrique subsaharienne, Caraïbe, Maghreb, Machrek, Océan Indien, Paris, H. Champion, coll. « Champion les dictionnaires », , 472 p. (ISBN9782745321268 et 2745321269, OCLC708366995, lire en ligne), p. 378-382
Buata Malela et Cynhia Parfait, « Ethos de la conteuse dans le discours littéraire de Michèle Rakotoson et Scholastique Mukasonga », Rivista Internazionale di Studi Culturali, Linguistici e Letterari, n°8, Università degli Studi di Messina, no 8, , p. 272-307 (lire en ligne)