Delalande porte ici l'ordre de Saint-Michel, que Louis XV lui donna en 1722 bien que ses traits soient plus ou moins ceux de son portrait de Santerre datant d'environ 1705.
Renée Anne Rebel (1663–1722)Marie-Louise de Cury (1692–1775)
Distinctions honorifiques
Ordre de Saint-Michel (1722)Sous-maître de la Chapelle royale (1683–1726)Compositeur de la musique de Chambre (1685–1718)Surintendant de la Musique (1689–1726)Maître de musique de la Chambre (1695–1726)
Il est le maître du grand motet français. Sa renommée perdurera jusqu’aux approches de la Révolution grâce, notamment, à des exécutions au Concert Spirituel des Tuileries. En 1722, le roi Louis XV le nomme chevalier de l'ordre de Saint-Michel.
Michel-Richard Delalande, dit de Lalande, naît à Paris le . Il est le quinzième et dernier enfant de Michel Delalande et de Claude Dumoustier[c 1]. Ses parents sont marchands tailleurs établis dans la paroisse parisienne de Saint-Germain-l’Auxerrois. Entre 1667 et 1672, en compagnie du jeune Marin Marais[2], il entre dans cette église royale comme enfant de chœur[3], ce qui signifie alors : enfant chantant dans le chœur. Il y reçoit une formation complète de chantre (pour le plain-chant nécessaire à la liturgie, et comme choriste). On le forme également à la pratique instrumentale (dans son cas, celle du clavier : clavecin à la maîtrise et orgue afin de pouvoir seconder le titulaire). L'éducation des enfants dans ce type d'ensemble est aussi littéraire (français et latin) et on leur enseigne l'arithmétique. Le maître de musique (qu'on n'appelait pas encore maître de chapelle[4]), François Chaperon, détecte en lui des dons pour la musique[3] et, vu sa voix remarquable, lui confie les parties qui doivent se chanter seul[2].
Il quitte l'église Saint-Germain-l’Auxerrois avec une gratification exceptionnelle de 150 livres. Orphelin à quinze ans, il est recueilli par l'une de ses sœurs, qui vit rue Bailleul et admire sa voix[c 2]. Il poursuit sa formation en autodidacte. Son beau-frère, resté anonyme en dépit des recherches[c 3], organise des concerts où l'on joue des ouvrages du jeune Delalande[3].
Il tente en vain de se faire admettre comme violoniste à l’Académie royale de musique, dirigée par Lully[3]. Puis il entame une carrière d’organiste, principalement à l'église Saint-Gervais, où il assure l’intérim le temps que le jeune François Couperin puisse succéder à son père. Il est également organiste à l'église des Grands-Jésuites de Saint-Louis et au Couvent du Petit Saint-Antoine[3]. Le R. P. Fleuriau le choisit pour accompagner plusieurs tragédies représentées chez les Jésuites[3].
Une œuvre de Delalande, jouée à la Sainte-Chapelle[c 5], est citée en par le Mercure galant[6]. Il s'agit de la Musique pour les Jours de Ténèbres[g 1]; elle est interprétée avec des compositions de François Chaperon, ancien professeur et maître de musique de la Saint-Chapelle, et de Lalouette, ami de Chaperon[7],[h 1].
En , il remplace l'organiste de l'église Saint-Jean-en-GrèvePierre Méliton, qui a perdu l'usage d'une main. Cette nomination, sur intervention de Louis XIV, passe outre le souhait du chapitre, qui préfère le sieur Buterne[c 4]. Cette année-là débute aussi sa collaboration avec un compositeur italien arrivé en France en 1678, Paolo Lorenzani. Leur œuvre commune, une Sérénade en forme d'opéra, connaît le succès[8].
« La Musique Françoise avoit été faite par Mr de la Lande, qui montre à joüer du Clavessin à Mademoiselle de Nantes ; Mr Genest, dont la réputation est établie à bon titre, avoit fait les Vers François. Mr Laurenzani estoit Autheur de la Musique Italienne[c 6]. »
En , un opéra pastoral, L'Amour Berger (S.132), est joué plusieurs fois pendant le Carnaval.
En 1683, à l'issue d'un concours de Versailles organisé par le roi, et grâce à son appui[9], il occupe l'un des quartiers comme sous-maître de la Chapelle royale avec Pascal Collasse, Guillaume Minoret et Nicolas Goupillet. Il est chargé du quartier d'octobre, vraisemblablement en raison de deux des quatre principales fêtes de la Chapelle, la Toussaint et Noël. Finalement il succède seul à ses trois collègues à partir du [2]. En fait, ces derniers ne sont pas capables de remplir leur devoir[c 7].
Delalande accomplira toute sa carrière au service du roi. Il finira par cumuler les principaux postes de l’administration musicale dont, en - il n'a alors que 31 ans - celui de Surintendant de la Musique de la Chambre[2].
L’essentiel de son œuvre est constitué de grands motets, composés pour la messe du roi.
« À Paris même, la Sainte-Chapelle et Notre-Dame jouent un rôle de premier plan. Mais à partir de la majorité de Louis XIV, la chapelle royale tend à devenir le centre privilégié de la musique sacrée. Le roi assiste tous les jours à l'office ... »
En 1683, Delalande entame sa « carrière versaillaise », selon les termes d'André Tessier (1928). En fait, Louis XIV souhaitait lancer une véritable rénovation : la cour avait officiellement été installée à Versailles en [a 1] mais les offices religieux étaient provisoirement célébrées dans l'actuel salon d'Hercule[c 8]. À cette occasion, le roi renouvela tous les sous-maîtres en remplaçant Pierre Robert et Henry Du Mont, musiciens déjà âgés[a 2].
La tâche du sous-maître consistait non seulement à accompagner quotidiennement l'office, mais aussi à écrire des œuvres pour les fêtes tombant durant son quartier.
Liste des sous-maîtres aux XVIIe et XVIIIe siècles
En 1684, Louis XIV lui octroie une pension de 1 200 livres[c 10].
Le , il épouse en la paroisse Saint-Julien de Versailles[c 10] Renée Anne Rebel (1663-1722)[c 11], fille de Jean Rebel et d'Anne Nolson. Baptisée le à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, où lui-même a passé sa jeunesse, son épouse est la sœur aînée de Jean-Féry Rebel. C'est une demoiselle de la Musique ayant une admirable voix[2], qui a commencé sa carrière à l'âge de 10 ans.
« Ce jour-là se fit chez Madame de Thianges (sœur de Madame de Montespan) le mariage de la Lande, maître de la musique du roi, et de la petite Rebel »
Parmi les membres de la famille du musicien, on note : Françoise Cantet, désormais sa belle-mère ; Marguerite Delalande, sa sœur ; François Delalande, son frère, organiste de l'église Saint-Gervais. Le témoin de l'époux est l'un de ses amis, Antoine Maurel, valet de chambre de la Dauphine, auteur du livret des Fontaines de Versailles (S.133)[11].
Renée Anne Rebel donnera naissance à deux filles : Marie-Anne en 1686 et Jeanne en 1687.
Élevées attentivement par leur père, elles chanteront à la Chapelle royale où elle se feront remarquer par le roi qui octroiera à chacune d'elles, en , 1 000 livres de pension[c 14]. C'est pour cette raison que Delalande écrit de la musique sacrée destinée à des voix de femme — son épouse et ses filles — en dépit de la tradition française de l'époque[c 15],[12]. En fait, selon un catalogue de Philidor l'aîné conservé dans la bibliothèque Ceccano à Avignon, certaines Leçons de Ténèbres ainsi que le Miserere à voix seule (S.87) sont écrits « pour les Dames de l'Assomption et Chantez par Mesde[moise]lles De la Lande à l'admiration de tout Paris »[13].
Ses deux filles sont emportées par l'épidémie de petite vérole de 1711[14]. Louis XIV, qui a vu successivement disparaître tous les siens, lui aurait dit : « Vous avez perdu deux filles qui avaient bien du mérite ; Moy, j'ay perdu Monseigneur. La Lande, il faut se soumettre »[15].
Le , un office est célébré à l'abbaye royale de Saint-Denis, en mémoire du Dauphin de France et de son épouse, Marie-Anne Victoire de Bavière. Sur demande du monarque, le compositeur dirige 129 musiciens de la Chapelle royale. Il est probable que le motet Dies irae (S.31), composé à la suite du décès de la dauphine Marie Anne Victoire en 1690, fut profondément remanié à cette occasion, pour rendre hommage non seulement à la famille royale mais aussi aux propres filles de Delalande[2]. D'ailleurs, le compositeur n'écrira plus que deux grands motets, dont Exaltabo te, Deus meus rex (S.76), dans lequel deux dessus chantent en duo. Il s'agit sans aucun doute d'un hommage rendu à ses filles défuntes [b 2].
Après le décès de Louis XIV en , la Régence s'installe à Paris et y transfère la Cour[2]. Delalande s'emploie à améliorer ses œuvres, notamment celles de sa jeunesse, sans toutefois jamais autoriser la publication de ses motets.
En , André Cardinal Destouches, élève de Delalande, reçoit l'une des charges de surintendant. Delalande conserve cependant l'honneur royal. Pour le jeune Louis XV, il recommence à écrire de la musique de ballet. Si les Symphonies des Folies de Cardenio (S.152, 1720) n'obtiennent aucun succès, Les Élemens (S.153, 1721), composés en collaboration avec Destouches, resteront au répertoire de l'Académie royale de Musique jusqu'à la fin du XVIIIe siècle[16],[17].
Sa femme, Renée Anne Rebel, meurt en [3]. Le roi le nomme alors chevalier de l'ordre de Saint-Michel, créé par Louis XI en 1469[18]. Le , lors du sacre de Louis XV à Reims, il dirige la musique des cérémonies.
Delalande conserve ses quatre quartiers jusqu'au retour de la Cour à Versailles en . Affligé par la perte de son épouse, il propose au roi de céder trois de ses quatre quartiers. En , le Mercure galant annonce que Delalande renonce à ses trois quartiers pour Charles-Hubert Gervais, Nicolas Bernier et André Campra, musiciens protégés du Régent Philippe d'Orléans[c 16] - ce qui suggère l'intervention de ce dernier[19]. Le , Louis XV nomme ces trois compositeurs mais gratifie Delalande d'une pension de 3 000 livres[3]. Toutefois, personne ne donnera satisfaction dans cette tâche avant l'arrivée de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, en 1740[a 5].
En 1723, âgé de 65 ans, il se remarie avec Marie-Louise de Cury, âgée de 30 ans, fille du chirurgien de Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé, princesse de Conty. Musicienne, elle joue de la viole de gambe[b 3]. Elle lui donnera une fille, Marie-Michelle (1724-1781). Après la mort de son époux, trois ans plus tard, Marie-Louise de Cury (1692-1775) tentera d'entretenir sa mémoire et d’assurer la survie de ses œuvres. Elle fera éditer 40 de ses motets, accompagnés d’une notice biographique rédigée par le poète Alexandre Tanevot[2] et un élève du défunt, Colin de Blamont. Sur son portrait peint en 1771 par Henri Philippe Bon Coqueret, elle est représentée tenant une édition des motets de son époux.
Après le décès du compositeur, Sebastien de Brossard, théoricien de la musique, propose au bibliothécaire du roi, Jean-Paul Bignon, d'acquérir le cabinet du défunt. Bignon lui répond que son budget n'y suffit pas[g 2].
Mais un mois plus tard, le , Louis XV octroie à sa veuve des lettres patentes lui assurant le privilège de 20 ans de droits. Ainsi, la publication des œuvres de Delalande sera achevée dès 1728.
La jeune reine Marie Leczinska, éprise de musique (contrairement à son époux, qui n'aimait que les marches militaires), restera fidèle aux œuvres de Delalande. En , elle fait exécuter 8 motets du compositeur devant son père, le roi Stanislas Leszczynski. Toute la Cour de Versailles partage son émerveillement[c 17].
L’œuvre de Delalande continuera de jouir d'une grande popularité. Pendant 45 ans, le Concert Spirituel organisera 421 exécutions de ses pièces, dont la dernière sera le motet Dominus regnavit (S.65), joué le pour la Fête-Dieu. Seul Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville sera plus plébiscité que Delalande, avec 510 exécutions jusqu'en 1772[a 6],[21]. Cependant, Lionel Sawkins dénombre pas moins de 591 représentations de Delalande, avec 41 grands motets. Pour quelque 134 exécutions, les titres ne sont pas précisés[b 4]. De plus, les documents contemporains indiquent que non seulement la publication du petit motet Miserere (S.87) en 1730, jadis chanté par Marie-Anne et Jeanne de Lalande, connut un immense succès, mais aussi que la partition se vendra encore en 1784, près de 60 ans après la mort du compositeur[22].
Enfin, plusieurs compositeurs - dont Jean Philippe Rameau - continueront d'écrire des motets sur les psaumes choisis par Delalande. Ainsi, Dominus regnavit (S.65), motet souvent joué au Concert Spirituel, sera de nouveau mis en musique par son directeur, Mondonville.
Mortels, c'est de ce beau delire
Que sont nez parmi nous des accords si touchants.
À deux divinitez LA LANDE doit ses Chants ;
APOLLON le forma, c'est LOVIS qui l'inspire.
(Les vers suivants le portrait gravé par Thomassin)[e 2]
Les principales dates de la vie de Michel-Richard de Lalande
: naissance à Paris
: enfant de chœur de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois de Paris, avec Marin Marais
: départ de ce chœur
: organiste de Saint-Gervais, Paris (jusqu'en 1685)
: organiste de Saint-Jean-en-Grève, Paris (jusqu'en 1691)
: choisi par Louis XIV en tant qu'un des quatre sous-maîtres de la Chapelle royale
: au service en tant que sous-maître (d'octobre à décembre)
: mariage avec Renée Anne Rebel
: compositeur de la Musique de la Chambre (de janvier à mars)
: surintendant de la Musique (de janvier à juin)
: compositeur de la Musique de la Chambre (de juillet à décembre ainsi que de janvier à mars)
: sous-maître de la Chapelle royale (de janvier à mars ainsi que d'octobre à décembre)
: maître de musique de la Chambre (de janvier à juin)
: compositeur de la Musique de la Chambre (d'avril à juin, à savoir, de janvier à décembre)
: sous-maître de la Chapelle royale (d'avril à juin ainsi que de janvier à mars et d'octobre à décembre)
: maître de Musique de la Chambre (de juillet à décembre, à savoir, de janvier à décembre)
: compositeur de la Musique de la Chapelle (d'avril à juin)
: mort du Dauphin Louis
: mort de Marie-Anne de Lalande, sa fille
: mort de Jeanne de Lalande, sa fille
: sous-maître de la Chapelle royale (de juillet à septembre, à savoir, de janvier à décembre)
: mort de Louis XIV
: mort de sa première épouse, Renée Anne Rebel
: directeur général de la musique au sacre de Louis XV à Reims
: abandon de 3 quartiers de sous-maître de la Chapelle royale, où il ne conserve que le premier
Après la Révolution française, la musique de Michel-Richard Delalande tombe rapidement dans l'oubli.
En 1957, année du troisième centenaire de sa naissance, Norbert Dufourcq lui consacre un livre. Avec ses quatre élèves, il a travaillé à partir d'études menées avant la guerre par le musicologue André Tessier.
Mais c'est Jean-François Paillard qui révèle au public ce musicien et ses chefs-d'œuvre méconnus. Dans son livre La Musique française classique (où il évite le mot baroque[f 1]), ce mathématicien et musicologue analyse la caractéristique du compositeur, parfaitement adapté à l'absolutisme royal[f 2] : « L'époque de Delalande est vraiment l'âge d'or de la musique sacrée ; à ses côtés paraît une brillante cohorte dont l'étoile se lève avant même la disparition de Charpentier et dont les chefs de file s'appellent Bernier, Campra, Couperin, Gilles, Rameau... »[f 3].
C'est aussi dans l'immédiat après-guerre que Gaston Roussel, vicaire à la cathédrale Saint-Louis de Versailles puis à l'église Saint Symphorien, travaille sur l'œuvre du compositeur. Il joue ses grands motets à la Chapelle royale du château de Versailles, en particulier dans le cadre du festival créé par Marcelle Tassencourt Le Mai de Versailles. C'est à ce titre qu'il est nommé Maître de chapelle par André Malraux et enregistre, entre autres, une Messe de minuit radiodiffusée. Pendant la guerre, il a découvert les partitions du fonds Philidor de la bibliothèque municipale de Versailles[23]. Il crée l'Association Michel-Richard de Lalande, qui réunit le chœur de la cathédrale, le chœur de St Symphorien et le chœur de St Louis de Port-Marly et comptera jusqu'à 150 membres. Malheureusement, ses travaux furent longtemps oubliés[24].
Le premier disque de Delalande, enregistré par Michel Corboz, paraît en 1970 chez Erato. Il s'agit de deux motets, De profondis (S.23) et Regina cœli (S.53).
Le , lors d'un concert public à l'église des Invalides, les Parisiens ont le plaisir d'entendre le Miserere mei Deus de Delalande (S.27) ainsi que le Dies irae de Jean-Baptiste Lully. Jacques Grimbert dirige l'orchestre de chambre de l'ORTF, avec les solistes d'Ars Europa et l'ensemble vocal du Chœur national[25].
Toutefois il faudra attendre encore quelque quinze ans pour que les chefs-d'œuvre du compositeur soient enfin connus du grand public. En 1985, Jean-François Paillard enregistre les célèbres Simphonies pour les Soupers du Roy. En , plusieurs chefs d’orchestre gravent les grands motets.
La musique de Delalande est également appréciée en Angleterre, grâce aux études de Lionel Sawkins. À la suite du colloque tenu en 2001, il fait paraître Lalande et ses contemporains : Actes du Colloque Lalande - Versailles 2001[27] ainsi que de nouvelles partitions concernant trois motets. En 2005, après 35 ans de travail, il publie un catalogue riche de 3 180 index.
Programmes des Journées Michel-Richard de Lalande au château de Versailles en octobre 2001, y compris les commentaires de Lionel Sawkins
samedi : Les grands motets de la maturité[6] [PDF]
Exaltabo te Domine (S.66), Beati omnes qui timent (S.51), Regina cœli (S.53) et Deus nostre refusium (S.54) ; avec Martin Gester, Le Parlement de Musique
In Te Domine speravi (plain-chant et faux bourdon), Troisième Leçon du Mercredi Saint (S.118), Premier Leçon du Jeudi Saint (plain-chant), Troisième Leçon du Vendredi Saint (S.124) et Miserere à voix seule (S.87) ; avec Vincent Dumestre, le Poème Harmonique, Claire Lefilliâtre
« ...après la mort de Mazarin, il décida d'assumer à lui seul la responsabilité du pouvoir. ...le jeune Roi a bientôt compris que la musique pouvait contribuer à renforcer son prestige, tant en France qu'à l'étranger. »
À la suite de la publication des 150 psaumes de David de Philippe Desportes en 1603, le chant des psaumes, pour voix seule ou parfois sous forme polyphonique, devient à la mode en France. En 1643, la partition de Guillaume Lusson[28], conseiller de Louis XIII, connaît le succès[a 8]. En 1648, Antoine Godeau, évêque de Grasse et de Vence, commence à faire paraître ses Paraphrase des Pseaumes de David en vers françois avec privilège du roi[a 9].
En 1657, le prédécesseur de Delalande, Henry Du Mont, se lance dans la composition de ces psaumes en français. En 1663, il publie 29 psaumes pour quatre voix mixtes avec basse continue[a 10]. Mais, vraisemblablement critiqué à cause de son style Psautier huguenot, il y ajoute 3 Paraphrases de textes poétiques de l'Ancien Testament et 5 Psaumes « en forme de Motet ».
À la Chapelle royale, fondée par François Ier pour jouer La Musique du roi, on célèbre chaque jour la messe basse en présence du souverain. Le poète Pierre Perrin, dit l'abbé Perrin, rédige les poèmes religieux à cet usage. Il édite en 1665 les Cantica pro capella Regis, où il définit comme suit le Motet :
« Une pièce variée de plusieurs chants ou musiques liées, mais différentes ... Toutefois la variété de la pièce sera encor (sic) plus grande & la composition plus facile pour le Musicien, quand il y aura une variété affectée dans les Stances & dans les Versets, & qu'ils seront composez pour un changement continuel ... C'est par cette raison qu'ayant à composer des paroles de Motets pour la Messe de la Chapelle du Roy, j'ay suivi cette méthode. »
Delalande arrive à Versailles à la veille de l'édit de Fontainebleau. Dès le , un arrêt du Parlement de Paris interdit les psaumes en français d'Antoine Godeau, sur ordre exprès de Louis XIV qui, auparavant, lui avait octroyé son privilège[a 11]. Il faut donc que le musicien du roi soit autant compositeur accompli qu'expert en latin. Par son éducation, le jeune Delalande en est parfaitement capable. Grâce à ses connaissances religieuses, il remplacera même deux sous-maîtres ecclésiastiques, Guillaume Minoret et Nicolas Goupillet[c 19].
Jean-François Paillard constate que les motets de Delalande se caractérisent par une structure formelle ou mathématique. Il pense que le classicisme français et la centralisation monarchique ont favorisé cette forme[f 5].
Lionel Sawkins trouve un bon exemple de cette caractéristique dans le motet Dies iræ (S.31). Il n'en reste qu'une version, conservée dans la collection particulière de M. Robert Lutz de Strasbourg. Révisée en 1739, elle précise la liste des chanteurs aux obsèques de la Dauphine Marie Anne Victoire de Bavière le [30].
Delalande utilise une grande variété de matériaux musicaux :
Dans Dies iræ au début et Pie Jesu à la fin, le chœur de dessus conserve le plain-chant :
I : chœur (dessus)
1re strophe : Dies iræ, dies illa, solvet sæclum in favilla...
XII : chœur
Pie Jesu Domine, dona eis requiem. Amen.
Les deux strophes centrales forment un axe :
VI : trio (haute-contre, taille et basse-taille, puis deux dessus et basse-taille, ainsi que chœur)
9e : Recordare Jesu pie...
VII : duo (dessus)
10e : Quærens me, sedisti lassus...
Ensuite viennent 4 groupes de 4 strophes : lors des funérailles, il faut que le message soient clairement entendu. Delalande respecte donc la tradition de l'homophonie : deux groupes de solos chantés par une haute-contre puis une basse-taille, soit la moitié des strophes restantes :
Dans ce célèbre psaume 50[f 6], Catherine Massip découvre deux sujets symétriques : la figure du pêcheur (première partie) et l'idée de la rédemption (deuxième).
I : dessus et chœur, Miserere mei, Deus...
II : dessus, Amplius lava me...
III : basse-taille et chœur, Tibi soli peccavi, et malum...
IV : trio (deux dessus et basse), Ecce enim in iniquitatibus...
V : deux chœurs, Ecce enim veritatem...
VI : dessus, Asperges me hyssopo...
VII : chœur, Averte faciem tuam...
VIII : quatuor (deux dessus, haute-contre et basse) Cor mundum crea in me Deus...
IX : haute-contre, Ne projicias me a facie...
X : chœur, Docebo iniquos vias tuas...
XI : basse-taille, Libera me de sanguinibus...
XII : haute-contre, Domine, labia mea aperies...
XIII : chœur, Quoniam si voluisses...
XIV : basse-taille, Sacrificium Deo spiritus...
XV : chœur, Benigne fac, Domine, in bona...
Le compositeur axe sa composition sur le VIIIe verset, traité en quatuor. Une symétrie par opposition apparaît entre les solistes et les chœurs (VII et IX, VI et X ainsi que V et XI). Une autre symétrie s'établit par analogie (I et XV, II et XIV, III et XIII) entre deux groupes « chœur - solo - chœur ». En outre, avec un autre groupe de ce type « V – VI – VII », la première partie (I – VII) possède sa propre symétrie par analogie alors que la deuxième partie (IX – XV) offre une symétrie par opposition.
« En véritable architecte, il édifie de grandes constructions dont une écoute distraite ne permettra de percevoir que les éléments essentiels, grandeur, majesté, refus des concessions à la virtuosité gratuite. »
— Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin, p.116
Parmi les 70 grands motets qui nous sont parvenus, 29 œuvres présentent au moins deux versions différentes, parfois même trois, voire plus. En effet, le compositeur révisa ses partitions jusqu'à sa mort.
Certes, la recomposition des œuvres était habituelle et souvent imposée par le nombre de musiciens disponibles. Néanmoins, Delalande n'hésitait pas à améliorer ses pièces. Par exemple, dans la partition des Fontaines de Versailles (S.133) copiée par Philidor l'aîné, on distingue qu'OUVERTURE « est changée. Parce qu'elle n'est pas bonne[32] », vraisemblablement de la main de Philidor. Pour sa promotion à la cour de Louis XIV en 1683, de Lalande dut composer dix œuvres environ, alors qu'il n'écrivait en général que deux ou trois grandes pièces par an.
En 1690, Philidor l'aîné et ses collègues rassemblent, en 10 volumes, les 27 motets de Delalande. Le tome V contient déjà deux versions d' Audite cæli (S.7).
C'est surtout après la mort de Louis XIV, en 1715, que Delalande se consacre à la révision de ses œuvres, probablement en vue d'une édition. Ses charges étant désormais assurées par ses élèves, il dispose de temps. D'autre part, il bénéficie d'une admirable collection de cantates et de motets de compositeurs italiens héritée de l'abbé Nicolas Mathieu, curé de Saint-André-des-Arts décédé en 1706. De ce fait, ses motets s'enrichissent de la musique religieuse italienne.
Michel-Richard Delalande a principalement composé des grands motets. Il en écrivit 77, pour les messes et offices quotidiens de la chapelle royale du château de Versailles ou les fêtes royales. Les psaumes 46 et 109, Omnes gentes et Dixit Dominus, furent même mis en musique deux fois, dans sa jeunesse puis à sa maturité.
S.133 Les Fontaines de Versailles, petit opéra en six scènes, livret par Antoine Maurel[42], joué au château de Versailles le [43].
S.134 Concert d'Esculape : donné au Roy chès Madame de Montespan, pièce d'Antoine Maurel[42], exécutée à Versailles chez Madame de Montespan le [...][44][45][14]
S.155 - S.172 Suites I - XVIII, dites Symphonies pour les Soupers du Roy parmi lesquelles « La grande pièce royale, 2e fantasie ou caprice que le Roy demandoit souvent »[49] (Chez Delalande, le terme symphonie ne signifie qu’« ensemble instrumental » ou, par extension, « musique pour ensemble instrumental » et ne désigne pas encore la forme musicale née dans la seconde moitié du XVIIIe siècle[c 27]).
S.173 Noëls en trio avec un Carillon pour les flûtes, violons et hautbois. 1er livre. par Feu Monsieur Delalande. Gravez par Mlle Michelon.... [c. 1740].
un manuscrit complet de Philidor l'aîné, réalisé en 1689 et 1690 à la demande de Louis XIV[47], actuellement conservé à la Bibliothèque municipale de Versailles (Voir Liens externes) :
« SIRE,
L'ordre que votre Majesté a eu la bonté de donner à Fossard et à moy de recueillir tout ce qui se fait de plus beau en musique, tant pour la Chapelle que pour la Chambre, m'a fait entreprendre ce recueil qui contient tous les motets de M. Delalande. Je les ay mis dans le plus bel ordre qu'il m'a été possible et n'ay rien négligé pour des ouvrages qui ont esté honoré de votre glorieuse approbation.
une collection commandée par le comte de Toulouse Louis-Alexandre de Bourbon en 1703, préparée entre 1703 et 1706 par Philidor l'aîné, son fils et une équipe de copistes. Elle comprend 300 volumes de partitions et de parties séparées, dont un volume des Symphonies de M. De La Lande ainsi que 11 motets. Le comte de Toulouse est le dernier enfant de Louis XIV, donc frère cadet des anciennes élèves de Lalande, Louise-Françoise et Françoise-Marie. Tous les volumes portent une élégante reliure en veau fauve ou marbré frappée aux armes du commanditaire[c 29]. La collection se caractérise par une prédilection pour le style italien[i 1]. Cet ensemble aurait été commandé pour la famille royale et il y a peu d'indices liturgiques[c 30] :
« Le soir, chez Madame de Maintenon, le roi fit chanter un motet nouveau de Lalande à la manière italienne et que S.M. a entendu plusieurs fois à la chapelle. Monseigneur et Madame la princesse de Conty vinrent chez Madame de Maintenon entendre cette musique qui est fort à la mode (Journal du marquis de Dangeau daté le jeudi 8 décembre 1701 à Versailles)[c 31]. »
une édition parue entre 1728 et 1734[e 3], gravée par L. Hue, vendue à Paris chez Boivin. En fait, le roi Louis XV octroya par lettres patentes, le [50], à la veuve de Delalande, Marie-Louise de Cury, les privilèges d'imprimer et vendre les œuvres de son époux pendant 20 ans[51]. Toutefois, cette édition gravée manque des parties instrumentales intérieures, c'est-à-dire d'alto. Il est cependant évident que cette version était destinée au clavecin et non à l'orchestre, pour favoriser l'accès d'un plus grand nombre d'amateurs[c 21]. Comme le choix des motets est presque identique à l'édition de la collection de Cauvin, sauf Lauda Jerusalem (S.19), sa restitution n'est pas difficile[c 21].).
Dédicace de Marie-Louise de Cury (tome I, p. 1)[52] :
« SIRE,
Les Motets que je presente à VOTRE MAJESTÉ, ont été composez par les ordres, et pour ainsi dire, sous les yeux de son Auguste Bisayeul. Ils ont eu le bonheur de luy plaire, et l'avantage d'être chantez les premiers devant VOTRE MAJESTÉ à son avenement à la Couronne. Ils vont, SIRE, sous votre Protection répandre dans l'Europe des témoignages éclatans de, votre Pieté et de celle du grand Roy qui leur a donné naissance. J'ose, SIRE, vous la demander en leur faveur, cette Protection, Et Supplier VOTRE MAJESTÉ, de vouloir bien agréer le très profond respect avec lequel je suis
SIRE, DE VOTRE MAJESTÉ, La très humble et très obéïssante servante et sujette, La Veuve De la Lande »
un manuscrit de Gaspard-Alexis Cauvin, copiste ou collectionneur[c 32]. Cette copie de 40 motets, réalisée en 1741 d’après une source de 1713, aurait été le manuscrit préparatoire d'une nouvelle édition. En effet, le privilège du roi pour la veuve expirait en . D'autre part, 39 motets sur 40 rétablissent des parties d'alto identiques à celles de l'édition royale[c 33]. Le manuscrit est conservé à la Bibliothèque municipale de Versailles[26]. (Voir aussi Liens externes pour ces partitions générales conservant les parties instrumentales intérieures),
C’est une œuvre expressive et accomplie, ainsi jugée par son disciple Colin de Blamont[53],[54] :
« Le grand mérite de M. De la Lande consistoit dans un merveilleux tour de chant, un précieux choix d’harmonie, une noble expression, faisant toujours valoir les paroles qu’il avoit à traiter, en rendant le sens véritable, le majestueux & le saint enthousiasme du Prophète … Icy, savant et profond, là simple et naturel, il faisoit toute son étude et mettoit toute son application à toucher l’âme par la richesse de l’expression, et des vives peintures, et à délasser l'esprit par les agréments de la variété, non seulement dans le merveilleux contraste de ses morceaux, mais dans le morceau même qu'il traitoit ; ce qu'il est aisé de voir par les disparates ingénieuses dont il ornoit ses ouvrages, et par les traits de chants gracieux, aimables, qui servoient, pour ainsi dire, d'épisodes à ses Chœurs les plus travaillés. »
Lionel Sawkins : A Thematic Catalogue of the Works of Michel-Richard de Lalande 1657 - 1726, Oxford University Press, Oxford 2005, 750p. (ISBN0-19-816360-6) (ISBN978-0-19-816360-2)[55]. Les références dans ce catalogue sont préfixées par la lettre S, y compris les œuvres perdues.
LES FONTAINES DE/ VERSAILLES : SUR LE RETOUR DU/ ROY, / CONCERT./ Donné à Sa Majesté dans les grands appartements/ de son Château de Versailles, le cinqu.e avril. 1683./ FAIT PAR M. MOREL, ET MIS EN MUSIQUE PAR M. DE LA LANDE./ MAISTRE DE MUSIQUE DE LA CHAPELLE DU ROY./ Coppié par M. Philidor, & écrit par Fr. COLLOSSON Le 3.e . [18] [PDF]
MOTETS/ DE FEU M./ DE LA LANDE/ Chevalier de l'Ordre de St Michel/ Sur-Jntendant de la Musique du/ ROY, Maître de Musique et Compositeur Ordinaire de la Chapelle/ et de la Champre de sa Majesté, Le Sgr Boivin, gravé par L. Hue, Paris 1729. En fait, malgré l'indication, la publication fut effectuée entre 1728 et 1734[e 2].
Partitions de cette belle version royale (1729-1734) auprès de la Bibliothèque nationale (40 motets)
Ier LIVRE, Boivin, Paris 1729 [19] Préface, Avertissement, Avis, « BENEDICTUS DOMINUS Deus meus, qui docet (S.44) » et « CONFITEBOR TIBI Domine in consilio(S.56) » (/f43)
IIe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [20] « O FILII ET FILIÆ (S.52) » er « CANTATE DOMINO (S.72) » (f/34)
IIIe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [21] « REGINA Cœli Lœtare (S.53) » et « MISERERE mei Deus (S.27) » (f/16)
IVe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [22] « DEUS In adjutorium meum In tende (S.33) » et « LAUDA Jerusalem Dominum (S.19) » (/f27)
Ve LIVRE, Boivin, Paris 1729 [23] « DIXIT Dominus Domino meo (S.73) » et « USQUEQUO DOMINE (S.40) » (/f51)
VIe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [24] « TE DEUM LAUDAMUS (S.32) » et « BEATI OMNES (S.51) » (/f42)
VIIe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [25] « QUEMADMODUM (S.45) » et « CONFITEMINI DOMINO (S.68) » (/f33)
VIIIe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [26] « DOMINUS REGNAVIT (S.65) » et « JUDICA ME DEUS (S.38) » (/f39)
IXe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [27] « CONFITEBIMUR TIBI DEUS (S.59) » et « DE PROFUNDIS CLAMAVI (S.23) » (/f35)
Xe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [28] « DEUS NOSTER REFUGIUM ET VIRTUS (S.54) » et « EXALTABO TE DEUS MEUS REX (S.76) » (/f31)
XIe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [29] « NOTUS IN JUDÆA DEUS (S.63) » et « DOMINUS REGIT ME (S.43) » (/f40)
XIIe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [30] « VENITE EXULTEMUS DOMINO (S.58) » et « AD TE DOMINE CLAMABO (S.64) » (/f38)
XIIIe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [31] « CREDIDI PROPTER QUOD LOCUTUS SUM (S.49) » et « IN CONVERTENDO DOMINUS (S.25) » (/f36)
XIIIIe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [32] « EXURGAT DEUS (S.71) » et « PANGE LINGUA (S.67) » (/f40)
XVe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [33] « EXULTATE JUSTI IN DOMINO (S.75) » et « DOMINE IN VIRTUTE TUA (S.29) » (/f38)
XVIe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [34] « NISI DOMINUS (S.42) » et « SACRIS SOLEMNIS (S.74) » (/f44)
XVIIe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [35] « EXALTABO TE DOMINE (S.66) » et « QUARE FREMUERUNT GENTES (S.70)» (/f63)
XVIIIeLIVRE, Boivin, Paris 1729 [36] « BENEDICTUS DOMINUS DEUS ISRAEL (S.62) » et « NISI QUIA DOMINUS (S.26) » (/f31)
XIXe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [37] « BEATUS VIR QUI TIMET DOMINUM (S.39) » et « CONFITEBOR TIBI DOMINE in toto corde meo (S.48)» (/f37)
XXe LIVRE, Boivin, Paris 1729 [38] « MAGNUS DOMINUS (S.61) » et « LAUDATE DOMINUM Quoniam bonus est psatmus (S.57) » (/f38)
LES III LEÇONS/ DE TENEBRES/ ET MISERERE/ A VOIX SEULE/ DE FEU Mr DE LA LANDE/ Chevalier de l'Ordre de St Michel Sur Intendant de la/ Musique du ROY Maître de Musique et Compositeur/ Ordinaire de la Chapelle et de la Chambre de Sa MAJESTÉ/ Gravé par L Hue, le Seigneur Boivin, Paris 1730, AVEC PRIVILÈGE DU ROY.1730.
Partitions des IIIe Leçons de ténèbres et du petit motet à voix seule Miserere (S.87) auprès de la Bibliothèque nationale
27 motets copiés par Philidor et deux autres (1689 et 1690) auprès de la bibliothèque municipale de Versailles (partitions générales)
Tome I [43] « Te Deum laudamus (S.32) » et « Miserere mei, Deus secundum magnum (S.27) » (p. 84)
Tome II [44] « Quam dilecta tabernacula tua (S.12) », « Beati quorum remissae sunt (S.5) » (p. 40) et « Domine, non est exaltatum cor meum (S.28) » (p. 89)
Tome III [45] « Deus miseratur nostri, et benedicat nobis (S.16) », « Cantemus Domino gloriam, et honorem (S.22) » (p. 38) et « Exaudi Deus deprecationem meam (S.24) » (p. 78)
Tome IV [46] « Veni Creator (S.14) », « Dixit Dominus (S.1) » (p. 64) et « Laudate pueri (S.18) » (p. 100)
Tome V [47] « Super flumina babylonis (S.13) », « Audite cæli quæ loquor (S.7) » (p. 42) et « Audite cæli quæ loquor (version première) » (p. 84)
Tome VI [48] « Afferte Domino (S.4) », « De profundis clamavi (S.23) » (p. 38) et « Ecce nunc benedicite (S.8) » (p. 76)
Tome VII [49] « Deitatis majestatem (S.3) », « Laudate Dominum omnes gentes (S.10) » (p. 46) et « Miserere mei Deus, quoniam in te confidit (S.15) » (p. 68)
Tome VIII [50] « Christe Redemptor omnium (S.21) », « Jubilate Deo (S.9) » (p. 30) et « Omnes gentes (S.11) » (p. 62)
Tome IX [51] « Deus, Deus meus ad te luce vigilo (S.20) » et « Ad te levavi oculos (S.6) » (p. 48)
Tome X [52] « Domine in virtute tua (S.29) », « In convertendo (S.25) » (p. 36) et « Lauda Jerusalem (S.19) » (p. 62)
Œuvres dans la collection du comte de Toulouse copiés par Philidor l'aîne (1704) auprès de la Bibliothèque nationale
Liste des œuvres, auprès des Éditions Alphonse Leduc : Caprices no 1, no 2 et no 3 (Symphonies pour les Soupers du Roy) par Jean-François Paillard, S.23, S.32 et S.53 par Laurence Boulay, S.40 par F. Gervais [73]
Liste des œuvres, auprès de Gérard Billaudot Éditeur : petites pièces (Carillon, Fanfare, Noëls en Trio, Suite)[74]
Louis Frémaux, Ensembre vocal Philippe Caillard, Orchestre de chambre Jean-François Paillard, Denise Monteil, soprano ; Jeanine Collard, contralto ; Beatus vir qui timet Dominum (S.39) et Usquequo Domine (S.40) ; Erato (LDE 3027 xParix 50.963) ainsi qu'en collaboration avec Erato, premier album de la collection « Club chrétien du disque » (Noël 1957) lancée par Bernard Coutaz, futur fondateur du label Harmonia Mundi ; à savoir, l'on peut dire qu'il s'agit du premier disque de Harmonia Mundi[58].
1955 :
Marcel Couraud, Chorus of Radio Stuttgart, Pro Musica Orchestra Stuttgart ; De Profundis (S.23) ; 1955 LPVox Records (PL 9040 / XTV22472)
1957 :
Antony Hopkins, The St Anthony Singers, Boyd Neel Orchestra ; Te Deum (S.32) et Confitemini Domino (S.68) ; LPÉditions de l'Oiseau-Lyre (OL50153)
1957 :
Louis Frémaux, Chorale Philippe Caillard, Ensemble Instrumental Jean-Marie Leclair ; Exaltabo Te Deus Meus Rex (S.76) et Nisi Dominus (S.42) ; Erato (LDE 3053)
1961 :
Gaston Roussel, Geneviève Le Secq ; 1reSymphonie de Noël (S.130) ; LPLes grandes heures de la Chapelle royale de Versailles, soirée de Noël ; 1961 Pathé (DTX311 mono ainsi que ASTX127 stéréo)
1961 :
Louis Martini, Chorale des Jeunesses Musicales de France, Orchestre de chambre Jean-François Paillard ; Te Deum (S.32) ; 1961 LP Erato (LDE 3190)
1962 :
Louis de Froment, L'Ensemble Orchestral De L'Oiseau-Lyre ; Concert de Trompettes pour les Festes sur le canal de Versailles (S.158), Deuxième Caprice (S.161) ; LPÉditions de l'Oiseau-Lyre (OL LD163 / OL 50152)
1962 :
Louis Martini, Chorale des Jeunesses Musicales de France, Orchestre de chambre Jean-François Paillard ; De Profundis (S.23) ; 1962 LP Club National Du Disque (CND 563)
1963 :
Stéphane Caillat, Chorale Stéphane Caillat, Orchestre Jean-François Paillard ; De Profundis (S.23) et Regina cœli (S.53) ; Erato – STE 50138
1963 :
Alfred Deller, Wiener Kammerchor, Vienna State Opera Orchestra ; De Profundis (S.23) ; Vanguard Records – BG-640 / BGS-5052
1964 :
Jean-François Paillard, Orchestre de chambre Jean-François Paillard ; Simphonies pour les Soupers du Roy (a.Concert de Trompettes pour les Festes sur le canal de Versailles (S.158), b.Premier Caprice ou Caprice de Villers-Cotterets (S.160), c.Deuxième Fantaisie ou Caprice que le Roy demandoit souvent (S.161) et d.Troisième Caprice (S.162)) ; (Erato) (STE 50185)
1966 :
Stéphane Caillat, Chorale Stéphane Caillat, Orchestre de chambre Jean-François Paillard ; Sacris Solemnis (S.74) ; 1978 Erato, puis 2003 Erato/Warner Classics France avec (S.23) et (S.53) (2564-60240-2 LC0200)
Guy Cornut, Ensemble vocal & instrumental Guy Cornut ; De profundis (S.23), disque 33 tours avec Messe Ad Maiorem Dei Gloriam d'André Campra ; L'Apostrophe (AS37227)
1978 :
Stéphane Cardon, Le Madrigal De Lyon, Ensemble Instrumental De Grenoble ; Deus in adjutorium meum intende (S.33) et Usquequo Domine (S.40) ; Arion – ARN 38432
1985 :
Jean-François Paillard, Orchestre de chambre Jean-François Paillard ; Simphonies pour les Soupers du Roy (a.Concert de Trompettes pour les Festes sur le canal de Versailles (S.158), b.Premier Caprice ou Caprice de Villers-Cotterets (S.160), c.Deuxième Fantaisie ou Caprice que le Roy demandoit souvent (S.161) et d.Troisième Caprice (S.162)) ; (Erato) (NUM 75174)
1988 :
Didier Bouture et Ensemble Orchestral Harmonia Nova ; Symphonies de Noël (S.130) (Andante, Trio où s'en vont ces gays bergers, Allegretto, Tempo I et Symphonie (Allegretto)) ; dans le disque L'Europe musicale des XVIIe et XVIIIe siècles ; GALLO (CD-542)
1990 :
Hugo Reyne, La Simphonie du Marais ; Symphonies pour les Soupers du Roy (a.Concert de Trompettes, b.12e Suite, dont les Airs forment le 3e Caprice, c.7e Suite, Airs du Ballet de Flore ou de Trianon (extraits) et d.5e Suite) principalement selon le manuscrit de Philidor l'aîne (1703) ; Harmonia Mundi (HMC 901303, actuellement dans la collection musique d'abord HMA1951303)
1990 :
Edward Higginbottom, The Choir of New College Oxford, The King's Consort, Gillian Fisher (dessus) ; De profundis (S.23) restitué par Lionel Sawkins, Miserere (S.120) et Confitebor tibi Domine (S.56) édition de Philippe Oboussier, Novello & Co. ; Radio France/Erato (2292-45014-2)
1991 (enregistrés en septembre 1990 à l'issue des Journées Michel-Richard Delalande à Versailles) :
William Christie, Les Arts Florissants ; Te Deum (S.32), Super flumina babylonis (S.13) et Confitebor tibi Domine (S.56) ; Harmonia Mundi (HMA1901351, actuellement dans la collection musique d'abord, HMA1951351)
William Christie avec Véronique Gens, Sandrine Piau, Noémi Rime, Arlette Steyer (voix seules) ; Miserere (S.87) et d'autres petits motets (Vanum est vobis ante lucem (S.101), Miserator et misericors (S.105) et Cantique quatrième sur le bonheur des justes et sur le malheur des resprouvez (S.127)) ; Harmonia Mundi (HMT7901416, actuellement dans la collection musique d'abord HMA1951416)
1995 :
Jeffrey Skidmore, Ex Cathedra chamber choir and baroque orchestra ; Regina cœli (S.53), De profundis (S.23) et Cantate Domino (S.72) éditions de Lionel Sawkins ; ASV Academy Sound and Vision (CD GAU 141)
1996 :
Isabelle Desrochers, Soprano ; Mauricio Buraglia, théorbe ; Nima Ben David, viole de gambe ; Pierre Trocellier, clavecin et orgue. Leçons de Ténèbres (S.118, 121 et 124) éditions Auvidis Astrée (CD E 8592). Disque récompensé par un Diapason d'or et un FFFF Télérama.
1998 :
La voce umana ; Leçons de Ténèbres (S.118, 121 et 124) ; avec œuvres pour clavecin de Louis Couperin et de Jacob Froberger ; Querstant (9801)
2001 :
Martin Gester, Le Parlement de Musique, La Maîtrise de Bretagne ; Deus nostre refugium (S.54) et Exaltabo te Domine (S.66) éditions de Lionel Sawkins ; avec Suite du Premier ton de Pierre Du Mage ; OPUS111/Naïve (OP30217)
Jeffrey Skidmore, Ex Cathedra chamber choir and baroque orchestra ; Te Deum laudamus (S.32), Panis angelicus de Sacris solemnis (S.74), La grand pièce royale (S.161) et Venite exultemus (S.58) éditions de Lionel Sawkins ; Hyperion (CDA67325)
2002 (enregistrés en avril 2002 à la chapelle de l'Hôpital Notre-Dame de Bon Secours, Paris, en reprenant le programme du concert des Journées Michel-Richard de Lalande en octobre 2001) :
Emma Kirkby et Agnès Mellon, soprano ; Charles Medlam, viole de gambe ; Terence Charlston, orgue ; IIIe leçon du Mercredi saint (S.118) et IIIe leçon du Vendredi saint (S.124) ; avec leçons de François Couperin ; BIS (BIS 1575)
2010 :
BCC Madrigal Ensemble, dir. Robert Lamb ; In Convertendo Dominus (S.25) ; Non commercialisé, disponible sur YouTube « de Lalande In Convertendo Dominus 2010 »
2014 :
Ex Cathedra, dir. Jeffrey Skidmore, soprano; Carolyn Sampson ; Regna Terrae de Exsurgat Deus (S.71), 3 mouvements de Te Deum (S.32), Viderunt Omnes de Cantate Domino (S.72); Hyperion – CDA68035
Emmanuelle de Negri, soprano, Dagmar Saskova, soprano, Sean Clayton, Haute-contre, Ciryl Auvity, ténor, André Morsch, basse, Ensemble Aedes, Le Poème Harmonique, dir Vincent Dumestre. Deitatis Majestatem (S.3), Ecce Nunc Benedicite (S.8), Te deum (S.32). (Alpha)
2018 :
Chantal Santon-Jeffery, dessus, Reinoud Van Mechelen, Haute-contre, François Joron, taille, Lisandro Abadie, basse-taille, Les Pages et les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles, Collegium Marianum, dir. Olivier Schneebeli. Venite, exultemus (S.58), De profundis (S.23), Dominus regnavit (S.65). (Glossa)
2019 :
Ensemble and Choeur Marguerite Louise, Gaétan Jarry ; Exaltabo te Domine (S.66) ; Château de Versailles Spectacles (CVS008)
2021 :
Le Poème Harmonique, Vincent Dumestre ; Les Soupers Du Roi, including Deuxième Caprice (La grande pièce royale) (S.161) ; Château de Versailles Spectacles (CVS048)
2022 :
Ensemble Correspondances, Sébastien Daucé ; Dies Iræ (S.31), Miserere (S.27) et Veni Creator (S.14) ; Harmonia Mundi (HMM902625)
Enregistrements d'après le classement de Lionel Sawkins
Norbert Dufourcq, Notes et références pour servir à une histoire de Michel-Richard Delalande (1657-1726), Paris, Éditions A. et J. Picard et Cie, 1957, 356 p. (La vie musicale en France sous les rois Bourbons). Élaboré d'après des études d'André Tessier, il s'agit du catalogue thématique d'œuvres (préfixées par D) ainsi que des notes et références, publié par N. Dufourcq, et ses élèves Marcelle Benoît, Marie Bert, Sylvie Spycket et Odile Vivier[61].
André Tessier, La carrière versaillaise de la Lande, dans Revue de musicologie, , p. 134-148
Jean-François Paillard, La musique française classique, coll. Que sais-je? no 878, Paris, Presses Universitaires de France, 1960, 128 p.
Gaston Roussel, Classicisme musical français et piété chrétienne, Paris, Lethielleux, 1961, 100 p.
Yolande de Brossard, Musiciens de Paris 1535-1792 : actes d'état-civil d'après le fichier Laborde de la Bibliothèque nationale, Paris, Picard, 1965
Marcelle Benoît, Musiques de cour, Chapelle, Chambre, Écurie 1661-1733 : recueil de documents, Paris, Picard, 1971
Marcelle Benoît, Versailles et les musiciens du roi, 1661-1733 : étude institutionnelle et sociale, Paris, Picard, 1971
Bernadette Lespinard, La Chapelle royale sous le règne de Louis XV, dans Recherches sur la musique française classique, tome XXIII, 1985, p. 131-175
Denise Launay, La musique religieuse en France du Concile de Trente à 1804, Paris, Société française de musicologie et Klincksieck, 3e série, tome V, 1993, 583 p. (ISBN2-85357-002-9) (ISBN2-252-02921-8)
Denise Launay, La musique religieuse en France du Concile de Trente à 1804, Paris, Société française de musicologie, Éditions Klincksieck, 1993, 583 p. (ISBN2-85357-002-9) (ISBN2-252-02921-8)
↑p. 308 note no 46 « Louis XIV a séjourné à Versailles, pour la première fois, en 1674 et ne s'y est installé définitivement qu'en 1682. »
↑p. 340-341 ; Airs à quatre parties, avec la basse continue, et quelques-uns à trois en forme de Motets, à la fin du livre, sur la Paraphrase de quelques Pseaumes et Cantiques de Messire Anthoine Godeau (Paris : Robert III Ballard, 1663). Il s'agit des psaumes 1, 4, 6, 8, 9, 11, 15, 16, 17, 18, 21, 27, 28, 31, 32, 33, 35, 36, 37, 39, 40, 41, 46, 48, 49, 50, 97, 101 et 112.
↑p. 50 et 89 ; l'on découvrit que Nicolas Goupillet faisait écrire ses motets par un jeune musicien, Desmarest. En 1697, Philidor l'aîné ne put copier que 6 motets de Guillaume Minoret. Au regard de Pascal Collasse, il ne reste que 3 motets copiés en 1704, dans la collection Toulouse-Philidor.
↑p. 36-37 ; la nouvelle chapelle aurait dû être inaugurée plus tôt. En réalité, son inaugration fut retardée à cause des dépenses de guerre.
↑p. 56. Marie-Anne et Jeanne Delalande bouleverseront la tradition en chantant à la Chapelle royale. En octobre 1702, selon le Mercure galant, cette jeune fille de 15 ans (Marie Anne ou Jeanne) chanta d'abord pendant l'octave de Pâques, puis devant Louis XIV en son cabinet, enfin à la Chapelle, le jour de la Nativité de la Vierge, toujours sur ordre du roi.
↑p. 82 qui n'autorisait que les voix des pages de la Chapelle. En 1697, on y comptait encore 9 castrats, dont 5 Italiens.
↑p. 73. Il s'agissait surtout de ses derniers motets : Dominus regnavit (S.65), Cantate Domino (S.72), Exaltabo te (S.76), Confitemini (S.68), Quare fremuerunt (S.70), Exurgat Deus (S.71), Exultate justi (S.75) et Benedictus Dominus Deus meus (S.44).
↑p. 50 ; en janvier 1695, de Lalande dut fournir 16 000 livres pour succéder à Jean-Baptist de Bosset comme maître de la Musique de la Chambre. Philidor et les siens lui prêtèrent 600 et 72 000 livres.
↑p. 39 ; dès 1687, Louis XIV fit célébrer la fête de Sainte-Cécile (22 novembre) avec la musique pour les Vêpres de Lalande. Selon Catherine Massip, il est possible que le compositeur ait écrit ce motet pour cette célébration.
↑p. 96. Selon Catherine Massip, Cauvin aurait plutôt été collectionneur vu son autre collection des œuvres de Jean-Philippe Rameau.
↑p. 96. Le motet Lauda Jerusalem (S.19) est remplacé par Exaudi Deus (S.24.)
Société de Saint-Jean-l'Évangéliste : Psautier, latin-français, du Bréviaire monastique, Paris, Tournai et Rome, Desclée & Cie., 1938. Réimpression en 2003 par Éditions Sainte-Madeleine, 650 p. (ISBN2-906972-10-X)
↑p. 82 ; en France, il s'agit traditionnellement d' Afferte Domino gloriam au lieu d' Adferto Domino gloriam dans la Vulgate.
↑p. 108, note no 1 ; selon la Vulgate, et non version en hébreu.
↑p. 538 ; selon la Vulgate, quoniam bonum. Toutefois, en France, traditionnellement quoniam bonus.
↑p. 616 ; Le Parnasse françois précise : « ... a commencé en 1728, à les faire graver, & jusqu'en cette année 1732, on en a donné treize Livres in-folio, que le Public a reçus avec beaucoup de satisfaction, & dont on continue à graver la suite. »
Lionel Sawkins, A Thematic Catalogue of the Works of Michel-Richard de Lalande 1657 - 1726, Oxford, Oxford University Press, 2005, 750 p. (ISBN978-0-19-816360-2)
↑p. 5 ; Selon Paillard, (dans le domaine de l'art français), « la résistance qu'il oppose au baroque n'a rien de passif : elle est la volonté d'édifier des œuvres raisonnables. » Donc, la redécouverte de Lalande était, pour lui, l'un des meilleurs exemples de sa théorie.
Catherine Cessac, Marc-Antoine Charpentier, un musicien retrouvé, Sprimont, Mardaga, 2005, 414 p. (ISBN2-87009-887-1)
↑p. 315 ; « Le Miserere était chanté au début de l'office des Laudes, après le troisième nocturne des Matines du sacrum triduum, à savoir après l'office de ténèbres. Toutefois, au XVIIe siècle, on célébrait ces offices l'après-midi précédant la nuit des trois derniers jours avant Pâques, afin de permettre aux laïcs d'y assisiter. »
↑p. 303 ; Lionel Sawkins, Italian influence in the Grands motets of Desmarest and Lalande up to 1699.
Les années de composition ou de révision des 11 motets dans la collection Toulouse-Philidor (1704 et 1706) sont bien précisées, grâce à la page de titre donnée par Philidor l'aîné (Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin, p. 91 et 93)
↑Son nom a donné lieu aux orthographes les plus diverses : Delalande, De La Lande, de La Lande. Celle de la notice d'autorité de la BNF utilisée par le Centre de musique baroque de Versailles est de Lalande. D'ailleurs, Catherine Massip a retrouvé son acte de mariage avec Anne Rebel précisant le nom du père Michel Delalande, selon lequel elle adopte « Delalande » pour son livre. Pourtant, il est facile à comprendre qu'à la cour de Versailles, étant originaire de la classe moyenne, l'on pût évoluer plus aisément sous le nom de De Lalande. Enfin, Lionel Sawkins souligne que Louis XIV lui-même l'appelait Lalande. En bref, s'il est né Michel-Richard Delalande, le compositeur s'appelait Lalande après être entré au service du roi, tout comme dans un grand nombre de documents. Ainsi, le Mercure galant utilise le nom Lalande en avril 1680. Donc, il vaut mieux continuer à utiliser le nom Lalande, d'après plusieurs musicologues dont Catherine Cessac, directrice du recherche au CNRS ainsi que l'atelier d'études du Centre de musique baroque de Versailles. Sur ce sujet, voir aussi l'article de Sawkins dans les liens externes, « Delalande ou Lalande? ».
↑ abcdefghij et kPréface de la partition publiée en 1729, tome I
↑L'expression, traduite de l'italien « maestro di cappella », n'apparaîtra que très progressivement en France, à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle ».
↑Charles Gavard, Galeries historiques du Palais de Versailles, , 592 p. (lire en ligne), p. 358.
; il devint maréchal de France en 1693, et accompagna en 1700, le jeune Philippe V d'Espagne jusqu'à la frontière espagnole.
↑C'est Lully qui conseille au roi ces quartiers, en raison de la grande variété de la musique, au lieu de deux maîtres auparavant. En payant leur voyage dans tout le royaume, le roi choisit huit candidats (quinze selon Sawkins) parmi trente cinq musiciens (Mercure galant avril 1683 précise les noms de compositeurs : Mignon, Oudot, Dache, Lalande, Minoret, Danielis, Colasse, Grabu, Le Sueur, Charpentier, Lalouette, Menault, Malet, Rebel, Salomon, Goupillet, Sevry, Jouvain, Girard, [Alexandre] Poirier, Gervais, Desmarest, Fernon, Fossart, Bouteiller, Tabart, La Garde, Burat, Loisele, Renault, Champenois, Lorenzani, Prévost, La Grillière et Nivers, d'après Catherine Cessac, Marc-Antoine Charpentier, p. 153, Fayard, Paris 2004). Après leur composition sur le psaume 31 Beati quorum effectuée, pour chacun, dans des maisons isolées « où ils furent, cinq ou six jours, nourris aux dépens du Roi, et où ils ne parlaient à personne... », Lully protège Pascal Collasse tandis que l'archevêque de Reims prie le roi de recevoir Guillaume Minoret. L'abbé Robert propose Nicolas Goupillet. Toutefois, Louis XIV leur dit : « J'ay reçû, Messieurs, ceux que vous m'avez présentéz ; il est juste que je choisisse un sujet de mon goût, c'est la Lande que je prends pour remplir le quartier de Janvier » Préface des partitions publiées en 1729, tome I, p. 3-4, Boivin, Paris 1729 (voir « Sources imprimées »). En réalité, Lalande fut chargé comme quartier d'octobre.
↑Alexandre Maral, La Chapelle Royale de Versailles sous Louis XIV : Céremonial, liturgie et musique, p. 163, Éditions Mardaga, Sprimont en Belgique, 2010
↑Lionel Sawkins, Les divertissements de Versailles, programme des Journées Michel-Richard de Lalande 14 octobre 2001, p. 187
↑En effet, au Moyen-Âge, et dans toute l'Europe, Il était interdit aux femmes de chanter dans les églises, selon les Saintes écritures de Saint Paul « Comme cela se fait dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées. » (Première Épître aux Corinthiens 14:33-34) d'après Terres de Baroque, Le Magazine du XVe festival de Froville, édition 2012, p. 4
↑Selon la liste des chevaliers de l'ordre de Saint-Michel, il est probable que Michel-Richard Delalande fut le seul musicien qui ait été nommé dans cet ordre. En effet, Louis XI le créa afin que « la saincte foy catholique, l'estat de nostre mere saincte esglise et la prosperite de la chose publique soyent tenues, gardees et deffendues ainsy qu'il appartient »[1]. Aussi ses promotions étaient-elles toujours réservées aux conseillers et militants des rois, à l'exception de quelques architectes
↑Pseaumes et Cantiques mis en musique par Mre Guillaume Lusson, Conseiller du Roy en ses Conseils, et cy-devant Premier Président de la cour des Monnoyes ; pour sa niepce Anne Le Bossu, religieuse du Val-de-Grâce (Paris : Robert III Ballard, 1643)
↑Commentaire du disc HMC901352, p. 6, par Lionel Sawkins
↑Les dessus : castrat : Antonio Bagniera et Antonio Favalli ; falsetto : Jean-Baptiste Matho (Maître de chant de la défunte Dauphine) ; haute-contre : Jean Jonquet l'aîne et Charles Dumoussel, ténor : Gatien Courcier ; baryton : Jacques Bastaron et Antoine Maurel (fréquemment Morel) ; basse : Jacques d'Estival (par Lionel Sawkins, commentaire du disque HMC901352 (Harmonia mundi, Arles 1991)
↑On écrit très fréquemment avec l'orthographe « tamquam ». Mais dans les versions de Lalande et de Lully, il s'agit de « tanquam ».
↑...Scitote, quoniam Dominus ipse est Deus : ipse fecit nos, et non ipsi nos (Reconnaissez que le Seigneur est Dieu ; c'est lui qui nous a faits, et non pas nous)...
↑Notes de la partition du Centre de musique baroque de Versailles, p. 3, 2004
↑ a et bD'après la couverture des Fontaines de Versailles de la partition du CMBV, il s'agit d'Antoine Morel, haute-contre entré en service en 1696. En revanche, Antoine Maurel était valet de chambre de la Dauphine, ami de De Lalande et témoin à son mariage
↑Lucien Bély, Dictionnaire de Louis XIV, p. 428, 2015 [5]
↑Soit juste un mois après la mort de Michel-Richard de Lalande.
↑https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9062657f/f71 Privilège Général : Louis (XV) par la Grâce de Dieu Roy de France et de Navarre, à nos amez et feaux con[seill]ers, les gens ten[ant]s nos Cours de Parlem[en]t, M[esseur]s des Req[uê]tes ordinaires de nôtre Hôtel, grand Conseil Provost de Paris, Baillfs, Sénéschaux, leurs Lieuten[ant]s, Civils et autres nos just[ici]ers Salut ; nôtre bien améé Marie Louise de Cury, veuve du Sieur Michel Richard De La Lande, Chevalier de nôtre Ordre de St Michel, Sur Intendant et Maître de nôtre Musique de nôtre Chapelle, de nôtre chambre et nôtre Compositeur ordre de nôtre d[i]te Chap[el]le et de nôtre Chambre, Nous ayant fait remontrer qu'elle souhaitteroit faire imprimer et graver Les Motets de La Composition du dit Feu Sr de La Lande son Mary, s'il nous plaisoit luy accorder nos Lettres de Privilège sur ce nécessaire à Ces Causes voulant traitter favolablem[en]t. La dite exposante et luy donner des marques de l'Estime et de la distinction que nous avions du dit feu Sr son mary ; Nous luy avons permis et permettons par ces presentes de faire imprimer et graver les dits Motets oy dessus spéciffiez en tels volumes, forme, marge, caractère, conjointem[en]t ou séparém[en]t et autant de fois que bon luy semblera et de les vendre faire vendre et débiter par tout nôtre Royaume pendant le temps de Vingt Anéés consécutives, à compter du jour et date de dites présentes, faisons défenses à toutes sortes personnes de quelques qualité et condition quelle soient d'en introduire d'impression ou graveure étrangère, dans aucun lieu de nôtre obeissance come aussy a tous graveurs imprim[eu]rs, m[archan]ds en taille douce et autres de graver ou faire grav[e]r, impri[m]er ou faire imp[rim]er, vend[re], faire vend[re], débiter ny contrefaire les dits Motets de la Composi[ti]on du dit feu Sr deLaLande en tout ny en partie ny d'en faire aucuns extrait sous quelque pretexte que ce soit d'augmentation, corection, changem[en]t de titre même en feuille séparéés ou autrem[en]t sans la permission expresse et par écrit de la dite exp[...]te ou de ceux qui auront droit d'elle : à peine de confisca[ti]on tant des pl[an]ches et des exempl[ai]res contrefaites que des ustanciles qui auront servy à la dite contrefaçon que nous entendons être saisy en quelque lieu, q[ue]l[que]s soient trouvé de 3 000 livres d'am[en]de contre chacun des contrev[enance]s dont un tiers à nous, un tiers à l'hôtel Dieu de Paris, l'autre tiers à la dite exposante, et de tous dépens domages et intérests, à la charge que ces prés[en]tes seront enregistréés tout au long sur le Reg[is]tre de la communauté des impr[imeu]rs et Lib[rai]res de Paris dans trois mois de la date d'icelle que la grav[eu]res et imprés[si]on des dits Motets sera faite dans nôtre Royaume et non ailleurs, en bon papier et beaux caractères conformem[en]t aux réglem[en]s de la Lib[rai]rie. Et qu'avant que de les exposer les manuscrits gravé ou imprimé seront remis ès mains de nôtre très cher et feal Chevalier garde de sceaux de France, le Sieur Fleuriau d'Armenonville, Comand[eu]r de nos ordres ; et qu'il en fera ensuitte remis deux exempl[ai]res dans nôtre Bibliothèq[ue] Publique, un dans celle de nôtre Château du Louvre, et un dans celle de nôtre Très cher et feal Chevalier, Garde des Sceaux de france, le Sieur Fleuriau d'Armenonville, Comandeur de nos ordres le tout à peine de nullité des présentes du Contenu des quelles vous Mandons et Enjoignons de faire jouir l'exposante ou ceux qui auront droit d'elle et ses ayans cause plainem[en]t et paisiblem[en]t sans souffrir qu'il leur soit fait aucun trouble ou empêchem[en]s. [Nous] Voulons que la Copie des prés[en]tes qui sera imprimée ou gravéé tout au long au comencem[en]t ou à la fin des dits Motets soient tenue pour deuem[en]t signifiéé et qu'aux Copies collationnéés par l'un de nos amez feaux Con[seill]ers et Secrét[air]es foy soit ajoutéé comme à l'original. [Nous] commandons au premier nôtre huissier ou sergent de faire pour l'exéction d'icelles tous actes requis et nécessaires sans demander autre permission nonobstant Clameur de haro Charte normande et Lettres à ce contraires ; Car tel est nôtre plaisir. Donné à Paris, le 25e jour du mois de juillet L'an de grâce 1726, de nôtre règne le 11e. Par Le Roy en Son Conseil. De St.Hilaire. Registré sur le Registre VI de la Chambre Royale et syndicale de la Librairie et imprimerie de Paris, no 462, fol.367. Conformem[en]t au Règlement de 1723, qui fait déffenses Act IV à toutes personnes de quelque qualité qu'elle soient autres que les Libraires et impri[meu]rs de vendre débiter et faire afficher aucuns Livres p[ou]r les vendre en leurs noms soit qls s'en disent les auteurs ou autrem[en]t et à la charge de fournir les exempl[ai]res préscrit par l'article CVIII du même Règle, à Paris, le 2e Aoust 1726. D. Mariette. Syndic. Les Exemplaires ont été fournis.
↑Avec Messe de Noël de Marc-Antoine Charpentier et un O mysterium. Mais aucun motet O magnum mysterium ou O mysterium ineffabile de Lalande n'est connu.