La commune de Montchauvet fait partie de la région naturelle et agricole du Drouais, dans le nord-ouest du département des Yvelines, à 15 kilomètres au sud-ouest de Mantes-la-Jolie, sous-préfecture, et à 45 kilomètres environ au nord-ouest de Versailles, chef-lieu du département.
Deux cours d'eau confluent dans la commune de Montchauvet, circulant dans des vallées encaissées. Il s'agit de la Vaucouleurs, rivière de 20 km, affluent de la Seine, orientée sud-ouest - nord-est[1] et du ru d'Ouville (parfois orthographié « ru d'Houville »), ruisseau de 10 km qui circule d'ouest en est et rejoint la Vaucouleurs en contrebas du village[2].
La présence de ces cours d'eau, sujets à des crues subites en cas de précipitations d'intensité exceptionnelle, expose une partie du territoire à des risques d'inondation. La commune fait l'objet d'un périmètres R111-3[3], tenant lieu de plan de prévention des risques d'inondation (PPRI), approuvé en 1992[4],[5].
Le territoire de la commune déborde largement de la vallée de la Vaucouleurs, au nord et au sud de celle-ci, sur le plateau du Mantois.
Du fait de la présence d'anciennes carrières souterraines dans le sous-sol, notamment au centre du village, la commune de Montchauvet est répertoriée par l'inspection générale de carrières de Versailles parmi les 101 communes sous-minées du département des Yvelines[6].
Montchauvet est située un peu à l'écart de la route départementale D11 qui relie Bréval à Saint-Cyr-l'École et la longe au nord. Des petites routes d'intérêt local la relient à Dammartin-en-Serve, Boinvilliers, Courgent, Mulcent, Orvilliers, Civry-la-Forêt, Tilly.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 679 mm, avec 10,9 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Magnanville à 9 km à vol d'oiseau[9], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 641,5 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Au , Montchauvet est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[14]. Cette aire regroupe 1 929 communes[15],[16].
Le territoire de la commune se compose en 2017 de 94,59 % d'espaces agricoles, forestiers et naturels, 2,86 % d'espaces ouverts artificialisés et 2,55 % d'espaces construits artificialisés[17].
Le territoire communal est très largement rural (94,6 %), l'espace urbain construit occupant 20,36 hectares, soit 2,5 % du territoire total.
L'espace rural est consacré principalement à l'agriculture qui occupe 572,6 hectares, soit 71,3 % de la superficie totale de la commune[18], constituée quasi exclusivement par la grande culture (céréales, colza).
Les bois occupent 168,4 hectares, soit 21 % du total. Ils sont concentrés le long des cours d'eau.
L'habitat est concentré dans le bourg historique. Il est constitué exclusivement d'habitations individuelles. Les surfaces consacrées aux activités économiques et aux chantiers représentent 1,2 ha (0,2 % du territoire).
Dans l'espace urbain ouvert, qui couvre 22,67 hectares, sont compris les parcs et jardins pour 18 hectares (dont le parc du château des Trois Fontaines) et une partie du golf de Civry-la-Forêt qui empiète sur environ 5 hectares à la limite sud de la commune.
Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées [apud] Montem Calvetum en 1203, Mons Calvus, Mons caleus[19], Mons Calveti au XIIIe siècle[20],[21].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Mont-, suivi de l'adjectif chauvet « chauve »[22],[23]. Montchauvet est un village posté sur une hauteur, dominant la vallée de la Vaucouleurs.
Dans l'Antiquité, le territoire de la commune de Montchauvet était traversé par une voie reliant Paris à Évreux via la plaine de Versailles et Septeuil. Cette voie se situait entre deux itinéraires parallèles, la voie Paris-Rouen par la vallée de la Seine au nord et la voie Paris-Dreux via Jouars (Diodurum), qui figurait dans l'itinéraire d'Antonin, au sud[24].
Au XIIe siècle, le site est fortifié par le roi Louis VI le Gros. Le château est construit en 1136 par Amaury de Montfort, et la ville entourée de murailles.
Le roi Charles V, puis Henri IV, font démolir complètement le château.
: un violent ouragan s'abat sur le village et endommage le clocher.
: implosion du clocher par le dynamitage du Génie militaire, qui provoque des dégâts importants en tombant sur l'église et des habitations. Ce clocher est reconstruit en 1912 par Jean Richepin de l'Académie française, qui fut maire de la commune et résida au château des Trois Fontaines.
Le , un avion militaire anglais est abattu sur le territoire de la commune. Ses six occupants, dont le pilote J.E. Todd, de la Royal Australian Air Force, sont enterrés dans un carré du cimetière communal.
Sur le plan électoral, la commune est rattachée à la neuvième circonscription des Yvelines, circonscription à dominante rurale du nord-ouest des Yvelines.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[29].
En 2021, la commune comptait 295 habitants[Note 2], en évolution de +8,06 % par rapport à 2015 (Yvelines : +2,04 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 33,2 %, soit en dessous de la moyenne départementale (38,0 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 24,8 % la même année, alors qu'il est de 21,7 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 150 hommes pour 141 femmes, soit un taux de 51,55 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,68 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[32]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
0,7
7,2
75-89 ans
9,0
17,2
60-74 ans
15,5
24,3
45-59 ans
26,3
16,6
30-44 ans
17,1
15,1
15-29 ans
13,4
19,7
0-14 ans
18,0
Pyramide des âges du département des Yvelines en 2021 en pourcentage[33]
La commune comptait, au recensement agricole de 2000, six exploitations agricoles, exploitant une surface de 658 hectares de SAU (surface agricole utile), consacrée essentiellement à la grande culture céréalière. Cette SAU, qui correspond à la surface cultivée par les exploitations ayant leur siège dans la commune, comprenait 422 hectares de céréales et 30 hectares de prairies permanentes. Elle a augmenté de 25 % entre 1988 et 2000, passant de 528 à 658 hectares.
Il n'existait plus élevage dans la commune en 2000 alors qu'en 1988 on recensait encore une cinquantaine de bovins et environ 500 volailles. En 2022, un élevage de bovins viande existe et ce depuis 1992.
La main d'œuvre employée équivalait à 7 UTA[34](unité de travail annuel)[35].
Pont à arches en pierre[36] : situé à l'ouest du village, sur le ru d'Ouville. Il fut construit à l'époque de Philippe Auguste. Il porte le nom de Pont de l'Arche.
Porte de Bretagne : vestige des anciennes fortifications, deuxième enceinte construite à la demande de Philippe Auguste.
Montchauvet compte parmi ses rues, la rue du Massacre, en souvenir d'une importante bataille entre l'armée française et anglaise lors de la Guerre de Cent Ans, qui fit plusieurs centaines de morts.
Montchauvet disposait autrefois de trois lieux de cultes : l'église Sainte-Marie-Madeleine, une chapelle aujourd'hui détruite mais dont les ruines sont encore visibles dans la rue du Massacre, et une autre église dont les vestiges se résument à des caves voutées sous des demeures de la rue de la Porte de Bretagne.
Montchauvet dispose d'un château, le château des Trois Fontaines, limitrophe de la commune de Dammartin-en-Serve.
Il fut érigé pour Catherine de Médicis mais elle n'en profita pas beaucoup. Aujourd'hui, c'est une demeure privée que l'on ne visite pas, tout juste visible de loin.
Le lavoir du XIXe siècle de Montchauvet, sur la route de Mulcent, entièrement restauré.
Les ruines du donjon. Conservées en l'état.
Le maire actuel a fait remblayer la butte sur laquelle trône le donjon afin d'éviter les éboulements. Un mur de fortification part en direction de la forêt mais il n'est pas visible sans entrer dans le terrain (interdit d'accès).
Sous la motte féodale, départ de souterrain. La motte est surmontée d'un donjon associé à la construction par Louis VI et le comte de Montfort d'une ville neuve dans le deuxième quart du XIIe siècle[37].
Une légende raconte qu'un trésor caché par des moines serait toujours enfoui quelque part dans Montchauvet, peut-être sous les ruines du donjon. Selon une autre tradition, un important trésor d'objets et de monnaies aurait été caché par les Protestants dans les environs[38].
L'église Sainte Marie-Madeleine.
Le pont de l'Arche.
La Porte de Bretagne, vestige des fortifications du XIIe siècle.
Tombes de l'équipage de l'avion britannique abattu en .
D'azur au mont d'argent surmonté de deux chauves-souris éployées d'or.
Devise
La devise latine de Montchauvet est Neutro se tenebunt, qui se traduit par « Ils restent neutres ». Elle date du règne de Louis VI le Gros. La charte signée entre les bourgeois, la famille de Montfort et le roi indiquaient que les Montécalvétiens devaient rester neutre en cas de conflit militaire entre les Capétiens et les Montfort[39].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Sébastien Noël et Luc Stevens, Souterrains et mottes castrales : Émergence et liens entre deux architectures de la France médiévale, Paris, Éditions L'Harmattan, , 422 p. (ISBN978-2-343-07867-0), p. 358.