Monterrein | |
L'Église Saint-Malo. | |
Héraldique. |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Morbihan |
Arrondissement | Pontivy |
Code postal | 56800 |
Code commune | 56138 |
Démographie | |
Gentilé | Monterrinois, Monterrinoise |
Population | 392 hab. (2016 ) |
Densité | 56 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 52′ 52″ nord, 2° 21′ 24″ ouest |
Altitude | 101 m Min. 59 m Max. 126 m |
Superficie | 7,01 km2 |
Élections | |
Départementales | Ploërmel |
Historique | |
Fusion | |
Intégrée à | Ploërmel |
Localisation | |
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Monterrein [mɔ̃tɛʁɛ̃] est une ancienne commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne, devenue, le , une commune déléguée de la commune nouvelle de Ploërmel[1].
De 1793 au , les deux communes de Ploërmel et Monterrein sont autonomes. Le , la commune nouvelle de Ploërmel est créée en lieu et place des communes de Monterrein (56138) et de Ploërmel (56165)[2].
La commune étant désormais une commune déléguée de la commune nouvelle Ploërmel, les éléments géographiques caractéristiques de cette ancienne commune peuvent être consultés dans cet article.
Le nom de la localité est mentionné sous la forme Mousterin en 1187[3], Monterrin en 1793, Monterrein en 1801[4].
Du vieux breton mouster désignant un monastère, dans ce cas une chapelle rurale, auquel serait associé le nom du saint Rin (que l'on retrouve dans le nom de la commune de Plourin par exemple), mais plus probablement, du relief de la commune. En effet, le territoire de la commune comprend deux collines. Sur la plus élevée se dresse le château de la Haute-Touche à 1 kilomètre à l'ouest du bourg. Sur l'autre colline, située à l'est, se dressent les ruines des moulins de la Haute-Touche. Le mot Touche vient de Tuchenn qui indique un tertre, une éminence, un mont. Le mot Tuchenn vient lui-même de Torgenn. Associé à « Mont » (mot récent, synonyme de l'ancien Torgenn), on obtient Montorgenn puis Montorien puis Monterrin et enfin Monterrein.[réf. nécessaire]
Selon A. Marteville et P. Varin, le nom proviendrait peut-être de mons terrenus, nom d'un tumulus voisin, situé à l'ouest du bourg, dans la lande de Saint-Méen[5].
Le nom de la localité est attesté en breton sous la forme Mousterrin depuis 1995. Il s'agit de la forme normalisée proposée par l'Office Public de la Langue Bretonne[6].
De la période préhistorique, il reste quatre menhirs sur le territoire communal.
Une enceinte fortifiée, de forme elliptique, fut découverte par l'abbé Marot[Note 1] près du village de Piperay[5]. Selon Joseph-Marie Le Mené, elle serait d'époque romaine. La voie romaine allant de Ploërmel à Rieux, passait par le nord-est de la commune de Monterrein et par la Ville-au-Vy[7].
Monterrein serait issu du démembrement de l'ancienne paroisse de Ploërmel[8].
Petite commune du Morbihan, Monterrein était une ancienne trève de la paroisse de Saint-Abraham.
Deux seigneuries existaient à Monterrein : la Haute-Touche, possédée successivement par les familles Bérard (en 1427), de Kervignac (en 1637) et du Boisbaudry (en 1750) et la seigneurie de Rumfort[8].
Monterrein est érigée en commune en 1790. Depuis 1801, elle appartient au canton de Malestroit. Et elle acquiert en 1802, après le Concordat, le titre de paroisse.
Le 19 floréal an IV () une colonne de soldats républicains forte de 1 200 à 1 500 hommes, commandée par les adjudants généraux Simon et Crublier, se heurta à une bande de Chouans composée de 700 à 800 hommes au château de la Bourdonnaye ; n'osant pas les attaquer de suite et en ayant perdu la trace ensuite, Simon et Crublier laissèrent leurs soldats se livrer sur les communes de Caro et Monterrein à un pillage qui dura deux jours. D'après Angélique de la Marnière[Note 2], épouse de François du Boisbaudry[Note 3], les dégâts et pillages faits au château de la Haute-Touche se montaient à 1 977 livres[9].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Monterrein en 1853 :
« Monterrein : commune formée de l'ancienne trève de ce nom ; aujourd'hui succursale. (..) Principaux villages : le Quebois, Piperay, la Mohanais, la Brosselais, la Haute-Touche, le Tertre. Superficie totale 697 hectares 33 ares dont (..) terres labourables 238 ha, prés et pâturages 115 ha, bois 23 ha, châtaigneraies 12 ha, vergers et jardins 11 ha, landes et incultes 280 ha (..). Moulin de la Haute-Touche. Maison notable : la Haute-Touche. Presque tout le territoire de cette commune se compose de la colline dite des Moulins de la Haute-Touche et forme deux coteaux. L'un, exposé au sud, est rocailleux et aride, excepté à la porte du bourg ; l'autre, exposé au nord, est sur un sol argileux qui va en décroissant de valeur à mesure que l'on gagne la base de la colline. Les terres sont en général mal cultivées, mais les prairies sont bonnes et fertiles, parce que les pluies d'orage les dotent sans cesse des particules les plus fines du sol qui les dominent. (..) Géologie : terrain schisto-argileux. On parle le français [en fait le gallo][5]. »
Le , Raoul du Boisbaudry, maire de Monterrein, fut suspendu de ses fonctions pendant deux mois « pour avoir publiquement et avec violence, (..) attaqué les lois et le gouvernement » à l'occasion de la distribution des prix de l'école publique de Roc-Saint-André[10].
Le Journal du Midi écrit en 1894 que la commune de Monterrein, qui n'a alors que 392 habitants, a été contrainte en raison des lois de laïcisation de construire une école publique des filles et un logement pour l'institutrice, que celle-ci n'a aucun élève (l'école privée en a 70)[11].
En 1904 l'école tenue par les Sœurs de Saint-Jacut est fermée sur décision du gouvernement en vertu de la loi sur les congrégations[12].
En 1907 le journal L'Ouest-Éclair déplore l'arrièration des pratiques agricoles dans la région : « Que de landes encore, du côté de Campénéac par exemple, et comme les paysans sont routiniers par là. À Malestroit c'est pis encore ; de Saint-Marcel au Roc-Saint-André, par Sérent, de Réminiac à Monterrein, par Caro, comptez les terrains incultes, à peine plantés de maigres sapins. (..) Pourquoi alors ces progrès si lents qui paraissent nuls ? Pourquoi le sol de Sérent ou de Ménéac ne produiraient-ils pas aussi bien que celui de Bréhan ? Ces terrains sont trop maigres, dira-t-on. (..) La faute n'est pas à la terre, elle n'est pas plus au manque de bras, elle est au manque d'initiative, au manque d'influences compétentes »[13].
Un décret du Président de la République en date du , attribue à la commune de Monterrein, à défaut de bureau de bienfaisance, les biens ayant appartenu à la fabrique de l'église de Monterrein et actuellement placés sous séquestre[14].
Le monument aux morts de Monterrein porte les noms de 22 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale; parmi eux 2 sont morts en BelgiqueConstant Robert dès le à Maissin et ]Jean Guilloux le à Coxyde) ; Joseph Gilard est mort des suites de ses blessures le à Alexandrie (Égypte) ; Alexandre Naël est mort de maladie le alors qu'il était en captivité en Allemagne ; tous les autres sont morts sur le sol français[15].
Le monument aux morts de Monterrein porte les noms de 4 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale : Eugène Mesle, tué à l'ennemi au printemps 1940 lors de la Bataille de France ; Léon Davalo (mort de maladie en 1940) ; Ange Duval, mort en 1944 lors d'un bombardement alors qu'il était en captivité en Allemagne ; Jean Evain, mort aussi en captivité en Allemagne, le [15].
Un soldat originaire de Monterrein, René Doudard, est mort pour la France le pendant la Guerre d'Algérie[15].
Depuis 1993, un monument symbolisant « La Paix » réalisé en schiste du pays, constitué de six colonnes laissant apparaître une colombe s'élançant dans le ciel. Ce monument s'intégrant dans l'enceinte de l'église est à la mémoire des enfants de Monterrein morts pour la France.
Monterrein est passé de l'arrondissement de Vannes à l'arrondissement de Pontivy le .
La commune fusionne avec la commune de Ploërmel au sein de la commune nouvelle de Ploërmel le et devient une commune déléguée[16].
La création de la commune nouvelle de Ploërmel entraîne la création d'une commune déléguée représentée par un maire délégué :
La localité de Monterrein est située à 5 km de la voie rapide Rennes-Lorient et à proximité de la voie rapide Nantes-Vannes. Au carrefour de ces grands axes, la population de cette commune est en constante croissance.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[21].
En 2016, la commune comptait 392 habitants[Note 16], en évolution de +1,29 % par rapport à 2010 (Morbihan : +3,82 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La commune possède une école primaire Saint-Joseph, associée depuis 1996 avec l'école de Caro, une commune voisine, ainsi qu'une bibliothèque.
Deux commerces/restauration et plus de dix associations proposent des activités variées et dynamisent la vie de la commune.
Le château actuel, inscrit aux Monuments historiques depuis 2001[29], est un bâtiment de 1760, mais sur le lieu existe des vestiges des XVIe et XVIIe siècles. Excepté le principe des cuisines en sous-sols, adopté depuis longtemps dans la région de Malestroit, la construction du bâtiment se rapproche plutôt du type des malouinières. Les anciens bâtiments des XVIe et XVIIe siècles servent de communs. Le portail et sa ferronnerie font partie des embellissements effectués au début du XXe siècle par l'architecte rennais Jobbé-Duval. Ces embellissements comprenaient aussi des douves, jardins à la française, nouveau perron, .. À cette époque, une nouvelle chapelle a été construite, qui fait pendant à un colombier du XIIIe siècle[30].
Les armoiries de Monterrein se blasonnent ainsi : |