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Moura Lympany (de son vrai nom, Mary Gertrude Johnstone née à Saltash, Cornouailles, – Gorbio près de Menton, France, et est enterrée à Rasiguères en France), est une pianiste concertiste britannique.
Sa mère, Beatrice Limpenny, est préceptrice à Saint-Pétersbourg puis revient en Angleterre en 1915. Son père est le capitaine John Johnstone. Voulant que sa fille ait une bonne éducation et connaisse le français, sa mère envoie Moura Lympany dans un couvent en Belgique alors qu'elle a à peine sept ans.
Lorsque les religieuses remarquent son talent pour le piano, elles organisent son entrée au Conservatoire de Liège. À neuf ans, elle s’exerce cinq heures par jour et joue l'intégralité du Clavier bien tempéré de Bach[1].
De retour à Londres en 1929[2], elle étudie à la Royal Academy of Music avec Ambroise Coviello. Elle fait ses premières apparitions en public à l'âge de douze ans, dans le Concerto pour piano no 1 de Mendelssohn, sous la direction de Basil Cameron[1] ; c'est à sa demande, pour plus d'effet, qu'elle transforme son nom en Moura Lympany[2]. Après son diplôme en 1932, elle se perfectionne avec Paul Weingarten (en) à Vienne pendant neuf mois. Puis sous l'insistance de sa mère, elle complète son parcours d'études par quelques leçons avec Edward Steuermann (ancien élève de Schönberg) à Vienne[1] et de nouveau à la Royal Academy of Music avec Mathilde Verne (une élève de Clara Schumann) pendant un an, et finalement deux années avec le grand pédagogue Tobias Matthay (1858–1945)[3]. Pourtant, à dix-huit ans, elle ne veut pas travailler avec lui, dit-elle dans une interview[4],[2] : « je ne veux pas aller à Matthay […] Il va changer tout mon style. J'ai 18 ans ; il est trop tard pour changer. » Mais elle change vite d'avis[2] : « Ma première leçon fut une révélation ; je suis tombée amoureuse de lui. Il avait 75 ans, sinon plus et nous l'avons appelé Oncle Tobs. Il était merveilleux… »
Matthay lui conseille de participer au Concours Ysaÿe à Bruxelles, dont elle remporte le second prix en 1938, juste derrière Emil Guilels[3]. Arthur Rubinstein, membre du jury, impressionné par Lympany[2], organise pour elle, par l'intermédiaire de son propre agent parisien, une tournée en Europe (Italie, France, Pays-Bas, Belgique et même en Amérique du Sud).
Elle est la première à interpréter le Concerto de Khatchatourian, hors d'URSS[3] au Queen's Hall de Londres, en , sous la direction d'Alan Bush, dans un concert radiodiffusé[2], créant la sensation au détriment des deux autres œuvres : la sixième symphonie de Miaskovski et la quatrième de Chostakovitch[2] ; elle le joue de nouveau l'année suivante avant de l'enregistrer pour le label Decca[1]. Tobias Matthay, trop âgé pour se rendre au concert, écoute la retransmission radio et envoie un télégramme à son élève[2] : « le meilleur concerto depuis Liszt. »
Dès 1945, en tournée avec Adrian Boult, elle est la première Britannique à se produire à Paris, et à Prague l'année suivante. Elle fait ses débuts américains au Town Hall de New York, le [5]. Au début de 1951, elle épouse un Américain, Bennet Korn ; le mariage ne dure que jusqu'en 1960[1].
Son répertoire est très vaste (une soixantaine de concertos notamment)[3] et ses programmes sont souvent composés de pièces de compositeurs britanniques (Britten, Delius, Ireland, Williamson, Rawsthorne…). En 1969, elle joue, en présence du musicien, le Concerto pour piano de Cyril Scott, lors de son 90e anniversaire[5]. Insatisfaite de son jeu en dépit de sa réputation de grande concertiste[6], elle demande le soutien d'Ilona Kabos[1] et ne reprend le chemin de la scène qu'en . En 1973, elle découvre Rasiguères, près de Perpignan et achète une maison dans le petit village, où en 1980, elle inaugure un festival de musique[1] et vit à Monte-Carlo.
En 1979, elle est faite commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique[5].