Le musée des Beaux-Arts de Valenciennes est un musée municipal de la ville de Valenciennes. Issu des collections de l'Académie valenciennoise de peinture et de sculpture, le musée fut ouvert pour la première fois au public en 1801. En 1834, un musée communal fut installé dans l'hôtel de ville.
À la fin du XIXe siècle à la suite d'un concours, un nouveau bâtiment fut érigé d'après les plans de l'architecte Paul Dusart et le , il fut inauguré.
L'histoire des collections du Musée des Beaux-Arts de Valenciennes commence avec la fondation de l'Académie de Peinture et de Sculpture de la ville en 1782. Elle est affiliée à l'Académie royale en 1785. Lieu d'études des arts et du dessin, ses collections se forment des travaux d'élèves et des œuvres d'artistes[2]. Ces dernières sont en particulier les morceaux de réception offert avant l'intégration des artistes au groupes des académiciens. Ceux-ci sont conservés par l'académie et présenté au Salon de l'école et lors d'expositions[2].
En 1794, dans le sillage de la Révolution, l'Académie est fermée. Tandis que les collections restent sur place, elles sont rejointes le par des saisies révolutionnaires, en particulier 128 pièces installées dans le Salon de l'Académie et 65 dans les autres espaces[2]. Parmi les saisies révolutionnaires, la collection de Croÿ a une place importante tant quantitativement (tableaux, sculpture...) que qualitativement[3]. En , le mot musée apparaît pour la première fois pour désigner cet ensemble[2].
Ces collections ont été inventoriées le et forment le cœur historique de la collection actuelle. Appartiennent ainsi aux morceaux de réception des œuvres de Louis de François Watteau et au groupe des saisies révolutionnaires, un grand nombre de peintures flamandes, dont le Triptyque de saint Étienne de Rubens[2] provenant de l'abbaye de Saint-Amand[4].
Le musée est institué en . Encore lié à l'Académie, il n'acquiert des œuvres par dépôts de l’État ou par achat qu'à partir de 1827. En 1834, le musée est installé, pour des raisons de place, dans l'hôtel de ville. Alors que certaines œuvres saisies à la Révolution avaient réintégré des églises de la région, les œuvres réintègrent les collections en 1838. En 1939, le premier catalogue est publié. En 1882, le "musée Carpeaux" est inauguré dans trois salles du musée[2].
En 1888, une commission lance une réflexion sur la création d'un bâtiment plus adapté le long du rempart de la ville, en prévoyant sa destruction. Le concours est lancé en 1897. Le projet de Paul Dusart est sélectionné. Il est inauguré le . Jules Pilion, nommé responsable du musée, est, durant les travaux, chargé de scinder la collection entre les œuvres importantes qui intègre le nouveau musée et les œuvres de moins bonne qualité qui restent à l'hôtel de ville[2].
En 1916, le musée de Valenciennes est utilisé par les Allemands comme dépôt central pour réunir les œuvres de Lille, Cambrai, Douai et d'autres institutions dans le cadre du kunstschutz. Les œuvres sont évacuées peu avant la reprise de la ville par les Anglais en péniche vers Bruxelles. Les œuvres sont réinstallées en 1920 dans les salles du musée après sa rénovation[2].
Le conservateur Adolphe Lefrancq, en poste de 1922 à 1943, lance alors une grande politique d'expositions temporaires, dont celle du centenaire de Carpeaux en 1927 qui participe au développement du fonds Carpeaux à Valenciennes[2].
À partir du , deux semaines avant la prise de la ville par les Allemands, un incendie ravage la ville et les collections de l'hôtel de ville partent en fumée. Les collections du musée des Beaux-Arts sont, quant à elles, évacuées vers un château de Bretagne[2].
Au sortir de la guerre, le musée de Valenciennes est sélectionné, avec 32 autres musées, pour être un musée classé, ce qui lui permet d'être dirigé par un conservateur nommé par l'État. Le musée rouvre en 1950 sous la direction de Raymond Blanc[2]. Avec le temps, plusieurs espaces du bâtiment, dont la rotonde centrale, se détériorent. En 1995, il a été entièrement rénové[5], afin d'augmenter sa superficie par l'ouverture d'une crypte archéologique et d'améliorer la mise en valeur de ses collections.. En 2002, le musée est labellisé musée de France[2]. Une nouvelle rénovation a eu lieu en 2015[6].
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Le Musée des Beaux-arts de Valenciennes prend place dans un grand bâtiment de 66m sur 32. Celui-ci est l'œuvre de l'architecte valenciennois Paul Dusart à la suite du concours lancé par la ville en 1899 en raison du démantèlement des remparts. Le bâtiment et sa porte de grandes dimensions sont tournés vers l'extérieur de la ville et le boulevard Watteau[7]..
Les travaux eurent lieu entre 1905 et 1908 et ont été financés par une loterie. Le musée est inauguré le [7].
Les façades et toitures (dont les charpentes), et à l’intérieur les salles de l'axe central au rez-de-chaussée (vestibule, salle et salon Carpeaux, entrée secondaire et ses deux petites salles) font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 2 mars 2023[8],[9]
Le musée comporte une importante collection de peintures surtout flamandes, mais aussi françaises, allant du Moyen Âge au XXe siècle :
La peinture flamande (avec aussi quelques œuvres hollandaises) est amplement représentée depuis l'époque des primitifs jusqu'au siècle d'or qu'est le XVIIe siècle.
La crypte archéologique présente une collection d'antiquités et d'objets archéologiques valenciennois. Cette collection s'étend de la préhistoire à l'époque moderne.
Enfin, le musée possède également un cabinet des dessins préservant des dessins de nombreux artistes, comme Jean-Baptiste Carpeaux (une centaine de carnets de croquis et environ cinq mille dessins)[10], Antoine Watteau, Abel de Pujol[11]... Ce fonds est régulièrement enrichi et fait l'objet de valorisation dans le cadre d'expositions temporaires[10].