Naissance |
An Spidéal, Comté de Galway, Irlande |
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Décès |
(à 65 ans) Dublin, Irlande |
Activité principale |
Romancier, nouvelliste, journaliste, professeur d'école |
Mouvement | Modernisme, radicalisme social |
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Genres |
Fiction, politique, linguistique[1] |
Œuvres principales
Máirtín Ó Cadhain (1905-1970) est l'un des écrivains en langue irlandaise les plus importants du XXe siècle.
Né dans le Connemara, il fait des études pour devenir enseignant, mais en raison de ses conflits récurrents avec plusieurs prêtres et notables de sa région et de son engagement social et politique, il n'exerce son métier que peu de temps. Dans les années 1930, il participe à une campagne en faveur de l'attribution de terres à ceux qui parlent la langue irlandaise, qui se traduit par la création du Rath Cairn dans le comté de Meath. Il est ensuite arrêté et emprisonné dans le camp d'internement de Curragh, dans le comté de Kildare, en raison de son implication dans les activités illégales de l'IRA.
Máirtín Ó Cadhain est un prolifique auteur de nouvelles. Parmi ses recueils, on peut citer Cois Caoláire, An Braon Broghach, Idir Shúgradh agus Dháiríre, An tSraith Dhá Tógáil, An tSraith Tógtha et An tSraith ar Lár. Il a aussi écrit quelques romans, mais Cré na Cille est le seul à avoir été publié avant sa mort. Les deux autres, Athnuachan et Barbed Wire, n'ont été publiés que récemment. Les deux premiers sont essentiellement des descriptions de la vue quotidienne dans le Gaeltacht ; la dernière est une expérience linguistique liée à Ulysses de James Joyce. Il a également traduit le roman de Charles Kickham Sally Kavanagh en irlandais, sous le titre de Saile Chaomhánach, nó na hUaigheanna Folmha, et écrit quelques pamphlets politiques, principalement au sujet des rapports entre langue et politique. Un de ses ouvrages, Tone Inné agus Inniu, résume assez bien ses idées politiques au sujet de l'évolution du nationalisme irlandais depuis Theobald Wolfe Tone. Au début des années 1960, il a écrit en anglais et en irlandais une étude générale sur le statut social et l'usage actuel de la langue dans l'Ouest de l'Irlande, publiée sous le titre An Ghaeilge Bheo - Destined to Pass.
Les conceptions politiques d'Ó Cadhain étaient un mélange de nationalisme irlandais, de socialisme et de radicalisme, auquel s'ajoutait une rhétorique anticléricale particulièrement virulente. Cependant, dans ses écrits sur l'avenir de la langue irlandaise, il se révèle assez pragmatique quant au rôle de l'Église en tant qu'institution, et appelle surtout à ce que les ecclésiastiques s'engagent de manière plus intense dans le combat pour la langue : pour lui, l'Église étant de toute façon présente, autant qu'elle s'adresse aux fidèles dans la langue nationale.
En tant qu'écrivain, Ó Cadhain est surtout connu pour avoir été un pionnier de la modernisation de la langue irlandaise. L'irlandais qu'il utilise est un dialecte du Connemara - on lui a d'ailleurs souvent reproché d'utiliser de façon abusive des tournures dialectales dans un contexte où la description du dialecte du Connemara ne l'exigeait pas - mais il n'hésitait pas à "cannibaliser" d'autres dialectes, en s'appuyant sur les classiques de la littérature irlandaise, et même sur le gaélique écossais, dès lors que cela pouvait enrichir son œuvre sur le plan linguistique et stylistique. De fait, la plupart de ses ouvrages sont réputés difficiles à lire pour ceux dont l'irlandais ne serait pas la langue maternelle.
Ó Cadhain étant aujourd'hui considéré comme un des principaux écrivains en gaélique irlandais, et ses œuvres ayant été difficilement éditées en raison de son engagement politique, ses œuvres inédites sont encore aujourd'hui en cours de publication.