Le Nabaztag est un objet communicant en forme de lapin (« nabaztag », « նապաստակ », est un mot arménien qui peut être traduit par lapin ou « lièvre »[1]). Imaginé et créé par Rafi Haladjian et Olivier Mevel, il est lancé en juin 2005 puis sort en 2006 dans sa version avancée : le Nabaztag:tag[2]. Il est l’ancêtre des objets connectés et de l’Internet des objets, et le précurseur des haut-parleurs intelligents comme Alexa ou Google Home.
Il est à l'origine produit par la société française Violet, entreprise acquise par l'éditeur de jeux vidéo Mindscape en , puis reprise par Aldebaran Robotics en [3] avant de faire faillite en 2015.
Il consomme approximativement 7 watts en activité (lumières, haut-parleur et oreilles).
De nombreuses applications permettent de contrôler son Nabaztag sur les smartphones.
Pour diffuser des informations, il doit être connecté au Wi-Fi. Il est alors capable de lire à voix haute les courriers électroniques, de diffuser des informations, de la musique ou d'émettre des signaux visuels.
Selon les préférences de l'utilisateur, il donne ainsi les titres des actualités via des flux RSS, la météo, la bourse, la qualité de l'air, le trafic routier du périphérique de Paris, l'arrivée de courriels[4], etc.
Reconnaissable à son « nombril » - un micro - cette version sortie en intègre la reconnaissance vocale et permet ainsi de détecter les bruits ambiants et de diffuser des messages vocaux. Ce modèle supporte le chiffrement WPA en plus du WEP et il est aussi capable de reconnaître des radio-étiquettes (ou RFID) présentes entre autres dans les objets connexes[4].
Son hardware est plus puissant que celui du Nabaztag, avec un ARM à 6 Mips, 128 Ko de ROM pour le programme et 1 Mo de RAM. Il n'y a pas de mémoire flash. La carte wifi est de type SoftMac[8].
Comme le Nabaztag, le Nano:ztag est en forme de lapin et embarque un timbre RFID appelé « Ztamp:s »[10]. Collé sur un objet ordinaire, il permet d'associer l'objet en question à une certaine action via un lecteur RFID ; les lecteurs peuvent être le Nabaztag (Karotz dans la version suivante) ou le Mir:ror.
Mir:ror est un lecteur de puces RFID lancé par la Violet en . Son exploitation commerciale a débuté en [11].
Il est en forme de soucoupe, d'un diamètre de 10 centimètres, d'une épaisseur de 1,4 centimètre et d'un poids de 900 grammes. Connecté à un ordinateur via un port USB, il est capable de lancer des applications multimédia[12] quand il détecte un objet muni d'une puce RFID. Il faut pour cela avoir préalablement programmé la puce RFID via le site web de Violet et avoir installé le logiciel Mirware, fourni.
Le Mir:ror peut détecter jusqu'à quatre puces RFID simultanément à une distance de quelques centimètres. Il peut être passé en veille en le retournant. Il permet ainsi d'associer des contenus audiovisuels ou des applications interactives à des objets quotidiens, ce qui participe à l'Internet des objets[13],[14].
Karotz reprend les principes du Nabaztag et a hérité de son design général. Il se démarque par la présence d'un port USB pour lire des fichiers musicaux, d'un port mini-USB pour faciliter son installation sur le réseau Internet et d'une webcam dans le nombril.
En 2019 un projet Ulule[16] propose un kit composé d'une carte, nommée tagtagtag accueillant un Raspberry Pi zero, et piloté par Pynab[17], un projet Opensource. Cette carte s'adapte au Nabaztag et au Nabaztag:tag et les rend totalement autonomes. Les principaux services (météo, qualité de l'air, humeurs, horloge, RFID, reconnaissance vocale) ont été redéveloppés[18].
En 2021, un nouveau projet sur Ulule[19] est lancé. Il reprend les périmètres du projet initial, en ajoutant la possibilité de commander une carte NFC permettant de lire les étiquettes Ztamp:s.
Nabaztag est créé par la société Violet qui en confie la conception graphique à l'agence In Process. Cette dernière reçoit pour ce travail le Grand Prix Stratégies de la catégorie Innovation et développement[20].
En , Violet indique son souhait de lancer le produit aux États-Unis. Après quelques minutes d’interview sur la chaîne de télévision américaine CNN, la société aurait reçu sur son site internet plusieurs centaines de milliers de demandes de renseignements concernant le lapin[22]. En , les jours suivant Noël ont été marqués par une panne des serveurs de Violet chargés de gérer les Nabaztag, ce qui rendit le produit non fonctionnel durant ce laps de temps. Le lapin communicant aurait été victime de son succès[23].
Le , la société Violet, placée en liquidation judiciaire, a été rachetée par Mindscape qui a repris la totalité des actifs et la technologie Nabaztag pour 350 000 €[24].
Le , la société Mindscape annonce sa mise sous procédure de redressement judiciaire[25]. La société déclare ne plus supporter les coûts des réparations au niveau des serveurs et des services Nabaztag, et arrêtera les serveurs à la fin du mois de juillet pour se concentrer sur l’activité autour des nouveaux produits communicants, tels que Karotz. Elle met en place une offre spéciale pour ceux qui possèdent un Nabaztag, en leur proposant d’acquérir un Karotz à un tarif préférentiel. En contrepartie Mindscape libère les sources de Nabaztag, la communauté étant ainsi libre de construire ses propres serveurs ou de relancer le développement[26].
Le , Bruno Maisonnier, CEO d'Aldebaran Robotics, annonce la reprise de l'activité Nabaztag/Karotz par sa société.
Le , le site nabaztag.com est rouvert. Quelques jours plus tôt des courriers électroniques avaient été envoyés aux utilisateurs de Nabaztag.
Depuis 2012, des solutions alternatives ont été développées par une poignée de passionnés pour héberger les Nabaztags. Exemple : OpenJabNab (OJN), Nabizdead (NID) et OpenNag (ONG) pour les nabaztag:tag.
En 2018, le projet tagtagtag lancé par Olivier Mevel rend les Nabaztags autonomes. Financé par une campagne Ulule en 2019, les cartes sont livrées au printemps 2020.
Depuis sa création, Antoine Schmitt est le concepteur comportemental du Nabaztag et Jean-Jacques Birgé son concepteur sonore. Ensemble, ils ont composé l'opéra Nabaz'mob[27] pour cent Nabaztag, en détournant l'objet de sa destination première. Sylvain Huet a développé le code, la voix française est celle de Maÿlis Puyfaucher, qui est aussi l'auteur de tous les textes.
↑Emmanuel Paquette, « Avec Mirror, le lapin Wi-Fi Nabaztag fait des petits » dans Les Échos, 20 octobre 2008, [lire en ligne (page consultée le 11 janvier 2009)].
↑Martine Moreau et Pascal Grandmaison, « Extension du domaine du net » dans Le Figaro, 9 janvier 2009, [lire en ligne (page consultée le 11 janvier 2009)].
↑Didier Sanz, « Les objets du quotidien s'inventent une vie numérique » dans Le Figaro, 22 octobre 2008, [lire en ligne (page consultée le 11 janvier 2009)].
↑Olivier Dumons, « IFA 2008 : tendance "slim" et connexions tous azimuts » dans Le Monde, 6 septembre 2008, [lire en ligne (page consultée le 11 janvier 2009)].
↑Christian Touseau, « De nombreux transferts technologiques » dans Les Matinales, les plateformes de haute technologie du Val-de-marne, p. 21, [lire en ligne (page consultée le 8 janvier 2009)].
↑Gilles Fontaine, « Le coup du lapin high-tech » sur Challenges, 9 novembre 2006, [lire en ligne (page consultée le 5 janvier 2009)].
↑Vincent Ramarques, « Violet victime du succès de son Nabaztag pendant les fêtes » sur NetEco, 28 décembre 2006, [lire en ligne (page consultée le 5 janvier 2009)].
↑Acquisition du lapin Nabaztag et de la technologie des objets intelligentsLire le document pdf par l'éditeur de jeux vidéo Mindscape