Natasha Trethewey

Natasha Trethewey
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (58 ans)
GulfportVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Poète, anthologiste, directrice de publication, universitaire
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
Archives conservées par
Stuart A. Rose Manuscript, Archives, and Rare Book Library (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Natasha Trethewey, née le à Gulfport, dans l'État du Mississippi, est une poète et professeure d'université américaine. Elle remporte le prix Pulitzer de poésie en 2007, et elle est choisie par le directeur de la Bibliothèque du Congrès pour occuper la charge de United States Poet Laureate (en) (Poète lauréat des États-Unis) en et . Elle est membre de deux grandes académies littéraires des États-Unis : l'Académie américaine des arts et des sciences et l'Academy of American Poets.

Jeunesse et formation

[modifier | modifier le code]

Natasha Trethewey est la fille d'Eric Trethewey, un poète d'origine canadienne venu aux États-Unis pour enseigner la littérature à l'Université Hollins, et de Gwendolyn Ann Turnbough, une travailleuse sociale afro-américaine. Les parents de Natasha Trethewey se sont rencontrés sur le campus de l'université d'État du Kentucky, située à Frankfort, et se sont mariés dans l'État de l'Ohio où les mariages interraciaux étaient légaux. Mais quand ils sont venus s'installer dans le Mississippi, dont les lois ne reconnaissaient pas les mariages interraciaux, avant que la Cour suprême américaine ne déclare par sa décision du , Loving v. Virginia (« Loving contre l'État de Virginie »), comme anticonstitutionnelle la loi de l'État de Virginie interdisant les mariages interraciaux.[2][3]. Ils ont été victimes de divers actes de racisme, ainsi le Ku Klux Klan a brûlé une croix devant leur maison[4],[5],[6],[7].

Les parents de Trethewey divorcent, alors qu’elle est encore jeune.

En 1985, alors que Natasha Trethewey est âgée de 19 ans, sa mère, Gwendolyn Turnbough, est assassinée sur le Memorial Drive (Atlanta) (en) par son deuxième mari, d'avec qui elle avait récemment divorcé à la suite des maltraitances qu'elle avait subies. Son ouvrage Native Guard est dédié à sa mère[8]. Rappelant sa réaction à la mort de sa mère, elle dit, « Je me tournais vers la poésie pour faire sens à ce qui était arrivé »[9],[10].

Après ses études secondaires, Natasha Trethewey est acceptée à l'Université de Géorgie où elle obtient en 1989, le Bachelor of Arts (licence). Elle poursuit ses études universitaires à l'Université Hollins où elle passe son Master of Arts (mastère 2) en 1991 avec la mention valedictorian. Elle achève ses études universitaires à l'université du Massachusetts de Amherst, où elle obtient le Master of Fine Arts (mastère 2) en 1995[5].

Après avoir achevé sa formation universitaire, elle est embauchée comme maître-assistante de littérature anglaise à l'université Auburn en Alabama, puis à l'université de la Caroline du Nord à Chapel Hill. Depuis 2002, elle est professeure titulaire de la chaire de poésie Phillis Wheatley à l'Université Emory d'Atlanta dans l'État de la Géorgie[11].

Le , James Billington, directeur de la Bibliothèque du Congrès, la nomme 19e poète lauréat des États-Unis[12]. Il déclare, après avoir entendu sa poésie au Festival national du livre, qu'il a été « immédiatement frappé par la qualité formelle de sa poésie, utilisant une richesse et une variété de structures [...] elle entremêle son histoire avec le récit historique d'une manière qui vous emmène profondément dans la tragédie humaine de celui-ci. ». Contrairement à la plupart des poètes lauréats, Natasha Trethewey est au milieu de sa carrière. Le , Trethewey donne une conférence concluant son deuxième mandat en tant que poète lauréat des États-Unis.

Regards sur son œuvre

[modifier | modifier le code]

Structurellement, son travail allie le vers libre, avec des formes traditionnelles plus structurées comme le sonnet et la villanelle[11].

Sur le plan thématique, son travail examine « la mémoire et l'héritage racial de l'Amérique ». Son premier recueil, Domestic Work, évoque la place de l'individu dans la communauté, et les dénis de l'histoire. Le deuxième, Bellocq's Ophelia, publié en 2002, est consacré à l'histoire fictive d'une prostituée métisse qui a été photographiée par Ernest J. Bellocq au début du XXe siècle à La Nouvelle-Orléans[13],[14].

La Guerre de Sécession, au XIXe siècle, entre les États abolitionnistes et cinq États esclavagistes, fait de fréquentes apparitions dans son travail. L’ouvrage Native Guard raconte ainsi l'histoire d’un régiment d’hommes noirs de l'armée de l'Union, composé principalement d'anciens esclaves qui se sont enrôlés[15]. Natasha Trethewey est née le jour de la Fête du mémorial des confédérés, 100 ans après la fin de la fin de la Guerre de Sécession. L’auteur explique qu'elle ne pouvait pas avoir « échappé à l'apprentissage de la guerre civile et ce qu'elle représentait », et que ce conflit l'avait fascinée depuis l’enfance[8],[16].

Les archives de Natasha Trethewey sont déposées à la bibliothèque Stuart A. Rose Manuscript, Archives, and Rare Book Library de l'Université Emory d'Atlanta[17].

Recueils de poésie

[modifier | modifier le code]

Autobiographie

[modifier | modifier le code]

Anthologiste

[modifier | modifier le code]
  • (en-US) Natasha D Trethewey & Jeb Livingood (dir.), Best New Poets 2007: 50 Poems from Emerging Writers, University of Virginia Press / Samovar Press, , 148 p. (ISBN 9780976629627, lire en ligne).
  • (en-US) Natasha Trethewey & David Lehman (dir.), Best American Poetry 2017, Scribner, , 256 p. (ISBN 9781501127632).

Prix et distinctions

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « http://pid.emory.edu/ark:/25593/f7kt0 »
  2. (en) « Loving v. Virginia | Summary & Significance », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  3. Plus largement, cette décision invalide toute loi qui apporterait des restrictions au droit au mariage en se fondant sur l'origine ethnique des époux. De telles lois existaient alors dans seize États des États-Unis
  4. (en) « Natasha Trethewey | Biography, Books, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  5. a et b (en-US) « Tretheway, Natasha | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  6. (en-US) « Natasha Trethewey (b. 1966) », sur New Georgia Encyclopedia (consulté le ).
  7. (en-US) Shari Dorantes Hatch, Encyclopedia of African-American Writing, Grey House Publishing, , 869 p. (ISBN 9781592372911, lire en ligne), p. 564.
  8. a et b (en-US) Isaac Chotiner, « How Natasha Trethewey Remembers Her Mother », The New Yorker,‎ (lire en ligne).
  9. (en-US) Interview By Deborah Solomon, « Native Daughter (Published 2007) », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  10. (en-US) Dwight Garner, « ‘Memorial Drive’ Powerfully Recalls a Southern Childhood and a Mother’s Murder », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b (en-US) Shari Dorantes Hatch, Encyclopedia of African-American Writing: Five Centuries of Contribution: Trials & Triumphs of Writers, Poets, Publications and Organizations, Grey House Publishing, , 869 p. (ISBN 9781592372911, lire en ligne), p. 564.
  12. (en-US) Joe Heim, « Just Asking: Poet Laureate Natasha Trethewey », The Washington Post,‎ (lire en ligne).
  13. (en) Donika DeShawn Ross, « Framing the subject in Natasha Trethewey's Bellocq’s Ophelia », Vanderbilt University,‎ , p. 25 pages (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en-US) Joan Wylie Hall, « Trethewey, Natasha », sur Mississippi Encyclopedia, (consulté le ).
  15. (en) « Native Guard, by Natasha Trethewey », sur www.pulitzer.org (consulté le ).
  16. (en-US) Madison Vain, « Natasha Trethewey's Search for Identity Has Always Run Parallel to The Nation's », sur Esquire, (consulté le ).
  17. (en-US) « Natasha Trethewey papers, 1942-2013 », sur Université Emory.
  18. (en-US) Rafael Campo, « Reviewed Works: Domestic Work and Bellocq's Ozphelia by Natasha Trethewey; », Prairie Schooner, Vol. 77, No. 4,‎ , p. 181-185 (5 pages) (lire en ligne).
  19. (en-US) Destiny O. Birdsong, « "Memories that are(n't) mine": Matrilineal Trauma and Defiant Reinscription in Natasha Trethewey's "Native Guard" », African American Review, Vol. 48, No. 1/2,‎ printemps - été 2015, p. 97-110 (14 pages) (lire en ligne).
  20. (en-US) Joseph Donica, « Negative Memory after Katrina: The Persistence of Memoir », The Journal of the Midwest Modern Language Association, Vol. 48, No. 2,‎ , p. 41-70 (30 pages) (lire en ligne).
  21. (en-US) Kiese Makeba Laymon, « In ‘Memorial Drive’ a Poet Evokes Her Childhood and Confronts Her Mother’s Murder », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  22. (en-US) « Literature Fellowships », sur www.arts.gov (consulté le ).
  23. (en-US) « Lillian Smith Book Awards :: Hargrett Library :: University of Georgia Libraries », sur www.libs.uga.edu (consulté le ).
  24. (en-US) Poetry Foundation, « Natasha Trethewey », sur Poetry Foundation, (consulté le ).
  25. (en-US) « John Simon Guggenheim Foundation | Natasha Trethewey » (consulté le ).
  26. (en-US) « Native Guard, by Natasha Trethewey (Houghton Mifflin) », sur www.pulitzer.org (consulté le ).
  27. (en-US) The New York Times, « 2007 Pulitzer Prizes for Letters, Drama and Music (Published 2007) », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  28. (en-US) « Natasha Trethewey », sur Library of Congress, Washington, D.C. 20540 USA (consulté le ).
  29. (en-US) « Natasha D. Trethewey », sur American Academy of Arts & Sciences (consulté le ).
  30. (en-US) Academy of American Poets, « About Natasha Trethewey | Academy of American Poets », sur poets.org (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Essais et ouvrages divers

[modifier | modifier le code]
  • (en-US) W.T. Pfefferle, Poets On Place, Utah State University Press, , 312 p. (ISBN 9780874215977, lire en ligne), p. 163-165 (3 pages).
  • (en-US) Hans Ostrom, Encyclopedia of African American Literature, vol. 4, Greenwood Press, , 1637 p. (ISBN 9780313329753, lire en ligne), p. 1612.
  • (en-US) Shari Dorantes Hatch (dir.), Encyclopedia of African-American Writings, Grey House Publishing, , 869 p. (ISBN 9781592372911, lire en ligne), p. 564-565. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en-US) Joan Wylie Hall, Conversations with Natasha Trethewey, University Press of Mississippi, , 216 p. (ISBN 9781617038792).
  • (en-US) African American Women, National Museum of African American History and Culture, , 73 p. (ISBN 9781907804489, lire en ligne), p. 15-17.
  • (en-US) Jill Petty & Natasha Trethewey, « An Interview with Natasha Trethewey », Callaloo, Vol. 19, No. 2,‎ , p. 364-375 (12 pages) (lire en ligne).
  • (en-US) Charles Henry Rowell & Natasha Trethewey, « Inscriptive Restorations: An Interview with Natasha Trethewey », Callaloo, Vol. 27, No. 4,‎ , p. 1022-1034 (13 pages) (lire en ligne).
  • (en-US) Joan Wyllie Hall, « "I shirk not": Domestic Labor, Sex Work, and Warfare in the Poetry of Natasha Trethewey », The Mississippi Quarterly, Vol. 62, No. 2,‎ , p. 265-280 (16 pages) (lire en ligne).
  • (en-US) Destiny O. Birdsong, « "Memories that are(n't) mine": Matrilineal Trauma and Defiant Reinscription in Natasha Trethewey's "Native Guard" », African American Review, Vol. 48, No. 1/2,‎ printemps-été 2015, p. 97-110 (14 pages) (lire en ligne).
  • (en-US) Meta Duewa Jones, « Reframing Exposure, Natasha Trethewey's Forms of Enclosure », ELH, Vol. 82, No. 2,‎ , p. 407-429 (23 pages) (lire en ligne).
  • (en-US) Jill goad, « Throwaway Bodies in the Poetry of Natasha Trethewey », South: A Scholarly Journal, Vol. 48, No. 2,‎ , p. 265-282 (18 pages) (lire en ligne).

Liens externes

[modifier | modifier le code]