Ninshubur (écrit aussi Ninshubar, Nincubura ou Ninšubur) est, dans la religion de Sumer, la seconde de la déesse Inanna ; elle n'est toutefois pas sa servante. C'est une déesse à part entière et son nom peut être traduit du sumérien : « Reine de l'Est ». Comme Iris ou Hermès dans la mythologie grecque, elle est la messagère des dieux.
Ninshubur est un personnage important de la mythologie sumérienne. Elle joue un rôle majeur dans plusieurs épisodes de la geste de sa maîtresse Inanna qu'elle accompagne comme vassale et amie.
Dans l'épisode du vol des « Me »[Note 1] du mythe sumérien d'Inanna et Enki, Ninshubur contribue à sauver Inanna des démons qu'Enki a précipité sur elle[3]. Dans ce mythe, Ninshubur joue un rôle symétrique à celui d'Isimud, messager d'Enki.
Dans le mythe de la Descente d'Inanna aux Enfers, Ninshubur, assistante[Note 2] d'Inanna reçoit des instructions de sa maîtresse : celle-ci part visiter les Enfers et Ninshubur doit d'abord effectuer les rites de lamentations à Inanna. Ensuite, au cas où sa maîtresse ne revient pas après trois jours et trois nuits, l'assistante est chargée de prévenir les autres dieux. Elle doit commencer par Enlil, puis, si ce dernier n'accorde aucune aide, Nanna, et, enfin, en dernier recours, Enki. Seul Enki répond à l'appel de Ninshubur[5].
Dans la version akkadienne du mythe, Ninshubur est assimilée au messager Papsukkal[6].
↑Concept de « Me » est proprement sumérien. Les « Me » sont un ensemble de capacités, forces ou puissances qui caractérisent les dieux. Ils n’ont ni formes, ni contours et s’intègrent à la réalité par des objets, des lois ou même des rituels. Censés présider à la destinée des humains, ces « Me » constituent les grandes forces qui régissent le cosmos et qui sont détenues par les dieux[1],[2]
↑En fonction des sources, le personnage de Ninshubur est tantôt masculin « vizir » d'Inanna[4] ou féminin « assistante » de la déesse[5].
↑Francis Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 974 p. (ISBN2-221-09207-4), p. 514
↑Iwo Slobodzianek, « Fureur, complainte et terreur d’Inanna : dynamiques de l’émotion dans les représentations religieuses littéraires sumériennes », Mythos Rivista di Storia delle Religioni, no 4, , p. 32
↑Francis Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 974 p. (ISBN2-221-09207-4), p. 230
↑(en) Michael Jordan, Encyclopedia of Gods, Londres, Kyle Cathie Limited, .
↑Francis Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 974 p. (ISBN2-221-09207-4), p. 421
(en) Diane Wolkstein et Samuel-Noah Kramer, Nanna : Queen of Heaven and Earth : Her Stories and Hymns from Sumer, New York City, Harper&Row Publishers, (ISBN0-06-090854-8) ;