Novella | |
Vue sur Novella. | |
Administration | |
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Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse |
Arrondissement | Calvi |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Île-Rousse - Balagne |
Maire Mandat |
Jean Louis Massiani 2020-2026 |
Code postal | 20226 |
Code commune | 2B180 |
Démographie | |
Population municipale |
79 hab. (2021 ) |
Densité | 2,6 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 35′ 07″ nord, 9° 07′ 04″ est |
Altitude | 400 m Min. 14 m Max. 821 m |
Superficie | 30,23 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | L'Île-Rousse (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | L'Île-Rousse |
Localisation | |
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Novella est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève d'Ostriconi.
Novella est avec Palasca l'une des deux communes issues de la piève d'Ostriconi, située immédiatement à l'est de la Balagne, au nord du parc naturel régional de Corse et en limite de celui-ci.
Novella se situe dans la zone dépressionnaire de l'Ostriconi, l'une des dépressions centrales séparant la « Corse schisteuse » ou l'En-Deçà-des-Monts au nord-est de l'île, de la « Corse cristalline », restant de l'île ou l'Au-Delà-des-Monts.
Le territoire de la commune est un ensemble de collines arrondies, couvertes d'un bas tapis végétal. Son point culminant est la Cima di l'Alturaia (820 m). Il est traversé au nord par l'Ostriconi.
En prenant pour départ le lieu-dit « Petra Moneta » au nord, ses limites territoriales sont définies ainsi :
Il existe un réseau hydrographique dense sur Novella. Le secteur au nord du village, séparé du secteur méridional plus étroit et plus aride par une ligne de crête orientée d'ouest en est, est tributaire de l'Ostriconi.
L'Ostriconi est le principal cours d'eau de la commune qu'il longe puis traverse le nord-est de son territoire. Il reçoit les eaux de plusieurs ruisseaux, dont le ruisseau de Nuvalicce[1], le ruisseau de Salginco[2], le ruisseaude Parghinese[3] et le ruisseau de Malpruniccia[4].
Au sud, le ruisseau de Lagani[5] affluent de la Tartagine, et dont seulement une faible partie du cours longe la commune, est alimenté par quelques cours d'eau, dont les ruisseaux de Prunelli[6] et d'Albarello[7].
Du temps de la prospérité de la Balagne (XIXe siècle), la vallée de l'Ostriconi et la plaine de Novella étaient couvertes d'oliviers lesquels assuraient la principale source de revenus. En 1971 un gigantesque incendie ravagea les collines, détruisant toute l'oliveraie. Depuis, d'autres incendies moins ravageurs se sont déclarés régulièrement. Un maquis bas reprend péniblement ses droits, composé des essences végétales communes : lentisques, cistes, myrte, asperges sauvages, etc. Au printemps de remarquables tons jaunes sont apportés au paysage et le long des routes avec la floraison des genêts de Corse (Genista corsica) et des genêts d'Espagne (Spartium junceum). Çà et là de bas et malingres chênes verts et des oliviers en touffe apparaissent au-dessus du tapis végétal. Dans ce maquis, des zones pare-feu sont créées afin de freiner l'extension rapide d'incendies et préserver ainsi l'environnement.
De nouvelles plantations d'oliviers ont été effectuées en plaine ces dernières années, après d'infructueux essais d'exploitation de vergers d'amandiers.
La commune est traversée par la route . Malgré cela, le village de Novella se trouve hors des circuits touristiques, éloigné de la voie rapide Balanina[Note 1] qui a été tracée pour désenclaver la Balagne et la relier avec l'intérieur de l'île.
La route D 12 dessert le village en reliant la et la . Une autre route sans nom, longue, étroite et sinueuse, permet de gagner « Costarella » au nord du village, depuis l'extrême nord de la commune. Son embranchement avec l'ex-RN 197 est situé au lieu-dit « Petra Moneta » (Palasca).
La voie des Chemins de fer de Corse Ligne Ponte-Leccia - Calvi traverse la commune qui est desservie par un point d'arrêt situé à 120 m plus haut que le village et à plus d'un kilomètre de celui-ci. Pour ce faire, pas moins de cinq tunnels ont été percés : tunnel de Novella, tunnel de Funtanella, tunnel de Concoli, tunnel de Cruschini et tunnel de Guadioni.
L'aéroport le plus proche est l'aéroport de Calvi-Sainte-Catherine, distant de 50 km ; celui de Bastia se trouve à 55 km.
Le port de commerce le plus proche est celui de L'Île-Rousse, distant de 28 km.
Au , Novella est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de L'Île-Rousse, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[9]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (95,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (96,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (95,3 %), zones agricoles hétérogènes (4,7 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La commune a été habitée depuis le début de notre ère, voire avant. La cima di U Mercuriu[13] (429 m) doit son nom à un ancien sanctuaire romain. Elle se situe au nord du village actuel.
Au commencement du VIIIe siècle débute la reconquête de l'île occupée par les Maures.
Dans l'Annalista Bertiniano[14] on lit : « Cette année (806), Pépin envoya d'Italie en Corse une flotte contre les Maures qui ravageaient cette île ; mais les Maures ne l'attendirent pas et prirent le large. Les Maures quittant la Corse retournaient en Espagne chargés de butin, lorsque Ermingardo, comte d'Ampurias, leur tendit une embuscade à Majorque et leur prit huit vaisseaux sur lesquels il trouva plus de cinq cents prisonniers Corses. [...] Le comte Bonifacio, chargé de la défense de la Corse, ayant pris avec lui son frère Bertario, des Toscans, des Corses et des Sardes, passa en Afrique. »[15],[Note 3].
Dans Eginhard on lit en 807 : « Il (Charlemagne) envoya Burchard, son connétable, avec une flotte en Corse, pour défendre cette île contre les Maures qui pendant les années précédentes étaient venus la piller à plusieurs reprises. Ceux-ci, suivant leur habitude, étant partis d'Espagne, abordèrent d'abord en Sardaigne ; ils livrèrent aux Sardes une bataille dans laquelle ils perdirent un grand nombre des leurs, trois mille, dit-on, et repartirent en droite ligne pour la Corse. Ils en vinrent aux mains dans un port de cette île avec la flotte que commandait Burchard, et furent battus et mis en fuite après avoir perdu treize vaisseaux et beaucoup de monde. »[16].
En 813, nouvelle invasion et nouvelle défaite des Maures[14]
Les Sarrasins, fortement éprouvés par les échecs subis, sont expulsés du nord de l'île.
« Au commencement du XIe siècle, probablement après la bataille de Luni (1016), des seigneurs toscans ou génois, sans mandat du Saint-Siège, passent en Corse et, aidés par les populations chrétiennes, chassent les musulmans du Nebbio, de la Balagne, de Mariana et d'Aléria. »
— Xavier Poli in La Corse dans l'Antiquité et dans le Haut Moyen Âge Lib. A. Fontemoing 1907 p. 121
Ces nobles chrétiens se rendent maîtres d'une partie de l'île, l'En-Deçà-des-Monts, et y exercent leur puissance.
Novella qui se trouve proche des côtes, a été construit à partir du XIe siècle, autour d'une tour qui existe toujours, et qui appartient à la famille Valentini, mais dont des travaux de consolidation effectués il y a une trentaine d'années, sans aucun souci de préservation historique, l'ont complètement défigurée. L'ancien village de Cruschini avec son église San Cosimo e San Damiano déserté à la suite de l'épidémie de peste au XVIe siècle avait lui aussi été construit autour d'une tour.
Au XIe siècle, les marquis de Massa di Corsica dominaient tout l'« En-Deçà-des-Monts » ; mais la révolte de leurs vicomtes contre lesquels ils luttent avec peine les appauvrissent. En 1250, il leur reste encore les pièves de Giussani, Ostriconi, Caccia, tout le pays compris entre les châteaux de Rostino et de Santa-Lucia et les pièves de Verde et de Pietra-Pola.
Giovanni della Grossa cite avec indignation certains marquis qui voulaient que « les femmes de leur seigneurie se livrassent à eux avant de vivre avec leurs maris ». Peu disposés à se soumettre à ce rite, les habitants de San-Colombano massacrèrent trois de leurs seigneurs en un seul jour[17].»
Au XIVe siècle, le château des marquis de Massa de San Colombano fut pillé, incendié par le peuple lors des révolutions populaires.
« Après le mouvement communal de Sambocuccio d'Alando, ils continuent à faire des donations aux églises et à guerroyer contre leurs voisins. Cependant l'un des moins affaiblis d'entre eux, Andrea, en 1368, abandonne ses biens au monastère de San Venerio de Tiro et passe en terre ferme après avoir signé un traité avec les seigneurs de Speloncato ; il ne conservait en Corse que son château de San Colombano qu'il avait réparé ou reconstruit[17]. »
Le Castello di San Colombano où s'étaient réinstallés les seigneurs de Massa, aujourd'hui ruiné, est proche des vestiges de l'ancien Castello di San Colombano, sur Cima di l'Alturaia (820 m), « à cheval » sur Olmi-Cappella et Novella, à environ 3 km (distance orthodromique) au sud-est du village et se dressait au Moyen Âge une tour nommée Lugheria.
Au début du XVIe siècle, vers 1520, la pieve d'Ostriconi était habitée en des lieux nommés Artacha, Lama, Novella, Cruscani, Pochina, Palasia et Spelonche[18].
En , une vingtaine de Turcs débarqués sur la plage de l'Ostriconi à l'Ouest des Agriates pour razzier les environs dont Novella, ont été défaits par une dizaine de ses habitants pourtant faiblement armés.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[20].
En 2021, la commune comptait 79 habitants[Note 4], en évolution de −8,14 % par rapport à 2015 (Haute-Corse : +5,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'école primaire la plus proche est l'école primaire publique de Pietralba (14 km). Les collèges publics les plus proches se trouvent à L'Île-Rousse (27 km). Celui de Moltifao est distant de 29 km. Le lycée d'enseignement général et technologique public le plus proche est le lycée de Balagne distant de (27 km).
Il n'existe qu'un seul lieu de culte à Novella : l'église paroissiale Santa Croce, catholique. Celle-ci relève du diocèse d'Ajaccio.
La Saint-Michel, fête patronale, est encore fêtée de nos jours le 1er dimanche d'octobre. En dépit de l'absence de prêtre résidant, le soir du Vendredi saint les villageois perpétuent la procession nocturne.
Le Castello di San Colombano, ruiné, était la dernière demeure seigneuriale en Corse des marquis de Massa qui au XVe siècle sont retournés vivre en bourgeois pauvres à Pise ou à Livourne comme le rapporte le chroniqueur Giovanni della Grossa[17]. Il se situe sur le flanc nord de Cima di l'Alturaia (820 m). Le site est accessible par une piste démarrant au col de San Colombano (692 m - Palasca).
Cruschini était un village qui avait son église dédiée aux San Cosimo e San Damiano. Il est abandonné au XVIe siècle à la suite de l'épidémie de peste. Il sera reconstruit autour d'une tour, avec une nouvelle église San Domenico.
Le site déserté au XVIIIe siècle, ne présente que des ruinés. Il est situé au N-NO du village de Novella. Sous le site, un tunnel éponyme a été percé pour la ligne des Chemins de fer de la Corse.
L'église paroissiale Santa Croce (Sainte-Croix), baroque, a été construite en 1880 sur décision du curé Lanzalavi, à l'emplacement même du campanile de l'église paroissiale construite en 1740. L'édifice a été remanié en 1740. Agrandi, l'oratoire est rattaché au campanile et forme l'église Sainte Croix actuelle. De dimensions imposantes, sa nef est unique et est terminée par une abside à 5 pans. Deux chapelles sont présentes, celle de droite est dédiée à Saint Léonard et celle de gauche au Rosaire. Les travaux de restauration de l'église ont été achevés le .
Le décor intérieur de l'église est remarquable, c'est ce qui fait que l'église, propriété de la commune, est protégée, inscrite au titre des Monuments historiques par arrêté du [23].
Dans l'église Santa Croce se trouve un tableau la Sainte Vierge et de l'enfant Jésus dont on dit que la Vierge y aurait miraculeusement pleuré.
La chapelle romane Saint-Michel (San Michele Arcangelo) daterait du XIIIe siècle. Église de l'ancienne paroisse au XVIe siècle, San Michele est située avec le cimetière en bordure de la route D 12, à l'entrée nord et hors du village.
Il n'y a aucun espace protégé et géré sur la commune.