Odette Valéry a toujours entretenu un certain flou sur ses origines et sa famille. Selon la presse, elle serait née sous le nom de Marfa Basiliadi[1],[2], Hélène Vasilardi[3] ou Marpha de Vasiliadis[4], à Athènes[5] en 1879[6], 1880[7] ou 1883.
Ses parents seraient originaires d'Athènes. Elle commence à étudier la danse à Rome où ses parents se sont établis[3]. À quinze ans, elle fait partie de l'école de danse de l'Opéra de Paris. Remarquée par un imprésario, elle fait ses débuts à la Scala de Milan[1],[3], passe au Constantino de Rome et à l'opéra de Rome[8]. Elle parle français, allemand, italien, espagnol et russe, ainsi qu'un peu d'anglais, et elle joue bien du piano[3].
Elle en vient à considérer la danse sur pointe comme danse « à l'ancienne » et se fait un nom en reconstituant des danses grecques anciennes, pieds nus, comme Isadora Duncan[24],[25]. Elle passe au Casino de Paris et danse ses danses grecques dites danses lascives dans la presse de l'époque[26]. Elle interprete le rôle de Sylvia dans La Statue du commandeur, pantomime de Paul Eudel et Evariste Mangin, musique d'Adolphe David, reprise au théâtre de l'Athénée[27],[28],[29],[30]. Elle passe aux Capucines, aux Folies-Parisiennes[31].
En novembre 1908, engagée par Oscar Hammerstein I[50], elle fait sensation au Manhattan Opera lorsqu'elle danse le dernier acte de Samson et Dalila[51],[52],[53] avec un serpent, avec les crocs enlevés. Trois serpents sont soignés par son propre domestique, Robert, qu'elle a engagé en plus des autres et qui voyagent avec elle[3],
En 1910, elle gagne 1000 dollars par semaine en dansant au Teatro comunale de Bologne. Elle possède plusieurs automobiles et amasse une fortune en bijoux[51].
En mars 1911, la presse annonce son mariage avec un journaliste connu sous le nom de Maurice de la Croisette, qui lui a récemment écrit un sketch pour le Little-Palace, mais elle dément elle-même la nouvelle peu après[55],[56],[57].
Odette Valéry dépense sans compter et, en 1912, elle est démunie. Elle n'a plus d'argent lorsqu'elle doit subir une opération et elle ne peut pas travailler pendant une période prolongée. Bien que son salaire hebdomadaire corresponde à ce qu'un ouvrier gagne en un an à l'époque, elle n'a pas économisé un sou[58],[59]. Elle se retrouve malade et affamée dans une pension bon marché de Notting Hill à Londres où son fils Gaetan, âgé de sept ans, prend soin d'elle. Elle survit ainsi depuis un an en mettant en gage ses bijoux. Un ami qui se produit au Hammerstein's London Opera House, la retrouve, la recueille et prévoit de la renvoyer chez elle en France pour récupérer[51].
Elle revient à Paris et bien qu'elle aurait eu vingt-huit aventures amoureuses en un an au sommet de sa gloire, elle a peu de vrais amis et continue à vivre dans la misère[60],[61]. Le journal Comœdia lance une souscription[62]. Georges Bonjean propose de la recueillir à la villa Médicis Libre à Villepreux[63]. Une représentation à bénéfice est organisée pour elle par Madame Rasimi, directrice du Ba-Ta-Clan, le 16 décembre 1912[58],[64],[65]. Elle part ensuite se reposer à Villepreux à partir du 1er janvier 1913[66].
Une héritière californienne, Aimee Crocker, vient à son aide en voyant son sort et donne un bal en son honneur pour collecter des fonds au Martin's (New York)(en). L'hôtesse porte un python vivant autour du cou pour l'événement[67].
En mars 1913, elle remonte sur scène et joue le rôle d'Estella dans Angoisse, mimodrame de Léon Xanrof, musique d'Hedwige Chrétien et Louis Ancel, à la Sirène[68]. Ce sera sa dernière apparition connue sur une scène de théâtre. Elle avait alors 34 ans[69].
En 1914, éthéromane et morphinomane, elle est internée quelque temps à Sainte-Anne[70],[71].
Son nom apparaît encore dans une rubrique mondaine en mai 1933[72] avant de disparaître définitivement.
Odette Valéry a fait l'objet de nombreux portraits tirés par les grands photographes parisiens de l'époque tels Reutlinger, Charles Ogerau ou Édouard Stebbing, et largement diffusés par l'édition de cartes postales.
↑ ab et c(en) "A Tragedy of Stage Life" (May 21, 1912) Indianapolis Star
↑(en) Wallace Brockway et Herbert Weinstock, The world of opera; the story of its origins and the lore of its performance, New York, Pantheon Books, (lire en ligne), p. 603
↑(en) Henry Edward Krehbiel, More chapters of opera, New York, H. Holt and company, (lire en ligne), p. 97