Elle doit permettre l'améliorer la sécurisation de cette province qui était dans ce que les médias ont appelé le triangle sunnite, une zone où la guérilla faisait rage, et elle la continuation d'une stratégie en cours depuis 2007[23] dont l'opération Omen of Good[24]. Ce type de vastes opérations inscrite dans la durée s'accompagnent d'opérations spéciales de ciblage des responsables insurgés et terroristes[25]. Il s'agit aussi avec ses démonstrations de force pour le gouvernement central du premier ministre Nouri al-Maliki de s'imposer sur la scène politique face aux multiples partis et acteurs de la société de ce pays[26] dont les kurdes irakiens dont les peshmergas contrôlent militairement une partie de la région[27].
janvier- : des opérations de harcèlement sont menées contre les sanctuaires de l'EII situés à proximité de Bagdad. Une tentative de sécurisation durable a lieu dans le village de Turki au sud de la province.
avril- : le harcèlement se poursuit par des actions préparatoires, lesquelles consistent essentiellement à harceler l'EII dans le cœur de Bakouba (la capitale provinciale déclarée “capitale du califat” en ) et autour de celle-ci.
en juillet- : l’opération Arrowhead Ripper vise à nettoyer Bakouba, la route de Bagdad vers le sud, la route qui mène de Bakouba à Tikrit et Mossoul, tout en interdisant l’accès de la ville en provenance du nord-est (vallée de la Diyala, sanctuaire de Mouqdadiyah[28] et de la « corbeille à pain »).
entre et , la région de Mouqdadiyah est nettoyée à son tour, tandis que la police locale et les “Fils de l’Irak” tiennent une partie des régions les plus sécurisées (Bakouba notamment);
entre le et , la “corbeille à pain” est sécurisée à son tour lors l'opération Phantom Phoenix(en), des actions de très haute intensité s'étendant dans plusieurs régions le nord de l'Irak
depuis , les restes de l'EII sont pourchassés dans la région située au nord et à l’est du lac Hamrin(en) et de la chaîne d'Harmin. Il s’agit d’interdire la circulation des insurgés vers le Nord (Tikrit/Mossoul) et le sud-ouest (réinfiltration de Bakouba). Ceux-ci sont donc confinés aux zones frontalières avec l’Iran où la population est majoritairement chiite ou kurde et où il est quasi impossible de reconstituer des réseaux dans un environnement sécurisé[29].
Il s’agit là de la “tache d’huile” ayant conduit au confinement de l'EII. À chaque fois, les opérations de sécurisation ont été précédées d’actions préparatoires de harcèlement relevant de ce principe de “pression dissuasive”[30].
Selon le ministère irakien de la Défense, au , cette opération est accomplie à 50 %. 663 personnes recherchées ont été arrêtées dont 42 membres importants d'AQI, 1 263 familles déplacés ont pu retourner à leurs domiciles[31],[32]. Au , on annonce un total de 800 arrestations dont une cinquantaine de membres d'AQI et une forte amélioration de la sécurité. Parmi les arrestations importantes, il y a celle le de Basem al-Safaah, le dirigeant de l'EII dans la province de Diyala[33]. Au , le département de la Défense des États-Unis annonce une baisse de 60 % des attaques violentes par rapport à 2007 dans le nord de l'Irak[34]
Hors cette opération spécifique, les arrestations ciblées effectuées contre les leaders miliciens sunnites, s'opposant à l'insurrection armée mais adversaires politiques du gouvernement central, s’intensifient dans la province de Diyala, en dépit des tentatives de l’assemblée provinciale pour soutenir les “Fils de l’Irak”[35].
Les forces américaines anticipant leur départ augmentent l’entraînement des forces irakiennes et accélèrent les projets de réhabilitation de la province[36].