Outremécourt | |||||
![]() Porte souterraine de la forteresse de la Mothe. | |||||
Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Grand Est | ||||
Département | Haute-Marne | ||||
Arrondissement | Chaumont | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Meuse Rognon | ||||
Maire Mandat |
Christophe Charroyer 2020-2026 |
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Code postal | 52150 | ||||
Code commune | 52372 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Outremécourtois, Outremécourtoises | ||||
Population municipale |
78 hab. (2022 ![]() |
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Densité | 8,6 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 13′ 25″ nord, 5° 41′ 05″ est | ||||
Superficie | 9,1 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Poissons | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Haute-Marne
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
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Outremécourt est une commune française située dans le département de la Haute-Marne, en région Grand Est.
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Sartes Vosges |
Gendreville Vosges |
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Sommerécourt | N | Médonville Vosges | ||
O Outremécourt E | ||||
S | ||||
Vaudrecourt | Soulaucourt-sur-Mouzon |
La commune est dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le Mouzon et le ruisseau de Boisdeville[1],[Carte 1].
Le Mouzon, d'une longueur de 63,3 km, prend sa source dans la commune de Serocourt et se jette dans la Meuse à Neufchâteau, après avoir traversé 21 communes[2]. Les caractéristiques hydrologiques du Mouzon sont données par la station hydrologique située sur la commune de Sommerécourt. Le débit moyen mensuel est de 2,05 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 60,6 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 134 m3/s, atteint le même jour[3].
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 017 mm, avec 13,4 jours de précipitations en janvier et 9,3 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « St Ouen-les-parey_sapc », sur la commune de Saint-Ouen-lès-Parey à 7 km à vol d'oiseau[6], est de 10,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 806,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −22 °C, atteinte le [Note 3],[7],[8].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[9]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Au , Outremécourt est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle est située hors unité urbaine[12] et hors attraction des villes[13],[14].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (76,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (60,3 %), forêts (24,1 %), terres arables (12,3 %), zones agricoles hétérogènes (3,2 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Sur le site de la commune s'élevaient autrefois la citadelle et la ville de la Mothe-en-Bassigny, appartenant au comté de Bar puis au duché de Lorraine, après 1431. Elle a été fondée à l'emplacement d'un château fort qui existait déjà, en juillet 1258 par une charte accordée par le comte Thiébaut II de Bar, qui accorda les droits de bourgeoisie et divers privilèges à tous ceux qui y habiteraient. C'est sous Thibaut II (1240-1291) que le comté de Bar atteint son apogée. Le bastion St-Nicolas est à l'altitude de 504 m, dominant de 190 m la rivière du Mouzon.
La forteresse et la ville furent détruites en 1645. En effet, après le siège de Nancy livré à l'armée française sous le commandement du duc de la Force par le duc de Lorraine Charles IV par le traité de Charmes le , La Mothe avait succombé le après un siège de plusieurs mois et le maréchal-duc de la Force y était entré. Le duc de Lorraine Charles IV, récupère La Mothe par le traité de Saint-Germain du . La paix de Saint-Germain ne dure pas même quatre mois car Charles IV, dont les traits de son caractère sont, si on écoute ses ennemis Richelieu et le roi Louis XIII, le manque de loyauté et la mauvaise foi, se précipite à Sedan dans le camp des Espagnols.
Le roi de France l'en punit en enlevant les dernières places qui pouvaient servir à maintenir l'indépendance de la Lorraine. En 1642 une petite armée française vient bloquer La Mothe, mais le duc venu à son secours la bat à Liffol-le-Grand. En 1644, l'armée française commandée par un protégé de Mazarin, Pierre Magalotti, revient assiéger La Mothe. La place forte se défendit vaillamment sept mois (du au ). Magalotti fut tué, mais le marquis de Villeroy, qui le remplaça, obligea la place à capituler. La vaillante garnison, que commandait Cliquot, eut la vie sauve, mais contrairement aux assurances données, les bourgeois furent obligés de s'expatrier et la place forte, comme la ville (dont l'église collégiale) à l'intérieur des remparts, furent rasées sur ordre de Mazarin. Les troupes lorraines n'avaient pu faire aucune tentative pour débloquer la place forte, dont la chute soulagea les villages voisins qui avaient souffert des brigandages de la garnison. Pourtant son héroïsme força l'admiration et La Mothe fut de plus en plus considérée comme le symbole de l'indépendance lorraine. Au milieu d'opérations décousues, sans plan défini, menées souvent par des partisans, ce duel loyal prit un relief extraordinaire. Ce plateau, dont rien ne rompt la solitude qu'un sobre mémorial « Ici fut La Mothe », ce mont aujourd'hui boisé, aux confins de la Champagne, demeure un des hauts lieux de la Lorraine.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[17].
En 2022, la commune comptait 78 habitants[Note 4], en évolution de −17,89 % par rapport à 2016 (Haute-Marne : −4,62 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Une grande partie des matériaux de l'église Notre-Dame-en-sa-Nativité d'Outremécourt proviennent de La Mothe, c'est notamment le cas des blocs de pierre constituant les deux colonnes qui encadrent le porche. Elle a été construite entre 1698 et 1700 sous l'impulsion de l'abbé Nicolas de Landrian, fils d'un défenseur de la citadelle. Le dallage est en grande partie constitué de pierres tombales entières ou en fragments.
Le financement fut assuré par le seigneur local, le chevalier Nicolas Louis d'Ourches (1655 - 1718) et sa mère Élisabeth Marthe de Roncourt (fille du sénéchal de La Mothe René de Roncourt), qui firent établir leurs deux tombeaux familiaux au pied de l'autel (D'Ourches - Hazelberg et D'Ourches de Vidampierre).
On trouve à l'intérieur du bâtiment, le retable « Vision de Saint-Hubert » réalisé en 1710 autour du haut relief de Saint-Hubert provenant de La Mothe.