Sa mère Lucile a fait des études de chant classique au Conservatoire et a rencontré son futur mari dans une troupe de théâtre amateur. Elle est la première femme du royaume de Belgique à pratiquer la méthode de l’accouchement sans douleur en le mettant au monde[3],[4]. Geluck a un frère aîné graphiste et sculpteur, Jean-Christophe, né en 1947. Son père et son frère l’initient dès son enfance à Sempé, Tomi Ungerer, Saul Steinberg, Chaval, Siné et Reiser, ainsi qu'à la revue Bizarre et au journal Hara-Kiri. En 1969, il dessine avec son frère un journal qu'ils affichent dans les toilettes de la maison. Un jour, un laveur de vitres qui travaille à la maison découvre ce dessin humoristique et en parle à son ami Bob De Groot, rédacteur en chef de L’Œuf, journal humoristique. Philippe Geluck y publie ses premiers dessins[3], avant un petit recueil publié au Daily-Bul en 1974.
En , il fait ses débuts à la RTB dans l'émission pour enfants 1,2,3, J'ai vu où il joue le rôle du clown Célestin Radis[9].
À partir de 1980, il devient animateur ou participant à diverses émissions humoristiques à la RTBF : Electronix, Lollipop (avec Malvira), L'Esprit de famille, Le Jeu des dictionnaires, L'Empire des médias ou encore Les Imbuvables et Un peu de tout avec les comédiens du Magic Land Théâtre[10].
Le , sur commande du quotidien belge francophone Le Soir, il crée Le Chat, personnage de bande dessinée qui le rendra célèbre[12].
Depuis sa première publication dans Le Soir, le son succès a dépassé les frontières de son pays natal, puis de la francophonie.
Parallèlement à sa carrière de dessinateur, Philippe Geluck poursuit sa carrière en radio et télévision à la RTBF dans les émissions de Jacques Mercier. Entre 1988 et 1999, il fait partie de l'équipe du Jeu des dictionnaires et de La Semaine infernale, où il crée son personnage du Docteur G.
Il contribue aussi à l'hebdomadaire satirique Siné Hebdo créé par son ami le dessinateur Siné (depuis le premier numéro paru le [17]), puis à Siné Mensuel (rubrique intitulée Geluck se lâche où il « dessine le plus souvent des horreurs, et j'aime ça ! »[18]).
En , pour le vingtième anniversaire du Chat, Geluck monte une exposition « monumentale »[19] à l'École nationale des Beaux-Arts à Paris, à côté du Louvre : l'exposition occupe 900 m2 avec une scénographie de grande proportion. Elle comporte notamment un crayon géant de 30 m de long, dans lequel se trouve trois salles. Y sont exposés notamment des dessins du Chat et des aquarelles[20],[21].
Entre le et le , vingt statues géantes du Chat en bronze sont exposées le long de l'Avenue des Champs-Élysées à Paris[24]. Cette exposition, intitulée Le Chat déambule, est ensuite déplacée dans une douzaine de villes françaises et européennes[25]. Chaque statue, qui peut être fabriquée en deux exemplaires, est à vendre entre 300 000 et 400 000 euros[26],[27]. L'exposition rejoint Bruxelles en mars 2023[28]. À cette date, 25 statues environ ont trouvé acquéreur[27].
Le , sur le tournage d’un court métrage, il fait la connaissance de la scripte, Dany, « la femme de [s]a vie »[29] ; il l'épouse en 1980. Ils ont deux enfants : Antoine, qui naît en 1983 et Lila, qui naît en 1985[3].
Antoine est chanteur sous le pseudonyme Antoine Chance (Geluck signifiant « chance » en néerlandais). Il a reçu le prix d'artiste de l'année 2015 en Belgique[30].
Lila a tenu le restaurant Les Tartines de Lila à Bruxelles entre 2011 et 2019.
Philippe et Dany Geluck ont quatre petits-enfants.
Il connaît sa première histoire pleine page — toujours en noir et blanc — dans la revue belge Pour vous, puis évolue une dernière fois avec la collaboration à la revue (À suivre) en passant à la couleur.
Pour la liste des albums, voir la page Le Chat.
Le Chat fête ses quarante ans en 2023. Pour l'occasion sort le 24e album du Chat, plus épais qu'à l'accoutumée, après trois ans d'absence. Pendant les 40 ans écoulés, 23 albums ont été publiés avec un total de 15 millions d'exemplaires vendus. Les ventes varient entre 200 000 et 450 000 exemplaires par album[32],[33],[34],[35].
La série Encyclopédies universelles sont des encyclopédies parodiques présentant des mots, inventés pour la plupart, en leur donnant une définition loufoque.
Un peu de tout, Casterman, 1992
Made in Belgium, Casterman, 1994
Le Petit Roger, Casterman, 1998
Made in Belgium (Encyclopédie Tome 4), Casterman, 2007.
La série Le Docteur G. sont les enregistrements d'une émission radiophonique humoristique. Philippe Geluck y campe un médecin cynique et incompétent répondant de manière loufoque à des courriers plus ou moins fantaisistes écrits par des personnes fictives lui demandant des conseils, principalement sur leur santé.
Le Docteur G. répond à vos questions, Casterman, 1990
Les Métiers oubliés, coll. « Les Poquettes volantes » no 45, éd. Daily Bûl, La Louvière, 1974 [lire en ligne (page consultée le 6 avril 2018)]. Opuscule illustrant divers métiers tels que « boucheur de coins », « couvreur de chefs » ou « diseur du soir » ! On y trouve déjà ce fin trait noir tremblé, caractéristique de l'auteur.
Une émission de télévision intitulée La Minute du Chat passe à partir de 2011 du lundi au vendredi tous les soirs sur La Une (RTBF) et sur France 2. On y trouve des versions animées des gags de Geluck, parfois en 3D, ou même en marionnette.
Philippe Geluck et son personnage Le Chat ont fait l’objet d’un documentaire de 52 minutes diffusé en 2008 dans la série Empreinte sur France 5, ainsi que sur la RTBF : Geluck, l’homme à la tête de Chat, réalisé par Bérengère Casanova et produit par la société Equipage.
En 2021 à Bruxelles, un futur musée nommé « musée du Chat et du dessin d’humour », projet initié par Philippe Geluck, crée la polémique. Une pétition dénonce un « détournement d'argent public »[41] et une opération d'« autopromotion »[42]. Le bâtiment coûte 9 millions d'euros à la Région de Bruxelles-Capitale[43]. Certains jugent le projet « trop commercial »[44]. Une des initiatrices de la pétition a reçu des dizaines de messages haineux et sexistes. Elle est victime de cyberharcèlement[45] et de piratage informatique[46]. Face à la polémique, Geluck, qui se dit blessé[47], se déclare prêt à abandonner son projet de musée du Chat[48]. Après que la première pétition a été signée 5 000 fois, une autre pétition, cette fois lancée pour soutenir le projet, atteint 15 000 signatures. Cette nouvelle pétition affirme qu'il est naturel qu'« un des porte-drapeaux de la culture belge » puisse avoir son musée « au même titre que Hergé par exemple »[49].
Philippe Geluck a eu l'idée de ce projet en 2008[50], et en 2015, il obtient le feu vert de la Région de Bruxelles-Capitale[51]. Le projet consiste en une installation dans un bâtiment abandonné, dans le centre historique de Bruxelles[52], avec la mise en place de trois sections : une pour le Chat, une pour des peintres, et une pour des dessinateurs. Les expositions de peintres ou de dessinateurs seront des « expositions hommages » temporaires[53],[54]. L'association qui s'occupera du musée doit être à but non lucratif[52]. Tandis que la Région de Bruxelles apporte 9 millions d'euros pour le bâtiment, Philippe Geluck doit faire un apport équivalent. Il propose 4,5 millions d'euros sous forme d'œuvres et 4,5 millions d'euros en numéraire, permettant de financer les aménagements intérieurs. Il rassemble 3,5 millions provenant de sponsors, et pour le reste vend des statues géantes à un prix situé entre 350 000 et 380 000 euros[55],[56],[57]. En 2023, le Parlement bruxellois en achète une faisant deux tonnes et demie. La statue coûte 370 000 euros. La polémique autour du musée est relancée. Le porte-parole du Parlement déclare que l'achat est réalisé dans le cadre d'un soutien au musée[58],[59].
Le , la Place du Chat, où trône une statue de ce dernier, est inaugurée à Hotton. La ville lui décerne alors le titre de Citoyen d’honneur.
Le , l'école primaire autonome de l’État de la rue des Frontaliers à Herseaux, Belgique, est baptisée école Philippe Geluck ; à cette occasion est dévoilée une fresque originale. L'artiste participe à cette cérémonie.
↑Mélanie Geelkens, « Une sacrée paire de harceleurs : "Suce-moi, salope", tout ça pour s'être opposée au musée du Chat », Le Vif/L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
Philippe Geluck (interviewé par Boris Henry), « Les invités : Geluck auteur-éditeur », La Lettre - L'officiel de la bande dessinée, Dargaud, no 68, , p. 34-35
Philippe Geluck (interviewé par Jean-Pierre Fuéri), « Entretien : Chat bouge ! », Casemate, no 9, (ISSN1964-504X).
Frédéric Potet et Philippe Geluck (int.), « Un apéro avec Philippe Geluck : « Je pensais que la notion de second degré était acquise » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
L'invité culture : Philippe Geluck, auteur, émission Matin1ère sur La Première, présentation : Xavier Vanbuggenhout (12 min 47 s), Voir en ligne via Auvio.