Philippe Le Guillou est né au Faou, dans la maison de ses grands-parents maternels située au lieu-dit Kerrod. Après avoir passé son enfance dans les Côtes-du-Nord jusqu'en 1968, il grandit à Morlaix. C'est cette ville qui sert de modèle à la cité où déambule le héros de son premier roman, L'Inventaire du vitrail (1983).
Il obtient le baccalauréat en 1977 et entre en classes préparatoires au lycée Chateaubriand de Rennes[1]. Les épisodes les plus forts de son adolescence sont la matière du Passage de l'Aulne (1993), roman de formation autobiographique où est évoquée, notamment, la venue à l'écriture[2].
Son mémoire de maîtrise à l'université Rennes II porte, en 1980, sur La Voie royale[3], roman dont Philippe Le Guillou reparlera dans L'Inventeur de royaumes (1996), publié à l'occasion de la translation au Panthéon des cendres d'André Malraux.
En 1984, il Il est reçu à l'agrégation de lettres modernes
En 1997, il soutient, à l'université de Rennes II, une thèse intitulée « Figures et rituels initiatiques dans le roman et le récit français : (1970-1980) »[4].
Professeur de lettres, il enseigne jusqu'en 1995 à Brest puis à Rennes avant d'être nommé, au printemps de la même année, inspecteur pédagogique régional et affecté à l'académie de Versailles. Il s'installe alors à Paris, qui occupera désormais une place importante dans ses romans. Il publie d'ailleurs en 2001 un essai en forme de promenade consacré à ses lieux parisiens, Paris. Une porte derrière la Bretagne.
Devenu en 2002 inspecteur général, il partage son temps entre ses fonctions de doyen du groupe des lettres et son séminaire à l'Institut d'études politiques de Paris, qui porte notamment sur le roman moderne et contemporain.
Le , il est candidat au fauteuil de Pierre-Jean Rémy à l'Académie française. Avec successivement 1, 2 et 2 voix aux trois tours de scrutin[5], il n'est pas élu.
Son œuvre littéraire est marquée par plusieurs thèmes récurrents, notamment la Bretagne, l'enseignement et la foi mais aussi l'importance accordée à l'imagination ainsi qu'à la mémoire[8].
Les Sept Noms du peintre, Gallimard, 1997 — Prix Médicis 1997 (L'histoire d'Erich Sebastian Berg, peintre imaginaire, lancé dans une quête folle de la beauté et de l'absolu.)
L'Orée des flots. Rêverie tristanienne, suivi de Pour une poétique arthurienne, Artus, 1997
Douze années dans l'enfance du monde, Gallimard, 1999 Récit imaginaire des douze premières années de la vie du Christ.
Les Proximités éternelles (récits), Mercure de France, 2000
Le roi dort, Gallimard, 2001 — Prix Charles-Oulmont de la Fondation de France 2001
Les Marées du Faou, Gallimard, 2003 Récit autobiographique de son enfance en Bretagne.
Après l'équinoxe, Gallimard, 2005
La Consolation, Gallimard, 2006 ; suite d'Après l'équinoxe
Le Déjeuner des bords de Loire suivi de Monsieur Gracq, Gallimard, Folio, 2007
Fleurs de tempête, Gallimard, 2008
Le Dernier Veilleur de Bretagne, Mercure de France, 2009
Immortels. Merlin et Viviane, avec des dessins de Paul Dauce, Artus, 1991
Un donjon et l'océan. La Bretagne de Chateaubriand, avec des photos de Jean Hervoche, Artus, 1995
Brocéliande, photos de Yvon Boëlle, Ouest-France, 1995
Arrée. L'Archange et le dragon, avec des photographies de Bernard Galeron et de Jean-Baptiste Grison, Artus, 1996
Îles, avec des photos de Jean Hervoche, Terre de Brume, 1999
Des Bretagne très intérieures, avec des photos de Yvon Boëlle et de Jean Hervoche, ainsi qu'une introduction de Marc Nagels, Hoëbeke/Artus, 2000
Louedin, en collaboration avec Patrick Grainville et Bertrand Duplessis, textes qui accompagnent le parcours du peintre, La Bibliothèque des arts, 2002
Theoria Sacra, textes sur des peintures de Richard Texier, Le Temps qu'il fait, 2009
Collectif (édité par Luc Vigier), Philippe Le Guillou, Géographies intérieures. Actes du colloque de la rue d’Ulm (novembre 2019), Paris, Gallimard, (ISBN9782072983917)
↑Dans Le Passage de l'Aulne (Gallimard, 1993, p. 226), l'auteur évoque en ces termes le souvenir des incendies qui ravagèrent la forêt du Cranou durant l'été 1976 :
« Les pages les plus inspirées que j'ai pu écrire par la suite […], je les ai données dans le souvenir aigu de ces journées de 1976. […] J'ai écrit pour retrouver cette rage, cette ardeur qui rongeait le monde, ce feu profond qu'on appelle la soif […] j'avais eu, à cette période, la révélation d'une ivresse, celle des flammes qui lacèrent la pierre, l'enchantement d'une grâce aussi, celle du feu, seule façon de refuser la pourriture. »
Voir aussi la postface de l'édition Folio par Claude Ber, « Écriture d'une légende, légende d'une écriture ».
↑Le Guillou, Philippe, « Esthétique et éthique dans l'œuvre d'André Malraux », mémoire de maîtrise de lettres, université Rennes 2, 1981, VIII-177 p. ; lieu de dépôt : Bibliothèque centrale, TmR 1981/65.
↑Luc Vigier, Philippe Le Guillou: géographies intérieures actes du colloque de la rue d'Ulm, novembre 2019, Gallimard, coll. « Les Cahiers de la NRF », (ISBN978-2-07-298391-7)