Fauteuil 6 de l'Académie française | |
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Ambassadeur de France au Royaume-Uni | |
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Philippe Néricault, de son nom de scène Destouches, né le à Tours et mort le dans son château de Fort-oiseau à Villiers-en-Bière[1], est un comédien et auteur dramatique français.
Né d'un père écrivain et organiste, il fait ses études à Tours, puis à Paris. Peu enclin à la magistrature à laquelle on le destine, il se fait comédien et devient directeur de troupe.
Il se fait alors remarquer par Roger Brûlant de Sillet, marquis de Puiseux (1640-1719), ambassadeur de France en Suisse, qui l'engage comme secrétaire. Il commence à écrire, (vers 1710? Référence à découvrir) encouragé par Boileau, et produit en Suisse sa première pièce, Le Curieux impertinent, qui est aussitôt reprise par la Comédie-Française. Ses pièces suivantes lui attirent la protection du Régent, Philippe d'Orléans qui lui confie plusieurs missions diplomatiques, et lui ouvrent les portes de l'Académie française, en 1723.
Devenu secrétaire d’ambassade à la cour d’Angleterre, il épouse secrètement une Anglaise et dépeint son couple dans Le Philosophe marié ou le Mari honteux de l'être. Sa renommée atteint son apogée avec Le Glorieux, qui traite du conflit entre l'ancienne noblesse et la bourgeoisie montante. « Les opérations financières de la régence, dit Villemain, avaient multiplié les fortunes inespérées et les pauvretés subites, en même temps que le goût du luxe et du plaisir s’était accru pour tout le monde. Le rapprochement de la noblesse et de la richesse, leurs alliances, leurs ridicules mutuels et qu’elles se communiquaient en devinrent plus fréquents et plus comiques. C’est ce point qu’a saisi Destouches, et qu’il met en saillie dans ses deux personnages du noble altier, fastueux, impertinent, et du riche libertin, dur, sottement familier. »
En 1732, âgé de 52 ans, il se retire dans sa propriété de Fort-oiseau à Villiers-en-Bière et, devenu gouverneur de Melun, écrit des essais théologiques que publie le Mercure de France. Plusieurs de ses pièces ne seront jouées qu'après sa mort.
Il fut un familier de la cour de Sceaux, où la duchesse du Maine le recevait dans les Grandes Nuits de Sceaux et dans le cercle des Chevaliers de la Mouche à Miel.
Une tradition locale rapporte qu'il aurait séjourné au manoir de l'Ortière à Monts[2].
Des pièces de Destouches, on ne se souvient plus guère aujourd'hui que de trois vers devenus expressions proverbiales :
Voltaire a dit de lui dans son Siècle de Louis XIV : « On ne trouve pas dans ses pièces la force et la gaieté de Regnard, encore moins ces peintures du cœur humain, ce naturel, cette vraie plaisanterie, cet excellent comique, qui fait le mérite de l’inimitable Molière ; mais il n’a pas laissé de se faire de la réputation après eux. On a de lui quelques pièces qui ont eu du succès, quoique le comique en soit un peu forcé. Il a du moins évité le genre de la comédie qui n’est que langoureuse, de cette espèce de tragédie bourgeoise, qui n’est ni tragique, ni comique, monstre né de l’impuissance des auteurs et de la satiété du public après les beaux jours du siècle de Louis XIV. Sa comédie du Glorieux est son meilleur ouvrage, et probablement restera au théâtre, quoique le personnage du Glorieux soit, dit-on, manqué ; mais les autres caractères paraissent traités supérieurement. » (in Catalogue de la plupart des écrivains français qui ont paru dans le Siècle de Louis XIV, pour servir à l’histoire littéraire de ce temps, 1751)