Philippe de Noailles | |
Philippe de Noailles. | |
Titre | 1er Duc de Mouchy et grand d'Espagne de 1re classe (1747-1794) |
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Successeur | Philippe Louis Marc Antoine de Noailles |
Allégeance | Royaume de France |
Grade militaire | Maréchal de France |
Commandement | Régiment de Dauphiné Commandant en chef en Guyenne |
Gouvernement militaire | Gouverneur de Versailles et Marly |
Conflits | Guerre de Succession de Pologne Guerre de Succession d'Autriche |
Distinctions | Chevalier du Saint-Esprit Chevalier de la Toison d'or Chevalier de Saint-Louis |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Noailles |
Naissance | Paris |
Décès | (à 78 ans) Paris |
Père | Adrien Maurice de Noailles |
Mère | Françoise Charlotte d'Aubigné |
Conjoint | Anne Claude Louise d'Arpajon |
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Philippe de Noailles, comte de Noailles, prince de Poix (1729), duc de Mouchy (1747), né le à Paris où il est mort guillotiné le , est un officier français, élevé à la dignité de maréchal de France en 1775.
Philippe de Noailles (dit Mouchy) est le fils cadet d'Adrien Maurice de Noailles (1678–1766), 3e duc de Noailles, maréchal de France, et de la duchesse Françoise Charlotte d'Aubigné (1684-1739), nièce et héritière de Madame de Maintenon. Il est le frère cadet de Louis de Noailles (1713-1793), qui deviendra maréchal de France le même jour que lui.
Il épouse le Anne Claude Louise d'Arpajon (1729-1794) (par contrat passé devant Hachette, notaire à Paris).
Ils ont en tout six enfants, une fille, trois fils morts en bas âge et deux autres qui ont été députés aux États généraux de 1789 :
Titré à la naissance comte de Noailles, Philippe de Noailles hérite en 1729 de sa tante, Marguerite-Thérèse Rouillé de Meslay, duchesse de Richelieu, la principauté de Poix[1].
En 1747, il reçoit de Philippe V le titre espagnol de duc de Mouchy, sous lequel il est connu.
En 1765, le titre de principauté est confirmé à sa terre de Poix par le Louis XV[2] et un titre de duc de Poix lui est conféré en 1767 (titre de duc à brevet d'honneur, en principe non transmissible).
Grand d'Espagne de 1re classe le [3], il devient chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis le , chevalier de l'ordre de la Toison d'or le et chevalier de l'ordre du Saint-Esprit le [4].
Le , Philippe de Noailles , âgé de cinq ans, est nommé « capitaine et gouverneur de la ville [de Versailles] et des chasteaux de Versailles, Marly et dépendances » et « capitaine des chasses [des] parcs dépendans desdits lieux », en survivance de Louis Bloin, qui mourut en 1729. Après la mort de Bloin, il devient gouverneur en titre le , mais du fait qu'il est mineur, c'est son père qui assure les fonctions. Devenu majeur en 1740, Philippe de Noailles exerce la gouvernance effective à partir de cette date et jusqu'en 1778[5].
Il entre à quatorze ans dans une compagnie de mousquetaires et va participer à de nombreuses campagnes du règne de Louis XV, se signalant en de nombreuses occasions par sa bravoure et son sang-froid.
Pendant la guerre de Succession de Pologne, il participe au siège de Kehl (1733) alors qu'il n'a que de seize ans. En , il reçoit une commission de colonel du régiment de Dauphiné.
Pendant la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), il est promu brigadier le , maréchal de camp en mai 1744 et lieutenant général le .
Il s'illustre particulièrement à Hickelsberg en Bavière (1742), sauvant l'armée française de la déroute ; à Dettingen (1743), il a deux chevaux tués sous lui, et à Fontenoy (1745), il charge la colonne anglaise à la tête d'une brigade de cavalerie.
En 1746, il accompagne son père lors de son ambassade en Espagne. Il y reçoit son titre de grand d'Espagne de 1re classe avec le titre de duc de Mouchy.
En 1755, Louis XV lui confie une mission diplomatique auprès du roi de Sardaigne (Sardaigne, Piémont et Savoie), puis auprès de la cour de Parme[6].
Philippe de Noailles quitte le service militaire en 1759, au cours de la guerre de Sept Ans (1757-1763).
Philippe de Noailles est élevé à la dignité de maréchal de France le , sans avoir jamais commandé en chef une armée importante, mais en ayant montré des capacités militaires supérieures à celles de son frère Louis, nommé le même jour.
Le , il est fait chevalier des Ordres du Roi[6].
Il organise plusieurs voyage de l'Infante, Madame Elisabeth vers Parme.
Son épouse, la duchesse de Noailles, est nommée dame d'honneur de la reine Marie Leczinska, puis de la dauphine, puis, après la mort de Louis XV, première dame d'honneur de la reine (« Madame Étiquette »).
Le duc et la duchesse de Mouchy (1747-1766) puis de Noailles, occupent donc une position éminente à la cour de Louis XVI, jusqu'à la démission de la duchesse après la nomination de la princesse de Lamballe comme surintendante de la Maison de la Reine.
En 1770, il est chargé par Choiseul, alors principal ministre, d'aller accueillir à Strasbourg Marie-Antoinette d'Autriche, future reine de France, ce qu'il fait accompagné de son épouse et de leur fils, le prince de Poix[7].
En 1775, prenant la succession du maréchal de Richelieu, il reçoit le gouvernement de la Guyenne, où il manifeste ses qualités de rigueur dans les usages et de charité[8]. Il conserve cette fonction jusqu'en 1786.
En 1787-1788, il est membre de l'assemblée des notables, mais, affaibli par l'âge, s'abstient de participer à ses travaux[9].
Après les événements de 1789, contrairement à un certain nombre de nobles, il reste en France, s'efforçant de protéger Louis XVI contre les assauts révolutionnaires, jusqu'à l'insurrection du [10],
Il se retire alors dans son château de Mouchy, puis y est arrêté[10] et emprisonné à la prison du Luxembourg.
Pris dans la prétendue conspiration des prisons, il est condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire le , ainsi que son épouse, sa nièce, Anne Louise Henriette d'Aguesseau, et sa belle-fille, Adrienne Dominique de Noailles, transféré à la Conciergerie, et emmené à la guillotine.
Quelqu'un lui ayant lancé sur le chemin : « Courage, Monsieur le maréchal ! », il répond : « À quinze ans, j'ai monté à l'assaut pour mon roi ; à près de quatre-vingts, je monterai à l'échafaud pour mon Dieu. »[11]
De gueules, à la bande d'or[4].