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Pierre Bayard, né en 1954, est professeur de littérature française à l'université de Paris VIII et psychanalyste.
Agrégé de lettres, Pierre Bayard est un ancien élève de l’École normale supérieure (promotion 1974)[1].
En 1991, il soutient à l’université Paris 8 une thèse de doctorat en littérature intitulée « Les lectures freudiennes du texte littéraire en France. Problèmes de méthode », sous la direction de Jean Bellemin-Noël[2].
Pierre Bayard est notamment connu pour son essai Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?, dans lequel il critique l'idée reçue selon laquelle il y aurait une frontière nette entre lecture et non-lecture, et invite le lecteur à construire avec le texte littéraire un rapport plus libre, moins complexé[3].
La spécificité du travail de cet universitaire consiste dans son approche critique "interventionniste" des textes[4] : il met en place un dispositif d'analyse anticonformiste, caractérisé par la mise en œuvre d'une "fiction théorique"[5], et se sert de ce dispositif comme base pour une réflexion critique approfondie. Son ouvrage, Le Plagiat par anticipation, est une illustration de sa démarche : à partir de l'impossibilité logique qu'est le « plagiat par anticipation », se déploie un discours sur la modernité de certains auteurs qui se voient très paradoxalement accusés de plagiat. Derrière cette irrévérence se masque un hommage à la modernité de Voltaire, Maupassant et d'autres que l'on incrimine par antiphrase pour mieux montrer leur génie et leur modernité. L'humour est considéré comme un préalable à une vraie réflexion dans la mesure où il permet un décalage de ton propice à l'intéressement du plus grand nombre.
Et, dans le cadre du jeu inter-textuel, le paradoxe n'est pas incompatible avec la réflexion littéraire approfondie. Son ouvrage Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? rend compte de la tentative de désacralisation opérée par l'auteur ; mais cette désacralisation, si elle vise à réconcilier la littérature avec le plus grand nombre, ne reste pas moins très révérencieuse à l'égard des textes. Le paradoxe est ainsi omniprésent chez ce critique qui n'hésite pas à reprendre les méthodes de création de suspense des grands écrivains qu'il étudie pour établir son analyse dans Qui a tué Roger Ackroyd ?, la réflexion sur le rôle du lecteur dans l'œuvre et dans la constitution du sens de l'œuvre passe par une reconstitution à suspense du roman policier, et par un démontage systématique des indices qui permettent d'aboutir à la résolution finale, le tout sous la forme d'une enquête policière. En mettant le rôle du lecteur en avant, cette démarche s'inscrit dans la tradition herméneutique.