Le pont du Diable est un terme désignant plusieurs dizaines d'anciens ponts qui, dans le folklore local, auraient été construits soit par le diable, soit par son aide, ou dans certains cas sans respecter ses désirs.
On trouve les ponts du Diable principalement en Europe. Généralement des ponts en arc datant de l'époque médiévale, ils représentent souvent une réussite technologique significative.
Les ponts du Diable sont suffisamment nombreux pour que les légendes qui s'y rapportent forment une catégorie à part entière de la classification Aarne-Thompson (numéro 1191).
Dans une version de la légende, un personnage réalise un pacte avec le Diable afin de construire un pont qu'il ne peut réaliser seul. Le diable accepte de construire le pont, mais exige en retour la première âme qui le traverse. Le pont est construit (généralement en une seule nuit), mais le diable est trompé, de différentes manières suivant les versions (ex. : les hommes font traverser le pont en premier à un animal). À la suite de cette tromperie, le diable se jette souvent dans l'eau depuis le pont. Dans d'autres versions, le diable s'est engagé à bâtir le pont en une seule nuit, avant le lever du jour : on fait chanter un coq ; le diable, croyant que le jour se lève, lâche la dernière pierre et disparaît. En général, cette dernière pierre manque toujours.
Une autre version présente le constructeur du pont et le diable comme des adversaires ; le pont est alors bâti contre les éléments.
En Pays basque, le pont de Licq-Athérey fait l'objet d'une légende identique, mais le diable est remplacé par les Laminak.
Près de 169 ponts du Diable sont actuellement identifiés en France[réf. nécessaire]. Ce travail d'inventaire, qui est encore en cours, est effectué sur la base de données géographiques, historiques, ethnologiques et bien évidemment selon les légendes connues localement. Certains de ces ouvrages d'art ont disparu ou ont été reconstruits.
↑L'abbé Paul Montagne, « Le fait Folklorique : les superstitions populaires audoises », Folklore, Carcassonne, no 23, , p. 156-158 (résumé, lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑Dr Henri Pélissié (préf. Eugène Grangié, Description du Pont du Diable), De la Barbacane au Pont du Diable : guide illustré du touriste et de l'archéologue à Luzech, Cahors, A. Bergon, , 364 p., in-8° (BNF34121319, présentation en ligne, lire en ligne), p. 138 (consulté le ).