Le prétoire (en latin prætorium, aussi écrit prœtorium ou pretorium, transcrit en grec πραιτώριον praitōrion) est étymologiquement l'endroit où se trouve le praetor (chef). Le mot peut être entendu sous divers sens.
Le Prétoire était à l'origine le nom du quartier général de la légion romaine. Le prétoire était en fait la tente du général en chef d'une armée ; il tire son nom directement des premiers temps de Rome où le consul qui commandait l'armée recevait le titre de « préteur » (en latin : prætor)[1]. La tente de ce dernier se trouvait dans une fortification romaine, un castra ou castellum. Le préteur (« le chef ») était à l'origine le titre donné au fonctionnaire le plus haut gradé de la République romaine, mais il est devenu plus tard une position subalterne du grade de consul. Sous la République, c'est dans le prétoire que se trouvaient les officiers et les licteurs chargés de protéger les consuls, ou un détachement protégeant le commandant du camp. La garde rapprochée du Général était connue sous le nom de cohors prætoriæ. Ces prétoriens sont à l'origine de la garde prétorienne de l'Empereur. Du temps d'Auguste, la tente de l'empereur dans le camp s'appelait prætorium augustale.
C'était également la demeure du procurateur (gouverneur) d'une province, l'endroit par conséquent où il rendait justice. Il y avait un prétoire dans toutes les villes de l'Empire romain.[réf. nécessaire] On peut voir les restes d'un prétoire en France dans la ville de Nîmes en Languedoc. Par la suite, on étendit cette expression à tout palais de roi ou de prince [2].
Plus tard, on donna le nom de Prétoire aux magnifiques et luxueuses villas des nobles romains. Ces splendides maisons de campagne durant la période impériale étaient les lieux de villégiature des grandes familles romaines, où l'on faisait de prodigieuses dépenses[3].
Dans le Nouveau Testament, prætorium désigne le palais de Ponce Pilate, le procurateur romain de Judée. Selon le Nouveau Testament, c'est le lieu où Jésus-Christ a été condamné à mort. Juste avant sa crucifixion, il fut emmené « dans l'intérieur de la cour, c'est-à-dire dans le prétoire » [4].
Une tradition chrétienne moderne identifie à tort ce lieu comme celui de la forteresse Antonia alors que le prétoire du gouverneur romain de Judée était le palais d'Hérode (en) à l'époque de Jésus[5].
Le terme est encore utilisé pour désigner les chambres de justice, dans les lieux où elle est rendue, même si cette dénomination n'a plus aucun caractère officiel. Aujourd'hui ce lieu désigne la « salle d'audience » d'un tribunal. Le terme est tiré du droit romain où la justice était rendue par le prætor. Par extension le mot est utilisé pour désigner le bâtiment du tribunal comme dans l'expression populaire « courir les prétoires ».
Il est aussi employé pour désigner la commission de discipline des prisons françaises. Il est présidé par son directeur[6] ou son représentant et y participent un assesseur membre du personnel de surveillance et un assesseur extérieur, simple citoyen français, habilité par le Président du Tribunal de Grande Instance, depuis la loi du . Le détenu peut se faire assister d'un avocat grâce à la loi du .