Qiu Yufang

Qiu Yufang
Photographie en noir et blanc du visage d'une jeune Chinoise aux cheveux noirs coupés au carré, vue de face en plan rapproché.
Photographie de Qiu Yufang.

Nom de naissance 裘毓芳, Qiú Yùfāng
Naissance
Wuxi (Jiangsu, Empire Qing)
Décès
Province de l'Anhui (Empire Qing)
Nationalité Chinoise
Profession Journaliste
Spécialité Politique, société, international
Années d'activité Fin des années 1890
Historique
Presse écrite Wúxī báihuà bào
Nǚ xuébào

Qiu Yufang (chinois : 裘毓芳 ; pinyin : Qiú Yùfāng ; Wade : Ch'iu Yü-fang), de son nom de courtoisie Meilü (梅侣, Méilǚ), née à Wuxi en 1871 et morte dans la province de l'Anhui en 1904, est une journaliste et féministe chinoise de la dynastie Qing, connue pour avoir été la première femme à exercer le journalisme en Chine.

Qiu Yufang naît en 1871 au sein d'une famille de lettrés de Wuxi, dans le Jiangsu[1], région alors florissante et riche d'échanges avec le monde occidental. Sa grande intelligence lui vaut d'étudier dès l'âge de onze ans aux côtés de son oncle[1],[2], Qiu Tingliang (1857-1943)[3]. Celui-ci lui enseigne la littérature et l'histoire de la Chine[2] : sa connaissance des classiques chinois lui vaut bientôt le surnom de « talent féminin » de la part des locaux[3]. Son oncle l'ouvre aussi au reste du monde en l'initiant à l'anglais[2] (qu'elle étudie par la suite dans une école à l'occidentale[3]) et aux relations entre les nations[2].

En 1897, Qiu Yufang se fait remarquer par une traduction en chinois d'un ouvrage non classique, dont elle assure elle-même la publication et la vente[2]. L'année suivante, le [4], dans le cadre de la réforme progressiste des Cent Jours lancée par l'empereur Guangxu, elle fonde avec son oncle[2] et quelques intellectuels progressistes locaux le Journal en langue courante de Wuxi (Wuxi baihua bao), un hebdomadaire[1] voué à la promotion et à l'explication des réformes politiques en Chine. Il s'agit de l'un des premiers périodiques en chinois vernaculaire[2], Qiu Yufang accordant une importance particulière à la diffusion d'écrits en langue quotidienne et non en langue littéraire[3]. Radicalement réformiste, le journal cherche à introduire « l'apprentissage occidental, les affaires occidentales et la littérature occidentale » au sein de la société. La jeune journaliste, première femme à exercer ce métier en Chine, y signe de nombreux articles promouvant l'ouverture à l'international, l'étude des sciences[1] ou encore l'égalité des écoles de garçons et des écoles de filles[2]. En parallèle, elle collabore également au premier journal féminin chinois, le Journal d'apprentissage des femmes (Nü xuebao) de Shanghaï[1], et fonde avec Qiu Tingliang et deux autres personnes une institution d'étude du chinois vernaculaire, qui acquiert rapidement une solide réputation. Toutes ces initiatives sont cependant stoppées net par l'abandon de la politique des Cent Jours, qui signe la disparition du Journal de Wuxi, du Journal des femmes et de l'institution de chinois vernaculaire[2].

Qiu Yufang succombe au choléra à l'âge de 33 ans[2], en 1904[1].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e et f Gao 2009.
  2. a b c d e f g h i et j Cansot 2013.
  3. a b c et d Guisso et Fang 1998.
  4. (en) Yuxin Ma, Women Journalists and Feminism in China, 1898-1937, Cambria Press, (lire en ligne), p. 39-40

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]