Rematriçage
La remastérisation, le remastering ou le rematriçage[1] est le processus de fabrication d'un nouveau mastering pour un album, un film, ou toute autre œuvre de création audiovisuelle.
La remastérisation peut désigner une étape du processus de conservation et restauration des films.
Dans le cas d'un remixage, la remastérisation en devient l'étape finale.
Le remastering est un terme marketing devenu un jargon technique apparu depuis l'ère de l'audio numérique, bien que le processus de remastérisation existe depuis le début de l'enregistrement.
La remastérisation est une technique de post-production utilisée dans les industries musicales et cinématographiques. L'objectif premier est d'améliorer grâce à de nouvelles technologies la qualité d'enregistrements sonores vieillissants ou détériorés. Il consiste à effectuer un nouveau master de l'enregistrement ou du mixage original en partant des supports sources disponibles (mixage original), en vue d'une nouvelle et meilleure diffusion commerciale ou dans le but de conservation et de préservation patrimoniales.
Numérisation ➝ | Restauration ➝ | Remasterisation ➝ | Transfert |
Conversion A:D | Traitements du signal | Mise en forme | Duplication |
C'est la première étape dans le cas d'un original analogique, celle-ci consiste à convertir celui-ci en fichier numérique.
La boîte à outils du restaurateur lui permet de choisir ou de mélanger différentes approches:
L'étape suivant la restauration, identique ou proche de la masterisation.
Il y a duplication pour une diffusion utilisant un support physique (CD, DVD, etc.) non « dématérialisé ».
La remastérisation consiste à réemployer des enregistrements effectués par le passé, et à améliorer leur qualité par l'emploi de technologies de post-production numériques. Pour ce faire, il faut disposer au minimum du master original, ou des éléments source ayant servi en studio lors de l'enregistrement pour un morceau de musique, des éléments source (négatif image et mixage) ou de la pellicule originale pour un film.
Avec l'apparition du CD audio au début des années 1980 pour le grand public, (la technologie, développée par plusieurs entreprises dont principalement Philips, datant en fait de 1979) il est apparu nécessaire de proposer un catalogue d'albums important, susceptible de pousser les consommateurs à évoluer vers ce nouveau média.
Le principal argument de vente de ce type de support était à l'époque sa qualité sonore incomparable. Lors de la sortie du CD audio en 1982, les deux autres supports disponibles sur le marché de la musique enregistrée étaient la cassette audio et le disque microsillon, tous deux lus par des dispositifs analogiques. Pour sa part, le CD audio lit de la musique encodée sous forme de données numériques, donc sans perte de qualité dans le temps, à moins bien sûr que l'intégrité physique du support ne soit elle-même compromise.
Peu de studios disposant alors de l'équipement numérique nécessaire à la production de CD en tout numérique, de l'enregistrement à la gravure, les labels se sont tournés vers leur important catalogue d'œuvres. Il était ainsi possible d'éviter les frais engendrés par la réalisation de nouveaux enregistrements en numériques, ces derniers étant de facto réservés à la production d'artistes contemporains. Les enregistrements de classique, pléthoriques au début des années 1980, ont donc fait partie des tout premiers remasters disponibles dans le commerce.
Pour les œuvres musicales, le master repart en studio de postproduction. Si possible, les pistes sont séparées puis numérisées indépendamment avant d'être mixées à nouveau. S'il s'agit d'un enregistrement dont les bandes studio sont perdues, on se contentera des pistes gauche et droite pour un enregistrement en stéréophonie, ou de la piste monophonique pour les enregistrements les plus anciens.
Les améliorations les plus courantes avant gravure sur support numérique sont :
Une fois les améliorations apportées, les nouvelles pistes numériques obtenues sont resynchronisées et gravées sur un CD dit gold[2], qui sera utilisé par l'industriel chargé de la gravure en série de l'œuvre musicale.
Lors du lancement du CD audio, en 1982, un système distinctif simple a été mis en place, permettant de reconnaître les différentes technologies utilisées lors de l'enregistrement, du mixage et du mastering du CD. Composé de trois lettres apposées dans un cadre rectangulaire sur le livret et/ou le disque lui-même, ce système fonctionne comme suit :
Le "A" signifiant "analog" ("analogique" en anglais), et le D "digital" ("numérique" en anglais). La troisième et dernière lettre est systématiquement un D, puisque le CD audio est en soi une technologie de mastering et de gravure numériques.
C'est principalement le lancement du DVD qui a été le vecteur de la généralisation de la remastérisation des œuvres cinématographiques et des émissions de télévision enregistrées à l'époque en analogique. Cependant, le prix extrêmement élevé de la restauration d'un film sur pellicule a fait primer, dans ce domaine, la qualité sur la quantité. La restauration des bandes vidéo des émissions de télévision, quant à elle moins onéreuse, explique la présence sur le marché de très nombreuses séries télévisées enregistrées ces trente dernières années et remasterisées récemment.
Dans le cas du cinéma et des enregistrements télévisuels, on sépare tout d'abord les pistes audio et les images (pellicule ou bande magnétique) afin de les traiter séparément. La partie audio profite du même genre d'améliorations que celles appliquées aux autres types d'enregistrements sonores (voir ci-dessus). Pour la partie images, on utilise des stations de travail particulièrement puissantes et généralement réservées à un tel usage. Selon l'ancienneté de l'enregistrement, les améliorations et modifications diffèrent. Elles consistent principalement à :
Avec la généralisation de la haute définition, de plus en plus de films sont remasterisés en blu-ray.
Au début du numérique, les arguments marketing ont induit en erreur les restaurateurs et les techniciens chargés de la remastérisation.