Richard Hartmann, né à Barr (Bas-Rhin) le et mort à Chemnitz (Saxe) le , est un industriel allemand d'origine alsacienne. Il fonda à Chemnitz une entreprise de fabrication de machines qui acquit une réputation internationale.
Troisième fils de Jean Hartmann, mégissier à Barr, et de son épouse Madeleine Schwartz, Richard Hartmann fit d'abord un apprentissage de taillandier dans sa ville natale avant de commencer en 1828 son tour de compagnon pour lequel il choisit l'Allemagne. En 1832, il s'installe à Chemnitz, ville saxonne et important centre textile, ce qui rend nécessaire la présence d'ateliers d'entretien et de réparation des machines-outils importées d'Angleterre.
Hartmann achève son compagnonnage et devient agent de maîtrise dans l'entreprise Chemnitzer Maschinenbau, de Carl Gottlieb Haubold. Il prend la nationalité allemande et, en 1837, quitte l'entreprise Haubold, s'associe avec un collègue, Karl Illing, et ensemble ils développent une activité de réparation de machines-outils à filer le coton. Enfin, en 1839, il s'associe avec August Götze, fondant l'entreprise Götze & Hartmann, dans laquelle Götze s'occupe du développement commercial, tandis que lui-même dirige la partie technique et industrielle. Cette entreprise se développe rapidement, la création du Zollverein, union douanière allemande, lui assurant des débouchés dans tout le pays. La fabrique se diversifie, en achetant un brevet pour des machines à filer la laine. En 1848, la société, en partenariat avec Theodor Steinmetz, se lance dans la fabrication de locomotives à vapeur, avec succès : il devient fournisseur des chemins de fer saxons, les Königlich Sächsische Staatseisenbahnen.
L'entreprise Hartmann croît continûment, employant en 1857 1 500 ouvriers, puis 3 000 en 1870, et 5 000 ouvriers en 1900. Elle assure des droits sociaux alors peu développés à ses employés, en établissant caisse de maladie, caisse d'accidents, caisse de retraite et logements sociaux[réf. souhaitée].
Hartmann s'est montré également un généreux donateur, notamment en dotant l'hôpital de sa ville natale alsacienne d'un legs de 20 000 francs ; en reconnaissance, le Barr donna son nom à sa rue de naissance, la Neue Gasse (Rue Neuve). À Barr, il existe également une rue Richard-Hartmann, tandis qu'une plaque mémoriale a été apposée sur sa maison natale.
Marie-Anne Hickel, « Richard Hartmann, un Barrois oublié », in Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie de Dambach-la-Ville, Barr, Obernai, 2005, no 39, p. 103-109
Renée Schneider, « Richard Hartmann et Barr, la ville de son enfance », in Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie de Dambach-la-Ville, Barr, Obernai, 2009, no 43, p. 73-94
Ernst Rudolph, Richard Hartmann. Ein Lebensbild. Pickenhahn, Chemnitz 1884. (Digitalisat)
Bernhard Rost, Richard Hartmann, der große Chemnitzer Maschinenbauer. Ein Lebensbild zur 100. Wiederkehr seines Geburtstages. Selbstverlag, Chemnitz 1909.
Richard Hartmann AG (dir.), 1837–1912. Jubiläumsschrift aus Anlass des 75jährigen Bestehens der Sächsischen Maschinenfabrik vorm. Richard Hartmann Aktiengesellschaft, Selbstverlag, Chemnitz 1912.
Günther Reiche, Der Chemnitzer Maschinenbauer Richard Hartmann und seine Lokomotiven. Eine Faktensammlung. Oberbaum Verlag, Chemnitz 1998, (ISBN3-928254-56-1).
Günther Reiche, Richard Hartmann. 8. November 1809 – 16. Dezember 1878. Vom Zeugschmied zum sächsischen Lokomotivenkönig. Verlag Heimatland Sachsen, Chemnitz, 2007, (ISBN3-910186-60-2). (= Chemnitzer Lebensbilder, Volume 6.)
Richard-Hartmann-Schule. Une biographie y a été rédigée par une classe sous la direction de son professeur. Travail estimable, mais on y lit avec un peu d'étonnement que la famille de Richard Hartmann « stammt aus einer weinbäuerlichen Familie », ce qui n'apparaît pas dans la revue à laquelle l'on renvoie et où l'article a été rédigé par une agrégée d'histoire fort sérieuse. Comme tout le monde à cette époque la famille devait posséder quelques pieds de vigne qui suffisaient à sa consommation personnelle, mais cela ne suffit pas à en faire des vignerons. De même il faut prendre avec prudence l'information selon laquelle il aurait commencé son apprentissage à Louneville (comprendre Lunéville); il y est allé, mais sans doute pour apprendre le français dans une famille, comme c'était souvent le cas.