Rochemaure est une commune de 2 264 habitants appelés Rupismauriens[1] (recensement de 2021). Le nom de Rochemaure provient du bas latin et signifie probablement « Roche Noire » qui désigne la pierre de basalte avec et sur laquelle le village et les châteaux sont construits[2]. C'est un ancien chef-lieu de canton de l'arrondissement de Privas qui possède 24 km2 de superficie. Le village est situé à six kilomètres à l'ouest de Montélimar et à cinq kilomètres au nord du Teil.
Son point culminant est l'ancien volcan du Chenavari à 507 mètres d'altitude, et le point le plus bas se situe au sud de la commune, sur le Rhône, à 66 mètres.
Le château du XIIe siècle est planté sur une cheminée volcanique ; de longs remparts descendent dans la vallée, à mi-hauteur la chapelle Notre-Dame-des-Anges, de style gothique provençal ; des quartiers sont accrochés à flanc de colline aux pierres noires et blanches, basalte et calcaire. Les anciens chemins muletiers sont maintenant balisés en chemins de randonnées.
Pendant la période comprise entre 200 et 80 millions d’années avant notre ère, Rochemaure était sous le niveau de la mer. Des coquillages se sont déposés et se sont transformés progressivement en calcaire. Il y a 8 millions d’années, Rochemaure et le Coiron faisaient partie d’une vallée importante, probablement la vallée de l’Ardèche. Entre 6 et 8 millions d’années, une intense activité volcanique remplit cette vallée de lave. À Rochemaure, le sol se fissura à plusieurs endroits pour laisser s’écouler cette roche en fusion. Il y a 2 millions d’années, le sol de cette vallée fut surélevé. Un refroidissement important de la région entraîna une glaciation et le creusement de vallées importantes telles les vallées du Lavezon, de l'Eygue et du Chambeyrol.
La fonte des glaciers finit de creuser ces vallées qui sont bien trop larges pour les rivières qui y circulent. Le calcaire fut souvent emporté par l’érosion, les roches volcaniques plus résistantes devinrent des reliefs. C’est la raison pour laquelle Rochemaure présente des reliefs volcaniques tout à fait originaux qu’on appelle « dykes ». Ce mot anglais qui signifie « digue » est utilisé en géologie pour désigner une lame de lave infiltrée dans une fente. On peut observer également des « orgues de basalte » qui correspondent à des zones de refroidissement de la lave. Les orgues sont perpendiculaires à l’axe de la coulée de lave.
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 962 mm, avec 6,8 jours de précipitations en janvier et 4,1 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Montélimar à 5 km à vol d'oiseau[5], est de 14,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 919,5 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Le village se situe sur la route nationale 86 déclassée et renommé RD86. Il est desservi par la ligne E18 du réseau interurbain Cars Région Ardèche reliant la gare de Montélimar à Privas (cours du Palais) à raison de six allers-retours par jour[9]. La ligne 8 du réseau Montélibus dessert Ancône centre à environ 2,5 km de Rochemaure centre. Enfin la ViaRhôna permet une excellente desserte du rivage en voie verte entre Valence et Montélimar.
Au , Rochemaure est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle appartient à l'unité urbaine de Montélimar, une agglomération inter-départementale dont elle est une commune de la banlieue[11],[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Montélimar, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[12]. Cette aire, qui regroupe 45 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].
L'ensemble du territoire de la commune de Rochemaure est situé en zone de sismicité no 3 (sur une échelle de 1 à 5), comme la plupart des communes situées dans la vallée du Rhône et la Basse Ardèche, mais non loin de la limite orientale de la zone no 2 qui correspond au plateau ardéchois[15].
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Durant l'époque romaine, le site est occupé est une station balnéaire, établie au pied de la montagne et dénommée Fontes Collarionis, conformément à la pureté des eaux sortant des roches basaltiques. Jusqu'en 1209, le lieu est connu sous le nom de La Fare ou Farra en latin. Ce nom pourrait dériver de fararium, désignant un lieu planté de blé[17],[18].
Le nom actuel apparaît sous la forme de castrum de rocha maura au Moyen Âge[17], en provençal rossomaouro[19]. Le nom signifie « rocher noir », semblable au toponyme Mourre Nègre. L'hypothèse d'un lien avec les Maures n'est pas retenu par le toponymiste Charles Rostaing[20],[21],. Le nom viendrait des roches noires sur lesquelles a été construit le village, constituées de basaltes[22]. Ludovic Chadebrier, auteur d'une monographie évoque cependant l'hypothèse d'une origine liée à l'occupation des Sarrasins[19].
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Depuis 1971, les municipalités qui se sont succédé sont sans étiquette et les conseillers municipaux se sont engagés à ne pas exprimer de tendance de politique partisane.
En 1717 sont supprimés pour la première fois les offices municipaux. À Rochemaure, l'office fut recréé en 1733.
Le conseil municipal, réuni le pour élire le maire à la suite des élections municipales de 2020, est composé de dix-neuf membres, dont quatre adjoints[33].
Sous l’Ancien Régime, la population était comptée en feux c'est-à-dire en nombre de familles. Il y avait en 1644 : 300 feux, en 1709 : 180 feux, en 1721 : 1 079 habitants et 244 feux, en 1734 : 212 feux, en 1774 : 246 feux et en 1780 : 166 feux.
La population est restée stable, autour de 1 000 habitants, au cours des siècles et n’a augmenté qu’à partir de la construction de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse et du nouveau pont de Rochemaure en 1977. Le recensement de 1999 décomptait 1 914 habitants et celui de 2008 1 991 habitants. On dénombre à Rochemaure 914 résidences principales et 114 résidences secondaires. Un foyer compte en moyenne 2,54 personnes. Le revenu moyen mensuel d’un foyer était en 2005 de 2 418 €.[réf. nécessaire]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[39]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[40].
En 2021, la commune comptait 2 264 habitants[Note 2], en évolution de −0,7 % par rapport à 2015 (Ardèche : +2,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Il s'agit d'un journal quotidien de la presse écrite française régionale distribué dans la plupart des départements de l'ancienne région Rhône-Alpes, notamment l'Ardèche. La commune est située dans la zone d'édition de Privas.
La communauté catholique et l'église Saint-Laurent de Rochemaure (propriété de la commune) dépendent de la paroisse Charles-de-Foucauld - Viviers / Le Teil dont le siège est situé à Viviers qui est également le siège de l'évêché[44].
Il reste aussi les ruines de la chapelle Saint-Laurent, plus ancienne, située sur le plateau. Le carré dit magique, un carré Sator, était scellé dans un de ses murs.
Château de Rochemaure, construit entre le XIe et le XIIe siècle sur un dyke (cheminée volcanique) dominant la vallée du Rhône par la famille des Adhémar de Monteil[50]. Il est constitué d’une tour carrée comme on les faisait au début du XIIe siècle, surmontée d’une tour pentagonale construite à la fin du même siècle. Comme tout le bâti ancien à Rochemaure, les pierres de construction sont noires (basalte) et blanches (calcaires). C’est ce qui fait l’originalité des constructions de ce village. Le monument est classé.
Les remparts du XIVe siècle[51] partent du château et descendent dans la vallée. On les appelait vintenum parce que les habitants qui habitaient intra muros devaient donner le vingtième de leurs récoltes au seigneur pour l’entretien de l’ouvrage et la solde des soldats. Monument classé.
La tour du Guast (XIIe siècle), a ultérieurement été englobée dans les remparts. D'après les résultats de fouilles archéologiques récentes, Il s'agirait du premier château de Rochemaure[52]. À l’intérieur, une partie d’habitation conserve notamment les restes d’une cheminée finement ciselée. C’était probablement l’habitation du co-seigneur de Rochemaure. Monument classé.
Le château de Joviac (1597), est une maison forte et un domaine agricole remarquablement bâti selon les prescriptions du grand agronome Olivier de Serres, avec un système hydraulique perfectionné[53],[54]. Monument et système hydraulique classés.
Le vieux village a été construit autour de la voie romaine d’Antonin le Pieux et autour du château. Site inscrit.
L'ancien pont suspendu sur le Rhône a été construit en 1858 par les collaborateurs de Marc Seguin, inventeur des ponts en fil de fer. Monument inscrit.
Le site volcanique se situe aux contreforts des volcans du Coiron. Il est possible d'admirer le pic du Chenavari, les cheminées volcaniques sur lesquelles sont construites le château médiéval et la tour du Guast, de nombreuses orgues basaltiques. Le nom de Rochemaure vient du bas latin roca maura qui veut dire « roche noire », donc roche basaltique.
La commune, ses monuments et ses registres d'état civil ont fait l'objet de plusieurs actes de vandalismes, de destructions ou de falsification. Les faits se sont produits depuis 1980 jusqu'à 2011 au moins. Aux archives départementales, 187 pages des registres d'état civil de la commune ont été détruits. Des faits de contrefaçons sur le nom « Cheynet » ont été constatées sur la copie des registres détenue par la commune, avec l'ajout systématique du nom « de Beaupré ». Aux archives nationales, c'est un plan de l'église de Rochemaure, daté du XVIIIe siècle, qui a été falsifié[55],[56],[57].
Pour les premiers faits, un procès a été intenté contre un banquier, Marc Cheynet (qui a fait accoler officiellement à son nom « de Beaupré »). Il a été reconnu coupable par le tribunal, mais aucune peine n'a été infligée au motif de la prescription, la date de commission des faits n'ayant pu être établie précisément. Pour les autres, une plainte et un signalement ont été réalisés en 2018[55],[56],[57].
Cela a créé une situation ubuesque à Rochemaure « pour le généalogiste qui ne trouvera pas les mêmes actes selon qu’il fait ses recherches sur place ou sur Internet. »[58].
Cette falsification d'état civil est désormais parfaitement établie « et reconnue par la justice »[59],[60].
Les Adhémar de Monteil, seigneurs puis barons de Rochemaure[61], ancêtres de la famille de Rohan dont les derniers représentants de la branche de Soubise possèdent Rochemaure durant la majeure partie du XVIIIe siècle[62].
Louis Jules François de Rohan, prince de Soubise, duc de Rohan-Rohan, (-Paris, ), baron de Rochemaure (seigneurie apportée en dot par sa femme), fils de Hercule Mériadec de Rohan, prince de Soubise, duc de Rohan-Rohan (1669-Paris, paroisse Saint-Jean en Grève, ), gouverneur de Champagne et de Brie, marié le avec Anne-Geneviève de Lévis-Ventadour (-), dame de Rochemaure, gouvernante des enfants royaux[64].
Charles de Rohan, prince de Soubise (1715-1787), baron de Rochemaure (seigneurie héritée de sa mère) du mois de jusqu'au [65].
Jacques Ier d'Hilaire de Jovyac (Les Vans, v. 1565-Rochemaure, château de Jovyac, v. janvier 1632, inhumé en l'église Notre-Dame-des-Anges de Rochemaure, chapelle Sainte-Anne), gouverneur de la ville et du château de Rochemaure en , capitaine de cent hommes d'armes, protestant converti au catholicisme, auteur d'ouvrages en faveur de la religion catholique[66].
Jean-François Régis Privat dit Privat-Lachamp (Rochemaure, -Torgau (Prusse), ), soldat au régiment des Gardes-Françaises le , sergent le , sous-lieutenant au 102e régiment d'infanterie le , lieutenant le , adjoint provisoire aux adjudants généraux le , adjoint à l'adjudant général Simon le 11vendémiairean IV, aide de camp du général Hoche, qu'il avait rencontré aux Gardes-Françaises et dont il était l'un des proches amis, le 5messidoran IV. Lors de l'expédition d'Irlande, il est provisoirement nommé chef de bataillon, par le général Hoche, le 26frimairean V. Aide de camp du général Augereau le 12brumairean VI, il est promu adjudant-général, chef de brigade et chef d'État-major de la 10e division militaire le 12fructidoran VII[67]. Membre de la Légion d'honneur dans les tout premiers temps, par décret du , il meurt de maladie, en Prusse, lors du siège de Torgau, laissant deux enfants d'Angélique Magdeleine Verdun, de Thionville, qu'il avait épousée en 1793[68].
Henri Terrasson de Fougères, administrateur des colonies, lieutenant-gouverneur du Haut-Sénégal-Niger (1920-1922), gouverneur par intérim (1921-1924) puis gouverneur général du Soudan français, inhumé en l'église Notre-Dame-des-Anges de Rochemaure[69].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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↑Ludovic Chabredier, Rochemaure, gardienne du Rhône. Histoire générale illustrée de 40 gravures originales de l'auteur rehaussées de couleurs, Rodez, Éditions Subervie, , 254 p. (lire en ligne)
↑ a et bLudovic Chabredier, Rochemaure, gardienne du Rhône: Histoire générale, FeniXX réédition numérique, (ISBN978-2-402-18601-8, lire en ligne)
↑Charles Rostaing, « Toponymie et anthroponymie « sarrasines » en Provence et dans la vallée du Rhône », Revue internationale d'onomastique, vol. 28, no 1, , p. 1–19 (DOI10.3406/rio.1976.2619, lire en ligne, consulté le )
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↑Ludovic Chabredier, Rochemaure, gardienne du Rhône, p. 144.
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.
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