Rustam Emomali

Rustam Emomalii
Рустам Эмомалӣ
Illustration.
Rustam Emomalii en 2021
Fonctions
Président de l'Assemblée nationale du Tadjikistan
En fonction depuis le
(4 ans, 6 mois et 12 jours)
Prédécesseur Mahmadsaid Ubaydulloyev
Membre de l'Assemblée nationale
En fonction depuis le
(4 ans, 7 mois et 2 jours)
Maire de Douchanbé
En fonction depuis le
(7 ans, 9 mois et 17 jours)
Prédécesseur Mahmadsaid Ubaydulloyev
Biographie
Nom de naissance Рустам Эмомалиевич Раҳмонов
Rustam Emomalievich Rahmonov
Date de naissance (36 ans)
Lieu de naissance Danghara (RSS du Tadjikistan, URSS)
Nationalité tadjike
Parti politique Parti démocratique populaire du Tadjikistan
Père Emomali Rahmon
Mère Azizmo Assadoullayeva
Fratrie Ozoda Rahmon (sœur)
Conjoint Fatimajon Rahmon
Diplômé de Université d'État du Tadjikistan

Rustam Emomalii (en tadjik : Рустам Эмомалӣ), né le à Danghara, est un homme politique tadjik. Il est maire de Douchanbé, la capitale du pays, depuis le , mais également président de l'Assemblée nationale depuis le et président de la Fédération du Tadjikistan de football. Fils du président Emomalii Rahmon, il est régulièrement mentionné comme un possible successeur à son père à la tête de l'État.

Enfance et carrière footballistique

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Né à Danghara, Rustam Emomalii fait des études en relations économique internationales à l'université d'État du Tadjikistan. Il passe également un certain temps en formation avec l'académie du ministère des Affaires étrangères russe[1].

Durant sa jeunesse, Emomalii est connu par la population de la capitale pour excès de vitesse en voitures de sport en toute impunité et pour son tempérament explosif[2].

En 2007, Emomalii fonde une équipe de football, l'Istiqlol Douchanbé, qui rencontre rapidement un succès entaché de suspicion[2].La présidence de l'équipe est donné à l'ami d'enfance de Rustam Emomalii: Shohruh Saidzoda[3]. Pour ce club, Rustam Emomalii joue comme attaquant et remporte le championnat national[4]. En plus d'être titulaire régulier, il assume également le poste de capitaine de l'équipe. Avec l'équipe, il remporte son groupe à la Coupe du président de l'AFC 2010. Des rumeurs de trucages de match entourent le club, entre autres à cause d'un but accordé contre le Ravshan Kulob en 2011 qui cause la controverse[3]. Cette victoire de 1 à 0 sur leur rivaux mène à des émeutes où les policiers sont intervenus alors que la foule se dirigeait vers Emomalii[5].

Dirigeant sportif

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En novembre 2010, alors qu'il est toujours un membre et propriétaire de l'Istiqlol Douchanbé, Emomalii devient vice-président de la Fédération du Tadjikistan de football à l'âge de 23 ans[6]. Il doit cependant prendre sa retraite sportive pour assumer ses fonctions[3]. Le , Emomalii devient président de la fédération[1]. Il remplace à ce poste le président de la fédération depuis 10 ans: Suhrob Kasimov. Il avait aurapavant été conseillé sur l'équipe nationale[4]. Son ami et président de l'Istiqlol Shohruh Saidzoda devient rapidement vice-président de la fédération et est perçu comme le successeur d'Emomalii à sa tête. Dans les années qui suivent, il se fait également élire au Conseil olympique d'Asie et sur un comité de la FIFA[3].

Son implication dans le milieu du football ne s'arrête pas lorsque sa carrière politique se développe. En avril 2019, il est élu sans opposition à la tête de la Fédération de football d'Asie centrale en remplacement de l'ouzbek Umed Ahmadjonov. Il annonce au même moment une dérogations fiscales pour les activités liés au football[7].

Carrière politique

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Le premier poste politique d'Emomalii lui est fourni en 2009 avec la délégation tadjike auprès de l'Organisation mondiale du commerce. Il devient ensuite un haut gradé dans l'Union de la jeunesse. Dès l'année suivante, il siège au conseil municipal de la capitale et sur le comité central du parti présidentiel[1]. En 2013, il prend la tête des services frontaliers après avoir été nommé Major général[1]. En mars 2015, Emomalii devient dirigeant de l'agence anti-corruption du pays. Il est soupçonné que son rôle à l'agence est de protéger ses alliés tout en poursuivant les opposants au régime[8].

En 2016, la constitution tadjike est modifié pour réduire l'âge d'éligibilité à la présidence de cinq ans. Le nouvel âge étant 30 ans, il est généralement accepté que l’amendement est introduit pour permettre à Emomalii, qui a alors 29 ans, de devenir président au besoin[9]. Cette amendement est adopté concurremment à un autre amendement exemptant son père aux limites de mandats présidentielles imposés par la constitution[10].

Emomalii devient maire de Douchanbé le et remplace à ce poste Mahmadsaid Ubaydulloyev, maire depuis 19 ans[11]. Le , il devient président du conseil de la capitale tout en gardant son poste de maire de la ville. Cette nomination survient à la suite d'une victoire d'Emomalii à une élection partielle pour le conseil de ville[12]. Lors de cette élection partielle, il récolte 86,89% des voix face à Fazliddin Ikromov du parti agraire et Hikmatullo Saidiyon du parti démocrate. Il est de nouveau candidat dans cette circonscription en 2020[13].

Bien qu'il soit un élu local et non national, Emomalii représente son pays dans des rencontres internationales. En décembre 2019, il rencontre le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev pour discuter de futures collaborations entre les capitales tadjike et ouzbek[14].

Le , il est élu membre de l'Assemblée nationale. Son élection à la présidence de la chambre haute a lieu lors de la session inaugurale le suivant et fait de lui le second personnage de l'État après son père[15],[16],[17]. Il remplace ainsi le même Ubaydulloyev qu'Emomalii avait déjà remplacé comme maire de Douchanbé en 2017[11],[13]. Il rejoint alors sa sœur Ozoda Rahmon qui siège à l'Assemblée nationale depuis et considérée comme une rivale de Rustam Emomalii à la succession de son père[18].

Cette rapide ascension alimente les soupçons de succession dynastique à la tête de l'État en vue de la présidentielle d'octobre 2020[19],[9].

Vie privée

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Rustam Emomalii est le fils du président Emomalii Rahmon et de la première dame Azizmo Assadoulloyeva. Il a un frère nommé Somon et sept sœurs nommées Firouza, Ozoda, Rouhchona, Tahmina, Parvina, Zarrina et Farzona. Tous ses frères et sœurs sont mariés à des personnalités politiques, bureaucratiques ou économiques puissantes de la région de Kulob et Danghara. Sa sœur Ozoda est la chef de cabinet du président[20].

Références

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  1. a b c et d Abdullaev 2018, p. 142.
  2. a et b Cooley et Heathershaw 2017, p. 98.
  3. a b c et d Goldblatt 2020.
  4. a et b (en) « Soccer-President's son elected Tajikistan soccer chief », sur Reuters, (consulté le ).
  5. (en) « Tajik Soccer Fans Riot After 'Favoritism' For President's Son's Team », sur Radio Free Europe, (consulté le ).
  6. (en) « Tajik President's Son Given Position In Soccer Federation », sur Radio Free Europe, (consulté le ).
  7. (en) « Rustam Emomali elected to helm CAFA », sur Confédération asiatique de football, (consulté le ).
  8. Cooley et Heathershaw 2017, p. 110.
  9. a et b Victor Nicolas, « Tadjikistan : le fils du président, déjà maire de Douchanbé, devient sénateur », sur Novastan, (consulté le ).
  10. (en) Andujalil Abdurasulov, « How Tajikistan's President Emomali Rakhmon consolidated his power », sur BBC, (consulté le ).
  11. a et b Hierman 2017, p. 292.
  12. (en) « Tajikistan: Rustam Emomali elected chairman of Dushanbe city Council », sur Fergana News, (consulté le ).
  13. a et b (en) « Rustam Emomali nominated for Dushanbe legislature », sur Asia-Plus, (consulté le ).
  14. (en) « Shavkat Mirziyoyev receives the mayor of Dushanbe Rustam Emomali », sur Kun.uz, (consulté le ).
  15. (en) « Son of President of Tajikistan becomes Senator », sur akipress.com (consulté le ).
  16. « Tadjikistan : le fils du président, déjà maire de Douchanbé, devient sénateur », sur Novastan, (consulté le ).
  17. (en) « President Emomali Rahmon Attends First Session of Sixth Convocation of National Assembly – Ministry of Health and Social Protection of Population of the Republic of Tajikistan », sur moh.tj (consulté le ).
  18. Abdullaev 2018, p. 364.
  19. (en) « Tajik President’s Son Officially Second-in-Line to Presidency », sur thediplomat.com (consulté le ).
  20. Abdullaev 2018, p. 141-142.

Bibliographie

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  • (en) Kamoludin Abdullaev, Historical Dictionary of Tajikistan, Rowman & Littlefield Publishers, , 648 p..
  • (en) Alexander Cooley et John Heathershaw, Dictators Without Borders: Power and Money in Central Asia, New Haven et Londres, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-24319-2).
  • (en) David Goldblatt, The Age of Football: Soccer and the 21st Century, W.W. Norton & Company, , 560 p..
  • (en) Brent Hierman, Russia and Eurasia 2017-2018, Rowman & Littlefield Publishers, , 345 p..