Saint-Genest | |
Vue d'ensemble. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Épinal |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Région de Rambervillers |
Maire Mandat |
Patrick Leroy 2020-2026 |
Code postal | 88700 |
Code commune | 88416 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Genais(es) |
Population municipale |
136 hab. (2021 ) |
Densité | 22 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 21′ 19″ nord, 6° 31′ 31″ est |
Altitude | 352 m Min. 296 m Max. 367 m |
Superficie | 6,26 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Épinal (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Charmes |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Saint-Genest est une commune française située dans le département des Vosges dans la région Grand Est.
Ortoncourt | Fauconcourt | |||
Rehaincourt | N | Moyemont | ||
O Saint-Genest E | ||||
S | ||||
Hadigny-les-Verrières | Badménil-aux-Bois |
La commune se compose de 252,37 hectares de territoires agricoles (40,44 %) et 372,06 hectares de forêts et milieux semi-naturels (59,62 %)[1], 180 hectares de forêt communale.
Espaces naturels[2] :
Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse :
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par l'Euron, le ruisseau d'Onzaines et le ruisseau de Devant Prays[5],[Carte 1].
L'Euron, d'une longueur totale de 27,9 km, prend sa source dans la commune, en limite de Rehaincourt et se jette dans la Moselle à Lorey, après avoir traversé dix communes[6].
Le ruisseau d'Onzaines, d'une longueur totale de 11 km, prend sa source dans la commune et se jette dans le Durbion à Domèvre-sur-Durbion, après avoir traversé quatre communes[7].
La qualité des eaux des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié, géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[8]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Lorraine, plateau de Langres, Morvan » et « Vosges »[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 956 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 10,2 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Roville », sur la commune de Roville-aux-Chênes à 7 km à vol d'oiseau[10], est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 833,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40 °C, atteinte le ; la température minimale est de −24,5 °C, atteinte le [Note 1],[11],[12].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[13]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
Au , Saint-Genest est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15]. Elle est située hors unité urbaine[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Épinal, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[16]. Cette aire, qui regroupe 118 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (59,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (59,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (59,9 %), terres arables (20,5 %), prairies (19,6 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
La commune tient son nom d'un saint canonisé au VIIIe siècle, Genès de Rome. Martyr à Rome en 286, il est fêté le selon le calendrier grégorien. Selon une légende du IXe siècle, c’est en participant à une parodie de baptême, devant l’empereur Dioclétien, qu’il se prit à son jeu et qu’il joua pour de bon les martyrs, après avoir fait sa confession et l’apologie d’un sacrement, qu’il s’était engagé à ridiculiser sur scène. Il fut flagellé, brûlé, écorché vif et finalement décapité.
« Situé entre Moyemont et Ortoncourt, Saint-Genest, qui n’est pas encore nommé ainsi en ce début de XIe siècle est, ce que l’on appelle un « écart ». Ce groupe de maisons paye la dîme et autres taxes avec le village, auquel il est rattaché. Durant son développement, l'Eglise baptise le lieu et de perçoit les profits au titre d’un nouveau village.
C’est vraisemblablement pour cette raison, qu’en l’an de grâce 1062, un moine copiste, dans une salle du cloître de Saint-Dié-des-Vosges, écrit : « Ecclesiae Sancti Genesii Menimontis », en français : «Église de Saint-Genest, paroisse de Moyemont ». Il vient d’officialiser l’existence du village, le liant au spirituel et à la haute justice de ce chapitre.
En 1070, Gérard comte de Vaudémont, reçoit ce bailliage en héritage. En 1072, le Comte, pour agrandir son territoire, entre en guerre contre Humbert de Bourgogne, qui le fait prisonnier. Pour faire libérer son frère, en 1089, Thierry Ier donne Châtel en rançon, à Humbert de Bourgogne et donc toutes les localités qui en dépendent (dont Saint Genest, Moyemont, Badménil, Ortoncourt).
En 1272, une rare effervescence va venir troubler cette quiétude. Les troupes des évêques de Metz et de Strasbourg se servent dans les étables et les greniers du pays. À Hadigny-les-Verrières, elles vont être défaites par les soldats du Duc de Lorraine et ceux du Comte de Barr.
À peine un siècle s’écoule et, en 1363, ce sont des brigands, issus de troupes licenciées, se faisant appeler « Les Bretons » qui, sous l’égide de leur chef « L’Archiprêtre » vont mettre la région en coupe réglée. Heureusement, en 1365, les quelque 40 000 hommes de cette bande sont battus par Jean Ier de Lorraine, Duc de Lorraine, lequel, va, à Saint-Blin, arrêter Henri V de Vaudémont, qui lui aussi ravageait le pays. Un malheur n’arrivant jamais seul, la peste et la famine vont ajouter au calvaire des misérables habitants de Saint-Genest.
An de grâce 1371 dans la chapelle du village, le représentant du Pape lit la sentence d’excommunication de Jean Des Noyers, Seigneur de Fauconcourt. Quelques jours plus tard, Jean Des Noyers, furieux de cet affront, pille le village et incendie la chapelle. Pendant presque un siècle, avec détermination tout ce que le pays compte d’hommes, de femmes et d’enfants, va rebâtir chapelle, maisons et greniers jusqu’en 1435. Opérant depuis la forteresse d’Offroicourt, les écorcheurs, bandits détrousseurs et coupeurs de route, vont rançonner les habitants. De plus, le peu dont les habitants disposent doit être livré aux troupes françaises du Roi Charles VII et de son beau frère René II, venues enlever et abattre le château de Fauconcourt. La mort de Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne, à Nancy le , fait de Saint-Genest un nouveau village de Lorraine.
L’année 1618 ouvre une nouvelle période de misère, bien plus terrible encore que les précédentes. La guerre de trente ans, qui vient de commencer marque peu les esprits. Mis à part les deux ou trois hommes qui sont partis renforcer les troupes de Lorraine, la vie continue normalement, mais les choses changent rapidement. Des troupes de toutes natures et de tous pays, amis ou ennemis (Français, Impériaux, Suédois, Lorrains..) commencent à parcourir la plaine et les montagnes. Les ‘’ennemis’’ : pillant, tuant, incendiant ; les ‘’amis’’ faisant payer très cher, aux habitants, le prix de leurs services. Les plus féroces sont les Suédois. Ils opèrent depuis leur camp situé à Rambervillers (sud du bois des Montaux). Anticatholiques, il n’est pas d’abominations que ces protestants ne commettent, s’acharnant sur les églises, les symboles religieux et les paroissiens. Volés, battus, soumis à la pire misère, les pauvres paysans doivent encore subir les exactions des brigands. Formés de traînards des armées, de Lorrains, que la ruine absolue pousse au vol et à la rapine, ils ont pour nom : Cravates, Loups des Bois, Schappens (Chenapans).
Pour notre plus grand malheur tous ces hommes, soldats, brigands, pillards de tous poils, traînent avec eux : la peste, le typhus et amènent la famine. Le pays est si ravagé, qu’il ne reste au village, que quelques habitants. Les autres ont fui au plus profond de la forêt ou sont morts. Les maisons sont de nouveau en ruine. Les champs ne sont plus cultivés. Les ronces et la forêt commencent à tout envahir ! Pire : les loups, en meute, rôdent partout, les sangliers eux-mêmes se sont installés en bauge dans les maisons abandonnées du village. La rumeur dit que les ours, qui avaient été chassés de la région, sont revenus jusqu’à Remiremont. La mesure de blé (le Resal) qui ne valait, avant guerre, que neuf ou dix francs ne se vend, aujourd’hui, pas moins de quatre-vingts francs. La famine est telle dans le faubourg du village que le père, la mère, et les quatre enfants s’entre-mangent les uns, les autres, au point que, de six personnes, il ne reste plus qu’un garçon. En cette fin d’année 1670, nous ne sommes plus qu’une vingtaine à habiter ici. Tant pis ! Une fois encore nous allons relever les manches et tout reconstruire. Défrichage et labour apportent leurs lots de pierres que nous entassons en « masures ».
Grâce à ces pierres, nous allons renforcer les routes. Nous utiliserons les plus grosses pour délimiter les parcelles, en particulier les vignes, d’autres alimenteront les fours à chaux. En cette année 1691, la veuve d’un médecin d’Epinal, qui était propriétaire du moulin, vient de le vendre, mille francs, à Charles d’Autriche chanoine de Saint-Dié. Ce pauvre moulin, comme bien des maisons ici, est en ruine. Même la foire n’existe plus, celle que l’on avait coutume de tenir à Saint-Genest et pour laquelle les chanoines du chapitre devaient 7 gros de rente. En 1692, le conseil du village, sous l’égide de Nicolas Bary, son maire, a engagé, sous contrat, Jean L’Huillier comme pâtre. Son contrat précise qu’il sera logé gratuitement dans une maison du village, qu’il devra s’occuper des troupeaux et qu’en cas de perte d’un animal, il en sera responsable et chargé des frais. Il devra également, en fin de saison et si le nombre de glands est suffisant, assurer, pour les cochons : la glandié. 14 écus lui seront versés en quatre fois : le , à la Saint-Rémy, à la Saint-Jean et à Noël. De plus, avant Noël, il recevra une redingote et après Noël, une paire de bonnes chaussures. Les travaux du moulin sont allés bon train. La réserve d’eau, qui permet au moulin de fonctionner, a été curée et les quatre mètres de dénivelé entre le canal et la roue suffisent à la faire tourner la journée. La nuit, le Sphozé alimente la réserve et Grelot, qui est maintenant meunier au village depuis 1694, nous fournit la farine et le son. En dix ans, entre 1690 et 1700, nous ne comptons que 22 naissances, 6 filles, 16 garçons, pour un seul mariage et quatre décès. Mais, petit à petit, la vie reprend à Saint-Genest. En 1702, Paul Henry a remplacé le père Grelot, comme meunier. Les écarts du village, ont retrouvé des habitants. Au Cense de Corbeau, Pierre Lia et sa femme, Marie Courier, sont parents d’une petite fille, Barbe, depuis le . Antoine Leboeuf et sa femme Marie Button, qui habitent à la Meunière, depuis le mois d’, quant à eux sont parents d’un petit Nicolas, né le de la même année. Le village compte à l’été 1727, 10 laboureurs, 17 ouvriers agricoles, 11 artisans (tailleurs, raccommodeurs de pots de fer, peigneurs de chanvre, tisserands…) 1 pâtre et 1 régent d’école. En 1728, c’est Pierre Gabriel qui occupe cette fonction. Outre l’enseignement aux élèves des deux sexes, de la lecture, de l’écriture et de l’arithmétique, le Régent d’école a bien d’autres activités. Il doit, entre autres choses, sonner l’angélus : matin, midi et soir, sonner pour les morts, à la coutume et pour les orages. Lui sont également dévolus divers travaux, tels que l’entretien de la sacristie et le blanchissage du linge de l’église. En 1745, Henri Côme lui succède. En 1751, le moulin a changé de propriétaire. C’est maintenant Pierre Dubois qui paye six francs Barrois de cense annuelle pour l’usage du cours d’eau qui alimente son moulin.
L’eau approvisionne maintenant 8 fontaines et un lavoir. La statue de saint Genest, notre saint patron, a été remplacée au-dessus de la source miraculeuse. Depuis longtemps, les pèlerins viennent ici pour tremper le ou les membre(s) qui les font souffrir et boire cette eau qui guérit les articulations. Il en vient tous les jours, ou presque, mais surtout les trois jeudis après Pâques. Ici, on les appelle les Grands Jeudis de Saint-Genest. Les gens boivent de l’eau, en remplissent quelques bouteilles et ceux qui ont été guéris déposent leur canne ou leurs béquilles dans la chapelle du village. Il y en a tellement qu’on en range aussi dans la sacristie. Les murs de la chapelle sont couverts d’ex-voto, en remerciement au saint.
En 1774, Joseph Fleurance emporte le marché de rénovation de la chapelle du village pour 40 Livres, cours de Lorraine. Lors de l’assemblée du , les habitants de Saint-Genest vont, comme la grande majorité des communes du bailliage de Châtel-sur-Moselle, transmettre leurs doléances en vue de la grande assemblée du . Sous l’égide du maire, Jacques Feuillet, ils demandent, entre autres choses, que la noblesse, le clergé et les maisons religieuses qui possèdent la plus grande partie des biens de la campagne, soient imposés en conséquence. Ils demandent également à revenir sur le système d’entretien des routes qui, depuis qu’il a été « marchandé », leur coûte plus cher et n’est pas aussi bien fait que lorsqu’ils s’en occupaient eux -mêmes. La révolution de 1789 ne va pas beaucoup nous marquer. Ce qui va changer pour nous, c’est qu’à partir de cette année, 1793, les registres paroissiaux qui étaient tenus, depuis 1435 (1643 premiers actes encore existants) par le curé de Moyemont, vont maintenant devenir : - registres des actes d’état-civil, tenus en mairie !
Ce début de 19e siècle va être, au village, le commencement d‘un renouveau. En effet, à partir de cette période un grand nombre de travaux vont être entrepris, dont la construction d’une tuilerie en 1881. La matière première, la glaise, sera extraite de deux champs à la limite de la commune, sur la route d’Ortoncourt. La construction d’une église, en 1829 doit assurer, aux habitants, la présence d’un curé. Lors de ces travaux, ne sera conservée de la chapelle de 1583, que la porte de communication avec le cimetière. Les vitraux du chœur, symbolisant le martyr du saint disparaissent à cette occasion ainsi que des petits tableaux fixés aux murs, lesquels représentaient les instruments qui auraient servi au supplice du saint. De nombreux ex-voto vont également changer de place et finir dans la sacristie. Le cimetière lui-même n’est pas épargné par ce vent de changement. La seule tombe à conserver sa place est celle de Catherine Boulay, en face la porte d’entrée du cimetière. C’est également durant cette période que la plupart des maisons, construites, bien avant cette époque, va être rénovée. La grande majorité de ces bâtiments a été reconstruite à partir des matériaux des anciens édifices. Nous n’avons fait qu’effacer les anciennes inscriptions et réutiliser les pierres. Durant ces années, 1830-1865, le village va connaitre un nouvel essor. En 1834,nous devons rénover un bâtiment et le transformer en école tant il y a d’élèves ! Le village ne compte pas moins de 180 écoliers et deux maisons sont utilisées en guise de classe.
En 1852, deux cloches, fondues par Goussel–Brenel et fils, fondeurs à Blévaincourt[20], vont prendre place dans le clocher de l’église. Elles seront, au cours d’une cérémonie en présence de Constant Noël, maire de la commune, bénies par monsieur Loutz, curé d’Ortoncourt et de Saint-Genest. L’une va être baptisée, Marie-Anne, par Jean-Baptiste Anxionnat, cultivateur et par Marie Perry, épouse de Jean-Joseph Noël, propriétaire à Saint-Genest. L’autre, Marie-Julie, par Dominique Fleurence, tuilier et par Julie Balland, propriétaire, tous les deux de Saint-Genest.
En 1853, Jean Joseph Petrement, né le , fait construire une maison pour l’une de ses nièces, Marie. Entré très jeune au séminaire, il a dû quitter cette institution pour se consacrer à l’éducation de ses trois nièces orphelines. Marie, qui a étudié à l’orphelinat de Mattaincourt, ouvre dans cette maison, une école libre pour les filles. Jean Joseph Petrement y adjoint un petit pensionnat qui compte bientôt de 25 à 30 élèves.
Puis, l’église rénovée en 1829 n’ayant pas suffi, il décide de doter le village d’une cure, afin que ce celui-ci puisse disposer de son propre curé. En dix ans, entre 1855 et 1865, il va donc, faire construire la maison de cure, élever un oratoire à Notre Dame de Bon Secours et trois calvaires. Deux calvaires en pierre et un en bois. Aujourd’hui, , Jean Joseph Petrement est décédé. Les habitants du village ont décidé de lui donner une sépulture digne d’un curé. Il sera inhumé dans le cimetière, devant l’ancienne porte de la première chapelle de Saint-Genest.
C'est également en cette année 1868 que la ligne ferroviaire, Rambervillers - Charmes, entre en service.
La guerre nous surprend aux travaux des champs, ce . Malgré des bruits de bataille, il se passe peu de choses ici, jusqu’au . Le lendemain, vers une heure de l’après-midi, d’abord quelques coups de fusils, suivis bientôt d’une brève fusillade. Ce jour-là, les Hulans attaquent Rambervillers. La ville va résister deux jours. Une nouvelle fois, les envahisseurs déferlent dans les rues du village. La foire qui se tenait ici depuis des générations et qui avait repris vers 1670, après avoir disparu lors de la guerre de trente ans, vient d’être interdite par l’administration Prussienne. Le prétexte pour supprimer la foire ? Les rassemblements comme celui-là sont susceptibles de troubler l’ordre public.
Un an plus tard, en 1871 et bien que nous soyons toujours sous le joug Prussien, les trains, entre Rambervillers et Charmes, roulent à nouveau. Nous comptons maintenant deux gares, une entre «champ Botier et la Pêche », l’autre sur « les prés de la Laxe » celle-ci servira de gare pour Ortoncourt. Enfin !! Ce train va permettre aux ouvriers de la verrerie de Portieux, qui habitent au village, de s’économiser le trajet qu’ils faisaient habituellement à pied, ou à vélo, pour les plus chanceux. Le , dans ses carnets, Pierre Lardier médecin à Rambervillers, brosse un portrait peu flatteur de Saint-Genest. « Ce village est, malgré sa déclivité, un des plus mal tenu du canton ; j’y ai vu aujourd’hui une jeune fille de quatorze ans atteinte d’une typhoïde. Une odeur atroce de fumier, de déjection de porcs, m’a suffoqué au moment d’entrer dans sa chambre ».
Pour accéder aux vœux de leur oncle, Marie et Anne, nièces de Jean Joseph Petrement, ont entrepris dès l’année de sa mort, en 1868, les démarches pour faire don des bâtiments à une congrégation religieuse. Ce voit finalement leur persévérance récompensée. Les premières « Sœurs du Pauvre Enfant Jésus » arrivent à Saint Genest. Le pensionnat est alors transformé en orphelinat. En 1886, six religieuses, dont une institutrice, officient dans cette maison, qui se révèle bientôt trop petite. En 1893 et 1894, il est agrandi par l’achat de deux bâtisses voisines. C’est le grand sujet de discussion en cette année 1887, sœur Anastasie Golbain, maitresse d’école à l’orphelinat, certainement lassée de la vie austère des religieuses, s’est enfuie discrètement. Heureusement, comme le dit la mère supérieure, « elle n’avait fait que des vœux annuels». Pas de chance pour l’institution puisque, cette même année quelque temps après, c’est au tour de la petite maîtresse d’ouvroir de s’enfuir.
Au grand contrôle de 1896, la superficie de la commune est de 626 hectares, dont 309 en forêt, 233 en terres labourables, 52 en prés, 6 en vignes, 6 en jardins vergers et chènevières et 1 en houblonnière. 172 propriétaires se partagent les terres et les forêts de Saint-Genest, 57 seulement habitent la commune. 144 possèdent de petites propriétés d’une surface moyenne de 33 ares, 22 des propriétés moyennes d’environ 4 hectares et 6 sont de grands propriétaires, superficie : environ 70 hectares.
- Le village compte alors :
- 10 cultivateurs propriétaires ; 28 ouvriers agricoles ; 28 ouvrières brodeuses (souvent les femmes des ouvriers agricoles) ; 3 propriétaires ; 1 domestique ; 1 tailleur d’habits : Alexis Duchaine ; 1 couturière Joséphine CLAUDE ; 2 ouvriers verriers : René Hatton, Auguste Humbert ; 6 tuiliers : dont Eugène Noël, le patron, Hippolyte Renard, son fils, André, Joseph NONNE, Charles Simon, Eugène Ferry ; 1 marchande : Marguerite Janin ; 1 cafetier : Constance Lia ; 1 aubergiste : Jean Baptiste Benoit ; 4 maçons : Joseph Janin, Emile Blaise, Ferdinand Hatton, Jean Baptiste Maurice ; 1 tailleur de pierre : Auguste Marchal ; 1 instituteur : monsieur Duplessy ; 2 négociants en vins : Philippe Philippe et Victor Xoual ; 2 fabricants de chaux : Joseph Doron et François Barbier ; 2 bucherons : Constant Genty et son fils Albert ; 2 fendeurs de bois : Constant Cholez et Joseph Mrel ; 2 menuisiers : Jules Breuil et Charles Fischer ; 4 charpentiers : Charles Chrisment, Célestin Bourion, Hippolyte Bourion, Albert Lia. Il compte également :1 boursière (fabricant des bourses et des porte-monnaie) Marie LIA ; 1 boulanger : Eugène BEDE ; 1 maréchal-ferrant : Charles Humbert ; 1 tailleur de pierre : Jean Baptiste Goury ; 1 cordonnier : Auguste Janin ; 2 bourreliers : Joseph Marchal père et fils ; 1 entrepreneur : François Jeandel ; 1 garde-barrière : Joséphine Bion ; 1 chef de halte : Marie Blaise ; 3gGardes poseurs : Charles Culot, François Thomas et Constant Vincent ; 2 épicières : Julie Balland et Marie Joséphine Closse ; 1 Sagard (scieur de planches) : Jules Jacquel ; 1 perleuse : Marie Thiery ; 3 bijoutières : les sœurs Bede, Marie et Lucie ainsi que Marie Cholez ; 1 boursière (fabricant des porte-monnaie et des bourses) Marie Mathilde Lia ; 1 pâtre (gardien des troupeaux du village) : Emile Morel ; 1 charron : Camille Georges ; 1 colporteur : Claude Colin et le curé Joseph Humbert.
En plus de ses 8 fontaines et de sa source, Saint-Genest compte maintenant, 1 lavoir et 1 guéoir ou gayoir ou encore égayoir, qui permet aux chevaux, de retour des travaux des champs, de se décrotter les sabots et de se détendre les pattes. D’ailleurs le maréchal-ferrant, Charles Humbert, a eu l’excellente idée d’installer son atelier juste en face, au bord du ruisseau.
L’augmentation de la concurrence fait que la tuilerie qui fonctionnait maintenant depuis environ 15 ans va être, au courant de l’an 1895, transformée en four à chaux. Il est vrai que les pierres, essentiellement calcaires, autour du village, fourniront la matière première en quantité. On parle d’ajouter une aile supplémentaire à l’orphelinat.
Une chapelle devrait y voir le jour. Cependant les travaux ne devraient pas commencer avant l’an prochain, début 1914.
1914, cette année a plutôt bien commencé. Les travaux d’extension de l’orphelinat ont débuté et donnent du travail aux artisans du village. Achille Roussel, l’instituteur, ne nous rassure pourtant pas. Il vient de nous dire qu’il y a deux jours, le , l’Archiduc d’Autriche François-Ferdinand et sa femme ont été assassinés à Sarajevo en Serbie et que cela pourrait bien déclencher une guerre. Il ne s’est pas trompé. A peine un mois plus tard, Le , l’Autriche déclare la guerre à la Serbie ! La tension est telle que les gars du village qui devraient être libérés du service militaire sont maintenus. Ce dimanche restera gravé dans nos mémoires, comme une date bien sombre. C’est la mobilisation générale. Lundi matin, en même temps que partent les 31 mobilisés du village, Constant Balland, le garde-champêtre, nous annonce que l’Allemagne vient de nous déclarer la guerre !! Ils sont maintenant 36 hommes du pays à être sous les drapeaux soit 1/6éme du total de la population. Il y a, à peine une semaine, partaient nos enfants et aujourd’hui, dans la journée du , a commencé le défilé des troupes qui s’avancent vers la ligne de contact. De Châtel-sur-Moselle vers Baccarat, pas moins de 400 officiers, 15 000 hommes, 3500 chevaux, 300 voitures, 108 caissons d’artillerie et 36 canons de la 16éme Division d’Infanterie vont ainsi traverser les villages des environs. Les bruits concernant l’avance de nos forces ne sont pas bons ! Depuis deux jours, les combats se sont stabilisés et on parle même de recul (?) Ce qui fait que le , quand arrivent chez nous les premières troupes, nous sommes à peine surpris. L’ambulance divisionnaire, en réalité quelques médecins, infirmiers et brancardiers est installée ici, ainsi que le 1er Régiment d’Artillerie de Campagne. Les soldats nous disent que les allemands sont maintenant tout près, sur une ligne Gerbéviller - Rambervillers. Depuis trois jours la bataille fait rage vers Clézentaine. Les artilleurs du 1er RAC tirent à partir de la route Ortoncourt –Haillainville en direction de Xaffévillers. Ils tentent d’empêcher les Allemands de traverser la Mortagne entre Roville-aux-Chênes et Saint-Pierremont. Le , sur le petit chemin entre Ortoncourt et Haillainville, Nicolas Prêtre, Trompette au 1° Régiment d’Artillerie de campagne est tué. (A la fin de la guerre, sa mère et sa sœur, n'ont pas eu les moyens de faire rapatrier son corps à Vitry en charollais, Saône et Loire). Le , Louis Coudret, canonnier, servant au 1° Régiment d’Artillerie de Campagne, blessé prés de Sarrebourg, le , 3 jours avant ses 25 ans, décède à l’ambulance divisionnaire de Saint-Genest. (À la fin de la guerre, ses parents ont souhaité qu’il reste enterré là où il est mort, pour rappeler aux générations suivantes les sacrifices consentis).
La bataille (de la trouée de Charmes) va se poursuivre ainsi jusqu’au mois de septembre, amenant chaque jour son lot de morts (dont les tombes sont visibles dans les carrés militaires des cimetières des villages voisins, Fauconcourt, Moyemont, Damas- aux -Bois, Clézentaine…). Le , après trois semaines de durs combats, les Allemands se replient, ‘’vers les hauteurs’’, dit-on !. Le même jour arrivent, chez Marie Bion, les gendarmes. Ils sont porteurs d’une mauvaise nouvelle. Son fils Alphonse BION, Sergent au 26°RI (Régiment d’Infanterie), blessé sur les pentes du Léomont, est mort à l’Hôpital de Nancy, le 1914. C’est, malheureusement, pour cette guerre : le premier mort du village. Les soldats qui rejoignent le front, du côté de Pierre–Percée à la Chapelotte, font halte au village. Chacun héberge : qui un officier, qui de la troupe. La solidarité est effective. Tous ont une pensée pour nos propres soldats. Fin , ce sont les parents de Marcel Marchal, qui reçoivent un télégramme. Les morts sont si nombreux que les gendarmes ne se déplacent plus !. Soldat au 153° RI, il est mort le , à Neuville Saint-Vaast, Pas de Calais. Deux morts viennent, hélas, allonger la liste. Le , après un violent bombardement qui débute à sept heures du matin, les Allemands attaquent en deux vagues, dont la première atteint les maisons en ruine. C’est au cours de ces combats que Gaston Chrétien, Soldat au 17° RI, meurt à Douaumont. Auguste Morel, soldat au 3° Bataillon de Chasseurs à pied, combat dans la Somme. Le , il occupe, avec ses camarades, les tranchées à la briqueterie de Génermont (Somme). A la fin de la journée, l’attaque lancée contre les tranchées Allemandes aura coûté au bataillon, 12 tués, dont Auguste Morel, 50 blessés et 8 disparus. En , c’est Nathalie Bourion qui reçoit le maudit télégramme bleu. Son mari, Victor Pierre, qu’elle avait épousé le , a trouvé la mort au Chemin des Dames, dans l’Aisne, le . Il servait au 99°RI. Le , à l’Hôpital de Rambervillers, c’est Marie Paul Noël, cavalier au 14° Régiment de Chasseurs, qui meurt des suites de maladie, contractée en service. Louis Pierre, Soldat à la 23° section d’infirmiers militaires, sera le dernier mort du village. La malchance veut que, épargné par les combats, il succombe de la grippe espagnole, à l’Hôpital de Nancy, le . Mais cette guerre est aussi porteuse de souvenirs uniques ! Charles Humbert, de la classe 1891, affecté au 95° Régiment d’Infanterie Territorial, se trouve durant les premiers mois de guerre au « Bois le Prêtre » prés de Pont à Mousson. Tandis qu’avec son bataillon, courant 1915, il est au repos à Dieulouard, il est hébergé dans une famille dont la maison a été récemment bombardée. Il propose alors à ses hôtes d’envoyer leur fille, Mathilde, habiter à Saint-Genest, avec son épouse, pendant qu’ils chercheront un autre logement. Son fils Noël, quant à lui, vient d’être, comme toute la classe 1916, appelé en avance pour intégrer le 61° Bataillon de chasseurs à Pied. Début 1917, Noël se trouve, avec ses camarades, aux abords du « Chemin des Dames » (Aisne). Pendant qu’ils préparent la relève, un patois lui parait familier, dans le noir total, il interroge : « Tu viens d’où ? – des Vosges et toi ? Moi aussi, de quel coin ? De Saint-Genest ! Bin moi Aussi ! » Noël Humbert vient de retrouver son père, Charles qui sert maintenant au 15° Régiment d’Infanterie. Courant 1917, de retour en permission, au village, Noël fait la connaissance de Mathilde, que sa mère héberge depuis bientôt deux ans. Transféré, à sa demande, dans l’aviation naissante, il est maintenant radio navigateur. C’est dans cet uniforme, qu’en 1918, il épouse Mathilde qui, depuis son arrivée de Dieulouard, en 1915, n’est jamais repartie. En , l’aile que l’on avait commencé à ajouter à l’orphelinat, en 1914, est enfin terminée !! Les travaux avaient été interrompus par la guerre. Monseigneur Foucault, le , bénit, au cours d’une cérémonie, la chapelle qui y a pris place. Le , le maire du village adresse, au préfet, une demande pour la création d’une nouvelle classe. Le nombre d’enfants scolarisés, ou en passe de l’être, ne permet plus d’accueillir une classe unique !
Même si, depuis le 1939, les soldats libérés récemment avaient été rappelés, le , l’annonce de la déclaration de guerre à l’Allemagne frappe tout le monde de stupeur au village. , ça y est cette fois ce sont les Allemands qui ont attaqué, par la Belgique et la Hollande. Durant la nuit du 14 au , devant l’avancée Allemande, Henri Voirin, Eugène Cuny, Jean Martin et son père Camille, les frères Balland, Maurice et Albert, René Philippe et quelques autres, sont partis à bord de deux voitures. Leur objectif est de descendre vers le Jura où, dit-on, se reforme une armée pour repousser l’ennemi. Devant le flot des fuyards, civils et militaires, à Combeaufontaine, en Haute- Saône, ils font demi-tour. C’est le lendemain, que dans l’après-midi un drame va frapper le village et en particulier la famille Voirin. Les trois frères, André (13 ans), Hubert (10 ans) et Roland (8 ans), sont occupés à faire boire les chevaux à la fontaine, lorsqu’ils décident, avec les frères Maillet : Roland et François, d’aller voir, sur la grande route, passer les militaires qui se replient. Tandis qu’ils cheminent vers Moyemont, dans la côte dite de « Pontale », la colonne est prise sous les tirs d’avions, lesquels vont faire plusieurs passages. Aidés par les soldats qui tentent de les protéger, Hubert et Roland parviennent à rejoindre le village. Quelques heures plus tard, le père de Gaston Mougel, sur son chariot Lorrain, ramène le corps sans vie d’André Voirin, première et unique victime civile de Saint-Genest.
Les jours suivant, les Allemands vont bombarder le village et ses environs. Un matin arrive une colonne de prisonniers Français et sa garde chiourme Allemande. Un camp provisoire est installé dans le premier pré à l’entrée du pays, à droite juste avant le pont sur le « Pissotel ». Après quelques jours passés ici, les soldats prisonniers sont transférés plus loin. Début , ce sont 40 prisonniers Sénégalais qui sont amenés ici pour aider aux travaux des champs de la campagne environnante. Ils sont regroupés dans une pièce de l’ancienne maison Didierjean, laquelle, il y a peu encore, servait d’école. Depuis le début de cette année 1942, les Allemands réquisitionnent à tour de bras ! Ils font démonter la voie ferrée Rambervillers - Charmes pour récupérer le métal des rails, nécessaire à leur industrie de guerre. Comme ils ont également pris le cuir et la plupart des chaussures, Noël Humbert décide donc, cette année là, de créer dans son atelier de mécanique : une saboterie.
, à mesure que les alliés avancent, les allemands eux commencent à refluer, abandonnant le matériel abimé le long des routes. Le , en fin de journée, deux jeeps d’une patrouille de reconnaissance de la 2° DB font irruption. Le moment de stupeur passé, les femmes leur offrent des fleurs, cependant : à peine arrivées déjà reparties! Le lendemain après-midi, , les Allemands vont vers Châtel-sur-Moselle, pour tenter de repousser les soldats Français. Passant par le village, ils trouvent le sol jonché de fleurs. Moment de panique chez les habitants. Panzer (Blindés) et soldats arrivent de Rambervillers où se trouve le Poste de commandement de la 111ème Panzerbrigade[21], du Général Von Manteuffel. Vers le , arrivant d’Ortoncourt, des fantassins à pied remontent discrètement la ruelle prés de chez Maurice Bouillon. Ils appartiennent à la 2° DB, sous -groupement Putz, stationné à Ortoncourt : Saint-Genest est officiellement libéré ! Les prisonniers Allemands ont maintenant remplacé les prisonniers Sénégalais, mais ils sont toujours gardés dans la même maison. L’un d’eux, prénommé Arnold, employé chez Noël Humbert, pas mécontent de son sort, finira par faire venir Lisbeth, sa femme. Marie Mélanie Adèle Fleurence, née à Saint-Genest le , va se faire connaitre, entre 1945 et 1950. La publication régulière, dans les pages de l’Est Républicain, de son « Billet de Mélanie » va lui assurer une notoriété départementale, jusqu’en 1957 année de son décès. Le , la mère supérieure de la congrégation du «Pauvre Enfant Jésus » adresse au maire de Saint-Genest un courrier l’informant de la fermeture de la classe qui se tenait à l’orphelinat. Un siècle d’activité scolaire s’achève. (1853 1953).
C’est dans la même période que l’abbé, Gilbert Simoutre, va brûler béquilles, bâtons et cannes encore présents dans la sacristie de l’église. Il va également faire don, à différents musées, des derniers ex-voto, laissés par les pèlerins guéris, en remerciement à Saint Genest, Saint patron du village. Un exemplaire : une main en fer forgé, se trouve au MUCEM de Marseille. Elle a d’abord transité par un musée de Paris avant d’arriver à Marseille. C’est au cours de l’année 1955, que l’orphelinat va se transformer en maison de retraite. Des travaux sont alors entrepris pour permettre d’accueillir les personnes âgées. Une aile va notamment être ajoutée aux bâtiments existants. En 1956, l’école ne compte plus que 17 élèves, sous la direction de monsieur Laurent qui a remplacé Justine Balland.
En à peine 4 ans, la classe va encore perdre 4 élèves. Ce qui fait qu’en 1960, nous ne sommes plus que 13 dans cette salle où se succèdent maintenant les instituteurs remplaçants. Le village a décidé de se doter d’un système de distribution d’eau. C’est pourquoi en ce début d’année 1962 commence un chantier qui va faire le bonheur des grands… et des petits. Le dernier puisard, creusé à 5 ou 6 m de profondeur, l’année précédente, permet de capter l’eau. Les travaux qui s’achèvent le relient maintenant à la station de pompage et de là, au château d’eau. Ces deux éléments vont être inaugurés, en présence d’autorités locales, le , par Noël Humbert, alors maire de la commune. Chez les « sœurs du Pauvre Enfant Jésus », les activités liées aux enfants n’ont pas cessé. En effet, en 1971, la transformation d’une ferme annexe, en colonie de vacances, permet d’accueillir, dès l’année suivante, les petits orphelins de Remiremont. Le dernier sabotier du village, Georges Cholez, s’éteint en 1975 et avec lui, tout un savoir- faire disparaît. En 32 ans, entre 1942 et 1974, il aura chaussé des générations d’habitants du pays et des villages environnants.
1979, le conseil municipal et le maire, René Philippe, ont décidé, un siècle et demi après la construction de l’église, de faire rénover le clocher. Il était plus que temps car ce dernier menaçait de ruine. A cette occasion, il sera couronné d’un coq flambant neuf.
En 1985, des démarches sont entreprises par le conseil municipal en vue de moderniser le système d’approvisionnement en eau potable. Après deux ans d’études et de recherches, en 1987, d’importants travaux sont engagés pour creuser un puits artésien, l’objectif étant d’assurer définitivement l’autonomie en eau du village. Après quelques mois de forage, le puits et à son maximum, 256, 5 m. Reste maintenant à refaire une station de pompage toute neuve et à la relier au château d’eau. Le vieillissement des Sœurs, la baisse des vocations et la vétusté des locaux amènent la maison de retraite à prendre un tournant ! C’est chose faite le ,André Martin, maire en exercice, prend la présidence de l’association qui vient de se créer. De gros travaux vont permettre de recevoir les pensionnaires dans les meilleures conditions. En 2000 les statuts de cette institution sont refondus. »
Charles Charton[22], auteur de l'annuaire statistique des Vosges rappelait que "Comme Audrey, le village de Saint-Genest a ses pèlerinages, dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Ces pèlerinages ont lieu dans la belle saison, et ordinairement les trois jeudis après Pâques. Les pèlerins implorent la protection du saint martyr, se rendent à la fontaine que surmontait autrefois sa statue, et dont l'eau fraiche, limpide et savoureuse a, dit-on, la vertu de guérir certaines maladies"[23].
De nombreux ex-voto, des cannes et des béquilles étaient déposés à la sacristie. C’est dans la période des années 60 que l’abbé, Gilbert SIMOUTRE, va brûler béquilles, bâtons et cannes encore présents dans la sacristie de l’église. Il va également faire don, à différents musées, des derniers ex-voto, laissés par les pèlerins guéris, en remerciement à Saint Genest, Saint patron du village. Un exemplaire : une main en fer forgé, se trouve au MUCEM de Marseille. Elle a d’abord transité par un musée de Paris avant d’arriver à Marseille. La fête des grands jeudis a été supprimée vers 1870, mais le pèlerinage a perduré jusqu'au début du XXe siècle.
En 2023, le budget de la commune était constitué ainsi[31] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2021 : médiane en 2021 du revenu disponible, par unité de consommation[32].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[34].
En 2021, la commune comptait 136 habitants[Note 3], en évolution de +3,03 % par rapport à 2015 (Vosges : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Établissements d'enseignements[37] :
Professionnels et établissements de santé[38] :