Saint-Servan est une ancienne commune française, qui a été rattachée avec Paramé le [1] à la ville de Saint-Malo, dont elle est devenue un quartier (elle occupait l'actuel quartier de Saint-Servan-Solidor et les autres quartiers du sud).
Elle est située sur l'emplacement de l'ancienne cité gallo-romaine d'Aleth. Historiquement, Saint-Malo et Saint-Servan ont longtemps été rivales[2].
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Saint-Servan est située au nord du département d'Ille-et-Vilaine en région Bretagne, en France. Elle fait partie du pays de Saint-Malo. Elle est située en bord de mer, le long de la Manche.
Parmi les différents fiefs, et lieux-dits : Quelmer et son cimetière marin.
La cité romaine d'Aleth était le centre d'une région agricole : plus de 500 établissements agricoles édifiés à l'époque romaine ont été identifiés dans un rayon de 35 kilomètres. Le petit village maritime devint une cité importante dotée d'une véritable enceinte fortifiée. Elle est en partie abandonnée pour Corseul à la fin du règne d'Auguste (14 ap. J.-C.) mais reprend de l'importance lorsque la crainte des Barbares pousse les Romains à dégarnir Corseul pour regrouper leurs troupes à Aleth. La cité devient la capitale de la civitas (du district) des Coriosolites pendant cent ans. Puis, vers 370, les troupes cantonnées à Aleth quittent la ville pour assurer la défense des frontières orientales de l'Empire. Les Latins quittent la cité, les premiers Bretons débarquent. En 420, Aleth est toujours la capitale d'une civitas romaine mais l'administration romaine a déserté la ville[réf. nécessaire].
Des pans du mur d'enceinte de l'ancien castellum romain épais d'un mètre cinquante d'épaisseur sont toujours visibles. Dans le port Solidor, les archéologues ont découvert, en 1973, les restes d'une station de pompage remontant à l'époque romaine qui permettait l'approvisionnement des bateaux en eau douce et qui comprenait une machinerie de 1 500 kg avec des pistons de bronze et soupapes de cuir[4] ; elle alimentait sept canalisations qui, elles-mêmes, débouchaient sur des fontaines[réf. nécessaire].
La cité continue à être un port actif après le départ des Romains. Elle devient le siège d'un évêché (attesté à partir du VIIIe siècle) et est dotée d'une cathédrale (Saint-Pierre), construite à l'époque carolingienne en style roman, dont subsistent aujourd'hui le chœur et les soubassements.
L'installation des Vikings sur la Rance pendant 30 ans est sans doute à l'origine de la reconstruction de la cathédrale vers 1150 sur le rocher voisin de Saint-Malo par l'évêque Jean de Châtillon (1098-1163)[5],[6]. Évêque d'Aleth de 1142 à 1146, puis de Saint-Malo de 1146 à 1163.
En 1255, Guillaume du Mottay conduit une révolte des Servannais contre la prééminence de Saint-Malo.
La tour Solidor est édifiée entre 1379 et 1384 par le duc Jean IV sous la direction de son architecte Étienne Le Ture, sur les fondations de l'ancienne tour viking d'Oreigle. Cette construction est utilisée pour contrôler le trafic sur la Rance, face à la ville de Saint-Malo qui a intégré le royaume de France.
En , des troupes anglaises menées par le duc de Lancastre débarquent à Rothéneuf et assiègent Saint-Malo pour le compte de Jean IV. Les défenseurs malouins résistent et, en novembre, plusieurs milliers de soldats français menés par Bertrand du Guesclin arrivent à Saint-Servan, aux Bas-Sablons, entraînant la retraite des Anglais[7].
L’aventurier August Duhaut Cilly, maire de Saint-Servan en 1836, a réalisé un tour du monde sur son navire Le Héros. Il a exploré les côtes ouest de l’Amérique, mais surtout s’est rendu à Hawaï, pour rapatrier les corps du Roi des Îles, mort à Londres l’année précédente[8]
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la ville se développe de part et d'autre de l'artère principale, devenue aujourd'hui la rue Ville-Pépin.
Malgré le refus des habitants, Saint-Servan est intégrée à Saint-Malo sur ordre du roi de France Louis XV et le reste jusqu'à la Révolution française[2].
Durant la guerre de Sept Ans, Saint-Servan est attaquée par les Britanniques, qui incendient 80 navires à Solidor le et se replient sur Cancale[7].
En 1789, la ville se proclame « commune distincte » et affirme son indépendance par rapport à Saint-Malo[2]. La ville compte alors 10 000 habitants[2].
Sous la monarchie, l'Empire et la Troisième République, on construit des bateaux dans l'anse Solidor, à la Cité[réf. nécessaire].
Une communauté importante provenant du Royaume-Uni s'installe à Saint-Servan pour le commerce. La plupart sont enterrés dans le carré protestant au cimetière de la Vigne au Chapt. En 1822, un temple protestant est ouvert dans la ville[9].
Saint-Servan, dont l'activité économique repose sur la pêche à la morue et la construction navale, connaît un déclin relatif vers 1850 puisque la région manque de voies de communication. Certains Servannais émigrent en Californie lors de la loterie des lingots d'or entre 1851 et 1853 : les Boudan, Buisson, Cassagne, Louis Miniac, etc.
Le , l'homme politique, militaire et diplomate Jean-Baptiste Cécille meurt dans la commune.
En 1887, l'ancien maire de Saint-Servan Alexandre Chèvremont décrit ainsi la ville : « petite ville paisible et gracieuse, demi-champêtre et demi-maritime, nonchalamment assise sur ses cinq collines, en face de son heureuse rivale [Saint Malo] »[11]
L'union sportive servannaise, fondée par des Anglais, et composée presque uniquement de joueurs britanniques, remporte pratiquement toutes les compétitions de football organisées en Bretagne avant 1914[13].
Sur le monument aux morts de Saint-Servan dédié à la Première Guerre mondiale, figurent 434 noms. Depuis le , à l'occasion du 50e anniversaire de la fusion des trois villes (Saint-Malo, Saint-Servan et Paramé), les trois monuments ont été réunis sur l'esplanade de Rocabey face à l'église Notre Dame, sur les deux côtés six stèles en granit où sont gravés les noms des 79 victimes de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que 271 victimes civiles de cette dernière, 30 noms de la guerre d'Indochine, 26 de la (guerre) d'Algérie, deux de Corée et une pour service rendu à la Nation[16].
En , le marin Louis Barré meurt lors de la mutinerie du Terreneuvien Saint-Mathurin[réf. nécessaire].
En , le colonel Maurice Guillaume, patron du journal Choc, est agressé par quatre membres du Parti Social Français à son château de la Mothe, à Saint-Servan[réf. souhaitée].
Le parc Bel-Air, avec son ancienne tour de moulin transformée ensuite en sémaphore.
L'école du Bel-Air, fresque Les Fables de la Fontaine de Geoffroy Dauvergne (1953).
L'ancien hôtel de Ville de Saint-Servan, devenu depuis 1967, date de la fusion de la commune avec Saint-Malo, une annexe. C'est un bâtiment de style néo-Renaissance en briques et pierres. Il a été construit vers 1860 par l'architecte Hippolyte Béziers-Lafosse.
La chapelle Saint-Louis, rue Ville-Pépin, construite en 1612.
La rue Dauphine, une maison de 1719 au no 10. Du no 16 au no 20, puis du no 22 au no 24, maison de 1684. Au no 38, une maison construite en 1747.
La rue Georges-Clemenceau. Aux nos 47-49, des maisons construites en 1723. Au no 66, une maison de 1844. Aux nos 67-69, des habitations datant de 1725. Aux nos 83-85, des maisons de 1674.
Le port de Solidor est l'ancien site de construction navale. Du port, il est possible de voir l'estuaire de la Rance, le rocher de Bizeux avec sa statue de la vierge et l'usine marémotrice.
La cité d'Aleth : ancienne place forte gallo-romaine, fortifiée par Vauban puis par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale avec bunkers et réseaux souterrains. Un chemin des douaniers (GR 34) en fait le tour.
L'Ar Zenith, un dundee sénan, mis au sec sur la cale de l'ancien arsenal.
Le quai Sébastopol : aux nos 3 et 5, deux anciennes maisons datant de 1684-1685. Sur le quai, un Monument au commandant Charcot, œuvre du sculpteur René Quillivic.
Le quai Solidor : au no 27, ancien hôtel d'armateur.
L'ancien commissariat de la marine de Solidor
Le petit port Saint-Père
Le marégraphe : une tour marégraphe construite par la direction hydraulique de Brest à la fin du XIXe siècle[29] sur l'embouchure de la Rance afin d'avoir une connaissance précise de la marée. Il se situe à côté du port de Saint-Père, au pied de la cité d'Aleth. Il est encore utilisé aujourd'hui pour le fonctionnement du barrage sur la Rance[29]. Il s'agit d'une tour creuse, de 5 mètres de large à sa base et 3,5 m à son sommet par laquelle on accède par une rampe de 19 mètres. L'eau de mer y entre par une ouverture toujours immergée au pied de la tour (pour éviter les interférences dues aux vagues). La chambre d'observation est équipée d'un maréomètre, invention de M. Chazellon[29]. Il s'agit d'un cylindre horizontal recouvert d'une feuille de papier sur lequel s'inscrivent les hauteurs de marées. Le marégraphe est construit sur un antique lieu d'échouage des navires approvisionnant Aleth. On retrouve d'ailleurs sous la rampe d'accès les vestiges d'une maçonnerie gallo-romaine[29]. Endommagé en août 1944 lors des combats pour la libération de Saint-Malo, le marégraphe est rénové en 1970[29].
L' Hôtel Victoria, construit en 1888, la grande salle fut décorée en 1939 par la peintre Étienne Blandin (1903-1991) de cinq grands tableaux : Jacques Cartier au Canada - Dugay Trouin à Rio de Janeiro - La prise du Kent par Robert Surcouf - Le combat de l'Aréthuse commandée par le servannais Pierre Bouvet contre le vaisseau anglais l'Amelia, 116 × 184 cm (Collection de la Ville de Saint-Malo) - Le Pourquoi Pas ? du commandant Charcot à l'Île Petermann en Antarctique, ce dernier faisant 198 × 322 cm (Collection de la Ville de Saint-Malo)[30].
L'église Sainte-Croix (inscrite au titre des monuments historiques) se signale par son clocher carré à dôme. Il s'élève au-dessus des toits de l'ancien arsenal. L'église est un vaste édifice dont la première pierre a été posée en 1715. Elle a remplacé l'ancienne église paroissiale de Saint-Servan devenue trop petite. L'église a été construite par les ingénieurs du roi : le Savoyard Amédée Frézier, le Parisien Siméon Garangeau et par l'architecte Jean Datour. Elle fut consacrée en 1743. Elle fut pavée en 1785. La tour et les trois premières travées sont reconstruites entre 1828 et 1840 à partir des plans de l'architecte de la ville Julien Leclair. Les vitraux réalisés en 1962 sont de Joseph Archepel.
L'église paroissiale Saint-Pierre.
La roseraie Sainte-Anne, un jardin d'une superficie de 4 000 m2, situé dans le potager d'un ancien monastère du XVIIIe siècle, clos de murs. Elle regroupe diverses variétés de rosiers et de plantes vivaces.
Manoir de la Baronnerie du XVIIe siècle, route de Saint-Jouan-des-Guerets, tourelle et chapelle.
Manoir de Beauregard, rue de la Glacière, 1711 sur le fronton de la porte.Il était autrefois accosté de deux ailes qui furent démolies vers la fin du XIXe siècle, propriété de la famille Faisant en 1513.
Manoir de Beauvais, route de Château-Malo, en 1513 à la famille Lésvêque, puis au XVIIIe siècle à la famille Grout.
Manoir de Belestre, route de Saint-Méloir-des-Ondes.
Manoir de Saint-Étienne, route de Château-Malo, a appartenu à la famille d'Arthuys.
Manoir de la Flandais, route de Saint Jouan des Guérets, avec une tourelle.
Manoir du Fougeray, route de Saint-Méloir-des-Ondes.
Manoir de la Grande-Simonnais, tourelle et chapelle, 1782.
Manoir de la Grand'Fontaine, route de Château-Malo.
Manoir de la Guénetrie, route de Château-Malo, chapelle de 1620.
Manoir des Guimerais, route de Saint-Jouan-des-Guerets, appartient à la famille Thomas, puis Saisset et Julien.
Manoir de la Hulotais ou Hulottais, XVIIe siècle, chapelle 1712, route de Saint-Malo. (Famille Dufresne)
Manoir de Lorette, route Saint-Jouan-des-Guerets, chapelle reconstruite en 1725 bénite par Jacques Magon de Trégeury, chanoine de Saint-Malo.
Manoir du Haut-Mottay, chapelle,reconstruit en 1667, route de Saint-Méloir-des-Ondes.
Manoir de la Moutonnerie, route de Saint-Méloir-des-Ondes.
Manoir de Riancourt ou Riaucourt, rue de Riaucourt, avec chapelle de la Sainte Trinité, reconstruite en 1733, propriété de Jacques Vincent des Bas-Sablons. Elle fut bénite le par M. Perrée, vicaire général de Saint-Malo (Pouillé de Rennes). Robert Surcouf y meurt en 1827. Dévasté par un incendie en 1924. La porte d'entrée de l'ancien aquarium de Saint-Malo provient de la chapelle du manoir de Riancourt
Manoir de la Tréhérais ou Tréhairais, route de Saint-Méloir-des-Ondes.
Manoir de la Verrerie, portail de 1637 par Noël Danycan au 26 rue de Dreux.
Manoir de la Ville Anne, route de Saint-Méloir des Ondes, chapelle, Colombier.
Manoir de la Ville-és-Chats, route de Château-Malo, famille Porcon de la Barbinais au XVe siècle, Manigard en 1513 et Nepvou.
Différentes écoles construites dans les années 1950 par l'architecte André Murat, dont l'école du Petit-Trianon, décorées de fresques de Geoffroy Dauvergne (1956).
« D'azur au voilier contourné d'or à dextre, pavillonné de sable, voguant sur une mer de sinople, au rocher de sable, mouvant de la mer à senestre, sommé d'une tour carrée essorée d'or, pavillonnée de sable; au chef d'argent chargé de cinq mouchetures d'hermine[31]. »
↑Langouet, Loic., Les Coriosolites : un peuple armoricain de la periode gauloise a l'époque gallo-romaine, Centre Régional d'Archéologie d'Alet, (OCLC923511719, lire en ligne), p. 158
↑Cyprien Henry, Stéphane Morin, Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, 2011, 89, p.39-58. DIPOUEST
↑Thomas Wayland Vaughan et alii, International Aspects of Oceanography: Oceanographic Data and Provisions for Oceanographic Research, National Academy of Sciences, Washington, D. C., 1997 (p. 118)
Alexandre Chèvremont, Histoire de Saint-Servan : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, écrite en entier sur les monuments originaux : vestiges préhistoriques, numismatique gauloise, historiens et géographes anciens, traditions galloises, hagiographes bretons, cartulaires, ruines, inscriptions, archives anciennes et récentes, Saint-Malo, imprimerie de Hamel, (lire en ligne)
Jules Haize, Au pays d'Aleth : Étude sur Aleth et la Rance et histoire de Saint-Servan (Ille-et-Vilaine) jusqu'à la Révolution, Saint-Servan, J. Haize, , 286 p. (lire en ligne)
Erwan Le Gall, « Le deuxième procès de Rennes : trois officiers du 47e régiment d’infanterie devant le Conseil de guerre », En Envor, revue d'histoire contemporaine en Bretagne, no 1, (lire en ligne)