Sara Forbes Bonetta

Sara Forbes Bonetta Davies
Description de cette image, également commentée ci-après
Photo prise par Camille Silvy le 15 septembre 1862.
Nom de naissance Omoba Aina
Sara Forbes Bonetta
Naissance
Oke Odan, État d'Ogun (actuel Drapeau du Nigeria Nigeria)
Décès (36-37 ans)
Funchal, Île de Madère, Drapeau du Portugal Portugal
Nationalité Nigériane
Britannique
Pays de résidence Londres
Colonie de Lagos[1]
Conjoint
Descendants
Victoria Davies
Arthur Davies
Stella Davies
Famille

Sara Forbes Bonetta (née en 1843, au Royaume d'Oyo, et morte le , à Funchal sur l'île de Madère)[2], est originaire d'Afrique de l'Ouest et issue de la tribu des Egbado (en), appartenant au peuple Yoruba. Orpheline à la suite d'une guerre intertribale, elle est vendue comme esclave. Elle est ensuite libérée et devient la filleule de la reine Victoria[3],[4]. Elle est mariée au capitaine et philanthrope James Pinson Labulo Davies.

Naissance en Afrique

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Initialement nommée Omoba Aina (Omoba signifiant littéralement en langue yoruba « Enfant d'un monarque »), Aina/Sara naît en 1843 à Oke-Odan, un village du fief Egbado [voir carte], dans une famille de lignée royale yoruba[5]. En 1848, Oke-Odan est attaqué par des soldats du royaume de Dahomey. Lors du raid, Sara perd ses parents et finit à la cour du roi Ghézo, comme esclave. Destinée par ses ravisseurs dahoméens à être sacrifiée, elle est sauvée par le capitaine Frederick Edwyn Forbes du West Africa Squadron de la Royal Navy, qui convainc le roi Ghézo de la donner à la reine Victoria : « Elle serait un cadeau du roi des Noirs à la reine des Blancs »[6], comme l'écrivit plus tard Forbes. Il la nomme Sara Forbes Bonetta (Bonetta venant du nom de son navire, le HMS Bonetta).

Éducation anglaise

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L'histoire de la naissance et l'arrivée de la petite princesse yoruba à Londres font sensation et la reine Victoria, à qui Sara est présentée[7], est immédiatement impressionnée par son exceptionnelle intelligence[8],[3],[9] et demandera qu'on la fasse baptiser dans la religion anglicane, devenant expressément sa marraine[3],[4] et participant aussitôt à son éducation. Sara est dès lors intégrée à la bonne société anglaise et élevée dans un cadre aisé et cultivé[10],[11],[12].

En 1851, Sara est atteinte d'une toux chronique, censée être causée par le climat rude de Grande-Bretagne. On l'envoie étudier dans une institution scolaire britannique, en Afrique de l'Ouest, en mai de cette année, à l'âge de huit ans[10], mais elle y est malheureuse et est renvoyée en Angleterre, en 1855, à l'âge de 12 ans. En , elle a presque 19 ans et est invitée à assister au mariage de la fille de la reine Victoria, la princesse Alice[13], qui a le même âge.

Mariage et installation à Lagos

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Un portrait de James Pinson Labulo Davies et Sara Forbes Bonetta, photographiés à Londres en 1862 par Camille Silvy.

En août 1862, après avoir reçu la permission de la reine, elle se marie au capitaine James Pinson Labulo Davies (d'origine yoruba et natif de la Colonie et Protectorat de la Sierra Leone) en l'église St Nicholas de Brighton, dans le Sussex de l'Est. Le couple s'installa au 17 Clifton Hill dans une villa du quartier aristocratique résidentiel de Montpelier à Brighton[14].

Le capitaine Davies est un riche homme d'affaires yoruba, négociant avec les Britanniques, et qui s'installa avec son épouse, après leur mariage, à la colonie britannique de Lagos[1], où ils eurent trois enfants : Victoria Davies, épouse Randle (née en 1863 à Lagos), Arthur Davies (né en 1871) et Stella Davies (née en 1873)[15]. Sara Forbes Bonetta a continué à entretenir des relations étroites avec la reine Victoria, au point qu'elle et l'évêque Samuel Ajayi Crowther étaient les seuls «indigènes» de Lagos que la Royal Navy avait ordre permanent d'évacuer en cas de soulèvement à Lagos[16].

Victoria Matilda Davies, première fille de Sara, a été baptisée Victoria en hommage à la reine Victoria[17],[18],[4].

Décès prématuré loin des siens

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Sara, alors en cure, décède d'une tuberculose à l'âge de 37 ans, le 15 août 1880, dans la ville de Funchal, sur l'île de Madère. Elle est inhumée au cimetière britannique de Funchal, près de l'église anglicane Holy Trinity (Rua do Quebra Costas)[19], où sa tombe porte le numéro 206[19].

Son mari, le capitaine Davies, fait ériger un obélisque en granit de plus de huit pieds de haut à sa mémoire à Ijon, à l'ouest de Lagos, où il avait créé une plantation de cacao[20].

Dans la culture populaire

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L'histoire de Sara est racontée dans le neuvième épisode (« Joie et réconfort ») de la saison 2 de la série télévisée britannique Victoria (2017). Dans cet épisode, le rôle de Sara Forbes Bonetta est interprété par la jeune actrice Zaris-Angel Hator[21].

Notes et références

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  1. a et b La ville de Lagos se nomme Èkó en yoruba.
  2. (en) Elebute Adeyemo, The Life of James Pinson Labulo Davies : A Colossus of Victorian Lagos, Kachifo Limited/Prestige, , 261 p. (ISBN 978-978-52057-6-3), p. 138
  3. a b et c (en) Isis Davis-Marks, "The Little-Known Story of Queen Victoria’s Black Goddaughter", smithsonianmag.com, 8 octobre 2020.
  4. a b et c (en) « Sarah Forbes Bonetta (Sarah Davies) (1843-1880), Goddaughter of Queen Victoria:Image archive », Londres, National Portrait Gallery
  5. (en) Elebute Adeyemo, The Life of James Pinson Labulo Davies : A Colossus of Victorian Lagos, Kachifo Limited/Prestige, , 261 p. (ISBN 978-978-52057-6-3), p. 41-42
  6. "Femmes oubliées - Sarah Forbes Bonetta, la protégée africaine de la reine Victoria", Courrier international, 16 octobre 2020 (consulté le 9 mars 2021).
  7. (en) Bart Forbes, "Sarah Forbes Bonnetta, The African captive", clan-forbes.org, 17 juin 2020 (consulté le 10 mars 2021).
  8. (en) "Sarah Forbes Bonetta, Queen Victoria’s African Protégée", english-heritage.org.uk (consulté le 8 mars 2021)
  9. (en) Helen Rappaport, "Sarah Forbes Bonetta: the Captive African Princess Gifted to Queen Victoria", helenrappaport.com, 2018 (consulté le 8 mars 2021).
  10. a et b (en) Helen Rappaport, Queen Victoria : A Biographical Companion, ABC-CLIO Biographical Companions, , 465 p. (ISBN 978-1-85109-355-7, lire en ligne), p. 307
  11. (en) Ellis Wasson, A History of Modern Britain : 1714 to the Present, John Wiley & Sons, , 424 p. (ISBN 978-1-4051-3935-9, lire en ligne), p. 235
  12. (en) Jan Marsh, Manchester City Art Gallery, Birmingham City Museum et Art Gallery, Black Victorians : Black People in British Art 1800–1900, Lund Humphries, University of Michigan, (ISBN 978-0-85331-930-6), pp. 62, 86
  13. (en) Helen Rappaport, "The true story of the girl who was a 'gift' to Queen Victoria", telegraph.co.uk, 8 octobre 2020.
  14. Rose Collis, The New Encyclopaedia of Brighton: (based on the original by Tim Carder), Brighton, Brighton & Hove Libraries, (ISBN 978-0-9564664-0-2)
  15. (en) Elebute Adeyemo, The Life of James Pinson Labulo Davies : A Colossus of Victorian Lagos, Kachifo Limited/Prestige, , 261 p. (ISBN 978-978-52057-6-3), pp. 77-79
  16. (en) Franklin Ugobude, « Sarah Bonetta: The Yoruba Slave Who Became Queen Victoria’s Goddaughter », The Guardian, 10 mai 2019 (consulté le 20 mars 2021).
  17. (en) Ayodale Braimah, « Bonetta, Sarah Forbes (1843–1880) », sur BlackPast (consulté le )
  18. (en) « The Nineteenth Century: 1862 - Sarah Forbes Bonetta - The African Princess in Brighton » [archive du ], sur Brighton and Hove Black History, Brighton and Hove Black History Project
  19. a et b (en) Register of Burials, Church Archives, Holy Trinity Church, Funchal
  20. (en) Elebute Adeyemo, The Life of James Pinson Labulo Davies : A Colossus of Victorian Lagos, Kachifo Limited/Prestige, (ISBN 9789785205763), p. 111-119
  21. (en) Naomi Gordon, « Victoria's Daisy Goodwin: "I'm trying to challenge people's perspectives on the Victorian period" », sur Digital Spy, (consulté le ).

Bibliographie

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  • (en) Walter Dean Myers, At Her Majesty's Request : An African Princess in Victorian England, New York, Scholastic, , 93 p. (ISBN 9780590486699, lire en ligne)
  • (en) John Van der Kiste, Sarah Forbes Bonetta: Queen Victoria's African Princess, CreateSpace Independent Publishing Platform, 2018 (ISBN 1719186375).

Articles connexes

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Liens externes

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