Le scandale du Pacifique désigne les accusations de corruption qui entachèrent le gouvernement conservateur canadien du premier ministre Sir John A. Macdonald. En échange de l'adhésion de la Colombie-Britannique à la Confédération canadienne, le gouvernement avait accepté la construction d'une ligne de chemin de fer transcontinentale reliant la province pacifique à l'est du pays.
Deux groupes étaient en compétition pour l'attribution du contrat de construction de la ligne. Il s'agissait du Canadien Pacifique de Hugh Allan, qui représentait les capitaux américains et montréalais, et de l'Inter-Ocean Railway Company de Grand Tronc, représentant les capitaux torontois. En 1873, on découvrit qu'Allan avait été un généreux contributeur à la campagne de réélection de 1872 du gouvernement conservateur. Le parti libéral, dans l'opposition, s'empara de l'affaire et accusa les conservateurs d'avoir promis le contrat à Allan en échange de son appui[1].
En dépit des dénégations de Macdonald, les preuves s'accumulèrent qui démontraient à tout le moins que des transferts d'argent (avec reçus) s'étaient faits d'Allan à Macdonald et certains de ses alliés. Comble de malchance pour Macdonald, les libéraux finirent par s'emparer d'un télégramme envoyé par celui-ci seulement six jours avant l'élection fédérale de 1872 ; adressé à Allan, il indiquait: « J'ai besoin d'encore 10 000. Dernière demande. Ne me lâchez pas. Répondez aujourd'hui. »
Macdonald quitta son poste de premier ministre et offrit sa démission de la tête du parti conservateur, mais le parti refusa et le convainquit de rester.
Le résultat direct de ce scandale fut la chute de popularité des conservateurs, qui se retrouvèrent dans l'opposition après l'accession d'Alexander Mackenzie comme nouveau premier ministre[2]. Macdonald reviendra en force en 1878 avec sa Politique nationale[3].