SeaFrance | |
Création | 1996 |
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Disparition | 2012 |
Fondateurs | SNCF |
Forme juridique | Entreprise d'État |
Action | gendarmerie de transport |
Slogan | SeaFrance, bien plus que traverser la Manche |
Siège social | Paris France |
Actionnaires | SNCF |
Activité | Transport maritime |
Société mère | SNCF |
Filiales | SeaFrance Limited |
Site web | www.seafrance.com |
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SeaFrance[1] était une entreprise française qui exploitait la plus courte ligne du Pas de Calais au moyen de quatre navires, le SeaFrance Nord-Pas-de-Calais, le SeaFrance Rodin, le SeaFrance Berlioz et le SeaFrance Molière de 1996 à 2012.
SeaFrance était une compagnie maritime française qui assurait les liaisons transmanches par ferries entre Calais et Douvres. Société anonyme à directoire et conseil de surveillance, SeaFrance était présidée par Pierre Fa depuis . La compagnie était détenue à 100 % par la SNCF.
Héritière du groupement Sealink, SeaFrance a réalisé en 2008[2] un chiffre d’affaires de 222 millions d'euros et transporté 3,8 millions de passagers, 713 000 voitures, 24 000 autocars et 711 000 camions.
La compagnie employait 900 personnes, dont 650 navigants français. C'était le premier employeur privé de la ville de Calais. Sa filiale SeaFrance Limited comptait 200 salariés en Angleterre.
En 2011, la société est placée en redressement judiciaire[3]. Le , le tribunal de commerce de Paris prononce la liquidation judiciaire[4] de la compagnie, tout en maintenant son activité jusqu'au . À partir du , les bateaux restent à quai.
Le syndicat CFDT maritime Nord, décide de créer une société coopérative et participative (SCOP) avec le soutien de certains salariés, pour reprendre l'exploitation de l'entreprise à la suite de la liquidation judiciaire. Le , le CE de SeaFrance souhaite que la SNCF mette en place une indemnisation supra-légale exceptionnelle en faveur des salariés licenciés afin de leur permettre d’apporter ces fonds à la SCOP.
Le , le tribunal de commerce de Paris prononce la mise en liquidation judiciaire avec cessation d’activité de SeaFrance[5].
Le , le tribunal de commerce de Paris accorde au groupe Eurotunnel la vente des 3 bateaux de l’ancienne compagnie maritime pour un montant de 65 millions d’euros, le passif de l’ex-compagnie maritime s’élevant à 400 millions d’euros, dont 250 millions pour la SNCF. Eurotunnel est alors propriétaire des anciens actifs de SeaFrance, et la SCOP seulement exploitante de ces actifs (affrètement des navires). Une filiale d'Eurotunnel commercialise l'offre de transport pour la SCOP.
Cette somme permet à certains ex-salariés de constituer la SCOP, et ainsi rétablir la liaison commerciale entre Calais et Douvres, sous pavillon français. La SCOP emploiera un peu plus de 400 personnes, et parmi les 500 autres ex-employés, 30 ont été reclassés à la SNCF, et environ 300 ont été embauchés par le consortium Franco-Danois DFDS/Louis Dreyfus, leader européen du ferry.
En , Arnaud Montebourg a publiquement injurié les anciens membres de la direction de SeaFrance[6]. Il sera condamné le [6] et exprimera ses regrets le lendemain[7].
En 2010, à la suite d'un audit comptable, une information judiciaire est ouverte pour « abus de confiance, faux et usage de faux, vol en bande organisée ». La direction de SeaFrance devant l’ampleur des fraudes, dépose plainte contre X pour vol et abus de confiance. Selon la société Mazars, spécialisée dans l’audit et l’expertise comptable, le montant des fraudes s’élèverait (selon la presse) à 3 millions d’euros en 2008 comme en 2009[8].
Sont mises en cause dans les dérives de fonctionnement de SeaFrance, le rôle des syndicats et en particulier de la CFDT locale. La Cour des Comptes, dans un rapport de 2009, dénonce le poids « exorbitant » du syndicat dans la gestion des embauches, l’absentéisme et les privilèges hors normes du personnel. La gestion du Comité d’Entreprise (CE) par la CFDT est également critiquée. La brutalité des méthodes du syndicat ont pour conséquence la condamnation, le , de trois responsables CFDT de SeaFrance par le Tribunal Correctionnel du Havre, à la suite de violences commises sur une policière[9].
Le , la CFDT lance une procédure de radiation pour « non-respect des valeurs confédérales » du syndicat Maritime Nord (SeaFrance). La décision est argumentée par « l’accumulation de faits et événements qui portent gravement atteinte à la CFDT »[10].
À compter du , la compagnie cesse son activité qui est reprise par Eurotunnel qui crée une filiale, MyFerryLink pour la commercialisation et confie l'exploitation à une nouvelle société appelée également SeaFrance, sous la forme d'une société coopérative et participative (SCOP). Cent vingt personnes sont embauchées sur un projet de 520 recrutements à l'ouverture. En 2014, Eurotunnel vend deux navires à DFDS[11].