La Seleka (« Coalition » en sango), dont le nom est aussi orthographié Séléka[1], est une coalition ethnique à coloration religieuse musulmane constituée en de groupes rebelles pour chasser du pouvoir le président centrafricain François Bozizé, ce qu'elle fera au mois de [2]. Elle est ensuite officiellement dissoute[3],[4],[5],[6] mais continue de contrôler le terrain avant d'éclater en plusieurs factions à la fin de l'année 2014 qui dominent encore aujourd'hui une large partie du pays.
Les deux principaux groupes constitutifs de la Seleka à sa fondation sont :
Les autres sont :
Le secrétaire général de la Seleka est Justin Kombo Moustapha[12] (UFDR). En , le général Joseph Zoundeko, de l'UFDR, est nommé chef d’état-major[13].
Un autre de ses chefs connus est Arda Hakouma, basé à Sibut.
Ses effectifs auraient été d'environ 20 000 personnes en 2013[14],[15]. En 2014, l'armée française estimait le nombre de ses combattants à plusieurs milliers, sans précision (la Seleka en revendiquant alors 10 000)[13].
Composée en partie de mercenaires tchadiens, libyens et soudanais[16],[17], la Séléka constitue une coalition ethnique à coloration musulmane dans une République centrafricaine dont la population est à 80 % chrétienne.
Elle a reçu un soutien du Tchad, qui considère le nord de la Centrafrique comme son arrière-cour stratégique, notamment du fait de ses ressources pétrolières[18],[19]. Elle dispose aussi d'un soutien en véhicules, en armes et en munitions de la part du Soudan[20].
En , Michel Djotodia rentre en Centrafrique et participe à la fondation de la Séléka, qui s'empare rapidement d'une grande partie du pays. La dénomination ‘Séléka’ apparaît pour la première fois en décembre 2012, décrivant l’alliance CPSK-CPJP-UFDR, sans le FDPC, qui apparaîtra juste après, dans un communiqué du 12 décembre signé des 3 chefs[21] et dans un communiqué signé Noureddine Adam du 16 décembre[19].
Les accords de paix de Libreville échouent dès : la Séléka accuse à nouveau Bozizé de n'avoir pas tenu ses promesses et reprend des villes de taille importante.
Le , la ville de Bangassou est conquise par une faction dissidente de Seleka[22].
Le , Djotodia prend le pouvoir et se proclame président de la République[23] à la suite de la prise de la capitale Bangui par les rebelles[24] au cours de laquelle a été renversé le général François Bozizé[25]. 500 soldats français sont déployés à Bangui pour soutenir le nouveau régime[26],[27],[28]. Dans cette progression, de nombreuses exactions contre les chrétiens ont été constatées[29],[30].
Quelques mois après sa prise du pouvoir en mars, il dissout la Séléka[31] mais sans changement notable dans la mesure où la rébellion tient le terrain et que le gouvernement se montre incapable de rétablir les institutions.
Les rebelles se livrent par la suite à de nombreuses exactions contre les populations[32]. Elles doivent en outre s'opposer aux milices d'auto-défense anti-balaka[33]. D’après Médecins sans frontières, le samedi , des ex-Séléka attaquent l’hôpital de Nanga Boguila, faisant seize victimes. Avant cela, à Boningi, ils tuent deux personnes. Puis, à Bodjomo, quatre personnes, dont deux catéchistes[34].
Le , à la suite des refus de la population civile du village de Bohong de subir les persécutions de la Séléka[35], le village subit de violentes représailles entraînant des dizaines de morts, des viols et des pillages[36], visant spécifiquement la population chrétienne[37]. Un millier d'habitants quittent le village.
Le , trois généraux de la Séléka — Mahamat Al-Khatim, Ahmat Abdallah Faya et Ali Darassa —, ainsi que le capitaine Ahmat Nadjad Ibrahim, alors porte-parole, décident de quitter le mouvement[38].
Le , l'opération Sangaris[39],[40] lancée par l’armée française à la suite de l'effondrement de l'État aboutit à des combats entre cette dernière et les forces de l'ex-Séléka.
De l'éclatement de la Séléka à la fin de l'année 2014 se forment plusieurs factions, aujourd'hui partagées entre alliances et conflit, comme l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) dirigée par Ali Darassa, le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) dirigé par Mahamat Al-Khatim, le Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique (RPRC) de Zakaria Damane ou encore le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC)[41],[42], formation majoritaire dirigée par Noureddine Adam.
En , la République de Logone, aussi connue comme République du Dar el-Kouti, est proclamée unilatéralement dans le Nord-Est du pays.