Le setsuwa(説話?) est un type de récit apparu au Japon, au début de l'ère Heian, qui désigne une anecdote appuyant son bien-fondé sur la prétendue véracité ou historicité des faits (ce qui exclut la traduction du terme par « conte »). Souvent utilisés pour illustrer la loi bouddhique, ils ont été de ce fait comparés aux exempla occidentaux. Le premier recueil de setsuwa est le Nihon ryōiki (dont la rédaction se situerait entre 787 et 822).
Setsuwa est un terme apparu tard (Meiji) et il a donné naissance à la dénomination de setsuwa bungaku (説話文学, littérature de style setsuwa).
Cette littérature, d'origine bouddhique, provient de l'Inde (littérature traduite en chinois). La Chine a ensuite produit ses propres œuvres à la fin des Han, durant les Six Dynasties (elles étaient alors appelées xiao shuo, en japonais : shōsetsu) et sous les Tang (chuan qi, japonais : denki et appelés ensuite shuo hua). Les setsuwa ayant pour sujet l'Inde et la Chine étaient nombreux au Japon.
On utilise aussi le terme setsuwashu (« compilation de récits édifiants ») pour désigner une grande variété de recueils anciens et médiévaux de contes ou de récits relativement courts, imprégnés d'éthique bouddhiste et visant à l'édification de leur public[1].
Le setsuwa se veut diamétralement opposé du monogatari classique, c’est-à-dire de type romanesque (bien que des ouvrages de setsuwa bungaku portent le nom de monogatari). Il se base, bien que souvent de manière fictive, sur l'historicité des faits. Certains setsuwa décrivaient des histoires « mondaines » tandis que d'autres, plus nombreuses, s'attachaient à promouvoir le dharma, la loi bouddhique.
↑Christoph Klein (Book review), « Kyoko Motomochi Nakamura (trsl. & ed.), Miraculous Stories from the Japanese Buddhist Tradition: The Nihon ryöiki of the Mank Kyökai. Richmond: Curzon Press, 1997 (reprint; first published in 1973 by Harvard University Press, Cambridge, Mass.) », Japanese Religions, vol. 24, no 2, , p. 209-214 (lire en ligne)
Jozef Kiburz (présentation du Nihon Ryôiki, avec une quarantaine d'histoires traduites), « chap. II,2 et II,3 », dans Hartmut O. Rotermund (dir.), Religions, croyance et traditions populaires du Japon, Paris, , 540 p. (ISBN978-8-706-81432-9), p. 137-140 (présentation); 141-186 et 217-220 (traductions)
Histoires qui sont maintenant du passé, traduction, introduction et commentaires par Bernard Frank, Paris, Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient », 2008 [1968], 336 p. (ISBN2-0707-0922-1).