Seán O'Malley | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | à Lakewood (Ohio, États-Unis) |
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Ordre religieux | Frères mineurs capucins | |||||||
Ordination sacerdotale | par John McDowell |
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Cardinal de l'Église catholique | ||||||||
Créé cardinal |
par le pape Benoît XVI |
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Titre cardinalice | Cardinal-prêtre de S. Maria della Vittoria |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par Edward Harper |
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Dernier titre ou fonction | Archevêque émérite de Boston (Massachusetts, États-Unis) | |||||||
Archevêque de Boston (Massachusetts) | ||||||||
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Évêque de Palm Beach (Floride) | ||||||||
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Évêque de Fall River (Massachusetts) | ||||||||
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Évêque de Saint-Thomas (Îles Vierges) | ||||||||
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Évêque coadjuteur de Saint-Thomas (Îles Vierges américaines) | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction religieuse | ||||||||
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« Quodcumque Dixerit Facite » (Jn 2,5) « Faites tout ce qu'Il dira » |
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(it) Notice sur www.vatican.va | ||||||||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Seán Patrick O'Malley, né le à Lakewood dans l'Ohio, est un cardinal américain, capucin et archevêque de Boston de 2003 à 2024.
Seán Patrick O'Malley est né sous le nom de Patrick O'Malley le 29 juin 1944 à Lakewood, Ohio , fils de Theodore et Mary Louise (née Reidy) O'Malley. Les deux parents étaient d'origine irlandaise. O'Malley, sa sœur et son frère aîné ont grandi dans la banlieue sud de Pittsburgh et à Reading, en Pennsylvanie . À 12 ans, il entre au St. Fidelis High School Seminary à Herman, en Pennsylvanie, un internat pour les étudiants qui envisagent de rejoindre l'ordre franciscain. Là-bas, en plus d'étudier les matières normales du cursus secondaire, il a également étudié l'espagnol, le portugais, le grec, l'allemand et l'hébreu, tout en étant également actif au théâtre .
Après avoir obtenu son diplôme de St. Fidelis, il a fréquenté le "Capuchin College" (collège capucin) et l'Université catholique d'Amérique, tous deux à Washington. Le 14 juillet 1965, à 21 ans, O'Malley a prononcé ses vœux dans l'Ordre des Frères mineurs capucins et a pris le nom Seán en l'honneur de Jean l'Apôtre . Après avoir été ordonné diacre, O'Malley a passé une brève période à l'île de Pâques, au Chili.
Seán O'Malley fait sa profession en 1965 dans l'ordre des frères mineurs capucins. Il est ordonné prêtre en 1970, avant d'être envoyé auprès de communautés hispanophones dès 1973.
Nommé évêque coadjuteur de Saint-Thomas, qui comprend en particulier les îles Vierges le , il est consacré le suivant et devient effectivement évêque de ce diocèse le . Il s'y engage auprès des sans-abri et des malades du SIDA.
Le , il est nommé évêque du diocèse de Fall River dans le Massachusetts, pour gérer les conséquences de l'affaire James Porter, prêtre accusé d'abus sexuels sur des mineurs. Il mène dans ce diocèse une politique de tolérance zéro vis-à-vis de ces délits[1].
Le , il est nommé évêque de Palm Beach en Floride, où ses deux prédécesseurs immédiats avaient donné leur démission après avoir été impliqués dans des affaires d'abus sexuels[1].
Le , il est transféré à Boston où il remplace le cardinal Bernard Law, démissionnaire face à l'immense scandale soulevé par la gestion désastreuse de nombreux cas d'abus sexuels sur des mineurs. Seán O'Malley négocie un accord de dédommagement de 90 millions de dollars pour plus de 500 victimes. Pour cela, il vend l'archevêché et ferme 65 des 357 paroisses de son diocèse.
Sa démission du siège épiscopal est acceptée par le pape François le , et il est remplacé par Richard Henning (en)[2].
Il est créé cardinal par le pape Benoît XVI lors du consistoire du avec le titre de cardinal-prêtre de Santa Maria della Vittoria.
Dans son diocèse de Boston, il poursuit sa politique de résolution de la crise des abus sexuels en mettant en place des politiques appropriées. Le journaliste spécialiste des questions de religion John Allen le considère comme la personnalité de l'ensemble de la hiérarchie catholique ayant eu l'action la plus efficace dans ce domaine[1]. Le cardinal O'Malley fait publier en 2011 une liste des membres du clergé diocésain qui ont été reconnus coupables d'abus sexuels, ou qui ont fait l'objet d'accusations. Il publie également une seconde liste, pour ceux qui ont été lavés d'une telle accusation. Plusieurs observateurs saluent aussi bien la publication de cette liste que les modalités choisies, et la lettre d'accompagnement, relevant la délicatesse des choix qui ont été faits et le désir de les faire comprendre au public[1],[3].
En 2012, il intervient dans les Rencontres mondiales de la famille.
Il participe au conclave de 2013 qui élit le pape François. Le , le nouveau pape constitue un groupe de neuf prélats issus de tous les continents, chargés de l'épauler dans la réforme de la Curie romaine et la révision de la constitution apostolique Pastor Bonus. Pour l'Amérique du Nord, c'est le cardinal O'Malley qui est choisi[4].
Le , il est nommé membre de la nouvelle commission pontificale pour la protection des mineurs, composée de huit personnes, avec pour mission principale de rédiger les statuts de la commission[5].
Le samedi , le pape François le nomme membre de Dicastère pour la Doctrine de la foi[6].
Il atteint l'âge de 80 ans le , l'empêchant de prendre part au prochain conclave.
Participant chaque année à des marches organisées par des mouvements pro-vie, O'Malley considère que l'avortement est, sur le plan moral, la question la plus importante en matière de choix politiques. Il se félicite en 2007 que la conférence des évêques ait clairement mis l'accent sur le rejet de l'avortement dans son document soulignant les éléments à prendre en compte lors des élections. Il déclare en outre que le soutien de catholiques au Parti démocrate « frise le scandale », dans la mesure où ce parti a toujours été hostile aux positions anti-avortement. Il enjoint aux catholiques votant pour ce parti de montrer clairement leur désaccord pour faire changer les choses [7].
Néanmoins, le cardinal archevêque de Boston insiste sur la nécessité d'apaiser le débat sur l'avortement, et se déclare convaincu que pour pouvoir changer la loi, il faut d'abord changer les cœurs, ce qui exclut de se montrer sermonneur, vindicatif ou hargneux. Il se démarque de certains évêques qui veulent priver de communion des politiciens favorables à l'avortement ; il choisit aussi malgré les critiques de présider aux funérailles du sénateur Ted Kennedy[8].
Le cardinal O'Malley s'est opposé, avec plusieurs évêques américains, à l'introduction du Contraceptive mandate (en) par lequel le gouvernement fédéral américain entend imposer aux employeurs d'inclure la contraception dans les contrats d'assurance maladie proposés aux employés. Tout en saluant l'extension du nombre de personnes couvertes par des contrats d'assurance, et en appelant même à aller au-delà, notamment pour que les migrants soient protégés, le cardinal dénonce l'obligation de financement des contraceptifs comme une violation de la liberté religieuse[9].
Seán O'Malley est également intervenu publiquement pour s'opposer à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe ; il a aussi participé à des meetings pour défendre les droits des immigrés[7].
Début avril 2014, il effectue une marche dans le désert avec huit autres prélats américains, le long de la frontière séparant les États-Unis avec le Mexique, afin de dénoncer la politique actuelle du gouvernement américain sur le dossier de l'immigration[10].