Sibongile Khumalo

Sibongile Khumalo
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 63 ans)
Nationalité
Formation
Université du Witwatersrand
Université du Zoulouland (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
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Autres informations
Tessiture
Genres artistiques
Distinctions
Standard Bank Young Artist Award (en) ()
Ordre de l'Ikhamanga
South African Music AwardsVoir et modifier les données sur Wikidata

Sibongile Khumalo, née le à Soweto et morte le , est une chanteuse sud-africaine. Mezzo-soprano classique à l'origine, elle s'est intéressée à plusieurs genres musicaux, comme l'opéra, le jazz et la musique traditionnelle africaine.

Enfance et formation

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Sibongile Khumalo naît Sibongile Mngoma, le [1], à Soweto, en Afrique du Sud. Son père, Khabi Mngoma, musicien classique[2] et professeur de musique à l'université du Zululand (en), l'encourage à s'investir dans le domaine musical dès son enfance[3],[4]. Sa mère et une artiste de la musique vocale. Soliste alto elle est un modèle et source d'inspiration pour sa fille[2].

Sibongile Mngoma commence l'apprentissage du violon à l'âge de huit ans[1]. Elle étudie ensuite la musique à l'université du Witwatersrand et à l'université de Zululand, où, après ses études, elle enseigne et effectue des recherches[3],[4],[1].

Carrière artistique

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Sibongile Khumalo dirige ensuite un centre d'enseignement artistique de Soweto, le Funda Art Centre. Elle participe notamment à un spectacle musical de Matsemela Manaka, Gorée, consacré au parcours spirituel d'une jeune femme noire interprétée par Nomsa Manaka et présenté en Afrique du Sud et aux Etats-Unis. Le personnage joué par Nomsa Manaka rencontre une femme plus âgée, Oba (Sibongile Khumalo), qui l'aide à prendre conscience de son héritage africain[5],[6].

En 1990, l'Afrique du Sud amorce une évolution vers une démocratie multi-raciale lorsque Nelson Mandela, un dirigeant du Congrès national africain, est libéré de prison. La majeure partie des lois d'apartheid sont abolies entre 1989 et .

Sibongile Khumalo se fait connaître en 1993, en recevant le prix de la meilleure jeune artiste au Grahamstown Festival (en) et chante, l'année suivante, lors des célébrayions nationales de l'élection de Nelson Mandela à la présidence de la république sud-africaine[7],[4],[1]. En 1996, accompagnée par l'orchestre symphonique national d'Afrique du Sud, elle chante, en direct sur la chaǐne publique SABC 2, une cantate en langue vernaculaire : UShaka. L'œuvre d'art lyrique, composée par l'universitaire Mzilikazi Khumalo (en) (compositeur de musique classique sud-africain, sans lien de parenté avec Sibongile Khumalo) est enregistrée au cours de l'année 1997[2].

Ele se produit en Europe avec d'autres artistes, donnant notamment un récital de chants du Kwazulu Natal à Nantes et à la Cité de la musique à Paris, en 1997[8]. Elle dirige l'interprétation des hymnes nationaux sud-africain et néo-zélandais lors de la finale de la Coupe du monde de rugby en 1995[7],[3].

Sibongile Khumalo apparaît dans plusieurs comédies musicales. Elle interprète également le rôle principal dans l'opéra Princess Magogo kaDinuzulu de Mzilikazi Khumalo. Cette œuvre en langue zoulou, produite pour la première fois en 2002, est consacrée à Magogo kaDinuzulu, princesse et artiste zoulou morte en et que la cantatrice sud-africaine a rencontrée dans sa jeunesse[9],[10],[2].

Dans le domaine du classique, elle se consacre tout d'abord aux compositions musicales de Franz Schubert et de Johannes Brahms. Elle travaille avec des musiciens classiques comme Yehudi Menuhin, ou encore l'orchestre philharmonique de Londres[3]. Ses plus grands succès sont dans l'opéra Carmen de Georges Bizet et l'oratorio Messiah de Georg Friedrich Händel avec Yehudi Menuhin. C'est surtout à travers les œuvres de Mzilikazi Khumalo qu'elle s'efforce d'aider la nouvelle musique classique d'inspiration africaine à devenir plus populaire[3].

Son interprétation de la musique traditionnelle zoulou sud-africaine est souvent comparée à celle de Miriam Makeba, et son chant en jazz est quelquefois comparé à ceux d'Ella Fitzgerald et de Betty Carter. Elle participe en 2019 au premier Eastern Cape Jazz Festival[11].

Sibongile Khumalo se produit occasionnellement aux côtés de musiciens de jazz et de musique du monde, tels que Miriam Makeba, Abdullah Ibrahim, Bheki Mseleku, Jack DeJohnette et Hugh Masekela.

La « first lady of song » (« Première dame de la chanson »)[2], comme l'a surnommée Nelson Mandela, meurt à 63 ans, le , une quinzaine d'années après son époux, l'acteur et réalisateur Siphiwe Khumalo, avec qui elle a eu deux enfants[12],[1].

Discographie

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La discographie de Sibongile Khumalo reflète l'éclectisme musical de la mezzo-soprano[4] sud-africaine. Au cours de sa carrière artistique, celle-ci a enregistré des œuvres appartenant non seulement aux répertoires classique et jazz, mais aussi aux musiques traditionnelles propres aux cultures zoulou, sotho et tsonga[7],[1]. Elle a remporté quatre South African Music Awards et trois Vita Awards[1].

Œuvres majeures

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  • 1996 : Ancient Evenings (premier enregistrement discographique, composé de chants du KwaZulu-Natal)[4],[1]
  • 1998 : Live at the Market Theatre[4]
  • 2000 : Immortal Secrets[13]
  • 2002 : Quest[13]
  • 2006 : Sibongile Khumalo (répertoire classique occidental du XIXe siècle, choralisme africain, chansons de la princesse Magogo)[4]
  • 2016 : Breath of life[4],[14]

Distinctions

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En 2008, elle reçoit l'insigne en argent de l'Ordre de l'Ikhamanga[3],[4].

Chacune des universités Rhodes, du Zululand et d'Afrique du Sud lui a décerné un doctorat honorifique[1].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h et i (en) Giovanni Russonello, « Sibongile Khumalo, South Africa’s ‘First Lady of Song,’ Dies at 63 », sur The New York Times, (consulté le ).
  2. a b c d et e (en) Thembela Vokwana, « Sibongile Khumalo, the transformative singer who built an archive of South African classics », The Conversation, (consulté le ).
  3. a b c d e et f (en) Présidence de la république d'Afrique du Sud, « Sibongile Khumalo (1957 – ) », sur thepresidency.gov.za
  4. a b c d e f g h et i (en) Christine Lucia, « Remembering Sibongile Khumalo, South Africa's divine diva », The Conversation, (consulté le ).
  5. (en) Wilborn Hampton, « Review/Theater; A Homily in African Song and Dance », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  6. (en) Matsemela Manaka et Geoffrey V. Davis, Beyond The Echoes of Soweto : Five Plays by Matsemela Manaka, Routledge, (1re éd. 1997), 244 p. (ISBN 9781134406654, lire en ligne), p. 175, 222, 235-238.
  7. a b et c (en) Veronica Mokhoali, « Late Sibongile Khumalo remembered as one of SA’s most venerated singers », sur ewn.co.za, Eyewitness News, (consulté le ).
  8. « L'Afrique du Sud à Nantes », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  9. (en) Anthony Tommasini, « Opera review ; Varied Cultures Entwine Around a Zulu Princess », The New York Times,‎ .
  10. (en) « SAs diva divine in », Brand South Africa,‎ (lire en ligne).
  11. (en) Gugu Phandle, « Sibongile Khumalo heads for Eastern Cape jazz fest », Herald Live, The Herald (Afrique du Sud),‎ (lire en ligne).
  12. (en) Herman Eloff, « SA singer Sibongile Khumalo, 63, dies after 'lengthy period of illness' », News24,‎ (lire en ligne).
  13. a et b (en) Ano Shumba, « South African singer Sibongile Khumalo dies at 63 », sur Music In Africa, (consulté le ).
  14. (en) Ntombizodwa Makhoba, « Sibongile Khumalo has a new breath of life », News24, .

Liens externes

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