Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Narbonnais, un pays comprenant Narbonne et sa périphérie, le massif de la Clape et la bande lagunaire des étangs. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Berre, le Rieu, le ruisseau de Gasparets et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans le parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : trois sites Natura 2000 (les « étangs du Narbonnais », le « complexe lagunaire de Bages-Sigean » et l'« étang de Lapalme »), quatre espaces protégés (le « domaine de Frescati », l'« île de l'Aute », les « rives de l'Aute » et les « étangs littoraux de la Narbonnaise ») et sept zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Sigean est une commune urbaine et littorale qui compte 5 583 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Elle appartient à l'unité urbaine de Sigean et fait partie de l'aire d'attraction de Narbonne. Ses habitants sont appelés les Sigeanais ou Sigeanaises.
Sigean est bordée par les Corbières à l'ouest, par la mer Méditerranée à l'est, et par l'étang qui porte son nom, l'étang de Bages et de Sigean. Ce site naturel formait dans l'Antiquité un golfe ouvert sur la Méditerranée. Occupant aujourd'hui une superficie de 5 500 hectares, l'étang communique avec la mer par le grau de Port-la-Nouvelle. L'île de l'Aute appartient au conservatoire du littoral et c'est la ville de Sigean qui s'occupe de sa gestion. Elle abrite une fleur rare, l'héliotrope de Curaçao[2].
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 15,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 586 mm, avec 5,4 jours de précipitations en janvier et 2,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Portel-des-Corbières à 5 km à vol d'oiseau[5], est de 15,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 660,0 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
La commune fait partie du parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée, créé en 2003 et d'une superficie de 68 350 ha, qui s'étend sur 21 communes du département[11]. Composé de la majeure partie des milieux lagunaires du littoral audois et de ses massifs environnants, ce territoire représente en France l’un des rares et derniers grands sites naturels préservés, de cette ampleur et de cette diversité en bordure de Méditerranée (Golfe du Lion)[12].
Quatre autres espaces protégés sont présents sur la commune :
le « complexe lagunaire de Bages-Sigean », d'une superficie de 9 488 ha, constitué de formations naturelles de steppes salées sont très riches en espèces de Limonium et très étendues[23]
l'« étang de Lapalme », d'une superficie de 3 904 ha, comprenant des formations plus ou moins salées en périphérie de la lagune qui présentent un intérêt majeur pour la nidification. En fonction du degré de salinité, et donc de la végétation, les espèces d'oiseaux se répartissent le territoire[24] ;
les « étangs du Narbonnais », d'une superficie de 12 314 ha, comportant des formations naturelles de steppes salées très riches en espèces de Limonium et très étendues. On trouve également des montilles fixées ou des bourrelets coquilliers de bords d'étang à Limoniastres[25].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Quatre ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[26] :
le « cours aval de la rivière de la Berre » (109 ha), couvrant 3 communes du département[27] ;
l'« étang de Bages-Sigean » (3 773 ha), couvrant 5 communes du département[28] ;
Au , Sigean est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[34].
Elle appartient à l'unité urbaine de Sigean, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[35],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Narbonne, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 71 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[36],[37].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[38]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[39].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (54,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (58,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
cultures permanentes (46,1 %), eaux maritimes (14,9 %), territoires artificialisés 10,28,2 milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (8,8 %), zones humides côtières (6,3 %), zones urbanisées (5,3 %), forêts (5,3 %), zones agricoles hétérogènes (4,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,2 %), prairies (4,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,7 %)[40]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 81,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 2 634 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 2634 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[47],[Carte 2].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[48].
Selon María José Peña, le toponyme Σαιγάνθη (Saigánthe), inscrit sur une tablette de plomb du Ve siècle découverte à Empúries, serait la transcription en grec ionien du nom ibère du site de Pech Maho. Ce nom aurait ensuite évolué pour donner le nom de Sigean[49].
Le site de Sigean a connu une occupation humaine depuis l'Antiquité : sur le territoire de la commune se situe l'oppidumélisyque de Pech-Maho, qui a été détruit au IIIe siècle av. J.-C.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[54]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[55].
En 2021, la commune comptait 5 583 habitants[Note 5], en évolution de +2,2 % par rapport à 2015 (Aude : +2,47 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 3 128 personnes, parmi lesquelles on compte 70,6 % d'actifs (56,9 % ayant un emploi et 13,6 % de chômeurs) et 29,4 % d'inactifs[Note 8],[I 4]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Narbonne, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 3],[I 7]. Elle compte 1 503 emplois en 2018, contre 1 434 en 2013 et 1 399 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 1 803, soit un indicateur de concentration d'emploi de 83,3 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 48,1 %[I 8].
Sur ces 1 803 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 822 travaillent dans la commune, soit 46 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 82,7 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,8 % les transports en commun, 11,2 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 4,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
490 établissements[Note 9] sont implantés à Sigean au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 10],[I 11].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
490
100 %
(100 %)
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
27
5,5 %
(8,8 %)
Construction
63
12,9 %
(14 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
154
31,4 %
(32,3 %)
Information et communication
7
1,4 %
(1,6 %)
Activités financières et d'assurance
13
2,7 %
(2,7 %)
Activités immobilières
19
3,9 %
(5,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
76
15,5 %
(13,3 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
77
15,7 %
(13,2 %)
Autres activités de services
54
11 %
(8,8 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 31,4 % du nombre total d'établissements de la commune (154 sur les 490 entreprises implantées à Sigean), contre 32,3 % au niveau départemental[I 12].
La commune est dans la « Région viticole » de l'Aude, une petite région agricole occupant une grande partie centrale du département[59], également dénommée localement « Corbeilles Minervois et Carcasses-Limouxin »[Carte 4]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 11] sur la commune est la viticulture[Carte 5].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 221 lors du recensement agricole de 1988[Note 13] à 116 en 2000 puis à 57 en 2010[61] et enfin à 57 en 2020[Carte 6], soit une baisse de 74 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 60 % de ses exploitations[62],[Carte 7]. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 1 355 ha en 1988 à 639 ha en 2020[Carte 8]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 6 à 11 ha[61].
L’oppidum de Pech Maho est situé sur la rive de la Berre près de l’étang de Sigean. Il est construit sur une colline calcaire de forme triangulaire d’une altitude de 29 mètres et d’une superficie de 2 hectares.
Au nord, il domine de 20 mètres la Berre et son ancienne embouchure aujourd’hui comblée (plaine du Lac ou « arena ») ; au sud, il s’élève à 5 mètres au-dessus du plateau des Oubiels ; vers l’est, à 500 mètres de l’oppidum, se trouve la nécropole au lieu-dit Las Peirros.
L’habitat protohistorique du site a été reconnu sur un hectare.
La réserve africaine de Sigean est un parc animalier dont une partie se visite en voiture (en bus pour les groupes), l'autre se faisant à pied, il faut compter la journée pour profiter pleinement du parc.
Famille Angles, originaire de Sigean cette famille donne d'abord naissance à une dynastie de bailes du lac, puis de Sigean. Bernard Angles (1627-1697) est le plus célèbre d'entre eux. "Homme-lige" du seigneur archevêque, il impose le pouvoir seigneurial au sein de la communauté tout en accroissant sa fortune foncière. Avec Jean Angles (1665-1702) le clan accède au monde des offices supérieurs de l'administration provinciale et quitte Sigean pour s'installer à Narbonne.
Gabriel Malric (1775-1837) : homme politique né et mort à Sigean et ancien maire de cette commune ;
Emile Cauvet (1816-1898) : magistrat né à Sigean ;
Armand Gauthier (1850-1926) : médecin, homme politique et ancien maire de Sigean, ancien sénateur et ministre ;
Joseph Malric (1852-1909) : homme politique né et mort à Sigean et ancien maire de cette commune ;
Arthur Huc (1854-1932) : homme politique et journaliste né à Sigean ;
Louis Martrou (1866-1954) : spéléologue ayant vécu à Sigean ;
Antoine Cayrel (1885-1970) : homme politique né à Sigean, grand-père du préfet Cayrel ;
Joseph Carrère (1904-1954) : joueur de rugby à XV et rugby à XIII né à Sigean international;
Georges Pastre (1915-2014): grand reporter sportif rugby, écrivain;
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[21].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑La part des ménages fiscaux imposés est le pourcentage des ménages fiscaux qui ont un impôt à acquitter au titre de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. L'impôt à acquitter pour un ménage fiscal correspond à la somme des impôts à acquitter par les foyers fiscaux qui le composent.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[60].
↑Christine Legrand, Alban de Latour, Languedoc-Roussillon, Hachette Livre (Hachette Tourisme), 2000, p. 199
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑María José Pena, Quelques réflexions sur les plombs inscrits d’Emporion et de Pech Maho. Pech Maho était-il un comptoir du sel ?, Revue des études anciennes, tome 116, n° 1, 2014, pp. 3-21. [présentation en ligne]
↑« Un bémol pour l’Harmonie Réveil Banda », L'Indépendant, (lire en ligne) « Dernièrement, les musiciens de l’Harmonie Réveil Sigeanais ont tenu leur assemblée générale, en présence de Michel Jammes [...] et Jean-Luc Castan, président d’honneur, ancien maire du village. »