Sonate pour piano de Berg

Sonate pour piano
op. 1
allemand : Klaviersonate
Image illustrative de l’article Sonate pour piano de Berg
Page de titre de la partition (1910)

Genre Sonate
Musique Alban Berg
Effectif piano
Durée approximative de 10 à 13 minutes
Dates de composition ca. 1909

La Sonate pour piano d'Alban Berg (allemand : Klaviersonate), opus 1, a été publiée en 1910, mais la date exacte de sa composition est inconnue ; les sources suggèrent qu'elle a été écrite en 1909. La sonate de Berg est la seule œuvre pour piano qui a reçu un numéro d'opus.

Berg a d'abord étudié avec Arnold Schoenberg à l'automne 1904 : leçons d'harmonie et de contrepoint. Plus tard, pendant l'automne 1907, il entreprend avec Schoenberg des études de composition, s'achevant avec cette « thèse de fin d'étude[1] » de l'allegro de sonate et de ses mouvements. Cinq brouillons de mouvements de sonate datent de cette période et l'on pense que l'opus 1 a suivi ces essais. La date exacte de composition est inconnue, mais bien que la seconde copie porte la date de 1908, les sources suggèrent que la sonate n'a pas été composée avant l'été 1909 (Scheideler, 2006). Berg a vingt-trois ou vingt-quatre ans.

La création de l'œuvre est donnée à Vienne le par Etta Werndorff, avec d'autres œuvres de Berg (Quatuor à cordes opus 3)[2] et d'Anton Webern. Le pianiste Léo-Pol Morin a interprété l'œuvre pour sa création parisienne en 1922.

Composition et structure

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La sonate n'est pas dans la forme classique typique en trois ou quatre  mouvements contrastés, mais se compose d'un unique mouvement centré autour de la tonalité de si mineur. Berg avait peut-être initialement prévu pour sa Sonate une œuvre en plusieurs mouvements de structure plus traditionnelle : un mouvement d'ouverture, suivi par un mouvement lent et un finale. Toutefois, pendant une longue période, il manquait d' idées pour alimenter ces autres mouvements. Berg se tourna vers Schoenberg, qui lui a fait remarquer que le manque d'inspiration signifiait qu'il avait dit tout ce qu'il y avait à dire[2]. Suivant les conseils de Schoenberg, Berg a décidé de publier (à compte d'auteur à Berlin, 1910 chez Robert Lienau[2] ; puis Universal) le mouvement fini, le laissant seul.

Bien que la pièce porte la tonalité de si mineur, Berg fait un usage fréquent du chromatisme, de la gamme par tons et errant entre les principales tonalités, ce qui donne une sensation d'instabilité tonale seulement résolue dans les dernières mesures[2]. La structure de la pièce est traditionnelle de celle de la forme sonate, avec une exposition (avec reprise), développement et réexposition[3]. Cependant, la composition repose aussi beaucoup sur l'idée de Arnold Schoenberg de la « variation développante », une technique pour assurer l'unité d'un morceau, en dérivant tous les aspects d'une composition à partir d'une seule idée musicale (« verticale comme horizontale »[3]). Dans ce cas, une grande partie de la composition peut être retracée pour les deux thèmes de l'exposition. Par exemple la cellule génératrice composée des trois petites notes du début[4].


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« L'œuvre communique un sentiment de plénitude et donne l'impression qu'elle est constituée d'une série de points culminants, suivis de moment de repos très soigneusement calibrés [...] »

— Glenn Gould[4]

La durée d'exécution est d'environ dix à onze minutes (Glenn Gould 13 minutes et Idil Biret près de 17 minutes).

Discographie

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Notes et références

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  1. Gould 1985, p. 420
  2. a b c et d Tranchefort 1987, p. 149
  3. a et b Sacre 1998, p. 407
  4. a et b Gould 1985, p. 421

Bibliographie

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  • Ullrich Scheidler (2006). Préface de l'édition urtext. Munich, G. Henle Verlag.
  • Theodor W. Adorno, Alban Berg : Sonate pour piano (1937). Trad., Revue de musicologie no 69, 1983, p. 209–216.
  • Mosco Carner (trad. Dennis Collins), Alban Berg [Alban Berg : the man and the work (1975/79)], Paris, Éditions Jean-Claude Lattès, coll. « Musiques et musiciens », , 367 p. (OCLC 32212348, BNF 34650078), p. 153–156.
  • Dominique Jameux, Berg, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Solfèges » (no 38), , 191 p. (ISBN 2-02-005515-5, OCLC 299354320), p. 32–36. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Sacre, La musique pour piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN 2-221-05017-7), p. 407–408. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de piano et de clavecin : Alban Berg, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 867 p. (ISBN 978-2-213-01639-9, OCLC 17967083), p. 149–150. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Glenn Gould, Musique pour piano de Berg, Schoenberg et Krenek (1958) dans Contrepoint à la ligne, Écrit II, Paris, Fayard, , 491 p. (ISBN 2-213-01657-7, OCLC 461975326), p. 420–422. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Janet Schmalfeldt, Berg’s Path to Atonality: The Piano Sonata, Op. 1. (OCLC 605567121) Dans David Gable et Robert P. Morgan (éd.), Alban Berg: Historical and Analytical Perspectives. Oxford, Clarendon Press, 1991, p. 79–109. (ISBN 0193113384)

Liens externes

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