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Soussou
Hommes soussou avec des instruments de musique traditionnels en 1935.
Leur langue est le soussou, une langue mandée dont le nombre de locuteurs était supérieur à 1 000 000 au début des années 2000. Parmi les 906 000 dénombrés en 2001 en Guinée, certains parlaient également le français. En Sierra Leone, ils étaient 122 000 en 2006, une partie d'entre eux utilisant en outre le krio ou l'anglais[6].
À l'époque de l'empire du Ghana, les Soussous ont quitté Mandé pour s'installer au Fouta-Djalon. Là, ils coexistaient avec diverses ethnies, les Nalou, les Bagas, les Coniaguis, les Bassaris, les Peuls et leurs cousins Dialonké.
Du XIIIe au XVIIe siècle, des Peuls musulmans venus à la fois du Fouta-Toro et du Macina, s'installent au Fouta-Djalon[7] où ils repoussent, par le moyen du djihad, les Soussous refusant de se convertir à l'islam. Parmi les Soussous restés au Fouta-Djalon, beaucoup sont réduits à l'état de servitude par les almamys. Ils deviennent des rimäibe.
Les Soussous trouvent refuge vers le littoral, où ils créent de puissants royaumes, bâtis grâce au commerce du poivre de Guinée, diverses autres épices, l'huile de palme, l'esclavage. Ils commercent avec les Européens, qui établissent plusieurs comptoirs commerciaux. Les États mis en place par les Soussous sont remarquables par leur organisation et l'architecture des habitations. La ville de Sayou, en pays soussou, est souvent citée dans les écrits des différents voyageurs européens comme une ville dynamique et belle.
Traditionnellement les Soussous ont toujours été de grands agriculteurs. Leur société est très proche de celle des Malinkés, et beaucoup de Dialonké se sont mélangés à eux.
En Guinée les Soussous représentent 25 à 30 % de la population, en Guinée maritime, ils représentent 75 % de la population.
La hiérarchie sociale soussou est la suivante :
au sommet, les horon, la noblesse et l'aristocratie, fournissant les rois, les guerriers, les chasseurs, les commerçants ;
les niamakala, les gens de castes : forgerons, cordonniers, tisserands, griots appelés dyali ;
les jon, les captifs ;
les Donso, les chasseurs.
Certains individus, hommes ou femmes, provenant de toutes les castes, deviennent des initiés, des komotigui. Auprès de la population, ils ont le rôle de guérisseurs, prédicateurs, ils sont les tenants de la spiritualité dans la communauté. Ils sont considérés comme les intermédiaires entre le monde des humains et celui des ancêtres et des esprits. Dans chaque village, ils sont présents à chaque grand événement et sont consultés par tous.
Dans la société soussou, le respect des anciens et des valeurs morales est très important, comme dans toutes les sociétés africaines.
Les Soussous d'aujourd'hui seraient bien d'origine Sosso, du royaume de Soumaoro Kanté car après la défaite de ce dernier à la Bataille de Kirina en 1235, un certain nombre de ses guerriers (soldats) et leurs familles, par crainte d’être massacrés par les vainqueurs, auraient quitté le royaume pour s'installer dans la région Djallonké d'alors, actuelle Fouta-Djallon. La sagesse de Soundiata Keita a su épargner la vie des vaincus malgré une forte exhortation à la vengeance pour la terreur infligée par Soumaoro Kanté aux populations de la région. Le sanankouya (cousins à plaisanterie) daterait de cette période. Il fut une technique ingénieuse, voire une innovation pour permettre non seulement l’intégration des vaincus de Kirina, mais aussi les mettre en confiance dans la cohabitation avec les vainqueurs.[réf. nécessaire]
↑ a et b(en) James Stuart Olson, « Soso », dans The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, 1996, p. 533-534 (ISBN9780313279188)
↑Djibril Tamsir Niane, « Chapitre X. Le Fouta Djallon du XVIIIe au début du XIXe siècle », dans Histoire des Mandingues de l’Ouest, Karthala, coll. « Hommes et sociétés », , 125–137 p. (ISBN978-2-86537-236-2, lire en ligne)
(en) A trap for men and other Susu stories from Rokel, Mambolo, Rotain and Kambia (réunies par Heribert Hinzen, Jim Sorie et E. D. A. Turay, traduites par Sherbora S. Suma et Jim Sorie), People's Educational Association of Sierra Leone, Freetown, 1987?, 67 p.
N'Fassory Bangoura et Philippe Geslin, L'oiseau qui avait enterré sa mère dans sa tête : carnets d'un paysan Soussou, Ginkgo, Boulogne-Billancourt, 2011, 140 p. (ISBN978-2-8467-9098-7)
Jacques Binet, Les Soussous de Guinée, 1950
Drevon, Contribution à la géographie médicale. Le pays des Soussous, Paris, 1894
Hubert Frechou, « Le régime foncier chez les Soussous du Moyen Konkour », Cahiers de l'Institut de Science Économique Appliquée, 1962, Séries 5, no 4
Philippe Geslin, La mer, la terre et le palétuvier : ethnologie et transfert de techniques : l'exemple du sel chez les Susu de Guinée, EHESS, Paris, 1997, 2 vol., 610 p. (thèse d'Ethnologie)
Pas de soucis chez les Soussou : carnet de voyage, Association Escale Nantes, 2003, 111 p. (ISBN2-9520204-0-X)
Aboubacar Touré, Parlons soso : langue et culture du peuple de la Guinée maritime, L'Harmattan, Paris, etc., 2004, 205 p. (ISBN2-7475-6764-8)