Stanisław Bareja est né à Varsovie en tant que l'aîné de trois enfants [1] de Sylwester Kazimierz Bareja (1902–1983) et de Stanisława née Chmielarz (1910–2001)[2]. Son père, de même que son grand-père paternel est le patron d'une charcuterie dans l'arrondissement de Mokotów[3]. En 1946 la famille Bareja s'installe a Jelenia Góra[4]où il fréquente le lycée Stefan Żeromski. En 1949 il entame ses études a l'École nationale de cinéma de Łódź à la faculté de réalisation cinématographique et télévisuelle. Pendant ses études il fait partie d'un groupe informel d'amis appelé "Kolektyw" (le Collectif) auquel appartiennent également Jan Łomnicki, Janusz Weychert, Janusz Morgenstern, Lech Lorentowicz et Kazimierz Kutz. Les membres du collectif s'échangent des livres dont ceux interdits par la censure et regardent des films interdit en salles[5]. Après avoir terminé ses études en 1954 il devient l'assistant du réalisateur Jan Rybkowski, fait des apparitions au cinéma et tourne des films publicitaires.
Sa carrière de réalisateur commence en 1960 avec la comédie Mąż swojej żony (Le Mari de sa femme). Bareja réalise surtout des comédies mais aussi des films criminels. Mise à part son début, le style de ses comédies est critiqué jusqu'à sa mort, pourtant ses films comptent parmi les plus populaires en Pologne. Mąż swojej żony se classe troisième au box-office polonais en 1961[6], Poszukiwany, Poszukiwana (Recherché, recherchée) se classe cinquième en 1973[7] pareillement que Miś(L'Ours) en 1981[8]. Poszukiwany, Poszukiwana remporte le prix du festival Queens Council of the Arts à New York[9]. C'est aussi sa première comédie dans laquelle il renonce au style d'avant-guerre et exhibe les absurdités de la République populaire de Pologne. Il est également l'auteur et co-auteur de quelque séries télévisées. Tout comme Alfred Hitchcock, Bareja fait des apparitions dans ses films[10].
Dans les années 70 il s'engage dans l'opposition anticommuniste. Mise à part la critique du système dans ses films, en 1977 en rentrant de Paris du tournage de Co mi zrobisz jak mnie złapiesz(Que me ferez-vous si vous m'attrapez) il passe en contrebande avec Stanisław Tym plus de 100 livres interdits en Pologne, cachés dans de boîtes de bobines de film. En effet Tym reçoit ces livres à l'institut littéraire Kultura[11]. La même année il rejoint le Comité de défense des ouvriers[12]. Il est aussi membre de Solidarność[13]. Après son accident de voiture en 1980 il change ses plans et voyage en Hongrie au lieu de Grèce, en rentrant il passe par Vienne
où il apprend à se servir d'un duplicateur destiné à Niezależna Oficyna Wydawnicza NOWA (Maison d’Edition Indépendante) qu'il entre en Pologne sur la galerie de toit de sa Fiat 126[14]. Dans sa cave sont réalisées des matrices pour NOWA ainsi que pour trois premiers numéros de Tygodnik Mazowsze (Hebdomadaire Mazovie) - la revue clandestine de Solidarność[15],[16]. En 1982 plusieurs rencontres du Comité régional de Solidarność se déroulent dans sa maison. Il offre son aide aus dissidents Zbigniew Bujak et Zbigniew Romaszewski[17],[18].
En 1987 il obient une bourse d'études du Musée Folkwang à Essen. Le il est victime d'un accident vasculaire cérébral[19]. Stanisław Bareja décède le à l'hôpital municipal d'Essen (St. Josef Krankenhaus Essen-Werden)[20]. L'urne avec ses cendres est inhumée au cimetière de Czerniaków à Varsovie[21].
Konrad Klejsa, un critique de cinéma polonais remarque que les films de Bareja sont maintenus dans style de cinéma de genre. Le Toucher de la nuit est réalisé comme un film noir par contre Une femme pour un Australien et Une aventure avec la chanson imitent les films de Busby Berkeley et Stanley Donen. Pourtant Bareja se spécialise dans la comédie fortement ancrée dans la culture comique de l'époque de la République populaire de Pologne [24], souvent il fait recours au slapstick et au cinéma burlesque. Ses œuvres (surtout celles des anées 1960) sont fortement influencées par René Clair[25].