Stenay est situé dans la partie nord de la plaine de la Woëvre et est traversé par la Meuse et par le canal de l'Est. La Wiseppe se jette dans la Meuse à Stenay.
Le bourg de Stenay est en grande partie installé sur la rive droite de la Meuse. Deux grands axes s'y croisent : la route D 947 : Reims (100 km au sud-ouest) - Luxembourg (80 km à l'est) et la route D 964 : Sedan (34 km au nord-ouest) - Verdun (47 km au sud).
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 884 mm, avec 13,6 jours de précipitations en janvier et 9,5 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Mouzay », sur la commune de Mouzay à 4 km à vol d'oiseau[5], est de 10,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 789,5 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −15,3 °C, atteinte le [Note 2],[6],[7].
Statistiques 1991-2020 et records MOUZAY (55) - alt : 166m, lat : 49°27'36"N, lon : 5°12'33"E Records établis sur la période du 01-06-2007 au 04-01-2024
Au , Stenay est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle appartient à l'unité urbaine de Stenay[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 4],[11],[12]. La commune est en outre hors attraction des villes[13],[14].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (79,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (47,2 %), prairies (29,5 %), forêts (12,7 %), zones urbanisées (4,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,5 %), zones agricoles hétérogènes (1,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,2 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Avant de s'appeler Stenay, la ville porta longtemps le nom de Sathenay.
Le héraut Vermandois, dans son armorial des années 1275-1285, signale un chevalier nommé «Lermite de Sathenay», dont le blason est : palé d'argent et de gueules de 6 pièces …
En 1552, dans ses commentaires des "dernières guerres en la Gaule Belgique", François de Rabutin parle aussi de «la ville de Sathenay (autrement par le langage corrompu appelée Astenay)»… "Sathenay où il n'y avait ni artillerie ni munitions, soldats ni garnison aucune pour le roi que les habitants et un capitaine"… Il signale l'importance de son pont sur la Meuse.
1591. Turenne prend par surprise Stenay que Charles III tente vainement de reconquérir lors de deux sièges successifs. Une fois la paix signée (traité de Folembray, 1595), la ville sera restituée aux Lorrains, au début de 1596.
1608-1632. Construction de la citadelle de Stenay, « une des plus belles et des plus régulières de la frontière, » sous le gouvernement de Simon II de Pouilly.
1632. Louis XIII, à Liverdun, contraint le duc Charles IV de Lorraine à signer un traité donnant pour 4 quatre ans Stenay à la France, ainsi que les places fortes, toutes proches, de Dun et Jametz. En fait, la ville restera occupée pour toujours par les Français… avec, comme premier gouverneur, le comte de Lambertye, puis, en 1634, le comte de Charost.
1641. Traité de Saint-Germain : le duc de Lorraine, Charles IV, cède à la France Clermont, Jametz, Dun et Stenay (ces trois dernières villes, situées en lisière d’Argonne, seront données en apanage à Condé en 1648, ainsi que tout le Clermontois).
1654 : 28 juin. Au bout de 32 jours de siège par l’armée française, dirigé par Abraham de Fabert d'Esternay (Vauban y fait ses premières armes, et y sera blessé deux fois[18]), Stenay sera reprise par Louis XIV à Condé, révolté de la Fronde.
1659. Par le traité des Pyrénées, Louis XIV redonne à Condé ses titres et ses biens : le Clermontois confisqué retourne au prince, ainsi que Stenay.
"M. de La Moussaye avait acheté la belle terre de Quintin en Bretagne du duc de La Trémoille son beau-frère, dont son fils porta le nom, qui était frère aîné de M. de La Moussaye, lieutenant général et attaché à M. le Prince, dans le parti duquel il mourut gouverneur de Stenay sans avoir été marié." Mémoires de Saint Simon, Tome 2 Chapitre 5, 1697.
Le , elle est la dernière ville reprise par les Alliés lorsque la 89e division d'infanterie américaine du général William M. Wright(en) la délivre quelques heures avant que l'armistice entre en vigueur[19]. Cette division perd 365 hommes en majorité sous le feu de l’artillerie de l'armée impériale allemande. La raison invoquée par Wright pour l'attaque était que « La division était au front depuis très longtemps sans disposer d'installations de lavage convenables, et qu'il s'était avéré que si Stenay était laissé aux mains de l'ennemi, [les] troupes ne pourraient pas profiter des installations qui s'y trouvaient probablement. »[20]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[26].
En 2021, la commune comptait 2 471 habitants[Note 5], en évolution de −9,98 % par rapport à 2015 (Meuse : −4,57 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 30,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (32,4 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 35,3 % la même année, alors qu'il est de 29,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 200 hommes pour 1 320 femmes, soit un taux de 52,38 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (50,49 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[28]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,0
90 ou +
4,8
10,3
75-89 ans
15,7
20,2
60-74 ans
18,4
20,3
45-59 ans
20,4
15,3
30-44 ans
12,2
17,3
15-29 ans
14,2
15,7
0-14 ans
14,4
Pyramide des âges du département de la Meuse en 2021 en pourcentage[29]
La ville compte une cité scolaire nommée Alfred Kastler[30], associant collège, lycée général et lycée professionnel, ainsi qu'une section BTS. Une inspection de l'Éducation nationale est également présente.
Une MFR établissement de formation en alternance. De la 4e au bac pro.
2 filières professionnelles: agricole et commerce.
La papeterie Munksjö(sv) est le principal employeur de la ville (205 salariés). Elle compte également parmi les établissements importants Terrea, concessionnaire de machines agricoles. La société de transports routiers Transalliance y est également implantée. Stenay est un pôle commercial d'équilibre, qui a vu la grande distribution se développer sur la Zone d'Activités au sud de la Ville, tout en gardant un centre-ville historique proposant commerces et services. Stenay est un centre administratif de proximité, comptant des services déconcentrés du conseil départemental de la Meuse (UTAS - CMS), Agence départementale d'aménagement Stenay est un pôle d'enseignement qui compte écoles maternelle et primaire publique et privée, une cité scolaire (collège, lycée général, lycée technologique - BTS) et de nombreux services liés à l'accompagnement de l'enfance et de la jeunesse. La Ville compte un important EHPAD (maison de retraite) de 152 lits. Une association de développement économique et une pépinière d'entreprises accueillent les porteurs de projets. La Belgique et dans une moindre mesure le Luxembourg offrent également des emplois aux résidents de la région.
La Ville dispose d'un office de tourisme ouvert toute l'année. Un port de plaisance accueille les bateaux de plaisance de passage sur la branche Nord du canal de l'Est. L'aire de camping cars sur une presqu'île est prisée. Le musée Européen de la Bière y est installé.
Église Saint-Joseph de Cervisy, Route Nationale[34].
Église Saint-Grégoire, rue Chanzy, construite dans les années 1830.
Chapelle du Sacré-Cœur, avenue de Verdun.
Chapelle de l'ancien hospice Saint-Antoine, rue de l'Hôpital.
Chapelle au Château de Bronelle.
Ancien couvent des Minimes, rue des Minimes, actuellement école.
Les ruines de la Chapelle Saint-Lambert de Cervisy. La chapelle bâtie au moyen âge XII et XIII siécle, au lieu-dit le fond de Saint-Lambert, est une ancienne léproserie. Inscrit MH (1991)[35].
Sylvie Bucher, Reflets de la vie gallo-romaine dans le nord de la Meuse : le témoignage de la sculpture. Collections des musées de Stenay et de Verdun, Université de Metz, Centre de recherche histoire et civilisation, 1999, 93 p. (ISBN2-85730-024-7)
Jean Maillard, Stenay, hier, 1, Des origines à la Révolution, Office central de la coopération à l'école, Bar-le-Duc, 1985, 52 p.
Constant Vigneron (abbé), Grandes heures de l'histoire de Stenay, Aincreville, C. Vigneron, 1978, 155 p.
Hélène et Philippe Voluer, Promenade dans Stenay, Librairie Menge, Stenay, 1975, 33 p.
Philippe Voluer, Stenay, le musée européen de la bière : l'ancien magasin aux vivres de Steynay, ancienne malterie, Citédis, Paris, 1997 (ISBN2-911920-02-3)
Philippe Voluer, La bière en Lorraine à l'époque des Lumières : l'exemple de Nancy et de Stenay, Éd. Serpenoise, Metz, 2005, 142 p. (ISBN2-87692-663-6)
Philippe Voluer, La guerre de 14 au pays de Stenay : la vie des civils sous l'occupation, Les Amis de Montserrat, Beaufort-en-Argonne, 2006, 108 p.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Stenay comprend une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant (préf. Jean Nouvel), Vauban - L’intelligence du territoire, Paris, Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, , 175 p. (ISBN2-35039-028-4), p. 166.
↑Joseph E. Persico. Wright's stated reason for the attack was because "the division had been in the line a considerable period without proper bathing facilities, and since it was realized that if the enemy were permitted to stay in Stenay, our troops would be deprived of the probable bathing facilities there." World War I: Wasted Lives on Armistice Day. History Net.