Stratiotosuchus

Stratiotosuchus maxhechti

Stratiotosuchus
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue d'artiste de la tête de Stratiotosuchus maxhechti.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Sauropsida
Sous-classe Diapsida
Infra-classe Archosauromorpha
— non classé — Archosauria
— non classé — Crurotarsi
Super-ordre Crocodylomorpha
Ordre Crocodyliformes
Sous-ordre  Notosuchia
Clade  Ziphosuchia
Clade  Sebecosuchia
Famille  Baurusuchidae

Genre

 Stratiotosuchus
Campos et al.[1], 2001

Espèce

 Stratiotosuchus maxhechti
Campos et al.[1], 2001

Stratiotosuchus est un genre éteint de crocodyliformes, un clade qui comprend les crocodiliens modernes et leurs plus proches parents fossiles[2]. Il est rattaché au sous-ordre des Notosuchia (ou notosuchiens en français) et aux clades des Ziphosuchia et des Sebecosuchia et, plus précisément à la famille des Baurusuchidae[3].

Une seule espèce est rattachée au genre : Stratiotosuchus maxhechti, décrite par D. A. Campos et ses collègues en 2001[1].

Étymologie

[modifier | modifier le code]

Son nom de genre Stratiotosuchus est composé des mots du grec ancien στρατιώτης, stratiōtēs, « soldat » et σοῦχος Soũkhos, « crocodile », pour donner « crocodile-soldat ».

Découverte et datation

[modifier | modifier le code]

Les premiers fossiles de cette espèce ont été découverts dans les années 1980 et ont donné lieu à deux publications principales, celle qui a créé le genre et l'espèce en 2001[1] et une autre qui a décrit un nouveau spécimen en 2008[4].

Deux autres publications en 2006 et 2008 ont conclu que cet hypercarnivore de grande taille ainsi que d'autres membres de sa famille des baurusuchidés, auraient pu occuper les niches écologiques accaparées ailleurs dans le monde par les dinosaures théropodes de petite à moyenne taille[5],[6],[7].

Le fossile holotype, découvert en 1988 et décrit en 2011, est un squelette quasi complet, référencé DGM 1477-R. OIl a été trouvé près de la ville d'Irapuru dans l'État de São Paulo au Brésil. Il provient de la formation géologique d'Adamantina du Crétacé supérieur dont l'âge plus précis est discuté entre le Turonien et le Maastrichtien. Selon Judd A. Case en 2017[8], la formation daterait du Maastrichtien (au sommet du Crétacé supérieur), soit il y a environ entre 72,1 et 66,0 millions d'années.

Cette formation a livré de nombreuses espèces de Crocodyliformes dont plusieurs Baurusuchidae et Sphagesauridae.

Description

[modifier | modifier le code]

Stratiotosuchus possède un crâne haut, comprimé latéralement, dont la longueur est de 47 centimètres. La longueur totale de l'animal pouvait atteindre jusqu'à 4 mètres pour une masse évaluée à 1 610 kg par E. Molnar et ses collègues en 2016[9], une taille appréciable pour un notosuchien, et comparable à celle de son proche parent Baurusuchus.

Ses dents sont de type ziphodonte, une morphologie des dents comprimées latéralement, courbées et dentelées qui a donné son nom au clade des Ziphosuchia auquel il appartient. Comme les autres baurusuchidés, Stratiotosuchus présente un nombre réduit de dents : trois sur son os prémaxillaire et cinq sur son maxillaire. Lorsque sa gueule était fermée, les dents de la mâchoire supérieure recouvrent celles de la mandibule permettant un cisaillement efficace. L'animal possède une grande dent en forme de canine sur chaque prémaxillaire et plusieurs grandes dents maxillaires plus en arrière. La quatrième dent du dentaire sur la mandibule est également de grande taille et en forme de canine ; elle est visible même lorsque les mâchoires sont fermées[7].

Squelette post-crânien

[modifier | modifier le code]

Les os des membres de S. maxhechti ont toutes les caractéristiques ostéologiques généralement associées à une posture sagittale totalement dressée chez un animal quadrupède (crête supracétabulaire bien développée, tête fémorale relativement décalée médialement et tubercule calcanéen à orientation caudale). Cette anatomie rappelle celle des Baurusuchidae et celle des dinosaures (principalement les théropodes)[7]. Ceci apporte de nouvelles preuves que les Baurusuchidae étaient des prédateurs terrestres actifs, en plus de celles habituelles limitées à son crâne, à savoir la position relative des narines et des orbites externes. Ces caractéristiques post-crâniennes liées à une démarche parasagittale, montrent que les similitudes entre les Baurusuchidae et les théropodes s'étendent au-delà de la morphologie crânienne[7].

Classification

[modifier | modifier le code]

Stratiotosuchus a été reconnu comme un baurusuchidé dès sa description préliminaire en 1988[10].

En 2004, les Baurusuchidae sont même définis comme incluant le dernier ancêtre commun de Baurusuchus et Stratiotosuchus et de tous ses descendants[11].

P.L. Godoy et ses collègues en 2014 réalisent une analyse phylogénétique des Baurusuchidae lors de la description d'une nouvelle espèce de cette famille Aplestosuchus sordidus. Ils confirment l'attribution de Stratiotosuchus à cette famille ainsi qu'à la sous-famille des Baurusuchinae, créée par F. C. Montefeltro et ses collègues en 2011[12]. Ci-après le cladogramme de P.L. Godoy et ses collègues en 2014[13],[14] :



Notosuchus terrestris




Mariliasuchus amarali




Armadillosuchus arrudai


 Baurusuchidae 

Cynodontosuchus rothi




Gondwanasuchus scabrosus



 Pissarrachampsinae 

Campinasuchus dinizi




Pissarrachampsa sera



Wargosuchus australis




 Baurusuchinae 


Aplestosuchus sordidus



« Baurusuchus » albertoi





Stratiotosuchus maxhechti




Baurusuchus salgadoensis



Baurusuchus pachecoi











En 2014 également, Diego Pol et ses collègues compilent plusieurs études phylogénétiques antérieures et reprennent l'analyse pour aboutir à une matrice incluant 109 Crocodyliformes et genres proches dont 412 caractères morphologiques sont étudiés. Ils classent Pissarrachampsa comme un baurusuchidé proche des genres Pissarrachampsa et Campinasuchus[3].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d (en) D.A. Campos, Suarez, J.M., Riff, D. et Kellner, A.W.A., « Short note on a new Baurusuchidae (Crocodyliformes, Metasuchia) from the Upper Cretaceous of Brazil », Boletim do Museu Nacional, Nova Série, Geologia, vol. 57,‎ , p. 1–7 (lire en ligne)
  2. (en) M. Bronzati, F. C. Montefeltro et M. C. Langer, « A species-level supertree of Crocodyliformes », Historical Biology,‎ , p. 1 (DOI 10.1080/08912963.2012.662680)
  3. a et b (en) D. Pol, P. M. Nascimento, A. B. Carvalho, C. Riccomini, R. A. Pires-Domingues et H. Zaher, « A New Notosuchian from the Late Cretaceous of Brazil and the Phylogeny of Advanced Notosuchians », PLoS ONE, vol. 9, no 4,‎ , e93105 (PMID 24695105, PMCID 3973723, DOI 10.1371/journal.pone.0093105)
  4. (en) André Eduardo piacentini Pinheiro, Reinaldo J. Bertini, Marco Brandalise de Andrade et Rafael Gióia Martins Neto, « a new specimen of Stratiotosuchus maxhechti (Baurusuchidae, Crocodyliformes) from the Adamantina Formation (Upper Cretaceous),Southeastern Brazil », Revista Brasileira de Paleontologia, vol. 11, no 1,‎ , p. 37–50 (DOI 10.4072/rbp.2008.1.04, lire en ligne)
  5. (en) Candeiro, C. R. A., Martinelli, A. G., Avilla, L. S. & Rich, T. H., « Tetrapods from the Upper Cretaceous (Turonian-Maastrichtian) Bauru Group of Brazil: a reappraisal », Cretaceous Research, vol. 27, no 6,‎ , p. 923–946 (DOI 10.1016/j.cretres.2006.05.002)
  6. (en) Agustín G. Martinelli et Pais, Diego F., « A new baurusuchid crocodyliform (Archosauria) from the Late Cretaceous of Patagonia (Argentina) », Comptes Rendus Palevol, vol. 7, no 6,‎ , p. 371–381 (DOI 10.1016/j.crpv.2008.05.002)
  7. a b c et d (en) D. Riff et Kellner, A.W.A., « Baurusuchid crocodyliforms as theropod mimics: clues from the skull and appendicular morphology of Stratiotosuchus maxhechti (Upper Cretaceous of Brazil) », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 163, no s1,‎ , s37–s56 (DOI 10.1111/j.1096-3642.2011.00713.x)
  8. (en) « Age of the Adamantina formation, upper Bauru group, Late Cretaceous, Brazil »
  9. (en) E. Molnar, Ralph & Vasconcellos, Felipe. (2016). Cenozoic dinosaurs in South America – Revisited. Memoirs of Museum Victoria. 74. 363-377. 10.24199/j.mmv.2016.74.25
  10. (pt) D.A. Campos et Suarez, J.M., « Um novo Baurusuchidae (Reptilia, Crocodylia) do Cretáceo Superior do Estado de São Paulo », Anais da Academia Brasileira de Ciências, vol. 27,‎ , p. 412
  11. (en) I.S. Carvalho, Ribeiro, L.C.B. et Avilla, L.S., « Uberabasuchus terrificus sp. nov., a new Crocodylomorpha from the Bauru Basin (Upper Cretaceous), Brazil », Gondwana Research, vol. 7, no 4,‎ , p. 975–1002 (ISSN 1342-937X, DOI 10.1016/S1342-937X(05)71079-0, lire en ligne [archive du ])
  12. (en) Montefeltro, F.C., Larsson, H.C.E., & Langer, M.C. (2011), A New Baurusuchid (Crocodyliformes, Mesoeucrocodylia) from the Late Cretaceous of Brazil and the Phylogeny of Baurusuchidae, PLoS ONE 6(7): e21916. DOI 10.1371/journal.pone.0021916, [1]
  13. (en) Godoy PL, Montefeltro FC, Norell MA, Langer MC, « An Additional Baurusuchid from the Cretaceous of Brazil with Evidence of Interspecific Predation among Crocodyliformes », PLoS ONE, vol. 9, no 5,‎ , p. 1–12 (PMID 24809508, PMCID 4014547, DOI 10.1371/journal.pone.0097138)
  14. (en) Godoy PL, Bronzati M, Eltink E, Marsola JCA, Cidade GM, Langer MC, Montefeltro FC. (2016), Postcranial anatomy of Pissarrachampsa sera (Crocodyliformes, Baurusuchidae) from the Late Cretaceous of Brazil: insights on lifestyle and phylogenetic significance. PeerJ 4:e2075. DOI 10.7717/peerj.2075 [2]

Références taxinomiques

[modifier | modifier le code]

(en) Référence Paleobiology Database : Stratiotosuchus Campos et al., 2001

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]