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(à 58 ans) 20e arrondissement de Paris |
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Marcel Sylvain Luc |
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Sylvain Luc, né le à Bayonne et mort le à Paris, est un guitariste français de jazz.
Il est considéré comme l'un des grands noms du jazz français, et comme un technicien hors-pair, réputé internationalement[1].
Né le à Bayonne[2],[3], Sylvain Luc commence la guitare à 4 ans, puis apprend le violon. Il étudie le violoncelle au conservatoire à rayonnement régional de Bayonne[2]. Influencé par ses grands frères Gérard, accordéoniste, et Serge (1957-2010), batteur, il commence à se produire dès l'âge de 8 ans sur les scènes du Pays Basque et enregistre son premier album avec ses frères, Elgarrekin en 1977 à l’âge de 12 ans.
Avec son groupe de jazz progressif Bulle Quintet, avec Nicolas Filiatreau (batterie), Mario Vilas (claviers), Jean-Claude Driollet (basse) et Pierre Olivier (vibraphone, percussions), il est lauréat du XIXe festival de Jazz de San Sebastian[4] en 1982, et enregistre le thème Tôt Le Matin de Mario Vilas sur l'album du festival.
Il donne de nombreux concerts avec ce groupe du Pays basque, puis il s'installe à Paris et devient arrangeur, compositeur et accompagnateur d'artistes de variétés, tout en conservant son rôle dans le jazz en tant que bassiste du trio de Richard Galliano, et en tant que guitariste avec Éric Le Lann[2].
En 1993, Sylvain Luc devient l'ambassadeur des guitares Godin pour le monde. C'est l'année de son premier album, Piaia (« voyage » en euskara)[5],[6],[7].
L'année suivante, il enregistre Petits Déjà, en duo avec Louis Winsberg.
En 1999, il sort l'album Nahia avec ses frères Gérard et Serge[8], Ameskeri, avec Stéphane Belmondo, puis Duet, en duo avec Biréli Lagrène, qui s'écoulera à plus de 70 000 exemplaires[2].
Sylvain Luc joue de la guitare et de la basse sur l'album Les Machines absurdes de William Sheller paru en 2000.
Il fonde en 2000 le Trio Sud avec André Ceccarelli et de Jean-Marc Jafet. Un premier disque sort en 2000, Le groupe obtient la Victoire du jazz en tant que meilleure formation de l’année 2003, à l'occasion de la publication de Sylvain Luc Trio Sud en 2002. Suivra Young and fine en 2008.
En 2003, il sort Ambre, son second album en solo après Piaia. Il utilise la technique du re-recording, ce qui lui permet de superposer jusqu'à 4 pistes de guitare.
Depuis 2006, on le retrouve régulièrement dans la formation String quartet, aux côtés de Didier Lockwood, Victor Bailey et Billy Cobham.
En 2007, Sylvain Luc remporte un Djangodor, dans la catégorie « musicien confirmé »[9].
En 2009, on le retrouve en trio dans une formation « All Stars », aux côtés de Richard Bona et Steve Gadd. Il retrouve Biréli Lagrène pour un second album en duo, Summertime.
En , il se voit décerner le prix Django-Reinhardt par l'Académie du jazz[10].
À l'occasion d'une carte blanche en mai 2011, il joue à la Salle Pleyel en compagnie de Biréli Lagrène, Richard Bona, André Ceccarelli ou Thierry Eliez[11]. La même année parait Organic, avec Ceccarelli et Eliez.
En 2013 paraît Souvenirs d’enfance, inspiré de comptines.
Giù la testa, aux côtés de Stefano Di Battista paraît en 2014. L'album est constitué de musiques de films écrites par Ennio Morricone, Michel Legrand ou Nino Rota.
En 2015, il enregistre La Vie en Rose avec Richard Galliano sur un répertoire en hommage à Édith Piaf et Gus Viseur.
Un concert en duo avec Bernard Lubat, Intranquille, paraît en 2016.
En 2019 paraît D’une rive à l’autre, en duo avec son épouse guitariste classique Marylise Florid, mêlant musique classique et improvisation[12],[13]. La même année parait 2.0, deuxième album en duo avec Stéphane Belmondo après Ameskeri, paru en 1999[14].
En 2021 paraît Sylvain Luc, By Renaud Letang, un disque étonnant[15] dans lequel douze compositions inédites, interprétées en solo en re-recording, sont confiées au réalisateur Renaud Letang, connu pour avoir travaillé avec Manu Chao ou Alain Souchon[15]. Initiée par le producteur Alexandre Lacombe, la rencontre devait au préalable se faire avec plusieurs musiciens (basse, batterie…)[16]. Finalement, les deux hommes se retrouvent en tête à tête autour du travail du son et des textures, selon Sylvain Luc, « pour privilégier le chant. Pas de déballage ostentatoire, d'effet de manche ni d'exercice de style. Ce qui a été surprenant, c'est que je me suis positionné comme un chanteur, finalement[15] ». La guitare est triturée au travers de pédales d'effets (octaver…), de synthétiseurs et de guitare midi[15],)[16]. Le résultat peut par moments évoquer la musique de Steve Reich, la musique électro, le hip-hop, Wes Montgomery ou encore George Benson[17].
Encore en 2021, paraît Eclectik avec André Ceccarelli et Hadrien Féraud[18]. Consacré en bonne partie au répertoire de la chanson, on y trouve de nombreux invités : Sly Johnson, Richard Bona, Pierre Bertrand ou Alex Ligertwood[18],[19].
Toujours en 2021 paraît Birka, avec le trio MLB : Stéphane Belmondo, Sylvain Luc et Thierry Maillard. Cette formule plutôt inhabituelle, voire inédite[20] (trompette, guitare et piano), sans percussions, cherche à travailler une forme de « jazz de chambre »[21]. Leur album s'inspire de Birka, une des premières villes créées en Suède ainsi que celui d'une guerrière viking[21].
L'album Simple Song parait en chez Space Time Records. Il y joue en solo, souvent à la guitare acoustique et avec simplicité, des chansons qui lui tiennent à cœur, qu'elles soient issues du répertoire du jazz (John McLaughlin, Bill Evans, Chick Corea, Keith Jarrett), du rock (Eric Clapton, Carlos Santana, les Beatles, Steely Dan) ou de la chanson (Michel Legrand, João Gilberto, Carole King)[22],[6]. L'album peut faire écho à son premier album, Piaia, qui l'avait révélé en 1993[22].
Le , sa femme Marylise Florid annonce son décès survenu la veille rue Charles Friedel, dans le 20e arrondissement de Paris à l'âge de 58 ans, des suites d'une mort subite[23],[5]. Ses obsèques se tiennent le au cimetière du Père-Lachaise ; il est inhumé deux jours plus tard au cimetière Saint-Pierre de Marseille[24].
« [La maîtrise technique] est un outil. L’idée est d’être le plus possible ancré dans la musique, de procurer des émotions. C’est la seule chose qui m’intéresse. Je ne souhaite pas sidérer les gens. Une partie du public peut être sidérée par une prouesse technique, par de la fulgurance, c’est vrai. Dans les années 1970-1980, il y avait cette tendance à jouer très vite. Ça a peut-être perduré sous certains aspects. Mais, pour ma part, je ne cherche pas à être spectaculaire. J’aime que la musique explose, explore ou prenne son temps. »
— Sylvain Luc, 2021[26].
Sylvain Luc est réputé pour être un guitariste virtuose, au jeu orchestral, à l'inspiration débordante et au langage harmonique inventif, ce qui n'empêche pas une pointe d'humour[15],[6],[27],[26]. C'est un musicien en recherche permanente : « j'essaie de me renouveler et me surprendre en permanence, car nous avons beaucoup à apprendre de nous-mêmes »[15]. Même si sa pratique est centrée sur le jazz, il est éclectique et a joué du rock, du jazz expérimental, de la musique traditionnelle basque ; il a également été musicien de studio, ce qui demande une grande adaptabilité[26].
S'il est connu pour son jeu en solo, il apprécie également la formule du trio ou celle du duo, à laquelle il s'est adonné aux côtés de Biréli Lagrène, Richard Galliano, Stéphane Belmondo, Médéric Collignon, Bernard Lubat, Paul Lay ainsi qu'avec son épouse Marylise Florid[16],[6],[7]. Il joue également dans des formules plus larges, mais « quand on élargit le groupe, la musique est souvent plus écrite et comme je n’aime pas faire deux fois la même chose, ça doit expliquer cette préférence pour les formats plus petits »[26].
Parmi ses influences, il cite Baden Powell, John McLaughlin, John Scofield, Andrés Segovia, Jeff Beck, Joe Pass, Pat Metheny, Jim Hall[26]… Il est à l'écoute des jeunes générations, et apprécie Julian Lage ou Nelson Veras[26]. Il se nourrit aussi des autres instruments et d'autres formes artistiques[26].
C'est un musicien admiré par ses pairs, de Pat Metheny à Biréli Lagrène[16].