1516–1918
Drapeau de l'Empire ottoman |
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Statut | Provinces de l'Empire ottoman |
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Langue(s) | turc ottoman, Arabe |
Monnaie | Livre ottomane |
(1er) – | Al-Muizz Izz ad-Dîn Aybak |
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(Der) – | Al-Achraf Tuman Bay |
(1er) – | Sélim Ier |
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(Der) – | Mehmed VI |
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La Syrie ottomane fait référence à la domination turque au Levant dans l'Empire ottoman entre 1516 et 1920. La Syrie au cours de l'ère ottomane incluait les actuels pays : la Syrie, le Liban, Israël, la Cisjordanie, la Bande de Gaza, la Jordanie et des parties de l'Irak et de la Turquie.
Au cours de cette période, les firmans (décrets) de la Sublime Porte de 1839 et, de manière plus décisive, de 1856 - égalisent le statut des sujets musulmans et non musulmans. Les premiers, ressentant cette perte de supériorité, régulièrement agressent et massacrent les communautés chrétiennes - à Alep en 1850, à Naplouse en 1856, à Damas et au Liban en 1860. Parmi les conséquences à long terme de ces conflits internes seront l’émergence d’un Liban dominé par les chrétiens dans les années 1920 et 1940 (il est important de mentionner que la tutelle française sur la Syrie à la suite des accords de Sykes-Picot, a grandement participé à créer un État sur le littoral à influence chrétienne) et la profonde scission entre les Arabes palestiniens chrétiens et musulmans face à l’afflux sioniste après la Première Guerre mondiale[2].
Le massacre de milliers de civils chrétiens lors du conflit au Liban en 1860 entraîne l'envoi d'un corps expéditionnaire des puissances européennes. Sous une pression européenne croissante, principalement de la France, un décret ottoman de 1861 transforme le caïmacanat, l'ancien régime fondé sur un régime religieux qui a conduit à la guerre civile, en un Moutassarifat du Mont-Liban, gouverné par un moutasarıf qui, selon la loi, devait être un chrétien non libanais. Il a pour conséquence l'autonomie du Liban vis-a-vis de Damas.
Le voyageur et essayiste Volney, à la fin du XVIIIe siècle, distingue cinq groupes de populations : les Arabes musulmans, qui forment la grande majorité, les "Grecs", c'est-à-dire les chrétiens orthodoxes ou maronites, les Turkmènes, les Kurdes et les Bédouins. Les Turkmènes de Syrie, selon lui, sont environ 30 000 dans les pachaliks d'Alep et de Damas. Ils migrent pendant l'été avec leurs troupeaux sur les plateaux d'Anatolie. Ils passent pour de bons guerriers et maintiennent une certaine indépendance vis-à-vis du pouvoir ottoman mais leurs divisions de clan ne leur permettent pas de jouer un rôle politique important[3]. Selon le même auteur, ces deux provinces comptent 20 000 tentes (familles) de Kurdes de Syrie (en), répandus dans les régions montagneuses à l'est d'Antioche : ceux-ci ont une réputation de pillards[4].
Un mouvement d'émigration se dessine, d'abord assez réduit, vers l’Égypte, au XVIIIe siècle, puis, aux XIXe et XXe siècles, vers les Amériques et l'Afrique occidentale (voir Diaspora libanaise et Diaspora syrienne. Inversement, après le traité de Berlin (1878), le Levant reçoit quelques dizaines de milliers de déplacés des Balkans et du Caucase (muhacir (en))[5].
La population totale du Levant ottoman est connue par des recensements et estimations, avec une forte marge d'erreur.
La Syrie, après sa conquête par Sélim Ier en 1517, est divisée en deux eyalets (pachaliks) : Damas et Alep, comprenant chacun plusieurs subdivisions, appelées sandjak. L'eyalet de Tripoli est créé en 1579, celui de Raqqa (Urfa) en 1586, celui de Sidon en 1660. À partir de 1865, la Syrie ottomane est divisée entre les vilayets de Syrie (Damas), Alep, Beyrouth (créé en 1888), le moutassarifat du Mont-Liban et le sandjak ou moutassarifat de Jérusalem (détaché en 1872).
Vilayet de Syrie
Vilayet d'Alep
Vilayet de Beyrouth
Moutassarifats autonomes