Table ronde sur l'huile de palme durable | |
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La table ronde sur l'huile de palme durable (ou RSPO, de l'anglais Roundtable on Sustainable Palm Oil) est une organisation internationale créée en 2004 dans l'objectif de promouvoir la production et l'utilisation d'huile de palme durable grâce à la mise en place et au respect de normes mondiales engageant les diverses parties prenantes du secteur et conduisant à la mise sur le marché d'huile de palme certifiée durable (ou CSPO, de l'anglais Certified Sustainable Palm Oil, certains étiquetages portant la mention huile de palme ségréguée RSPO). Elle rassemble des producteurs, des négociants, des fabricants de biens de consommation, des revendeurs, des banques et investisseurs ainsi que des ONG de défense de l'environnement et des droits sociaux.
Le siège de l'association est situé à Zurich, en Suisse, tandis que le secrétariat est basé à Kuala Lumpur, en Malaisie, avec un bureau satellite à Jakarta, en Indonésie. La RSPO compte actuellement 4 706 membres de 94 pays[1].
Depuis 2011, un logo CSPO peut être apposé sur les produits contenant de l’huile certifiée.
En 2012, RSPO réunit plus de 1 000 acteurs volontaires issus de 50 pays différents. On compte des revendeurs, des industriels, des transformateurs, des ONG, des investisseurs[2]…
La certification CSPO (Certified Sustainable Palm Oil) s’effectue au niveau de l’huilerie de la palmeraie et non au niveau de l’entreprise. Un producteur participant à RSPO ne produit donc pas forcément d’huile CSPO.
Il existe quatre niveaux de certification de l’huile :
Cette certification est critiquée sur divers aspects :
En 2013, l'International Labor Rights Forum et Sawit Watch publient les résultats d'une enquête qui révèle « un manque de respect flagrant pour les droits humains dans certaines des plantations que la RSPO certifie « durable » », en particulier du travail forcé et du travail des enfants[3].
Son efficacité est pour l'instant considérée comme très limitée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui affirme dans un rapport de 2018 que ce système de certification « s’est avérée, jusqu’à présent, à peine plus efficace pour empêcher la déforestation que son équivalente non-certifiée », tout en soulignant le caractère assez récent de cette initiative et son potentiel pour améliorer la situation[4].
En , des scientifiques confirment, par une analyse détaillée d'images satellite, ce qu'indiquaient plusieurs études empiriques et enquêtes : la production d'huile de palme certifiée « durable » a donné lieu à la déforestation des forêts tropicales de Sumatra et de Bornéo et à la dégradation de l'habitat des mammifères en danger au cours des 30 dernières années[5],[6].